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Frexit progressiste ou « Opt Out » – une réponse à Jean-Luc Mélenchon sur la manière d’aborder la question européenne

Dans la version 2022 du programme de Jean-Luc Mélenchon, recyclant le programme de 2017 l’AEC, s’affiche un revirement politique du tout au tout. Exit la sortie de l’Union Européenne pour faire primer la souveraineté nationale des travailleurs de France sur la dictature du Capital. Bien sûr pour maquiller la manip’, le texte fait encore référence à un plan A et plan B… mais le plan A c’est de rester dans l’UE, et le plan B, c’est aussi d’y rester. Pourtant le candidat Mélenchon sur son blog fait la leçon au candidat Jadot pour lui démontrer, à raison, qu’aucune politique démocratique, aucune politique sociale, aucune politique écologique n’est possible en restant au sein de l’Union Européenne. Extraits : « Le candidat EELV le sait mieux que d’autres compte tenu de sa longue expérience d’eurodéputé : il formule des propositions de rupture avec la logique de marché et les dogmes absurdes de l’Union européenne. Or, ces propositions sont incompatibles avec les traités européens. Exemple : comme nous et les communistes, il compte renationaliser EDF. Cela est contraire aux directives de libéralisation de l’énergie et aux principes du marché unique européen. Il veut parvenir au 100% bio et local à la cantine. Mais les règles européennes en matière de concurrence interdisent de favoriser des produits nationaux et locaux. Tout protectionnisme est impossible dans ce cadre. Ce n’est pas fini. Il veut mettre fin au pacte de stabilité et de croissance pour pouvoir investir dans la transition écologique. C’est impossible sans remettre en cause la fameuse règle austéritaire dite des 3%. Il compte aussi lutter contre le dumping social entre les pays européens ou encore imposer un moratoire sur les nouveaux accords de libre-échange. Cela signifie contester le fondement même des traités européens qui consacre le libre-échange, y compris entre les États-membres. » On ne saurait mieux dire. Mais alors pourquoi diable ne pas proposer tout simplement la sortie de l’Union Européenne, validée dans les faits par le vote ultra majoritaire des travailleurs de France lors du référendum de 2005 – près de 80% des ouvriers – qui avaient ainsi refusé d’une même voix le traité constitutionnel européen et l’ensemble des traités fondant l’euro et l’Union Européenne. Georges Gastaud dans une tribune circonstanciée revient sur ce que doit être une position conséquente sur la question de l’Union Européenne, le Frexit progressiste.

Mélenchon : fini le « Plan B », vive L’ « Opt Out » !

Finie désormais pour Jean-Luc Mélenchon la judicieuse dialectique Plan A / Plan B qui formait le cœur de la campagne insoumise de 2017 et que résumait la formule à deux temps : « L’UE, on la change ou on la quitte ! ». Une dialectique qui attira nombre de militants ouvriers euro-critiques quitte à choquer les sociaux-démocrates de gauche à demi-euro-soumis comme Clémentine Autain ou comme l’eurodéputée LFI Manon Aubry. Désormais J.-L. Mélenchon, qui a mis beaucoup d’eau mariale dans son vin initialement euro-insoumis, déclare qu’il n’imagine même plus sortir de l’UE (« Je ne suis pas frexiter, je suis pour l’ « opt-out ! », déclare-t-il en substance) ; désireux de rassurer avant tout cette euro-gauche plus que modérée issue du P.S. qui tremble à l’idée de Frexit progressiste, et peu soucieux de décevoir les militants franchement communistes et indépendantistes qui lui avaient apporté un soutien vigilant en avril 2017, J.-L. Mélenchon promet désormais que, sitôt élu, il pratiquerait ce qu’il appelle l’opt-out (et vive la langue française et le droit des électeurs populaires à comprendre, c’est un minimum !, les propos de ceux qui briguent leurs suffrages !) à propos de chacune des directives et autres sommations européennes...

L’illusion d’une semi-insoumission européenne « à la carte »

Le seul problème, cher citoyen Mélenchon, c’est que l’UE ne vous répondra sûrement pas : « Chiche, cher camarade insoumis, allons-y pour du “ coup par coup ” ! » ; en effet, les traités européens (ainsi en va-t-il de tout traité, voire de tout contrat !) forment des menus insécables et des blocs juridiques cohérents, et non pas de petits plats au quinoa éligibles « à la carte », consommables au coup par coup et rejetables « au choix » du consommateur national... Si, avant même d’avoir affronté la première négociation tendue avec l’UE qui suivrait son élection, le candidat « insoumis » devenu président s’engage par avance à ne jamais claquer la porte de l’UE (et a fortiori de l’euro), il s’interdit d’avance d’installer un rapport des forces gagnant pour le camp populaire qui l’aurait porté à l’Élysée. Et c’est d’ailleurs ce que J.-L. M. expliquait lui-même imparablement en 2017 face aux euro-constructifs de tous poils. La « gauche radicale » grecque d’Alexis Tsipras a d’ailleurs fait naguère la destructive et suicidaire expérience de cette implacable cohérence politico-juridique de l’U.E. et de ses traités au détriment de sa propre nation, vendue à la découpe et dépecée vive par la « Troïka » !

Préparer ou pas le peuple français au bras de fer avec l’UE ?

Bref, l’UE ne pratiquera pas bien gentiment l’ « opt-out » ; et elle le pratiquera d’autant moins qu’elle s’est tout entière bâtie sur la logique d’ensemble (économique, sociale, politique, culturelle...) que résume la manière dont, depuis le Traité de Maëstricht au moins (1992), elle se définit elle-même comme une économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée. Qui refuse cette définition de l’UE est voué à sortir, y compris unilatéralement, de l’UE ; il doit alors avoir le courage de le claironner dès aujourd’hui s’il veut préparer le peuple, et pour commencer ses propres électeurs populaires, non pas à un ridicule et inopérant « opt-out » au cas par cas (c’est-à-dire en réalité, à d’impuissants barouds d’honneur plus ou moins scénarisés), mais à l’inévitable et sain bras de fer sociopolitique ; en clair, à l’affrontement de classes avec l’UE et avec ses gourous français et étrangers, les oligarques du grand capital européen, y compris « français ». Qui ne refuse pas la sacro-sainte « économie de marché où la concurrence est libre et non faussée », qui s’efforce de biaiser, de louvoyer, de se contorsionner, de se tortiller... voire d’entortiller autrui tout en rassurant l’oligarchie et la fraction « euro-bobo » de son électorat, acceptera de fait, par une logique de fer qui n’est autre que la terrible cohérence maastrichtienne, l’essentiel : le socle fondamental néolibéral, supranational, antidémocratique et 100% antisocial, de la « construction » euro-atlantique ; il pourra alors ergoter et « opt-outer » sur des détails, s’épuiser et épuiser le peuple français en de vaines escarmouches formelles à la Tsipras, la réalité est qu’il finira par capituler... Et par achever de désespérer la classe ouvrière et la jeunesse populaire au grand avantage de qui, sinon de la droite dure, voire de l’extrême droite comme on l’a vu en Grèce !

Une logique euro atlantique doublement verouillée

C’est si vrai que, n’en déplaise aux doux rêveurs de l’« opt out », la logique européenne est cadenassée par deux verrous majeurs auxquels ne pourrait se dérober, malgré ses désirs ardents, une gauche verbalement « radicale » mais pas franchement euro-insoumise :

# Le premier verrou politique interdisant structurellement l’ « opt-out » est de nature militaro-diplomatique et son nom s’écrit « Alliance atlantique »

Il n’est pas sérieux, comme l’affirment pourtant avec ensemble les citoyens J.-L. M, Fabien Roussel, suivis en cela par les trois pré-candidats trotskistes à la présidentielle, que la France insoumise se retirera de l’OTAN mais qu’à aucun prix (« je ne suis pas frexiter » : les mots ont un sens !), elle ne se retirera jamais de l’UE. D’une part en effet, l’UE se déclare sur tous les tons (et en Ukraine, l’UE joint le geste à la parole...) la « partenaire stratégique de l’O.T.A.N. » ; d’autre part, chacun sait que, pour pouvoir entrer dans l’UE, les ex-pays socialistes de l’Est ont d’abord dû tous intégrer l’OTAN. Enfin il n’est que de voir quotidiennement Macron, Scholtz et Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, ramper devant l’Empereur Mondial Biden dans l’affaire ukrainienne, voire dépêcher des troupes françaises à la frontière russe comme l’a fait encore récemment Macron (pays baltes, Roumanie), voire en Mer de Chine (!), pour comprendre que, si une guerre éclate contre la Russie (puis contre la Chine ?) à l’initiative du Pentagone et de l’Alliance atlantique, l’UE sera automatiquement du côté de Washington dans l’épisode guerrier déclencheur d’un « conflit de haute intensité » continental et transcontinental. Si alors, mais un peu tard pour la paix mondiale, la France mélenchonienne sort précipitamment de l’OTAN, elle ne pourra que sortir aussi, et aussitôt, de l’UE « partenaire stratégique de l’OTAN ». Que deviendra alors l’imprudent engagement de campagne « Je ne suis pas frexiter » de Mélenchon qui prendra alors sa base électorale à contrepied au moment le plus « chaud » pour la paix mondiale et pour l’avenir de la Nation ?

Et si, à l’inverse, la France ne sort toujours pas alors de l’UE, alors oui, la « France insoumise » aura moins que jamais mérité son nom car elle aura alors marché comme un seul homme dans la nouvelle « union sacrée » antirusse et sinophobe, que dis-je, dans la grande et terrible revanche posthume sur les pays de Stalingrad et de la Longue Marche que nous prépare l’UE germano-atlantique sous la double férule de Washington et de Berlin. Et avec la totale « collaboration » empressée d’une oligarchie « française » qui ne rêve plus, très ouvertement et très anticonstitutionnellement, que de « saut fédéral européen », que de « souveraineté européenne » (Macron), que d’ « États-Unis d’Europe » enchâssés dans l’ « Union transtatlantique » (Manifeste du MEDEF intitulé Besoin d’aire), que de « reconfiguration des territoires », voire que d’ « Empire européen » (expression publiquement assumée par Dominique Strauss-Kahn, l’ex-présidentiable du P.S., et par Bruno Le Maire.) Bref, « vive la République ! » comme ils osent encore dire !

Le meilleur moyen de ne pas entrer dans le guêpier mortel de l’ « État fédéral européen » de MM. Scholtz, Macron et Roux de Baisieux, est alors de sortir à temps de l’UE !

Ajoutons que le passage de la souveraineté française proclamée par notre constitution actuelle à la future « souveraineté européenne » constitue le vrai programme commun transnational des forces oligarchiques européennes et « françaises » pour les cinq ans à venir (Scholtz a annoncé la couleur dès son discours d’investiture devant le Bundestag) . Dès lors, si l’on ne se dresse pas ici et maintenant avec la plus grande vigueur contre le transfert rédhibitoire à l’UE de ce qui reste de souveraineté du peuple français, on ne pourra évidemment pas stopper net le tandem Scholtz/Macron (ou Pécresse, voire Le Pen ou Zemmour puisqu’ils acceptent TOUS l’UE, l’euro, Schengen et l’Alliance atlantique !) dans leurs redoutables projets impériaux validés par Biden. Mais n’est-il pas clair comme le jour que le meilleur moyen pour empêcher la France de se dissoudre irrémédiablement dans l’Empire européen surmonté par l’Aigle bicéphale germano-yanqui, ce n’est certainement pas la semi-opposition, voire le quart d’opposition, voire l’opposition factice de l’ « opt out », c’est bel et bien la sortie pure et simple (et le plus tôt serait le mieux) de l’UE actuelle qui constitue un sas, un palier de compression évident menant à l’Empire européen, alias « Europe fédérale » ? De même les « altermondialistes » et autres « alter-européistes » qui acceptent l’U.E. dans son principe, « mais » qui disent ne pas vouloir du CETA, du TAFTA. et des autres traités libre-échangistes transatlantiques ravageurs sont-ils profondément ridicules et inconsistants : c’est comme si, étant déjà prisonniers d’un « conteneur » baptisé UE qui s’apprêterait à s’embarquer sur un supertanker appelé « Union transatlantique », ils décidaient au dernier moment de rester bien sagement dans la première prison tout en feignant de négocier les conditions de leur enfermement dans ledit conteneur et tout en s’imaginant candidement que, « du dedans » de leur conteneur (mais sortons à l’air libre, nom de nom, de l’air !), ils pourront interdire aux co-propriétaires dudit conteneur (en l’occurrence Berlin et Washington) d’embarquer ce dernier sur le cargo mortel des traités transatlantiques néolibéraux et des prochaines guerres transcontinentales pour le repartage de l’Europe et de la planète !

# Le second verrou qui interdit radicalement l’ « opt-out » est d’ordre monétaro-financier : il n’est autre que la monnaie unique européenne.

Nos lecteurs sont bien assez intelligents pour deviner d’eux-mêmes que, en la matière, la référence à l’« opt-out » est absurde, un pur subterfuge de com’ électorale pour fuir le débat de fond sur le Frexit progressiste. L’euro est en effet un dispositif financier, monétaire et international global (voire géopolitique) doté d’une profonde cohérence capitaliste et impérialiste. L’euro est en effet intégralement solidaire des critères d’austérité dits de Maastricht (l’orthodoxie financière sur laquelle le nouveau ministre « libéral » allemand, homme-lige du grand patronat, a mission de ne pas céder d’un pouce : le patronat allemand fait bloc sur ce point et le discours de Scholtz devant le Bundestag lui vaut mandat légal de la part de toutes les fractions de la bourgeoisie d’Outre-Rhin). En outre, la monnaie unique est structurellement calée sur le deutschemark (au détriment de toutes les monnaies d’Europe sauf une !), et comme on s’en souvient, l’adoption de l’euro par la France en 2000 a été précédée par la très antisociale politique du « franc fort » (Delors, Bérégovoy) qui n’était autre qu’une mise à niveau forcée et socialement destructive du franc sur le deutschemark, considérablement plus fort. La mise en place de la monnaie unique reposait en outre objectivement sur un accord crypto-protectionniste implicite entre les Etats-Unis et la puissante RFA ; cet accord hyper-impérialiste entre les deux piliers de l’impérialisme transatlantique repose sur le maintien du dollar en tant que monnaie de change mondiale (simplifions à l’extrême : un dollar faible à l’échelle mondiale pour protéger le made in America, un euromark fort en Europe pour empêcher les Européens du Sud, France incluse, de dévaluer leur ex-monnaie nationale de manière à protéger la grande industrie allemande du risque des « dévaluations compétitives » des pays du Sud car de telles dévaluations abaissent mécaniquement le prix des produits concernés), l’euro obtenant en contrepartie un rôle monétaire régional monopolistique sur le continent européen. Nul ne pourra tricher avec cette logique d’acier, aucun « opt-out » possible, soit on reste dans l’euro et il faudra avaler, comme l’a fait Tsipras en se déshonorant, l’euro-austérité à perpète, soit on en sort unilatéralement pour reconstruire une souveraineté budgétaire, économique, sociale et industrielle, bref pour se redonner à la fois concrètement et « techniquement » les moyens de l’indépendance nationale, des nationalisations démocratiques, d’une VIème République qui ne soit pas de pure façade, en un mot, tous les leviers de la transformation révolutionnaire et socialiste de notre pays que résume l’expression « Frexit progressiste ».

Changer de logique sans changer de logiciel ? Expliquez-vous, camarades !

N’évoquons que pour en sourire amèrement la double non-perspective mélenchoniste et rousselliennne d’une introuvable « réorientation progressiste générale » de l’UE et de l’euro qui ne serait accessible que si les États de la zone euro, à commencer par la RFA qui profite au maximum du statu quo actuel, acceptent absurdement de faire un cadeau d’arrivée royal à M. Roussel ou à M. Mélenchon lors de leur entrée à l’Élysée (un 24 décembre à minuit, sans doute, et de préférence en passant par la cheminée ?). Il est décidément désolant que des militants de base sincères puissent gober, par loyalisme d’appareil, fût-il « gazeux », des fables électoralistes pareilles qui ne signifient qu’une chose : c’est que certains dirigeants nationaux, soit ne se préparent pas sérieusement à gouverner, soit prennent leurs électeurs pour des naïfs, soit sous-estiment dangereusement le bloc réactionnaire et farouchement antifrançais qu’ils verraient se dresser en face d’eux en cas de victoire de la « gauche radicale ». Et puisque le citoyen Mélenchon aimait jadis à citer Robespierre (avant de s’apprêter à valider, de manière typiquement girondine, l’autonomie du « peuple corse » ? – et de quelle autre région française ensuite ? La Bretagne ? L’Alsace ? la « Catalogne-Nord » ?), rappelons-lui, en camarades et dans son propre intérêt, le mot du très jacobin fondateur de la Première République française souveraine, sociale et indivisible : « ceux qui veulent des Révolutions sans révolution n’ont fait que se préparer un tombeau » .

Pas de semi-insoumission !

En reculant sur ce point majeur (la dialectique Plan A/Plan B de 2017) pour faire plaisir à Mmes Autain et Aubry et pour tenter en vain de grappiller quelques voix eurobéates (qui iront de toutes façons à Jadot, à Taubira, à Hidalgo ou... à Macron !), non seulement la France Insoumise prend plus que le risque de se muer en France semi-soumise, mais elle décroche d’ores et déjà électoralement d’avec les milieux ouvriers franchement euro-critiques qui ont voté non à 80% en mai 2005 ; c’est-à-dire avec cette France populaire 100% insoumise qui, échaudée par la manière dont fut grossièrement violé son Non à la constitution européenne, boycotte spectaculairement les urnes quand ceux qui prétendent parler au nom des travailleurs éludent la question européenne, mais qui s’y ruent en masse, comme ce fut le cas en 2005, quand il est possible de porter un coup à cette « construction » impériale monstrueuse, tournée de A à Z, avec toute sa logique impériale, belliciste, fascisante, archi-patronale, contre les nations libres, contre le produire en France, contre les services publics, contre la démocratie et contre les conquêtes des travailleurs durement gagnées pays par pays dans le cadre des États-nations libérés en 1945 de la première Grande Europe de l’histoire moderne...

On ne sort de la clarté politique qu’à son détriment (du moins quand on appartient vraiment à la gauche patriotique et populaire...).

François Mitterrand, qui s’y connaissait fort en matière d’équivoques politiques, notait un jour que, en politique, « on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment ». Mais que dire alors de ceux qui, après une phase de relative clarté qui faillit les porter au second tour en 2017 avec 19,5% des voix, semblent désormais, croyant gagner des voix et ne faisant qu’en perdre en milieu populaire, entrent désormais délibérément dans l’ambiguïté... Au risque de « semer » leurs électeurs ouvriers, notamment les millions d’anciens électeurs communistes nostalgiques de Duclos, voire des francs euro-critiques Marchais et Krasucki, que ne regagne pas davantage le très euro-constructif PCF.-PGE, alors que lesdits candidats campèrent longtemps, à leur avantage, sur des positions presque claires sur un possible Frexit progressiste ?

Pour une France Franchement Insoumise à l’UE du capital !

La question n’en est pas moins posée, pour qui veut vaincre et non vainement « témoigner » et « faire des voix », de construire enfin une France Franchement Insoumise (F.F.I. !) à l’U.E... Et cela sera impossible si tous, nous ne redoublons pas d’efforts sur le terrain pour reconstruire un Parti communiste de combat, une Alternative rouge et tricolore et un grand syndicalisme de classe et de masse pour notre pays.

* Par opt-out, Mélenchon, qu’on avait connu plus ferme contre le tout-anglais impérial (évoquant les « pancartes en anglais dans Paris », il parle désormais de « créolisation » de notre langue alors qu’il s’agit d’une franche colonisation !), désigne l’idée d’accepter ou de refuser au coup par coup les directives européennes sans pour autant quitter l’UE ou l’euro.

Appendice sur la VIème République – Ajoutons pour finir qu’on ne fuira pas le débat européen en dissertant à l’infini sur les contours d’une future VIème République : en effet, si la France sort de l’UE, donc retrouve sa souveraineté nationale, la VIème République pourra dynamiser la reconquête de la souveraineté populaire dans notre pays ; mais si la France reste dans l’UE, cette VIème République de carton-pâte ne sera qu’une manière de demander au peuple de redécorer périodiquement sa prison dont on lui aurait interdit de sortir. Dans ce cas, pas la peine de changer de république car c’est déjà ainsi que fonctionne l’ « alternance » actuelle.

Du reste, même si l’on s’en tenait à la seule discussion d’une future constitution démocratique dans le cadre d’une future Constituante, resterait encore à savoir si cette constitution comporterait encore, comme aujourd’hui, l’article XV qui inscrit dans notre constitution la référence aux traités européens. Si on raye cette référence, la question européenne chassée par la porte rentrera dans le débat par la fenêtre du débat constitutionnel. Si on laisse l’article XV, tout le reste de la VIème constitution ne sera qu’un chiffon de papier. Bref, toute tentative de fuir le débat sur le Frexit progressiste au titre de la « VIème République » ne serait qu’un pur subterfuge destiné à occuper les militants « en bas » tout en préparant des aménagements avec l’UE « en haut ». CQFD.

 https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/frexit-progressiste-ou-opt-out-une-reponse-a-jean-luc-melen

COMMENTAIRES  

14/02/2022 08:12 par robess73

On a bien compris Georges l attachement du PRCF à un frexit progressiste qui manque dans le programme de la Fi . Néanmoins pourquoi ne pas être juste et parler de toutes les bonnes idées et mesures qui y figurent.? L avenir en commun étant la seule alternative crédible que nous ayons pour dégager macron et sa clique de gangsters je trouve que Le RPCF joue un jeu très dangereux en le dénigrant .., "CEUX QUI ATTENDENT UNE RÉVOLUTION PURE ET SUBITE NE VIVRONT JAMAIS ASSEZ LONGTEMPS POUR, LA VOIR" LENINE.

14/02/2022 11:54 par prexcision

Brillantissime, as usual.... (hi hi hi)

Dommage ces "alors" excessifs :

"Si alors, mais un peu tard pour la paix mondiale, la France mélenchonienne sort précipitamment de l’OTAN, elle ne pourra que sortir aussi, et aussitôt, de l’UE « partenaire stratégique de l’OTAN ». Que deviendra alors l’imprudent engagement de campagne « Je ne suis pas frexiter » de Mélenchon qui prendra alors sa base électorale à contrepied au moment le plus « chaud » pour la paix mondiale et pour l’avenir de la Nation ?"

et même combat dés la phrase suivante ! :

Et si, à l’inverse, la France ne sort toujours pas alors de l’UE, alors oui, la « France insoumise » aura moins que jamais mérité son nom car elle aura alors marché comme un seul homme dans la nouvelle « union sacrée » antirusse et sinophobe, que dis-je, dans la grande et terrible revanche posthume sur les pays de Stalingrad et de la Longue Marche que nous prépare l’UE germano-atlantique sous la double férule de Washington et de Berlin
(alors quoi ?)

Et ceci :

N’évoquons que pour en sourire amèrement la double non-perspective mélenchoniste et rousselliennne d’une introuvable « réorientation progressiste générale » de l’UE et de l’euro qui ne serait accessible que si les États de la zone euro, à commencer par la RFA qui profite au maximum du statu quo actuel, acceptent absurdement de faire un cadeau d’arrivée royal à M. Roussel ou à M. Mélenchon lors de leur entrée à l’Élysée (un 24 décembre à minuit, sans doute, et de préférence en passant par la cheminée ?). (c’est pas bo de se gausser ainsi, Gastaud...)

ou ça :

puisque le citoyen Mélenchon aimait jadis à citer Robespierre (avant de s’apprêter à valider, de manière typiquement girondine, l’autonomie du « peuple corse » ? – et de quelle autre région française ensuite ? La Bretagne ? L’Alsace ? la « Catalogne-Nord » ?)
(il l’a cité hier, meeting Montpellier...)

François Mitterrand, qui s’y connaissait fort en matière d’équivoques politiques, notait un jour que, en politique, « on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment »
(c’est du Prince de Ligne je crois)

14/02/2022 11:56 par prexcision

Erratum :

Pas du Prince de Ligne mais du Cardinal de Retz

Alors...

14/02/2022 11:59 par Chris

De quoi parle t-on durant cette "campagne électorale" ? Du grand remplacement ? De la présence de telle ou tel à "gauche" ? De la date de la candidature "officielle" du pensionnaire de l’Elysée ?

La vraie ligne de démarcation politique est pourtant là, devant nos yeux : L’enfermement jusqu’à la mort dans le grand marché de l’UE et ses corrolaires OTAN et € ou en sortir démocratiquement, loyalement et courageusement.

Et s’il faut donner LA preuve qu’il s’agit bien là du clivage essentiel, ce sujet est absolument absent de tout débat, de toute pensée, de tout commentaire durant cette "campagne électorale"...

14/02/2022 14:34 par Assimbonanga

FAKIR n°102, LE LIVRE NOIR DU MACRONISME.
En page 43 de cet indispensable source d’information, on trouve une carte du monde avec tous les traités commerciaux signés par Macron sans nous demander notre avis. JEFTA, CETA, traité avec le Mexique, Mercosur, traité avec l’Inde, traité avec Singapour, traité avec le Vietnam et le plus succulent : traité avec LA CHINE signé en 2020, cette horrible Chine qui pue du bec aux Jeux Olympique avec ses canons à neige artificielle.
C’est à n’y rien comprendre ! Comment se dépatouiller de tous ces accords basés sur le profit des privilégiés ? Cela nous interdit-il d’accéder au "pouvoir" ? Pouvoir étant un bien grand mot quand on n’est pas issu des young leaders et de la banque Rothschild... Nous savons que notre "pouvoir" nous serait illico contesté si Mélenchon y accédait...

14/02/2022 14:43 par gelmad

Votre texte me paraît omettre un point du programme très important !
L’Union Populaire propose le passage à une 6è République, par le biais d’une assemblée constituante dont les travaux devront être ratifiés par référendum. Les RIP & RIC sont clairement évoqués comme faisant partie de cette nouvelle constitution. Rien n’empêchera de solliciter le peuple dans les conditions qui seront prévues pour, éventuellement, sortir de l’UE ou toute autre disposition.
La marge de négociation qui s’offrira à JLM, s’il est élu, sera autrement plus importante que celle de Trsipras (qui a eu tort car il avait un mandat du peuple qu’il n’a pas respecté) ou même celle du RU, pour négocier un accord après sa sortie si tel devait être le cas.
Vu la position géographique de la France ainsi que son poids économique au sein de l’UE, on ne pourra pas lui dire non, on ne négocie rien ! Car, imaginons que le peuple décide de sortir de l’UE suite à un refus d’entendre les arguments de modification des traités de la France ? Qu’en sera-t-il de l’Espagne, du Portugal voire de l’Italie ? Pour ne citer que ces 3 pays !

14/02/2022 16:22 par Auguste Vannier

En lisant cette "dialectique" de congrès dans laquelle on perd le fil du raisonnement pour finir par comprendre qu’il n’y a pas d’alternative, que toutes les tentatives de résister à l’UE sont vouées à l’échec, et particulièrement celles de Mélenchon, je commence à comprendre le profond désespoir d’un ami, encarté au PCF depuis 50 ans et fidèle contre vents et marrées.
Je ne me lasse pas de relire en exergue à mon cahier de note la citation de LENINE fort opportunément rappelée par @robess73 :
"Ceux qui attendent une révolution pure et subite ne vivront pas assez longtemps pour la voir".
Et à l’âge de mon ami comme au mien autant dire que c’est fichu et qu’il vaut mieux compter sur autre chose. L’avenir en Commun me semble nettement plus prometteur et à portée de quelques bulletins de vote, le quasi dernier pouvoir qui nous reste...encore.

14/02/2022 18:50 par Xiao Pignouf

À quelques semaines du scrutin, voilà donc M. Gastaud tirant sur l’ambulance. Il y en a tant à combattre mais le seul qu’il trouve dans sa ligne de mire, c’est Mélenchon. Et quel autre choix avons-nous si celui-là n’est pas le bon ? Quel autre choix valable selon M. Gastaud pour accomplir ce qu’il considère comme un impératif de premier ordre : le Frexit ?

Aucun. Aucun qui nous permette de sortir du macronisme.

L’urgence est donc de taper sur Mélenchon.

3 remarques :

elle décroche d’ores et déjà électoralement d’avec les milieux ouvriers franchement euro-critiques qui ont voté non à 80% en mai 2005

Où étaient les milieux ouvriers qui ont voté non en 2005 douze ans plus tard quand Mélenchon leur offrait le plan B ? Que ne votent-ils pas pour ceux qui prônent le Frexit mais qui plafonnent tous à 1% ?

En reculant sur ce point majeur (la dialectique Plan A/Plan B de 2017) pour faire plaisir à Mmes Autain et Aubry

C’est ce qu’on appelle un coup bas. Donc, pour résumer, la France Insoumise a changé son programme pour les beaux yeux de deux figures secondaires du mouvement, dont une n’est même pas membre. Il y.a une autre hypothèse qui a le mérite d’être plausible : le Frexit est rendu impopulaire par la chappe médiatique (et l’exemple récent du Brexit). Tout parti ou mouvement qui le prône est invisibilisé ce qui est pire que d’être diabolisé. Tant que ce verrou médiatique ne sautera pas, il sera tout bonnement impossible de faire passer cette idée. Sauf à croire aux miracles.

Par opt-out, Mélenchon, qu’on avait connu plus ferme contre le tout-anglais impérial

C’est marrant, cette remarque d’un qui se gargarise de francophonie en chassant le moindre faux-pas chez les autres mais tout en usant d’un anglicisme comme clé de voûte de son programme : Frexit.

14/02/2022 20:29 par John

Je rejoins l’analyse de cet article et je redoute beaucoup un Tsipras bis en cas d’élection de JLM.
Cette éventualité n’est pas à écarter, surtout si les français se contentent d’aller voter et ne font pas pression (manifestations, grèves) pour que le programme (AEC) soit appliqué, quels que soient les obstacles érigés localement ou au niveau européen.

Ceci posé, je voterai pour JLM parce que :
1/ il est celui qui en terme de probabilité a le plus de chance de passer le premier tour parmi tous les candidats désignés comme de "gauche"
2/ Il est celui, avec son équipe, qui est le mieux préparé pour une entrée en fonction aux rênes de l’Etat, avec une direction claire de la politique à mener et des objectifs/moyens détaillés dans l’AEC.
3/ Et enfin, pour faire court, parce que l’AEC est à contre-courant de ce qui se fait depuis quelques décennies.

15/02/2022 10:23 par babelouest

Je rejoins l’analyse de John :

— il faut que le programme AEC passe, c’est vital

— il FAUT que le Peuple sorte dans la rue pour que le plan B soit ce qu’il est : le seul qui tienne la route. Soutenu par des Gilets Jaunes encadrés massivement par des camions, des engins de levage, des bouteurs et autres monstres de chantiers, qu’enfin le Peuple comprenne où est son intérêt comme en 2005. Et non, à ne soutenir qu’un "Brexit progressiste", ce n’est pas du tout porteur, je l’avais rappelé à Georges Gastaud il y a quatre ans. Il ne m’aimait déjà pas avant, curieusement cela n’a rien arrangé.

Je pense que cette fois ma version est définitive : douze ans tout de même !
https://ti1ca.com/qcbt78bg-2022-02-22-2022-02-22.pdf.html
Il suffit de rappeler que la souveraineté du Peuple et de la nation est incompatible avec l’arrangement de larrons de Bruxelles. La rappeler, c’est déjà un progrès. L’instituer comme ce qu’elle est vraiment : la seule souveraineté et la seule vraie décision en dernier ressort, c’est mieux.

Et à mon avis, Xiao Pignouf, c’est jouable si ceux qui en sont convaincus "mouillent leur chemise" pour expliquer, expliquer, expliquer. De ce fait, même si encore cette fois on n’y arrive pas, chacun de ceux qui auront tenté cette aventure pourront se dire qu’ils n’ont pas démérité. Les Français par leur culture ont une tradition de la solidarité envers quiconque que n’ont pas les anglo-saxons englués dans le communautarisme. C’est cela qui fait toute la différence.

15/02/2022 10:46 par Auguste Vannier

Excellente synthèse de @John .
Pour ma part je ne crains pas un coup à la Xypras, le contexte et les personnalités sont très différents (arguments maintes fois répétés par JLM). L’Europe a une image très dégradée dans l’opinion (non parisiano-médiatique), elle apparaît clairement comme un instrument de domination US tenu par une Allemagne qui prend une belle revanche économique.
Mais si la Démocratie c’est bien la "souveraineté du collectif", elle nécessite une implication citoyenne permanente, c’est une pratique exigeante et...fatigante. Il ne suffit pas d’aller glisser un bulletin de vote et de retourner vaquer à ses petites affaires en se reposant sur des "représentants". Il faut en effet maintenir une pression permanente pour que l’exécutif s’exécute, et soit capable de résister à tous les "sabotages" déjà bien préparés.
L’avenir en commun ne changera les choses que si nous en faisons notre affaire commune quotidiennement. JLM ne pourra être qu’un des acteurs (privilégié par les moyens de pouvoir à sa disposition dans la Vème) des changements attendus. "L’avenir n’est pas ce qui arrive, mais ce que nous allons faire".

15/02/2022 12:13 par Assimbonanga

Ce matin j’ai écouté un très agréable Fabien Rousselsur France Inter. Ça m’a rappelé le front de gauche, l’humain d’abord, tous ces bons souvenirs... J’ai bien noté qu’il avait fait la veille un bon repas avec des chasseurs populaires, jeunes et qu’ils ont la trouille qu’on leur interdise en 2050 de construire leur bicoque individuelle à la sortie du village... (A cause des directives visant à interdire la création de nouveaux lotissements mais favorisant les habitats collectifs contre l’artificialisation des terres). Certes, un candidat doit être à la recherche de personnes en détresse afin de manipuler, en tout bien tout honneur, cet électorat...

Les journaleux étaient comme toujours vicieux mais moins agressifs qu’avec Mélenchon. J’ai toutefois admiré les tacles tranquilles de Fabien Roussel, notamment à Dominique Seux. C’était très bien. Sur la question internationale, Taïwan et Ukraine, j’admire toujours la culture des communistes. Il faut entretenir ce savoir.

Toutefois, j’espère qu’une petite voix viendra titiller Roussel : depuis que Jean-Michel Blanquer t’aime et avec lui toute la droite réac des plateaux des médias, tu n’as pas l’impression d’être l’invité à un dîner de con où tu vas servir à faire perdre Mélenchon ?

Et sinon à part ça, la contribution d’Auguste Vannier décrit vraiment bien ce que je ressens ! Il ne resterait plus qu’à se saborder tant qu’il y a des traités européens. Et tous les autres traités commerciaux internationaux ? On fait quoi ?
Dans l’Histoire rien ne reste figé. Les rois eux-mêmes se sont succédés, remplacés, assassinés et les alliances se modifient. L’UE, elle existe. C’est le réel. Il faut donc agir dans le réel et le cadre existant. Faire tout ce qu’on peut, se démener et... advienne que pourra ! C’est toujours des rapports de force, une volonté, la chance aussi. Mais faut y aller, c’est tout ! Rien ne se passera comme écrit sur le programme, il faudra tout conquérir.

15/02/2022 16:53 par cunégonde godot

Excellent article de M. Gastaud...

15/02/2022 20:52 par Vania

Il est important d’insister que la situation actuelle est très grave et comme dit Jean-François91 dans un autre article :"Pour ne pas se noyer, il faut de temps en temps sortir la tête de l’eau, et retrouver ne serait-ce que l’idée de solidarité et de combat en commun" .
Comme témoignait Hugo Chavez dans le livre d’Ignacio Ramonet ("Hugo Chávez , Ma première vie, conversations avec Ignacio Ramonet") :1) à la p.682 :" la politique est humaine au sens le plus terrible du mot.Les seuls à croire que la perfection est possible en politique, ce sont les fanatiques". 2) De plus, Chávez avait des doutes sur la voie électorale et déclarait à la p.684 : "J’avais de sérieux doutes. Finalement je me suis dit :"Bon mais commençons par essayer". C’est ce que nous avons fait. Et nous l’avons bien fait . Nous avons tout organisé très méthodiquement en étudiant chaque détail. Nous avons appliqué le conseil de Marc-Aurèle :"Le secret de toute victoire réside dans l’Organisation de l’Impossible"".

16/02/2022 12:09 par Autrement

Georges Gastaud n’a ni lu le programme L’Avenir en commun, ni écouté JLM.
S’il a lu et écouté, il n’a pas compris.
S’il a compris, il n’a pas réfléchi.
S’il a réfléchi, c’est uniquement pour chercher la petite bête.
S’il a trouvé la petite bête, c’est que, comme le lapin du Monsieur, il l’avait mise d’avance dans le chapeau.

Tout cela n’est pas très honorable pour qui entend défendre la cause du prolétariat et la sortie de l’UE.

Le PRCF s’efforce encore de soulager sa conscience du poids de son injustifiable appel à l’abstention aux dernières élections européennes, abstention qui n’a servi efficacement qu’à renforcer le camp des européistes.

C’est la logique des passions et de l’idée fixe.
À quand la prise en compte de la situation concrète, du mouvement réel et de la pratique ?

16/02/2022 17:56 par babelouest

@ Autrement
Difficile, pour quelqu’un qui ne reconnaît en aucune façon l’union "européenne", de s’insérer dans une campagne électorale "européenne".

17/02/2022 11:33 par Danael

Plusieurs stratégies peuvent possiblement mettre en échec l’UE et non une seule , même si elle a toutes les raisons de vouloir montrer les failles des autres . En dernière instance tout dépendra du rapport de force que voudront établir les classes populaires pour gagner sur les forces capitalistes de l’UE. Mélenchon et son mouvement ne peuvent donner à l’avance toutes les garanties pour ce type de sortie révolutionnaire pas plus que le PRCF encore moins influent. Pour l’heure il y a Macron-Pécresse-Le Pen-Zemmour à écarter avant et un programme qui me paraît être le plus élaboré pour faire bouger les lignes en 2022 : celui de Mélenchon.

17/02/2022 12:45 par Robess73

Tout à fait d accord avec babel ouest. Lorsque l on prône u e sortie de l Europe difficile de participer aux européennes. Par ailleurs beaucoup de membres de la Fi (dont moi) se sont abstenus lors de cette mascarade.
Concernant le RPCF et gastaud. Si je suis en accord avec lui sur bon nombres de sujets. La il déconne a plein tube en oubliant la pensée de lenine. J aimerais beaucoup que la boussole du RPCF. L immense Annie prenne position sur le sujet.

17/02/2022 16:27 par HUGO

En 2017, constatant que le PCF n’était même pas capable, prisonnier qu’il est de l’alliance locale avec le PS et de son affiliation européenne au Parti de la Gauche Européenne, de porter une ligne franchement euro-critique, le PRCF avait décidé d’apporter un « soutien critique, mais dynamique », non pas « à la France insoumise » - à laquelle le PRCF, contrairement à d’autres groupes se référant au léninisme, ne s’est jamais affilié -, mais à la candidature de J.L. Mélenchon. Ce qui avait rendu possible ce soutien critique et circonstancié, ce n’étaient pas seulement les positions courageuses de Mélenchon sur Robespierre, sur l’ « indépendantisme français », sur Cuba, l’OTAN, la Russie, la Chine, la défense de la paix, c’était son refus de toute alliance avec le PS et sa formulation, insuffisante mais porteuse d’une certaine dynamique euro critique : « l’UE, on la change ou on la quitte » qui ouvrait du moins le débat sur le Frexit progressiste. Nous avons eu raison de faire ce choix, non seulement parce que Mélenchon n’a pas raté de beaucoup la marche du second tour (ce qui eût éliminé du même coup Fillon et Marine Le Pen et plongé le RN dans la crise), non seulement parce la campagne unitaire a permis au PRCF d’élargir son audience et d’influencer nombre de progressistes et de syndicalistes non communistes, mais parce que le score de 19,4% atteint par J.L.Mélenchon a évité à la France de se retrouver, comme l’Italie actuelle, sans aucune force politique progressiste d’importance nationale au risque de laisser le mouvement social complètement dépourvu de relais politique, si insuffisant soit-il. Certes, la période qui a suivi les élections de 2017 a permis à cette dynamique progressiste prometteuse de s’affirmer. Mais rapidement les arbitrages rendus par JLM au sein de son mouvement « gazeux »(dixit JLM en 2020) et « informel », dans lequel, le centralisme démocratique n’existant pas, ce sont en réalité les députés LFI qui « jouent le rôle d’un bureau politique » (re dixit J.L. Mélenchon), l’ont été au détriment de l’ « indépendantisme français », c’est-à-dire de l’approfondissement de l’option euro-critique, et en faveur des éléments petit-bourgeois, pro-EELV, anticommunistes, russophobes, sinophobes et pro-européens représentés notamment par Clémentine Autain et Manon Aubry. S’en est suivi le score piteux de LFI aux européennes et l’actuelle entrée en campagne toute en demi-teinte où, la critique de l’UE étant reléguée au second plan, voire aux oubliettes, la candidature JL Mélenchon peine manifestement à contrer la dynamique lepéniste en milieu populaire et à susciter l’enthousiasme des militants de classe politiques et syndicaux. Ajoutons que LFI s’est, presque partout, précipitée sur les listes des euro-régionalistes verts en brouillant totalement le message « républicain », voire « jacobin » que son chef de file présidentiable s’efforce par ailleurs de délivrer. Le PRCF n’étant pas sectaire et gardant un bon souvenir de la campagne unitaire de 2017 reste ouvert à toute discussion, mais force est bien de constater que la direction de LFI, qui ne répond pas aux messages envoyés par le PRCF, ne souhaite pas pour l’heure se « compromettre » avec les militants franchement communistes que nous sommes, et qui n’en appellerons que plus fort à construire, avec les « insoumis » qui le voudront une France franchement insoumise à l’UE du grand capital. Car une telle Force Française de l’Intérieur ne peut ne pas être dirigée nominalement par un communiste, mais ce qui est certain, c’est qu’elle est radicalement impossible sans la reconnaissance pleine et entière, exclusive de tout hégémonisme, de la force franchement communiste en tant qu’elle représente symboliquement, et qu’elle représentera de plus en plus, politiquement, l’indispensable rôle moteur de la classe ouvrière dans le front à construire pour l’émancipation nationale et sociale de notre pays.

17/02/2022 22:02 par Lionel Delevoie

De toute façon c’est dans le réel que ça se jouera, La FI tient de privilégier le programme face aux injonctions de l’UE, si ça devenait vraiment intenable il faudra réfléchir ... Mais le but est plutôt de tenter d’infléchir le cours de choses, que quelqu’un le fasse, il n’y a pas de TINA. On peut construire des relations réellement coopérante si l’esprit y est, construire des harmonisations fiscales, sociales et autres sans forcément perdre son "identité". Ca pourrait être une réalité porteuse pour l’évolution de notre mentalité.

18/02/2022 14:07 par HUGO

A Robess73
A te lire souvent (je consulte LGS depuis 2006 tout en diffusant les articles conséquents à plus de 300 sympathisants Marxistes ou légèrement en retrait - pour les coco ou ex coco j’estime qu’ils peuvent s’enrichir seuls) j’ai pris note que tu avais choisi ton candidat en le personne de JLM, ce qui me parait parfaitement honorable d’ailleurs. Par contre, en fustigeant Gastaud et en suppliant ALR de donner son avis sur l’UE, tu rejoins ceux qui s’imaginent qu’ALR est "interchangeable et synchrone" avec Gastaud ! L’immensité rédactionnelle qui les éloignent devrait pourtant te sauter aux yeux ! ALR est historienne archi diplômée (un vrai rat d’archives) qui est incapable d’écrire dix lignes dans le domaine de la philosophie (chacun sa formation d’origine !) contrairement à Gastaud connaissant parfaitement son sujet lui aussi. D’ailleurs celui-ci vient de passer 11 années à écrire un monument de 5 volumes "lumières communes" que je te conseille d’acheter. En le lisant tu t’apercevras rapidement qu’ALR est incapable d’écrire un telle œuvre !

https://renaissance-communiste-66.o...

19/02/2022 16:27 par Robess73

Hugo. Tu m excuseras de demander un autre avis que celui de Gastaud sur le sujet !!!! Il n est pas le seul membre du PRCF.! Et écrire 11volumes ne l empêche pas d être complètement hors du coup et je le répète ne t en déplaise. Ne pas soutenir le seul candidat à proposer un programme de rupture (même imparfait) constitue une faute politique, c est pour cela que j aurais aimé connaître la position historique D ALR sur le sujet. J joute que je suis sympathisant RPCF.

20/02/2022 10:44 par HUGO

Robess, que tu sois sympathisant du RPCF me parait attachant, mais ce qui m’intéresserait le plus, serait que le RPCF comme de nombreuses autres lignées d’ex coco, s’accordent pour « déborder » aisément le PCF, qui a rompu sa raison d’être depuis 1976. Mais revenons à notre sujet primaire. Faute de pouvoir contacter notre nouveau secrétaire national Fadi Kassem, j’ai contacté directement ALR. Ses meilleures contributions pour le Frexit (mis à part ses interventions aux « Cafés Marxistes » de RP) sont filmés dans le cadre du « Tour de France » du PRCF en vu de la campagne électorale actuelle. Tu trouveras ci-dessous un lien qui devrait te plaire. Je ferai part à ALR qu’elle a un nouvel admirateur par défaut. (La vidéo « L’Union Européenne et le Frexit progressiste - Annie Lacroix-Riz – Perpignan - 29 avril 2019 » démarre réellement au bout de 4 mn).
https://www.youtube.com/watch?v=g58...

21/02/2022 13:32 par Autrement

Je profite de l’échange sympa entre HUGO et Robess73 pour préciser ma position.
HUGO :

le PRCF avait décidé d’apporter un « soutien critique, mais dynamique », non pas « à la France insoumise » - à laquelle le PRCF, contrairement à d’autres groupes se référant au léninisme, ne s’est jamais affilié -, mais à la candidature de J.L. Mélenchon.

non pas « à la France insoumise »
C’est justement là ce que je reproche pour ma part au PRCF : de ne pas vouloir comprendre ce que représente la France Insoumise comme nouveauté originale dans le champ politique français, seul mouvement populaire réel capable d’ouvrir en grand le champ des possibles transformateurs.
L’horizon de ces dernières années était complètement bouché par la rigidité figée des partis politiques traditionnels, chacun se réclamant faussement d’une identité préfabriquée, et étant prêt à adopter des valeurs et une démarche politique de plus en plus dépendantes de l’ordo-libéralisme ambiant.
Je mets ici en cause non pas les individus en tant que militants (subjectivités toujours fluctuantes), mais les organisations en tant qu’offre politique.
D’autant que ce type de « régime des partis » entretient un esprit de concurrence délétère, les partis organisés revendiquant chacun l’hégémonie, comme le PCF qui a voulu exploiter à son seul profit le Front de Gauche (lors des élections législatives ou locales), tout en restant électoralement collé au PS...qui n’en faisait pas partie (et dont on voit ce qu’il est devenu) !

La FI faut-il le répéter, n’est pas un parti, elle admet la libre participation et la double appartenance, et n’a donc pas à fonctionner sur le modèle du « centralisme démocratique » (modèle qu’on n’a d’ailleurs vu fonctionner « honnêtement » qu’en de bien rares circonstances). La force et la cohérence de la FI, ce n’est pas un « appareil » hiérarchisé et discipliné, c’est son programme à la fois émancipateur et réaliste, répondant aux aspirations des masses populaires et aux intérêts actuels du pays, en offrant une issue politique aux luttes et en ouvrant la possibilité effective d’une sortie de l’UE et de l’OTAN.

Et avec la perspective complémentaire d’aller plus loin dans l’affrontement de classe pour sortir du capitalisme, elle ouvre la voie vers un communisme du XXIème siècle, but qui ne peut s’imposer dans les consciences et dans la réalité qu’au fur et à mesure des problèmes rencontrés, et des mobilisations massives des citoyens nécessaires pour les résoudre.
Or malgré les espoirs générés par ce mouvement, qui sort du cadre des idées reçues, le PRCF lui dénie tout avenir, au nom d’un « Parti » idéal à constituer, se référant au passé léniniste, Parti qui n’a pas trouvé le moindre commencement de concrétisation depuis plus de trente ans que tant de communistes sincères ont quitté le PCF ou en ont été écartés par le sectarisme-opportuniste de ses dirigeants (qui se croient toujours les meilleurs...).

Il ne faut donc pas penser les rapports des communistes (dans ou hors du PCF) avec la FI, en termes de concurrence, mais en termes de combat solidaire. Chacun peut, en tant que libre citoyen, soutenir (ou non) les initiatives de la FI, participer à ses actions sur le terrain, comme ses militants participent aux mobilisations d’autres organisations politiques, syndicales ou associatives ; on peut mettre ainsi en pratique une fraternité du combat de classe pour l’émancipation du grand nombre, sans pour autant renoncer chacun à son esprit critique et à son « identité » politique propre, en faisant vivre le débat démocratique sur le terrain des questions concrètes, mais sans non plus avoir la prétention (rébarbative et parfaitement vaine) de plier le grand nombre aux préconisations doctrinales d’une minorité.

Le peuple (celui des travailleurs) n’a pas besoin de guide, il a besoin de prendre conscience de sa force, d’inventer lui-même sa stratégie et de se choisir lui-même des dirigeants éprouvés.
C’est seulement dans les combats communs que peuvent se prendre les décisions cruciales, politiques, économiques et organisationnelles, menant au renversement du rapport de forces, aux avancées révolutionnaires (qui seront continûment à préserver et à développer), et que l’on peut dans l’immédiat contribuer à empêcher le désastre général que représenterait la perpétuation du régime Macron-euro-atlantiste.

C’est pourquoi dans l’immédiat je me réfère avant tout, à la déclaration, récemment réitérée et complétée, du Cercle Henri Barbusse (Rassemblement Communiste) sur la candidature Mélenchon, avec le dessin expressif qui accompagnait la première !

La suite, quelle qu’elle soit, dépendra toujours de la capacité populaire à démasquer les mensonges régnants, et à se mobiliser EN MASSE pour la prise en main de ses propres affaires.

21/02/2022 20:29 par Vania

@Autrement, Excellente contribution. BRAVO !

22/02/2022 11:36 par Autrement

Merci Vania ! Faisons aussi nôtre cette déclaration d’Auguste Vannier :

Il faut en effet maintenir une pression permanente pour que l’exécutif s’exécute, et soit capable de résister à tous les "sabotages" déjà bien préparés.
L’avenir en commun ne changera les choses que si nous en faisons notre affaire commune quotidiennement. JLM ne pourra être qu’un des acteurs (privilégié par les moyens de pouvoir à sa disposition dans la Vème) des changements attendus. "L’avenir n’est pas ce qui arrive, mais ce que nous allons faire".

J’ajoute, - pour tous ceux qui ne voient qu’une farce ou une étape sans importance dans le processus électoral présidentiel (constamment manipulé par les sondages et les commentaires des médias aux ordres, qui voient bien, eux, l’intérêt qu’ils ont à maintenir Macron-euro-US au pouvoir) -, que justement le vote Mélenchon permet de sortir (aussi) des ornières institutionnelles fangeuses de la Vème république ! Et notamment de la monarchie présidentielle, devenue règne d’un Conseil de défense à-demi militaire, de juteux cabinets-conseils (ah ! Fabius père et fils !), de lobbies euro-téléguidés et de députés qui votent contre l’asile à Assange ...
Il s’agit de promouvoir une Assemblée constituante (avec les citoyens eux-mêmes) pour une VIème république indépendante, assurant la souveraineté populaire, avec référendum révocatoire, dans le cadre de laquelle pourront être combattus efficacement les abus de pouvoir et les conflits d’intérêts, présents à tous les niveaux du fonctionnement institutionnel propre au capitalisme.

N’est-ce pas là aussi, en plus et à côté des urgentes mesures sociales, un aspect essentiel de la lutte de classes ?

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