RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Espagne : Dites au Coran de vous louer un appartement !

Le texte qui suit ext un compte rendu d’un article paru dans La Razon, un journal espagnol, sur la situation des musulmans en espagne suite aux attentats du 11 mars. Le comte rendu est paru dans un journal marocain Aujourd’hui le Maroc. Le titre plus haut est celui de l’article espagnol et non celui de son compte rendu marocain ("Espagne : Xénophobie et méfiance").

Les musulmans d’Espagne ont la peur au ventre. Ils ne sortent que rarement, ils limitent leurs déplacements au strict nécessaire. Quand ils s’aventurent dehors ils sont continuellement interrogés par la police. De plus en plus, des signes de xénophobie apparaissent, une conséquence directe des attentats du 11 mars.

Pour illustrer tout cela, Lissette Bustamante, écrivain et journaliste cubaine, a réalisé un impressionnant reportage pour le compte de son quotidien espagnol, « La Razon ». Pendant 72 heures, elle s’est mise dans la peau d’une musulmane et a parcouru la capitale espagnole, Madrid, pour ressentir et faire partager à ses lecteurs, les souffrances d’une partie de la communauté musulmane depuis les attentats terroristes du 11 mars.

La journaliste s’est vêtue en "Jilbab" et "Hijab", comme une authentique femme musulmane pratiquante et convaincue. Elle s’est rendue, aussi bien dans les quartiers les plus chics de Madrid que dans ses cités les plus populaires. Le constat a toujours été le même : le rejet. En répondant à des petites annonces concernant des appartements à louer, la journaliste a systématiquement essuyé des échecs. « Je suis une Espagnole comme vous, disait-elle à ses interlocuteurs, la seule différence c’est que j’ai embrassé l’Islam et le Coran ». "Dites au Coran de vous louer un appartement !", lui répondit une propriétaire. Dans les rues, Bustamante reconnaît que les réactions des gens vont du dédain à la compassion. Certains la bousculent, d’autres font preuve de plus de respect.

Elle s’est rendue dans le quartier Leganes, exactement à quelques pas de la maison où des terroristes se sont faits exploser. La journaliste a choisi de s’assoire à un banc public où des habitants du quartier contemplaient les travaux de déblayage. Petit à petit ses voisins de bancs ont commencé à quitter les lieux, en lui jetant des regards culpabilisants et en lui susurrant des phrases telles que : "je me demande comment ils osent venir jusqu’ici ?". En quelques minutes, Lissette Bustamante s’est retrouvée seule sur son banc. "J’ai ressenti la peur de la communauté musulmane", affirme la journaliste, musulmane de 72 heures. "Ma vie a changé pendant cette période", assure-t-elle dans son reportage.

A deux reprises, des chauffeurs de taxis, pourtant libres, ont refusé de répondre à ses appels. Dans le quartier Vallecas, Bustamante rencontre des musulmanes, voilées également. Elles se partagent des "regards et des sourires complices et pleins de compassion".
En voulant déposer une bougie en hommage aux victimes des attentats de la gare d’Atocha, une vieille femme interpella Lissette en lui lançant : "Allumez plutôt la bougie chez vous, car vous êtes comme une terroriste".

En quittant Vallecas, Bustamante se dirige vers une agence de recrutement, à la recherche d’un travail temporaire. Elle présente ses diplômes à un employé, surpris de voir une femme voilée faire appel aux services de son agence. Bref, l’employé, assez courtois, n’y est pas allé par quatre chemins. Il lui a signifié clairement, qu’en dépit de ses diplômes universitaires, elle ne pourra espérer qu’un "petit boulot", notamment femme de ménage. "J’ai senti une forte douleur mélangée à de l’impuissance", reconnaît Bustamante.

En sortant de l’agence, elle se fait insulter par un piéton. En attendant le feu vert pour traverser, elle voit un homme cracher à quelques centimètres de ses pieds. Elle reste calme, malgré son indignation. Dans un magasin, Bustamante fait un tour dans le rayon lingerie. Un vigile ne la quitte pas d’une semelle. Il scrute tous ses faits et gestes. L’habit musulman suffit, à lui seul, à jeter le discrédit et le soupçon sur une personne. "Madrid est aujourd’hui une ville différente, la capitale espagnole est blindée", conclut Bustamante.

Que pense l’association des travailleurs et immigrés marocains en Espagne (ATIME) de ce reportage ? De la pure exagération, estime son président Mustapha El Mrabet. Il rappelle que « La Razon » est un journal de droite, connu pour son hostilité au Maroc. La journaliste a provoqué ses interlocuteurs, dit-il. ATIME évite de jeter de l’huile dans le feu, c’est tout à fait normal. La xénophobie a toujours existé en Europe, et en Espagne. En fait, ce que souhaite ATIME, c’est que les MRE d’Espagne ne passent pas pour des victimes. Fierté marocaine oblige !

Abdelmohsin EL HASSOUNI

URL de cet article 1505
  

Les trajectoires chinoises de modernisation, Jean-Claude Delaunay
La Chine est entrée dans les temps modernes, au xixe siècle, avec un mode de production inapte à assurer sa modernisation. La dynastie Qing en a fait l’expérience. Le républicain Sun Yatsen n’a pas réussi à le dépasser. Seule la révolution communiste a débarrassé ce pays de ses structures anciennes. Depuis lors, son économie a suivi de nouvelles trajectoires. La première partie du livre décrit les trajectoires réelles contemporaines de la Chine (démographiques, agricoles, industrielles, commerciales). Elle (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« L’ennemi n’est pas celui qui te fait face, l’épée à la main, ça c’est l’adversaire. L’ennemi c’est celui qui est derrière toi, un couteau dans le dos ».

Thomas Sankara

Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.