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Ceux qui pleurent et ceux qui savourent la mort de Fidel Castro ou le baromètre de la morale.

Fidel Castro est mort. C’est l’heure du jugement, chacun à son avis et tout le monde (ou presque) commente l’évènement. Il est difficile d’être objectif et raisonné avec un personnage aussi passionnant et passionné. Qui pour mesurer et comment, le bien et le mal ? Comment apprécier la trace qu’il laisse dans l’Histoire de notre planète. Cuba appartient aux Cubains et ils réussiront seuls à faire le bilan et à en tirer les conclusions, mais, pour nous qui n’y vivons pas, il suffit d’observer froidement ceux qui pleurent et ceux qui savourent à travers le monde pour comprendre ce qu’est la révolution cubaine et son leader.

En France, par exemple, on entend et on lit ici et là l’élite bien-pensante de pseudos intellectuels et de pseudos journalistes totalement déconnectés de la réalité de leurs propres peuples qui se permettent de juger et de consoler le pauvre petit peuple cubain qui n’a su se débarrasser du tyran. Les philosophes autoproclamés qui écrivent dans les pages du journal Le Monde sur les violences du régime castristes dans les années soixante quand la France torturait et tuait des milliers d’algériens. Ou ceux, plus tristes encore, qui en vidéo sur youtube se font passer pour des fervents défenseurs de la véracité historique en s’appuyant sur des anecdotes de voyage, ceux-là qui parlent comme les livres qu’ils sont à peine bons à écrire mais qui excellent à les vendre. Ils sont toutefois moins virulents que les anticommunistes primaires que l’on peut lire dans les pages du Figaro, qui s’amusent à comparer Castro à Hitler ou qui prennent en témoignages les descendants des latifundistas expropriés par la révolution.

En Amérique, la droite et l’extrême droite crient victoire, enfin, le temps a réussit là où ils ont échoué tant de fois et pendant si longtemps. On imagine facilement le champagne qui coule à flots chez les mafieux et les délinquants de Miami, dans les bureaux de la CIA ou du Mossad. Donald Trump nous parle de droits de l’homme, d’oppression et d’un nouvel espoir qui naîtrai avec le décès d’un vieillard de 90 ans, il se frotte déjà les mains d’être le premier président depuis un bail à ne pas avoir ce redoutable ennemi. Sebastian Piñera un ancien président du Chili qui en 1998 réclamait la libération et le retour (de son séjour tourmenté à Londres) de « l’ex président de la république » Pinochet vient nous parler de l’héritage sanglant de Castro, ou le culot sans nom de la droite réactionnaire en Amérique Latine.

Finalement ils sont assez peu nombreux les minables à oser s’attaquer au géant. Les lâches, les ingrats et les plus mous, la majorité, saluent la figure emblématique et le personnage incontournable du XXème siècle. Les idiots, ils n’ont pas compris qu’il est immortel et que son œuvre commence à peine.

Et puis il y a ceux qui pleurent, ceux qui se souviennent. Les populations noires d’Afrique du Sud et d’Angola, qui n’oublient pas que lorsque les puissances occidentales fermaient les yeux sur l’apartheid, la petite île envoyait des troupes, offrait tout son soutien et jouait un rôle absolument décisif dans l’abolition du régime raciste. Ce n’est pas pour rien si Nelson Mandela a choisi Cuba pour un de ses premiers voyages officiels. Tout comme le premier président de l’Algérie libre qui se rend à la Havane en Octobre 1962 lui aussi pour une de ses premières visites officielles en signe de reconnaissance pour l’aide apportée dans la lutte pour l’indépendance. Ou encore les palestiniens qui ont toujours pu compter sur l’empathie et le soutien matériel du peuple cubain et de Fidel Castro qui n’a eu de cesse de dénoncer les terribles conséquences humanitaires de l’embargo et des bombardements israéliens. Mais aussi les haïtiens ou les nicaraguayens (en réalité des dizaines de pays du dit tiers monde) qui suite aux différentes catastrophes climatiques et humanitaires ont vu débarquer des centaines de médecins cubains. Les résistants aux dictatures d’Amérique Latine qui ont trouvé refuge à Cuba lorsque les tyrans s’organisaient pour les traquer et les faire disparaître dans tout le continent. Et bien sûr les rêveurs et utopistes du monde entier qui ont vu en lui et en sa révolution la possibilité d’un monde meilleur, d’une société différente où l’argent ne fait pas le bonheur, pour de vrai.

Quelle que soit la réalité des Cubains sur laquelle nous sommes, pour la plupart, bien mal placés pour en juger, force est de constater que sur le plan international, Cuba est depuis 1959 du côté des opprimés et de la morale. Dis-moi avec qui tu traines je te dirais qui tu es. ¡La historia ya te absolvió !

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