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Face à Dupont-Moretti, les provocations de Demorand

J’ai écouté l’émission de France Inter où le journaliste Nicolas Demorand recevait Me Eric Dupond-Moretti, avocat d’Abdelkader Merah, frère de Mohammed Merah, terroriste qui, en 2012, tua sept personnes, dont plusieurs enfants juifs en bas âge avant d’être lui-même abattu (Abdelkader Merah était poursuivi pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste).

Je me suis arrêté sur cette émission pour les réactions et réflexions de Nicolas Demorand.

1. Après avoir laissé Me Dupond-Moretti développer ce qu’était l’inculpation "d’association de malfaiteurs", Demorand résume, de façon aussi caricaturale que provocatrice, en disant : "Sinon il faut dire qu’il a été victime d’un déni de justice, ou d’une injustice, Me Dupond-Moretti".

Remarque. Dans le contexte actuel, marqué par l’horreur d’un assassinat d’enfants (de surcroît juifs, ce qui rajoute, symboliquement, une charge émotionnelle) et l’islamophobie latente, périodiquement réchauffée par les attentats commis depuis ces événements (Charlie Hebdo, Le Bataclan, Nice, Saint-Etienne-du-Rouvray...), et ravivée par l’ouverture du procès d’Abdelkader Merah, associer à ce dernier - et, par raccroc, à son frère, les termes de "victime", de "déni de justice" ou d’injustice" - que l’avocat n’a pas employés, est une exagération.

3. Nicolas Demorand poursuit en disant : "S’il n’y a, à ce point, rien dans le dossier..." [je souligne "rien" car Demorand accentue le mot en le prononçant].

Remarque. Me Dupond-Moretti n’a pas dit qu’il n’y avait rien dans le dossier, mais rien pour justifier une inculpation pour complicité d’assassinat (ce qui laissait ouverts tous les autres chefs d’inculpation, notamment celui d’association de malfaiteurs). Mais, en disant "rien", Demorand fait comme si Me Dupond-Moretti aurait sous-entendu qu’Abdelkader Merah n’aurait même pas dû être inculpé de quoi que ce fût ! D’où, une nouvelle fois, caricature, outrance.

3. Nicolas Demorand : "Est-ce que, pour finir, un innocent a été condamné ?".

Remarque. J’ai souligné "innocent" car ce terme, dans ce contexte, est tout... sauf innocent ! En effet, lorsqu’on évoque un innocent condamné lors d’un procès, un des premiers noms qui viennent à l’esprit est celui du capitaine Dreyfus. Or rapprocher - de façon aussi subreptice mais cependant délibérée - le nom d’un juif innocent et celui d’un islamiste coupable (et, pis encore, coupable d’assassinats de juifs !) est de nature à exciter la colère non seulement contre le frère de l’assassin mais aussi contre le défenseur de celui-ci.

4. A un moment, Me Dupond-Moretti dit : "Abdelkader Merah, que j’ai eu l’honneur de défendre..." et Demorand reprend le mot, avec un ton d’étonnement un peu scandalisé : "l’honneur...", façon subreptice de suggérer : "qu’est-ce l’honneur peut avoir à faire avec une telle crapule ?", pensée qu’il explicite un peu plus loin en disant : "Pourquoi l’honneur ? C’est votre boulot. Ce n’est pas quelque chose dans lequel on se drape..."

5. Me Dupond-Moretti dit : "Si vous me permettez cette expression triviale, j’en ai pris plein la gueule..." Et Demorand réplique : "Vous en avez mis aussi". Et Dupond-Moretti re-réplique : "Moi je n’ai pas dit à mes confrères de la partie civile qu’ils étaient indignes d’être avocats, je ne leur ai pas dit qu’ils étaient le déshonneur du barreau, je ne leur ai pas dit qu’ils étaient la honte de la profession, qui est la nôtre".

6. Nicolas Demorand revient à la charge en disant : "Je vous repose la question de savoir si votre client, Abdelkader Merah a été victime d’un déni de justice ou d’une injustice", comme pour essayer d’enfermer l’avocat dans un dilemme dont l’un des termes ne peut être qu’un chiffon rouge agité devant une opinion publique prévenue. Et il poursuit : "Mais laissez-moi vous poser une question : "Est-ce que 20 ans pour ce que vous avez décrit, des fichiers dans un ordinateur, est-ce que 20 ans c’est trop, pour des fichiers d’ordinateurs ?" [Comme si le seul chef d’inculpation sur lequel Dupond-Moretti avait plaidé était celui-ci !].

7. Nicolas Demorand : "Vous l’avez [la mère de Mohammed Merah] dépeinte en Mater dolorosa..." et Dupond-Moretti réplique : "Non, non, pas du tout, ça, c’est vous qui le dites, ce ne sont pas mes mots !..." et Demorand, comme piqué au vif, dit : "C’est mes mots et je les revendique, il n’y a pas de problème..."

Remarque. Le terme de Mater dolorosa, comme celui"d’innocent", précédemment évoqué, renvoie aussi subrepticement à une référence culturelle : dans la culture européenne, notamment catholique et orthodoxe, elle fait référence à la représentation éplorée de Marie, mère de Jésus de Nazareth, effondrée de douleur face à son fils mort. Et, plus tard, à toutes les représentations de mères éplorées à l’occasion de morts d’enfants (lors de guerres ou de massacres - comme la Shoah). Or, rapprocher ainsi une représentation aussi archétypale de la douleur - qui porte en elle une forte connotation d’injustice subie - et celle de la mère des frères Merah (qui, pour l’opinion, représentent le Mal incarné), c’est prêter à l’avocat une intention de prendre l’opinion publique à rebrousse-poil, qui ne peut que dresser celle-ci contre lui.

8. Me Dupond-Moretti dit : "à un moment j’ai dit, c’est quand même une femme qui a perdu un fils, l’autre est en taule, la fille elle est partie..." et Demorand interrompt : "Vous ne trouvez pas ça obscène, de le dire comme ça, devant les familles de victimes ?..." et Dupond-Moretti de répliquer : "Pourquoi, c’est pas une mère ? Je ne sais pas si vous pensez réellement que c’est obscène ou si vous posez la question pour me provoquer..." et Demorand, pour ne pas perdre la face, pour avoir le dernier mot à tout prix, déclare : "Je pense sincèrement que c’est obscène..." et Dupond-Moretti dit : "Le chagrin des victimes ne peut pas être confiscatoire... cette femme [la mère de Merah] n’est pas une vache qui a vêlé... votre question est obscène et je ne pensais pas que vous me la poseriez..."

9. Nicolas Demorand : "La réaction des parties civiles en entendant ça, vous la classeriez aussi dans l’obscénité ? Alors pourquoi moi et pas eux ?"

Dupond-Moretti : "Parce qu’ils ont tous les droits, ils sont dans le chagrin..."

Demorand : "Et j’ai le droit de poser des questions".

Dupont-Moretti : "Peut-être, Monsieur, vous, vous êtes un commentateur, peut-être interviewer, je ne connais pas les termes techniques, mais vous, vous devez avoir du recul, comme les juges doivent avoir du recul, comme les avocats doivent avoir du recul... les parties civils ont le droit de vouloir qu’Abeldkader Merah soit coupé en morceaux, parce qu’Abdelkader Merah a été désigné comme l’artisan de leur malheur, mais que les journalistes, que les avocats, que les juges puissent à ce point ne retenir que le chagrin des victimes, à l’exclusion de tout autre, que cela balaye la charge de la preuve, ça, c’est insupportable..."

Demorand : "On est assez structurés, maître, pour pouvoir penser les deux..., on est assez structurés pour pouvoir penser le chagrin et les preuves..."

Remarque. Alors que c’est précisément ce que Demorand, lui, ne fait pas !

Dupond-Moretti : "Monsieur, je vais vous dire quelque chose. Madame Merah, quand elle a mis son enfant au monde, eh bien, elle a mis un enfant au monde. Et il s’avère que cette femme peut avoir de la peine..."

Demorand : "Vous êtes méchant, a dit le frère d’une victime..., vous êtes méchant, c’est pas mes mots, peut-être que ceux-là vous les trouverez obscènes, ce sont des mots d’une simplicité biblique, oserais-je dire..."

Remarque. La simplicité "biblique" est l’un des lieux communs auxquels aime se référer l’opinion conservatrice (ou la droite en général), qui aime bien évoquer "l’évidence" ou le "bon sens" alors que, précisément, les sciences, la philosophie, le droit, les arts, etc., n’ont progressé, depuis les origines, qu’en réfutant, qu’en allant au-delà des apparences de la "simplicité biblique".

Dupond-Moretti : "Monsieur Demorand, je veux vous expliquer, mais vous ne m’écoutez pas, vous avez décidé de ne pas m’entendre, et, franchement, je regrette presque d’être ici. Voyez-vous, monsieur, que les victimes ne comprennent même pas qu’Abdelkader Merah puisse être défendu, j’en accepte l’augure. Et d’ailleurs j’ai dit en plaidant, il y a ici un témoin de cela [ici, Dupond-Moretti désigne du doigt une personne dans le studio d’enregistrement], que je savais par avance que tous les mots que je prononcerais pour lui seraient une blessure pour les victimes. Mais pas vous, monsieur Demorand, pas vous. Si vous déniez à cette mère le fait d’être une mère, alors... [Ici, Dupond-Moretti balance son bras vers l’arrière, comme pour signifier : "... alors, vous ne comprenez décidément rien..."].

Remarque sur la fin de cet échange. Demorand a fini par comprendre qu’il avait poussé son interlocuteur à bout et que celui-ci - si l’on n’avait pas été en fin d’émission - aurait pu planter l’interview et ne plus revenir. Et Demorand semble avoir eu le bon goût (ou la prudence ou l’intelligence) de ne pas insister, de ne surtout pas reprendre la parole après l’avocat pour avoir le dernier mot, pour lancer une dernière pique, car il a peut-être songé que, comme il y aura un procès en appel, il faudra de nouveau interviewer Dupond-Moretti et qu’il vaut mieux ne pas provoquer son courroux et susciter sa rancune.

Remarque 1. Il est étonnant de voir ainsi, sur une radio de service public, l’étalage d’une démagogie qui fasse autant appel aux instincts primitifs de l’être humain, à son cerveau reptilien, à sa soif de loi du talion, ou même, carrément, au lynchage. On se croirait revenu à certaines époques de représentations théâtrales, où, à la fin du spectacle, les spectateurs allaient dans les coulisses - ou au dehors de la salle - casser la figure de celui qui jouait le rôle du méchant. On croirait écouter certains propos de comptoir (et, quelquefois, hélas, pas seulement de comptoir...) où des gens disent : "Moi, des coupables comme ça, je ne leur ferais même pas de procès, je les livrerais aux familles des victimes pour qu’elles les fassent crever à petit feu".

Remarque 2. On descend même un degré de plus dans l’ignominie (ou dans la bêtise) lorsque non seulement se voit contestée la nécessité du procès, mais lorsque l’opprobre du prévenu se transfère carrément sur son défenseur ! Comme si l’avocat était coupable par contact. Comme si le fait de défendre - dans une institution codifiée, ritualisée, qui existe depuis des millénaires (et qui fait, précisément, qu’il existe une société politique), comme si le fait de défendre était aussi celui d’approuver, voire d’être capable de commettre le forfait. [On rappellera à cet égard, que ce qui caractérise au premier chef un État, une société politique, ce n’est pas l’existence de frontières, d’une monnaie, d’un drapeau, d’une armée, d’un Parlement, d’un roi ou d’un président, etc., mais le fait que les membres d’une communauté refusent de se faire justice eux-mêmes et délèguent à une entité reconnue de tous le soin de se substituer à eux pour juger de leurs différends]. A cet égard, le comportement de Demorand nous expédie loin dans le néolithique, si ce n’est le paléolithique...

Remarque 3. Le comportement de Nicolas Demorand est d’autant plus répréhensible (incompréhensible ?) qu’il n’est pas, du point de vue de l’instruction, un Français comme les autres. Il est ancien élève de l’École Normale Supérieure de Saint-Cloud, licencié de philosophie, agrégé de lettres modernes, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Même si la base de sa formation est de nature littéraire et non juridique, on peut supposer que ses capacités d’assimilation, ses vastes lectures, plus la curiosité intellectuelle qu’on suppose d’un agrégé, lui auront donné plus qu’un vernis en droit. Aussi n’en est-on que plus scandalisé de le voir se comporter de façon aussi primitive, en flattant de façon aussi éhontée les plus bas instincts du public.

Remarque 4. De la part d’une radio de service public, réputée de "gauche", et d’un de ses animateurs, on aurait pu attendre des questions moins démagogiques. On aurait pu s’attendre à ce que Nicolas Demorand pose davantage de questions plus "neutres" (car il en a effectivement posé). Du genre : "n’avez-vous pas été embarrassé face aux parties civiles ?" ou "Avez-vous éprouvé de l’empathie pour celles-ci ?" ou "Sur quoi fondiez-vous votre certitude de la non-complicité de meurtre ?", etc. Ce pouvaient être des questions auxquelles il aurait été difficile, intellectuellement et psychologiquement, de répondre, des questions douloureuses pour l’avocat, mais pas des questions provocatrices...

Remarque 5. Dans une France où l’opinion est de plus en plus remontée non seulement contre les attentats mais, plus encore, contre les musulmans, dans une France où les opinions les plus extrêmes ne se dissimulent plus, où certains journaux, magazines, sites Internet en rajoutent dans le sens de mesures expéditives, il aurait été de "l’honneur" (pour reprendre un terme instrumentalisé par Demorand contre Dupond-Moretti) qu’un média freine, calme le jeu, refroidisse les esprits, rappelle les institutions et valeurs au nom desquelles on est justement censé combattre le djihadisme, le terrorisme, l’extrémisme. Or, non content de ne pas le faire, Demorand a soufflé sur les braises.

Philippe ARNAUD

La chronique de Demorand avait déjà fait l’objet d’une analyse critique, retravaillée avec Mathias Reymond, d’Acrimed, et publiée le 21 octobre 2008. Vous pouvez la consulter ici : http://www.acrimed.org/Un-sketch-de-Nicolas-Demorand-avec-video. [Ce dont je remercie, une nouvelle fois, Henri Maler, Mathias Reymond, toute l’équipe d’Acrimed et Serge Halimi qui m’avait orienté vers le site].

COMMENTAIRES  

06/11/2017 08:03 par legrandsoir

Le même Demorand, face à Jean-LucMélenchon :
https://www.legrandsoir.info/Nicolas-Demorand-gros-ou-lourdingue.html

On doit se rappeler aussi que Demorand a été rédacteur en chef de Libération.
Tout est dit.

06/11/2017 08:38 par GARDES

De mon côté, j’avais relevé :
Vendredi matin 3 novembre. Début de matinée sur France-Inter. L’omni présent/omniscient Demorand interroge Maître Dupont-Moretti à propos du jugement rendu dans l’affaire Khaled Mérah et le rôle que celui-ci a pu jouer. Dans leurs questions, les auditeurs qui interviennent en direct sur l’antenne sont plutôt « à charge » contre l’avocat. Et Demorand de franchir la ligne blanche en venant à la rescousse d’un auditeur, contre Maître Dupont-Moretti : « … mais « on »…. (Le journaliste s’incluant, joignant sa voix à celle de l’intervenant dans ce « on »).
Ce qui lui vaut une réponse ferme et sèche, bien sentie, de l’avocat.

06/11/2017 11:37 par Paolo

L’annonce de son nom (demorand) est depuis quelques années, pas loin de 10 ans déjà, un repoussoir absolu en matière de journalisme. C’est juste un énergumène, journaliste de pacotille égocentrique tout juste bon à faire les matinales de France inter comme... cohen. Il n’était pas parti sur une chaine privé d’ailleurs ? Ça fait tellement longtemps que France inter n’est plus une radio de "gauche" n’y même audible la majeure partie du temps. Depuis une dizaine d’année les chaines de radio france, on largement édulcoré la teneur de leurs émissions à quelques exceptions prés.
Et dire que la redevance sert à payer tout cela.
Après relecture, retomber sur la logorrhée de demorand m’a remis en colère comme à l’époque.
Ces médias mainstream sont à blacklister et proposer des alternatives (dont vous êtes)en lieu et place.

06/11/2017 12:18 par Autrement

Remarquable décryptage - à la fois percutant et nuancé - par Philippe Arnaud, des procédés ordinaires de la part des interviewers des JT : omniprésence de sous-entendus idéologiques qui, sous la variété des sujets, témoignent d’une pensée unique consciemment ou inconsciemment dictée par les gros intérêts qui font la loi et manipulent l’opinion. Le profil "cultivé" de Nicolas Demorand en dit long sur la dégradation de la déontologie journalistique dans les grands médias, et sur le mépris des prétendues élites pour leurs interlocuteurs et auditeurs. Dur de faire sauter le couvercle de mensonge et d’hypocrisie qui écrase les citoyens et qui s’efforce d’étouffer toute velléité de libre pensée.

06/11/2017 13:02 par szwed

Il est étonnant de voir ainsi, sur une radio de service public, l’étalage d’une démagogie qui fasse autant appel aux instincts primitifs de l’être humain, à son cerveau reptilien, à sa soif de loi du talion, ou même, carrément, au lynchage.
Moi je ne suis absolument pas étonné ; depuis trop longtemps hélas, la bande d’éditocrates malfamés qui accomplissent leur bases besognes à France Inter me lasse (Cohen-parti s’engraisser ailleurs-,Apathie, Demorand, Seux, Guetta etc..)
France Inter a changé de nature, c’est une radio de sévices publics de par la propagande et la désinformation qu’elle diffuse en permanence (sauf de rares exceptions) et qui collabore étroitement avec le monde de la finance, de l’Otan, du Medef et du mépris des classes moyennes et populaires.
Face à Dupont-Moretti, Demorand s’est montré particulièrement infect, mais il est coutumier de l’observer ainsi

06/11/2017 15:05 par BQ

Comme d’habitude super article de Philippe Arnaud, qui parvient, dans les tréfonds du néant audiovisuel actuel, à s’intéresser aux mots de dialogues d’apparence anecdotique, à s’arrêter sur leur signification et prendre le temps d’en analyser l’idéologie sous-jacente (parfois inconsciente), et surtout à nous faire réfléchir. En effet, Demorand ne s’aperçoit même plus qu’en réalité il remet en cause l’Etat de droit (ce qu’il en reste).

06/11/2017 16:53 par zgill.f

C’est sûr que les manières de l’animateur radio sont à vomir mais, à la place de M.Dupont-Moretti, j’aurais préféré me faire traiter de la sorte. Imaginez plutôt s’il s’était fait lécher le cul par la langue si lisse de Demorand, il n’aurait pas eu le cul plus propre qu’avant !

06/11/2017 18:46 par Philippe

Merci pour cet excellent article.
Je pense que nous serons tous d’accord pour attribuer à M. Demorand le niveau de médiocrité qui siet à sa fonction. Inutile donc d’en rajouter. Par contre, si ce qu’a dit Me Dupont-Moretti concernant les insultes qu’il aurait reçu de la part de ses collègues magistrats est exact, et il n’y a pas de raisons d’en douter, je trouve qu’il y a là une raison supplémentaire de s’inquiéter de ce que notre société est en train de devenir.

06/11/2017 22:10 par irae

J’aime pas de morand c’est certain.
J’aime pas non plus le "tenor" du barreau, comédien, imbu de lui-même, d’une infinie mauvaise foi et qui n’hésite jamais à utiliser n’importe quel moyen pour parvenir à ses fins quitte à mettre sciemment et sans aucun scrupule en cause les victimes (pour les exemples me demander) ou à les mettre sur le même plan que les mis en cause. Soutien macronnien pour ceux qui ne le sauraient pas.
Aucune dignité chez ces 2 personnes, match nul.

06/11/2017 22:16 par Palamède Singouin

Jacques Isorni (de droite) a défendu des communistes devant les tribunaux d’exceptions de Vichy, puis Pétain et Brasillach à la Libération, ainsi que des nationalistes tunisiens devant les tribunaux militaires d’exception des années 50.
Albert Naud (de droite, mais résistant de la 1° heure) a défendu des collabos comme Brasillach ou Béraud à la libération. Son élève et héritier spirituel, Henri Leclerc (de gauche tendance PSU), a défendu des soixante-huitards, des syndicalistes guadeloupéens ou des résistants portugais...comme des De Villepin ou Strauss-Khan.

Pendant ce temps que faisaient les scribouillards du genre Demorand ? Ils hurlaient avec la meute comme d’habitude !!!.

Aller, pour terminer, d’un autre ténor du barreau, Vincent Moro-Giafferi (plutôt de gauche) :
"L’opinion publique ? Chassez-la, cette intruse, cette prostituée qui tire le juge par la manche ! C’est elle qui, au pied du Golgotha, tendait les clous aux bourreaux, c’est elle qui applaudissait aux massacres de septembre et, un siècle plus tard, crevait du bout de son ombrelle les yeux des communards blessés."

08/11/2017 21:44 par irae

Je viens de relire le titre et j’ai envie de dire entre provocateurs faciles inutile de trancher.

10/11/2017 08:02 par calame julia

Trop de comportements passionnels face à ce procès historique.
Historique dans le sens ou l’assassin est lui-même mort.
C’est normal eu égard à l’ignominie des actes perpétrés. Perso, j’ai plus de questions
que d’affirmations. Mais à partir du moment où il y a procès devant la Justice, il fallait
bien un avocat pour le frère.

05/01/2018 18:55 par tomboul

Un cas typique de l’idiocratie montante. comment un tel incompétent qui n’a aucune notion de base de l’état de droit a pu arriver à la tête d’un des journaux les plus lus du pays. Dupond Moretti ne devrait pas accepter ce genre d’interview qui ne peut qu’aboutir à ces échanges totalement stupides.
Ici on touche à la déontologie même du journalisme qui doit éclairer à chaque événement les citoyens, quitte à faire un peu de pédagogie et sachant qu’en droit et en justice le rôle d’avocat est généralement mal perçu, conforter ce cliché est carrément criminel.
Le droit de l’avocat doit être respecté, Demorand devrait être viré, voire condamné par la justice, même si aucune loi n’interdit ce comportement stupide, alors il faudrait la rédiger et la faire voter !!!
Effectivement on peut avoir un regard critique sur les choix de stratégie de défense mais avec la distance nécessaire qui respecte les principes fondamentaux d’un des piliers de notre démocratie qu’est la justice, d’autant plus que dans ce cas, celle ci est effectivement hyper délicate, comment défendre le diable ? Chapeau et respect Dupond-Moretti !!!
Demorand !!! SVP !!! retournez à l’école primaire ou on apprend ceci : http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/justice/definition/symboles/que-representent-glaive-balance.html et allez voir ou revoir Fury de Fritz Lang pour vous dégoutter une bonne fois pour toute de la vindicte populaire, même si celle-ci parait parfois justifiée !!!

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