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Comment savoir si la Russie a envahi l’Ukraine ?

Jeudi dernier le gouvernement ukrainien, relayé par le porte parole de l’OTAN, a déclaré que l’armée russe avait envahi l’Ukraine. Eh bien, c’est peut-être vrai, qu’en savons-nous ? Ils l’ont déjà dit le 13 août et aussi le 17 août, et chaque fois sans preuve ou avec de fausses preuves. Mais laissons-leur le bénéfice du doute.

Jugez-en vous-même. Voilà la liste des 10 signes qui vous permettront de déterminer si c’est vrai que la Russie a envahi l’Ukraine jeudi dernier ou s’il s’agit d’une nouvelle invention (à porter au crédit de Roman Kretsoul).

Parce que si la Russie était entrée jeudi dernier en Ukraine, voilà à qui ressemblerait la situation samedi après-midi.

1. L’artillerie ukrainienne est silencieuse. Elle ne bombarde plus les quartiers résidentiels de Donetsk et de Lougansk. C’est parce qu’elle a été localisée avec une grande précision avant l’opération et que, avant jeudi après-midi, elle a été complètement anéantie par des attaques aériennes et des tirs de roquette au sol ; c’était le premier point du programme. Les habitants se réjouissent de voir leur terrible épreuve prendre fin.

2. L’activité militaire sur le terrain, à Donetsk et à Lougansk a complètement changé de nature. A la place des petits groupes de résistants, il y a maintenant des bataillons russes de 400 hommes et des dizaines de blindés suivis des convois de véhicules de soutien (camions citerne, communications, cuisine de campagne, hôpital de campagne, etc.) Le flux des véhicules entrant et sortant est incessant, et on peut facilement le voir sur les photos des systèmes de reconnaissance ou des satellites. A cela s’ajoute le flot continu des échanges radios en Russe que tout le monde peut intercepter sans problème ; l’opération est devenue impossible à cacher.

3. L’armée ukrainienne a vite disparu. Les soldats et les officiers ont enlevé leurs uniformes, abandonné leurs armes et font de leur mieux pour se fondre dans la population locale. Personne ne pense que l’armée ukrainienne a la moindre chance contre l’armée russe. La seule et unique fois où l’Ukraine a remporté une victoire militaire contre la Russie, c’était à la bataille de Konotop en 1659, mais à l’époque, l’Ukraine avait comme allié le puissant Khanat de Crimée et, vous l’avez peut-être remarqué, cette fois-ci la Crimée n’est pas dans le camp de l’Ukraine.

4. Il y a des checkpoints russes partout. On laisse passer les civils locaux mais tous ceux qui sont associés à un gouvernement, étranger ou local, sont retenus pour être questionnés. Un système de filtration a été mis en place pour renvoyer les conscrits ukrainiens démobilisés chez eux, mais les volontaires et les officiers sont enfermés dans des centres de détention préventive pour déterminer si des crimes de guerre ont été commis sur leur ordre.

5. La plupart des postes frontières sont maintenant sous contrôle russe. Certains sont soutenus par l’aviation, l’artillerie et des bataillons de chars pour dissuader l’OTAN d’essayer d’envahir l’Ukraine. On laisse passer les marchandises civiles et humanitaires. Les hommes d’affaire aussi, à condition qu’ils remplissent les formulaires adéquats (qui sont en russe).

6. La Russie a instauré une zone d’exclusion aérienne sur toute l’Ukraine. Tous les vols civils ont été annulés. Il y a une foule d’employés du Département d’Etat étatsunien, d’agents de la CIA et du Mossad et d’employés d’ONG occidentales qui se retrouvent coincés à l’aéroport de Borispol à Kiev. Certains appellent nerveusement tous ceux qu’ils connaissent sur leur portable. Les politiciens occidentaux exigent d’être immédiatement évacués, mais les autorités russes veulent les garder sur le territoire pour établir leur éventuelle complicité dans des crimes de guerre.

7. Les dirigeants ukrainiens, jamais avares de paroles jusqu’ici, comme le président Poroshenko, le député Yatsenyouk et d’autres, ne donnent plus d’interview aux médias occidentaux. Personne ne sait au juste où ils sont. Le bruit court qu’ils ont déjà quitté le pays. La foule a envahi les résidences qu’ils ont abandonnées et elle est sidérée d’y trouver des toilettes en or pur. Les oligarques ukrainiens sont eux aussi introuvables, excepté le seigneur de guerre Igor Kolomoisky, qui, abandonné par ses hommes de main, a été retrouvé mort d’une crise cardiaque dans sa résidence (selon the Saker).

8. Les 800 000 ukrainiens réfugiés en Russie commencent à rentrer chez eux en masse. Ils vivaient dans des village de tentes, la plupart dans la région voisine de Rostov, mais avec l’hiver qui arrive, ils ont hâte de rentrer à la maison maintenant que les bombardements ont cessé. En même temps qu’eux, des équipes de reconstruction, des camions de ciment et des wagons plats chargés de tuyaux, de câbles et d’acier d’armature arrivent en quantité pour réparer les dégâts causés par les bombardements.

9. L’activité diplomatique et militaire internationale est intense, surtout en Europe et aux Etats-Unis. Les armées sont en alerte maximale, les diplomates courent d’une conférence à l’autre autour du globe. Le président Obama vient juste de tenir une conférence de presse pour annoncer que “Nous n’avons pas encore de stratégie en Ukraine.” Ses conseillers militaires lui disent que sa stratégie habituelle de “bombarder un peu pour voir” ne servira à rien dans le cas présent.

10. Kiev s’est rendu. Il y a des tanks russe sur la place Maïdan. L’infanterie russe éponge ce qui reste de la Garde Nationale ukrainienne. Un couvre-feu est instauré. La conquête de Kiev ressemble à l’opération “Shock and Awe” de Bagdad : quelques boums suivis d’un soupir.

Armés de cette liste, vous devriez être capables de dire si oui ou non la Russie a envahi l’Ukraine jeudi dernier.

Club Orlov

Traduction : Dominique Muselet

 http://cluborlov.blogspot.fr/2014/08/how-can-you-tell-whether-russia-has.html
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COMMENTAIRES  

02/09/2014 16:54 par desobeissant

La troisième guerre mondiale n’est pas prête d’éclater (psychologue)

Par La Voix de la Russie | A regarder les journaux télévisés, on dirait que le monde est devenu fou. Tous les jours, des dépêches tombent des zones de conflits armés. Le docteur en psychologie, professeur de l’Université d’Etat de Moscou Takhir Bazarov explique dans un entretien accordé à La Voix de la Russie comment ne pas succomber à la panique et arrêter de penser au possible éclatement d’une Troisième guerre mondiale.

La Voix de la Russie : En regardant les médias, comment ne pas succomber à une hystérie de masse, et pourquoi ces craintes sont-elles survenues à la veille du 100e anniversaire de la Première Guerre mondiale ?

Takhir Bazarov : Il y a 100 ans, l’humanité (et principalement la civilisation européenne) s’est retrouvée confrontée au phénomène d’une « guerre mondiale ». Même si pour les habitants d’Europe, le temps d’avant guerre n’était pas particulièrement heureux, c’était un temps d’espoir et d’attentes en l’avenir. Et tout à coup, il y a des millions de morts et un changement cardinal de l’ordre mondial. Et l’incapacité d’avoir une influence sur ce qui se passe. Les préférences et les opinions des individus sont devenues insignifiantes face à l’idée nationale générale.

Ensuite la Seconde guerre mondiale a éclaté, et elle a encore plus dévalué la vie humaine. Cette guerre a montré que la violence est facile et qu’il est difficile de faire face à cette violence. C’est la première raison pour laquelle les gens ont peur. Ils ont conservé la mémoire historique des guerres précédentes. Leur peur – c’est surtout la peur pour leur propre vie et le sort de leurs proches. Il y a aussi les craintes de s’habituer à la cruauté et de devenir cruel pour y faire face. En ce qui concerne les moyens de ne pas succomber à l’hystérie de masse, il y en a deux. Tout d’abord, il faut comprendre rationnellement la situation. Ensuite, tout dépend de nous.

Si l’on analyse la situation rationnellement, il faut se rendre compte que la Troisième guerre mondiale ne pourra pas avoir lieu. C’est une guerre dans laquelle il n’y aura pas de gagnants, ni de perdants. Peut-on imaginer que quelqu’un se risquerait à une telle folie ? Quant à ce qui dépend de nous, il est important de garantir au maximum sa propre sécurité et celle de ses proches.

LVdlR : Comment selon vous devrait se comporter la personne qui s’inquiète de son avenir et de l’avenir de ses proches ?

T. B. : Avant tout, il faut être raisonnable et prudent. La préparation aux excès éventuels – c’est de se procurer un lieu de résidence sûr et confortable, et s’entourer d’un environnement confortable. Si l’on vous bombarde de roquettes et de mines, il faut trouver un abri pour vous protéger. Si vous avez la possibilité de quitter ce lieu, quittez-le. Vos voisins pourraient également faire partie de cette zone de sécurité autour de vous. Grâce à la communication avec eux et le soutien mutuel, vous retrouverez la confiance.

LVdlR : En regardant les informations avec des sujets concernant les affrontements armés en Ukraine et à la frontière entre Israël et la Palestine, que peut-on faire pour se débarrasser du sentiment oppressant d’un danger imminent ?

T.B. : La meilleure façon – c’est de minimiser la nature traumatique des effets des médias, leur accorder moins de temps, et regarder davantage des émissions avec des sujets positifs. Il faut arrêter de recevoir les informations proposées par les médias de manière passive. Il faut être lucide et réfléchir. Certaines personnes préfèrent se concentrer sur leur passe-temps préféré. Sinon, la recette infaillible pour sortir de cet état de torpeur, c’est d’aider ceux qui en ont besoin. /N

http://french.ruvr.ru/2014_08_31/La-troisieme-guerre-mondiale-n-est-pas-prete-d-eclater-psychologue-8430/

02/09/2014 23:50 par chb

Lumineux. Pourquoi les PS et les journalistes à la télé n’y ont pas pensé ? Peut-être parce que le cerveau moyen est bien lavé. Si d’aventure une Mme Michu avait vent de cet article et en parlait à son voisin, ça pourrait donner :
Bon, d’accord, mais quand même, y en a des tanks russes en Ukraine, non ?
Et puis Poutine, le presque dernier dictateur encore vivant (puisque la communauté internationale a tué les autres, ouf on respire mieux), copain d’oligarques pas corrects, c’était bien un agent secret, habitué des coups en douce, et communiste avec ça ; et puis il veut rétablir l’URSS.
Bon d’accord l’avion de Malaisie c’est pas 100% sûr que les russes ou leurs amis l’ont bombardé, mais le contraire n’est pas prouvé non plus, c’était à deux pas de chez eux ! Alors au cas où l’Otan il nous protège Mâme Michu. Le monde est si méchant, faut bien.

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