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Cabinets de conseil : le pire danger n’est peut-être pas celui que l’on voit…

Gilles Casanova

Ils vendent à prix d’or à l’État des prestations dont on imagine que des fonctionnaires sont tout à fait capables de les réaliser, puisqu’ils ont été formés, engagés, et qu’ils sont payés – beaucoup moins cher – pour cela.

Ensuite, gavés d’honoraires au titre d’études parfois inconsistantes, ils ne paient pas leurs impôts, font de la fraude fiscale et cachent leurs profits dans des paradis fiscaux.

Enfin, on les soupçonne d’avoir organisé ou participé à des circuits de financement occultes des campagnes présidentielles d’un politicien qui les a installés en majesté au cœur de l’appareil administratif.

Cela fait beaucoup pour des sociétés très riches, la plupart du temps à base étasunienne, et qui se présentent toujours aux côtés du Gotha de la finance mondiale et des organismes de pouvoir, du FMI à Davos. Mais peut-être le pire de leur action ne se situe-t-il pas là où le système médiatique veut bien nous le laisser entrevoir, mais dans un élément plus profond de leur présence au sommet de nos sociétés.

Un État toujours plus affaibli

Ces grandes sociétés de conseil ne donnent pas des conseils anodins, à la manière dont Marmiton vous dirait comment faire des œufs brouillés. Ces organismes transnationaux agissent selon une philosophie, selon une orientation politique, selon une méthode, qui toutes sont directement liées à ce qu’est aujourd’hui le néolibéralisme mondialiste autoritaire.

Se tourner vers eux, cela signifie avoir un conseil qui privilégiera toujours l’actionnaire à l’intérêt de l’entreprise et l’investissement, qui privilégiera toujours la distribution de dividendes à la juste rémunération du travail, qui choisira toujours le profit à court terme contre l’intérêt général et l’avenir.

Ces cabinets de conseil ont été conçus pour répondre aux besoins des grandes entreprises dans une économie globalisée et dérégulée, dans laquelle ni la moralité, ni l’intérêt collectif, ni le respect de l’esprit des lois ne sont un élément pris en compte, à aucun instant.

Mais l’État n’est pas une entreprise. Sa performance, n’a rien de commun avec celle d’une grande industrie. Elle consiste à apporter aux citoyens une protection, un service, une présence, une capacité à décider collectivement de leur destin. Déjà en cela, se trouve la contradiction pour qui voudra faire appel à ces cabinets de conseil, qui n’ont pas été conçus en fonction de ce qu’est un État et de ce qu’il produit, c’est-à-dire un service pour ses citoyens et la collectivité, mais en fonction d’une entreprise dont le rôle est de générer du profit.

Lorsque les autorités canadiennes ont confié à de tels cabinets quelque chose qui ressemblait à ce que la France a fait après 2007 dans la Révision générale des politiques publiques (RGPP) ceux-ci ont tranché, coupé, élagué, ont fait que tout ce qui était produit et qui fonctionnait a fonctionné avec moins de personnel, et donc cela a ravi sur le moment les autorités canadiennes. Elles ont pensé qu’elles gagnaient beaucoup d’argent et qu’en amincissant l’État et les services qui le constituaient elles aidaient les citoyens en baissant l’impôt. Elles ont eu, d’ailleurs, les applaudissements du système médiatique puisqu’elles étaient tout à fait sur sa ligne politique.

Mais ce que ces sociétés de conseil n’avaient pas vu, c’est qu’elles avaient étudié l’activité de l’État en le découpant en processus précis, cadrés de manière industrielle, sans comprendre à quels besoins de fond de la population cela répondait. Ce qui a abouti quelques temps plus tard à ce que les autorités canadiennes se rendent compte que leur État n’était plus capable de répondre à la demande et aux besoins des citoyens.

Il savait faire de façon parfaitement normée, et moins coûteuse, un certain nombre de choses qui étaient inscrites dans les processus qu’avaient analysé ces cabinets de conseil, mais l’État dans son rapport aux citoyens, dans son rapport à la société, n’est pas une addition de processus industriels, économiques, financiers ou commerciaux. C’est autre chose. C’est un ensemble, c’est une fonction sociale centrale dans une société.

Les autorités canadiennes ont donc été obligées de faire une campagne de recrutement massif de fonctionnaires qu’ils ont appelée « la Relève », en réalité, le remplacement des personnels qui avaient été éjectés par les consultants de ces sociétés de conseil et leurs méthodes d’approche de la réalité.

Un déni de démocratie ?

Cela n’empêchera pas la France en 2007 de se lancer dans la fameuse RGPP avec les mêmes cabinets de conseil, avec un résultat un peu différent : partout où des services fonctionnaient bien, ces cabinets de conseil ont réussi à imposer de diminuer le nombre des personnels qui y étaient affectés, en revanche dès qu’un service fonctionnait mal – fut-il pléthorique – ces cabinets de conseil n’avaient plus la capacité de l’analyser ou de préconiser une quelconque réforme, tout cela s’est donc enlisé dans les sables mouvants de la « réforme de simplification à la française », après avoir affaibli une fois de plus l’État.

Mais au-delà de ce problème de perspective lié à la nature de l’État, il y a l’orientation de fond sur l’avenir de la société, les choix fondamentaux que les citoyens ont le droit de faire à travers le dispositif démocratique que la Révolution française a instauré ici il y a plus de 200 ans et qui s’est étendu dans tout le monde démocratique.

Le vote, les élections, les diverses consultations, notamment les référendums, sont faits pour que la société, collectivement, puisse maîtriser son destin à travers des choix structurants, engageant son avenir. Mais pour ces cabinets, tout cela n’existe pas, c’est un hochet avec lequel on amuse le public, les choses sérieuses étant définies par « la seule politique possible », telle qu’elle est conçue dans des enceintes comme l’Organisation mondiale du commerce, Davos, Bilderberg, le FMI ou d’autres endroits du même type, où ne sont pris en compte que les intérêts et les perspectives des quelques centaines de milliardaires qui concentrent aujourd’hui la majorité de la fortune sur Terre.

Ce qui signifie que, quels que soient les choix opérés par les citoyens dans le cadre de la démocratie, ces cabinets veillent – dans le détail – à ce que ne soit mise en œuvre que la politique définie par les grands organismes transnationaux que la globalisation financière néolibérale a mis en place, par-dessus la tête des peuples et des systèmes démocratiques. Le déni de la démocratie, c’est – bien sûr – de s’asseoir sur le référendum de 2005 qui refuse le Traité constitutionnel européen, pour signer un traité quasiment identique à Lisbonne, en le faisant voter rapidement par le Parlement réunis en congrès. Mais c’est tout autant de détruire, jour après jour, de détricoter tout ce qui a été le pacte social qui lie les composantes des sociétés européennes depuis la victoire sur le nazisme, et qui a été codifié en France par le programme du Conseil national de la Résistance. Comment faire reculer l’indemnisation du chômage et faire porter sur le chômeur la responsabilité du chômage, comment casser les retraites par répartition, comment casser la Sécurité sociale, comment privatiser progressivement le système d’éducation, comment conduire l’État à se retirer de plus en plus de la société pour que ses fonctions principales soient assurées à titre commercial par de grands organismes financiers, ce sont ces cabinets qui y travaillent chaque jour.

Ne vous y trompez pas, ce sont eux qui conçoivent et écrivent les projets de loi du gouvernement. Ils ne rendent jamais compte sur des plateaux de télévision ou dans des réunions électorales de leur programme, aucun candidat n’oserait proposer ce qu’ils conçoivent, car il saurait très bien qu’il serait rejeté par la société. Il est beaucoup plus simple d’avoir un candidat qui propose – comme Emmanuel Macron – de « penser printemps » ou de faire « la révolution », ou encore d’être le dernier rempart contre le fascisme d’Hitler en jupons dans une comédie médiatique, pour distraire le public à la manière des télévangélistes étasuniens, comme façade. Puis, derrière, construire le programme de destruction de ce qui est la spécificité française pour l’adapter à la volonté de tous ces organismes supranationaux que personne n’a jamais élus.

L’échec de la gestion du Covid-19

Les folies de la gestion de l’épidémie de Covid, faites en France, dont les décisions été prises dans de très secrets « Conseils de défense » dont le public n’a jamais pu savoir ce qui s’y débattait et s’y décidait vraiment, tout cela était décidé par McKinsey, qui menait ces réunions secrètes, et non par les élus et les dirigeants que le peuple français s’est choisis, quelles que soient leurs limites voire leur incompétence. Le pass sanitaire, le pass vaccinal, tout cela, ce sont des idées de McKinsey, qui a rodé ces techniques auprès des autorités chinoises, pour mettre en place le Crédit social, qui organise le totalitarisme le plus présent dans la vie quotidienne du peuple qu’une société sur Terre n’a jamais réussi à faire jusqu’à maintenant, car il utilise toutes les ressources du numérique, et il a choisi comme kapo tout-puissant votre smartphone, toujours sur vous.

Toutes ces folies que l’on a retrouvées de pays en pays, ne sont pas nées dans la tête des gouvernants élus, mais ont été conçues et propagées par un ou deux grands cabinets de conseil à l’échelle de la planète. Elles étaient inspirées d’un rapport de 2011 de la Fondation Rockfeller, un de ces organismes préférés des milliardaires pour concevoir comment défendre au mieux leurs intérêts, et qui faisait une préconisation globale d’action mondiale face à un virus tueur, à la manière de la grippe espagnole. Ce que n’était pas le Covid.

Alors, il reste que l’on pourra dire que ces gens sont compétents, leurs conseils pertinents, et que « heureusement qu’ils sont là chaque jour pour faire tourner la machine », car les politiciens promettent mais ne sont pas capables de tenir, et puis n’ont pas les compétences par exemple en matière sanitaire quand intervient une crise. Pour répondre à cette objection, il suffit d’observer la statistique aujourd’hui disponible sur l’épidémie de Covid : le pays européen qui a les meilleurs résultats est la Suède. C’est le seul pays qui a refusé le confinement, les masques obligatoires partout, les couvre-feux, et les réglementations saugrenues qui interdisaient de boire debout et autres folies administratives.

Au-delà de l’enquête préliminaire, maintenant ouverte par le parquet national financier, qui évoque le blanchiment aggravé, la fraude fiscale aggravée, le favoritisme et recel de favoritisme, qui évoque l’intervention dans des campagnes électorales, toutes choses qui sont extrêmement graves, mais qui risquent dans la société dans laquelle nous sommes entrés – ce fameux « monde d’après » – de tourner court puisqu’il est interdit d’interroger le président de la République en exercice, et même de recueillir son témoignage, ce qui renvoie à de nombreuses années l’ouverture véritable du dossier, le problème posé à la démocratie par l’intervention massive de ces cabinets de conseil dans l’État est bien plus vaste bien plus profond et sera un enjeu de politique et de société pour les années qui viennent.

Gilles Casanova

Publié le novembre 28, 2022 par Wayan
Par Gilles Casanova − Le 27 novembre 2022 − Source RT France

https://mf.b37mrtl.ru/french/images/2022.11/article/6383719787f3ec38df211286.png

 https://lesakerfrancophone.fr/cabinets-de-conseil-leur-pire-danger-nest-peut-etre-pas-celui-que-lon-voit

COMMENTAIRES  

29/11/2022 11:54 par Xiao Pignouf

Encore un article tendancieusement bizarre sur le GS...

Sur l’auteur : Spécialiste en communication, Gilles Casanova est une voix écoutée à gauche et au-delà. Il est passé par plusieurs médias (France Culture, Europe 1, RMC) ainsi que par plusieurs cabinets ministériels, de la Justice à l’Intérieur en passant par la Défense. Participe au Front Populaire d’Onfray...

Ça passe crème jusque là :

Le pass sanitaire, le pass vaccinal, tout cela, ce sont des idées de McKinsey, qui a rodé ces techniques auprès des autorités chinoises, pour mettre en place le Crédit social, qui organise le totalitarisme le plus présent dans la vie quotidienne du peuple qu’une société sur Terre n’a jamais réussi à faire jusqu’à maintenant, car il utilise toutes les ressources du numérique, et il a choisi comme kapo tout-puissant votre smartphone, toujours sur vous.

Donc selon ce monsieur, c’est Mc Kinsey qui a organisé les confinements en Chine et le crédit social. Rien que ça. Sans preuves évidemment.

Quand on fait une recherche sur Mc Kinsey et la Chine, on ne tombe que sur les allégations d’organisation de la faillite d’une société de forage offshore tout ça colporté par le sénateur US républicain Marco Rubio... Du tout cuit, quoi.

Nous voilà encore avec un bel exemple de propagande anti-communiste bien cachée au milieu d’un éclairage qui ressemble de fait à un bel enfonçage de porte ouverte... J’ai un super article en attente à ce propos.

Dites les gars, vous êtes fatigués ?

29/11/2022 13:09 par Francine

Excellent texte

."Le pass sanitaire, le pass vaccinal, tout cela, ce sont des idées de McKinsey, qui a rodé ces techniques auprès des autorités chinoises, pour mettre en place le Crédit social, qui organise le totalitarisme le plus présent dans la vie quotidienne du peuple qu’une société sur Terre n’a jamais réussi à faire jusqu’à maintenant, car il utilise toutes les ressources du numérique, et il a choisi comme kapo tout-puissant votre smartphone, toujours sur vous."

Ce que disait Jean Dominique Michel au sujet du crédit social chinois ou européen, autrement formulé.

On attend les réactions sur le forum...

29/11/2022 15:03 par Xiao Pignouf

Salut Francine,

Si vous voulez en savoir un peu plus sur le « crédit social » en Chine, vous pouvez lire ça, sauf si la parole de Saint-Jean-Do le pointropn’enfautpologue de la santé vous suffit.

Un clic droit pour une trad en français.

Bonne lecture et bien à vous.

PS : dites moi si vous trouvez trace de McKinsey, j’en ai pas vu la queue d’une...

29/11/2022 19:16 par irae

Tracfin administration dont la mission est de lutter contre la fraude fiscale remplace ses fonctionnaires par des contractuels.
Les 80 milliards de fraude et leurs heureux détenteurs (y compris père de ministre) peuvent dormir tranquilles.

29/11/2022 19:38 par Autrement

Cet article a l’air de dire : « résignez-vous, vous êtes cuits ».
Est - ce vraiment cela l’information ?

29/11/2022 20:11 par irae

@xiao

Participe au Front Populaire d’Onfray...

Ce qui semblait a priori une synthèse pertinente des méfaits du neolibéralisme et ses sbires prend un tout autre sens avec l’information ci-dessus.
Onfray ce fantoche et son front populaire sont l’équivalent du RN le racisme et la xénophobie en moins (encore que).
Souverainistes ultra-critiques des anti-capitalistes, ils sont animés par l’anti-européisme mais comme leurs amis du Rn ou les asselineau-boys n’ont rien à dire contre le capitalisme neolibéral.

29/11/2022 21:11 par Le Fou d'ubu

Encore un escroc sur le GS ! Heureusement Xiao Pignouf veille ! Bon plus sur la Chine que sur la France mais il veille. Remercions le "fast checker" du forum de nous éviter les dérives complotistes dues à la fatigue des administrateurs...

30/11/2022 02:36 par Roubachoff

J’ai lu le fameux texte "éclairant" conseillé par notre ami Xiao Pignouf. Franchement, la "propagande anti-communiste" (comme si on pouvait qualifier de "communisme" ce modèle de société) reste bien trop gentille et ferait mieux de se renseigner plus sérieusement. En même temps, cet exercice de propagande est si naïvement enfantin qu’il en devient presque touchant... En particulier, j’ai adoré le méchant déviant qui ne rend pas assez visite à sa famille...
PS : Pour ceux qui aurait oublié : le communisme, c’est la disparition progressive de l’Etat, pas son extension à l’infini.
PS2 : Allez tous lire ce monument, même s’il est un peu long... On en discutera après.
PS3 : Il y a quelques personnes de qualité égarées dans le Front Populaire d’Onfray. C’est effectivement regrettable.

30/11/2022 05:55 par Xiao Pignouf

@Roubachoff

Je n’ai pas dit que j’étais entièrement d’accord avec un texte qui propose une explication un peu plus exhaustive de ce que serait le fameux crédit social. Ni non plus que j’étais d’accord avec le crédit social, si tant est que celui-ci existe dans la forme dans laquelle on le fantasme chez nous.

Bref, il s’agissait en premier lieu, si tu te souviens bien, de démontrer que les allégations de l’auteur sur la soit-disant participation de McKinsey à la politique sanitaire chinoise n’avait pas de fondements. Ni de près ni de loin.

@tous

Je n’ai pas traité l’auteur d’escroc, si ? Ah ben, mince, ça a dû m’échapper...

30/11/2022 10:23 par Auguste Vannier

En plus de la critique vigilante de @Xiao, j’ajouterai la perverse insinuation que tout cela c’est la faute de McKinsey et donc que notre bon Président a été trompé, atténuant ainsi sa responsabilité. Encore une victime de "l’insu de son plein gré".

30/11/2022 13:56 par Geb.

@ Auguste Vannier...

"Notre" Président a simplement bien exécutés les ordres.

Mais que les balayeusr de chiottes exécutent précisément les ordres criminels ne dédouane pas ceux qui ont émis ces ordres, ni n’autorise à ne pas les rechercher et stigmatiser.

Vous pensez qu’il survivra combien de temps le Micron, si ses patrons le lâchent un jour ?

30/11/2022 14:26 par Francine

Décidemment, au LGS.vous "laissez passer beaucoup d’escrocs" dans vos colonnes, à se demander si c’est pas fait exprès pour agiter le cocotier ;)

Je ne crains ríen de plus que les victimes, doux agneaux ex cocos ou libertaires, qui se prennent pour des censeurs et deviennent vite des bourreaux, des exécuteurs lorsque le contexte s’inverse en leur faveur. Israel en est un parfait exemple. La Justice humaine est toujours impsarfaote, Elle peut aussi devenir instrument de torture et d’oppression dans n’importe quelle main un peut trop sûre d’elle.

Or le contexte général est le même en France depuis les années 80. En fait en pire, ce qui fait péter les plombs à beaucoup de monde, qui se cherchent des poux (dans la tête, sur ce forum), un sauveur (le traitre Mélenchon, mais bon, on préfère pas trop revenir dessus) et des objets de rève, des raisons d’espérer (la Chine a dépassé Cuba sur ce forum, plus avancée dans la Projet de science-fiction transhumaniste et autoritaire).

Toujours chercher la paille chez les voisins, la poutre principale de la Maison Commune qui s’écroule ne nous touche pas, Notre Dame n’a pas encore totalement brûlé, il reste encore les murs...

La chûte n’est donc ríen, du moment qu’on a raison en s’arrimant fermement à son bout de bois qui nous empêche (un temps) de sombrer dans le courant mauvais de l’Histoire ?

Appartement on a pas encore touché le fond en France-UE.

30/11/2022 15:11 par Danael

Autrement dit le gouvernement chinois est assez débil politiquement pour se laisser guider par des hommes d’influence douteuse venant de l’extérieur. J’avais pourtant cru comprendre que le crédit social chinois allait justement à l’encontre des intérêts de gros matous de type McKinsey car aussi conçu pour lutter contre toutes sortes de manipulations économiques frauduleuses. L’auteur ici en reste au niveau simpliste du rôle du crédit social chinois. Mieux vaut voir la grosse bouse qui pue sur nos chaussures : le totalitarisme de l’UE, sa réponse absurde face à la crise qu’elle contribue à renforcer en gouvernant pour les plus riches , sa soumission à l’Otan et ses politiques d’interventions armées, sont bien plus dramatique pour un grand nombre de populations sur plusieurs continents. La classe politique de Macron qui consiste à régner systématiquement à coups de 49.3 est bien plus dommageable pour l’avenir de notre pseudo démocratie universelle. La Chine en matière de gestion de crise fait son chemin socialiste bien à elle, comme toujours, avec plus d’intelligence et de résultats tangibles cependant et elle sait revenir sur ses décisions quand il le faut. @Xiao Bravo pour vos interventions pertinentes ici.

30/11/2022 18:27 par Le Fou d'ubu

La Chine n’a pas obéi à Mc Kinsey mais à l’oms il me semble que oui. C’est la seule chose qui me dérange sur la Chine parce que incompréhensible. Le crédit social je sais que c’est du vent...

30/11/2022 19:54 par Xiao Pignouf

@Francine

De rien. Avec grand plaisir.

01/12/2022 06:03 par Xiao Pignouf

On se trouve quand même ici devant un problème de taille, en tant que lecteurs d’un site d’informations alternatives.

Ce texte, comme d’autres, contient un certain nombre de vérités sur lesquelles on s’accordera. La gabegie des cabinets de conseil, dans le cas présent.

Seulement, au tournant d’une phrase, l’auteur affirme quelque chose qui n’est pas vrai. Que ce soit consciemment ou non, il dit cela dans un contexte géopolitique où ce type d’information fait florès dans les milieux journalistiques mainstream.

Je ne connaissais pas Gilles Cazanova, je suis donc allé voir qui il était. S’il avait été un auteur lambda ou sous pseudo, j’aurais juste pointé du doigt la désinformation. Comme nous le faisons tous quand elle nous choque. Le profil de Cazanova ajoute un éclairage supplémentaire, c’est tout. Et force est d’admettre que c’est parlant.

Ça ne remet pas en question le reste de son texte, mais comme je l’ai dit sous un autre article récent où l’on trouve un procédé similaire, c’est à un certain type de propagande auquel nous avons à faire, plus subtil et plus dangereux.

Comprenez-moi bien, quand on écoute BFM ou Europe 1, on sait qui nous parle, chaque information passe par le filtre de notre analyse. Ici, au coin d’une phrase, un lecteur sur deux laissera passer le bobard sans s’en rendre compte.

J’ai récemment proposé au Grand Soir (pas de pression) un article très intéressant qui aborde la question. Et depuis sa lecture, j’ai trouvé quelques exemples ici-même.

Et encore une fois, il ne s’agit pas comme certain(e)s essaient de le faire croire de répondre par une propagande pro-chinoise. Si j’ai donné à lire un article plus exhaustif sur le crédit social, ce n’est ni pour en faire la promotion ni pour le justifier. Je considère que cet argument déclamé bis repetita par des gens qui n’en ont qu’ouï-dire est à prendre avec des pincettes. D’ailleurs, Roubachoff, même l’article dont je donne le lien est à prendre avec des pincettes, puisque je n’en connais pas l’origine. Selon moi, seule une personne vivant actuellement en Chine sera(it) en mesure de nous éclairer sur les tenants et les aboutissants du fameux « crédit social ».

Fou d’Ubu, il me semble à moi que c’est l’inverse qui s’est produit : que c’est l’OMS qui a recommandé le confinement en suivant l’exemple chinois. Je peux me tromper, mais c’est vérifiable. Je ne sais même pas si les pays européens, en premier lieu l’Italie et la France n’en ont pas fait autant dans les premiers jours de la pandémie.

01/12/2022 10:28 par Le Fou d'ubu

@ Xiao Pignouf
La chronologie est importante. Je vérifie aussi... D’après vous ce serait donc l’oms qui mimerait plus la Chine. Et bien dans tel cas cela me réjouirait plus que le contraire, leurs dirigeants me semblent plus sérieux que les nôtres en tous cas...
Quand à la censure de Mme Muselet c’est @act qui a soumis sournoisement l’idée de censure aux admis, pas vous. D’où mon conseil de ne pas la lire ou de racheter LGS. D’autres trouvent les écrits de cette Dame intéressants même s’ils peuvent et doivent se discuter... courtoisement. Cela va de soi ...

01/12/2022 11:06 par michel PAPON

Je crois que le pretendu president de l’Ukraine vient de signer recemment un accord avec Blackrock ; il n’y a pourtant plus grand chose à voler depuis que les meilleures terres agricoles ont été vendues à des sociétés US.
Le fils Biden pourra rentrer dans son pays le travail etant terminé en Ukraine.

01/12/2022 14:08 par Francine

"Les mises en scène autoritaires auxquelles la pandémie de COVID a donné lieu sont- elles allées trop loin ? Les événements de ces dernières heures illustrent la fragilité du pouvoir lorsqu’il s’exerce avec excès et déraison, et lorsqu’il instrumentalise les crises pour opprimer les peuples. En Chine, comme en France, la carapace se lézarde et pourrait donner lieu à des retournements imprévus de situation."

par Le Courrier des Stratèges

https://reseauinternational.net/de-la-chine-jusqua-fact-and-furious-en-france-le-pouvoir-vacille/

01/12/2022 17:28 par Georges Rodi

> Francine

Sous l’article de RI, il est important de lire les commentaires de ceux qui vivent en Chine :)

Cela dit.
La politique zéro covid vit ses derniers jours en Chine.
Il y a eu 2 déclencheurs :
- Une nouvelle méthode qui consistait à isoler les personnes contaminées dans des centres de détention plutôt qu’en appartement... Très impopulaire...
- Un film sur les réseaux sociaux qui montrait un lot de tests jetés à la poubelle dans un grand sac plastique (jaune) et prouvant que la société privée chargée de les analyser a palpé l’argent sans faire leur boulot.
Faux drapeau ? Peut-être, mais le résutat a été efficace.

Il est habituel de présenter le peuple chinois comme hyper discipliné, ou écrasé par la dictature, mais voilà que l’occident découvre qu’il y a des manifestations...
Et bien sûr, manifester en Chine, c’est très bien... Alors que manifester en France, c’est très très mal...

J’ai vu un reportage sur crowdbunker.
https://crowdbunker.com/v/XYSShAYYQe
Un truc du site www.libreinformations.be, qui est un des plus anti PCC que je connaisse.
On y voit effectivement des manifestations.
En fait, elles ont plutôt l’air pacifiques.
Des policiers (non armés) qui marchent à côté des manifestants, quelques barrières renversées.
Elles ne sembleraient pas se passer beaucoup mieux qu’en France ?

Un type est mis à terre par la police... Le reportage ne le dit pas mais il s’agit d’un journaliste de la BBC qui a refusé d’obtempérer pour simplement dégager la voie, et qui a obtenu ce qu’il souhaitait : 4 policiers qui l’empoignent et le dégagent ailleurs.
Le tout filmé par des complices ? Chacun se fait une idée...
En Chine, il ya des provocations organisées et financées par les US/UK, pas seulement en Iran ou en Russie, faut pas croire...

Il y a un immeuble en feu dans le Xinjiang.
Un immeuble en feu, ça arrive... Toujours est-il qu’aucun des Chinois que je connais ne parle d’un immeuble dans lequel des personnes confinées étaient enfermées...
Ici, on en parle comme d’un drame accidentel qui a fait 10 morts...
Mais la Chine est immense, peut-être que cette histoire a été diffusée ainsi dans d’autres provinces...

Et il y a des vidéos doublées avec des slogans censés réclamer un changement de régime, mais on ne voit jamais les gens qui les crient... Un peu comme si la bande son était ajoutée... Je dis ça, j’y étais pas hein... Je constate, c’est tout...

D’expérience vécue, lorsque les Chinois protestent, ils ne demandent pas la démission du gouvernement central ou de Xi, ils lui demandent d’intervenir pour que le gouvernement local corrige le tir.
Là où je vis, dans le Guangdong, c’est ce qui s’est passé.
Et les manifestants ont obtenu gain de cause : plus de confinements...
Sympa non ?
Le Guangdong étant la province la plus riche de Chine, il y a fort à penser que cette mesure va se généraliser... Si ce n’est déjà fait...

Lorsque les Français obtiendront les mêmes résultats, ils arriveront à me convaincre qu’il y a encore un espoir pour les démocraties, et c’est vraiment ce que je leur souhaite de mieux :)

Parmi les autres nouvelles qui circulent depuis ce soir, il y en a une qui laisse entendre que la troisième injection recommandée -qui n’a eu vraiment aucun succès en Chine- aurait été faite avec des vaccins ARNm...!
Provocation ?
J’en saurais plus demain...

01/12/2022 18:09 par Xiao Pignouf

@Georges Rodi

Et bien sûr, manifester en Chine, c’est très bien... Alors que manifester en France, c’est très très mal...

Ou l’inverse, c’est selon.

@Fou d’ubu

Les infos glanées en ligne confirment ce que je disais.

Wikipédia, l’OMS en parlant du confinement de Wuhan : « L’Organisation mondiale de la santé (OMS), bien que déclarant qu’il allait au-delà de ses propres directives, a salué cette initiative, la qualifiant de " sans précédent dans l’histoire de la santé publique . »

Le représentant de l’OMS à Pékin : « Le confinement de 11 millions de personnes est sans précédent dans l’histoire de la santé publique, ce n’est donc certainement pas une recommandation que l’OMS a faite. »

La chronologie de la pandémie en Chine dans les premiers jours.

Le confinement de Wuhan vu par un sociologue chinois

02/12/2022 01:46 par Roubachoff

@Xiao Pignouf
Dès 2002-2004, les Chinois ont réagi bizarrement à l’épidémie de Sars-1 (moins de 1000 morts dans le monde, 250 en Chine), à croire qu’ils redoutaient déjà des attaques biologiques. En 2009/2011, la "pandémie" de H1-N1 (même virus que la Grippe Espagnole de 1918) semble avoir assez peu touché la Chine (moins de 1000 morts), apparemment sans provoquer de panique. Inutile de revenir sur le fiasco vaccinal de l’époque en Occident... Hélas, certains ont su en tirer des leçons...
A propos du Covid, je reste convaincu (et je ne suis pas le seul) que toutes les mesures non pharmaceutiques ont servi au mieux à rien et au pire à étaler et à aggraver l’épidémie. Puisque tu aimes bien les wiki (pédia ou monde, c’est pour moi la même bouse) je te laisse méditer sur ce passage au sujet des masques.
"Il est à noter que ces masques peuvent devenir un vecteur de contamination lorsqu’ils ont été contaminés par le virus. Il faut donc changer de masque si possible à chaque exposition potentielle au virus (par exemple, pour les masques chirurgicaux « de soins », dès que l’on a éternué ou toussé dedans, car l’humidité les traverse) et ce sans toucher la partie filtrante avec les mains."
A ton avis, est-il seulement possible qu’une entière population respecte ces consignes ? Pour ma part, j’ai surtout vu des gens, dans le métro, baisser leur masque pour tousser et le remettre ensuite. Sans doute pour ne pas le salir.
Venons-en à ton texte sur le crédit social. D’après ce que j’ai cru comprendre, il est issu d’une entreprise chinoise qui explique à ses partenaires étrangers les règles qu’il convient de suivre pour travailler avec elle en Chine. (Mais je n’ai pas fini d’enquêter.) Quoi qu’il en soit, il y a de quoi faire des cauchemars... Diffusons-le largement, et les propagandistes anti-Chinois pourront prendre de longues vacances bien méritées. Précisons que je ne suis pas anti-Chinois, au cas où ça t’aurait échappé.
J’aimais bien penser aussi que nous avions trouvé un terrain d’entente. C’est toi qui as déterré la hache de guerre au sujet de l’affaire Fiat, en avançant que je colportais des histoires sans les sourcer. Quand je t’ai fourni la source (LGS, tout simplement) au lieu de ne pas insister, tu as changé de sujet en relançant le débat sur les propos de cette dame, ce qui n’avait rien à voir avec le mien, de propos. Mais bon, nous avons tous nos défauts...

02/12/2022 05:46 par Xiao Pignouf

@Roubachoff

En particulier, j’ai adoré le méchant déviant qui ne rend pas assez visite à sa famille...

Je sais que ça peut être compliqué à comprendre pour un Occidental dont les us et coutumes, parmi lesquelles celle d’abandonner ses vieux dans des mouroirs où on les maltraite parfois jusqu’à la fin de leurs jours, peuvent aussi choquer les Chinois.

C’est normal, ça s’appelle la différence culturelle. Rien à voir en fait avec un quelconque autoritarisme aux yeux des Chinois. La Constitution chinoise (article 49), se basant sur l’un des principes les plus fondamentaux de la pensée confucéenne, oblige les enfants à prendre soin de leurs parents.

Alors, la question, ce n’est pas comme tu le crois, de trouver une faille dans mes arguments ou dans les informations que j’essaie de transmettre, mais bien de savoir si, à propos des soins apportés aux personnes âgées dépendantes, notre système est meilleur que le leur. Je te laisse réfléchir.

02/12/2022 06:12 par Xiao Pignouf

@Roubachoff

C’est toi qui as déterré la hache de guerre au sujet de l’affaire Fiat, en avançant que je colportais des histoires sans les sourcer

J’ai dû aller revoir ce que je t’avais dit sous l’article concerné... C’est un malentendu. Je ne t’ai pas accusé toi directement. Voilà ce que j’ai dit :

On a déjà vu ce genre d’accusations circuler. Elles ne sont jamais sourcées. Toujours des ouï-dire. Quand on cherche quelque chose, on trouve le contraire

Je ne parlais pas de toi en particulier mais d’une tendance. Que tu le prennes pour toi à plus à voir avec ta susceptibilité qu’avec une soit-disant accusation.

Je ne crois pas que tu puisses trouver la moindre information fiable à propos du crédit social. Espère juste que quelqu’un qui vive en Chine puisse t’en parler (clin d’oeil à Georges).

02/12/2022 13:16 par Francine

Merci M. Rodi, toujours intéressant d’avoir votre point de vue.

02/12/2022 13:17 par cunégonde godot

« Un État toujours plus affaibli » : typiquement de gauche ; le but du compromis-de-gauche maastrichien et du petit-bourgeois "insoumis"...

03/12/2022 03:09 par Roubachoff

@Xiao Pignouf
Le texte que j’ai cité (et lu sur ta recommandation) parle de gens qui ne rendent pas assez souvent visite à leur famille. Il peut donc s’agir d’une personne de 25 ans qui ne va pas faire la bise à ses parents qui en ont cinquante. Bref, comme trop souvent, tu esquives le vrai débat pour donner des leçons de morale.
Sur l’abandon des vieux, tu tombes mal... Mes deux soeurs et moi, nous avons gardé notre mère à domicile jusqu’à ses 93 ans, où elle est morte. Mais je te jures que ce n’est pas de la tarte. Une de mes soeurs a dû avancer sa retraite de l’AP, l’autre et moi, encore en activité, avons assuré l’intendance. Mais sans les compétences médicales de la soignante, je te garantis que nous ne nous en serions pas sortis. A noter que la soignante en question y a laissé une bonne partie de sa santé, comme beaucoup d’aidants te le confirmeront.
Le problème, c’est que la majorité des gens ne comprennent pas, tant qu’ils ne sont pas concernés, que la pyramide des âges a radicalement changé. Les "enfants", ce ne sont plus des personnes de 35/40 ans qui se consacrent "égoïstement" à leur travail et à leur propre famille (ça, ce sont les petits enfants) mais des personnes proches de la retraite (parfois même retraités et vivant déjà en résidence) qui s’occupent comme ils peuvent de leurs parent âgés de 85 ans et plus. Et de plus en plus souvent, ces fils et ces filles ne sont guère plus flambants, question santé, que leurs géniteurs. Il y a bien sûr d’autres facteurs, mais c’est de là, pour l’essentiel que viennent les fameux EHPAD qui prennent en charge la grande dépendance. Avec souvent la participation financière des "enfants", car en France non plus, on n’a pas le droit d’abandonner son ascendance.
Sur ces EPHAD, tu as raison à cent pour cent. Ce sont des mouroirs répugnants. Au cas où il nous serait arrivé malheur, nous en avions visité un. Réaction : plutôt crever que de laisser maman dans cet enfer.
La faute à qui ? Aux salauds qui ont confié la majorité de ces établissements au privé, d’où des horreurs comme les 2 euros de nourriture par jour et par résident, ou le personnel débordé et qui s’en contrefout (sans généraliser, car il y a des exceptions).
Pour en revenir à ton texte - je dois être le seul pigeon qui s’est tapé ce pensum - s’il n’est pas fiable, pourquoi l’avoir recommandé ? La vérité, c’est que le crédit social à la chinoise est un problème (le vrai communisme, c’est la liberté dans une société sans classe, pas une surveillance étatique de tous les instants) et qu’on devrait pouvoir en débattre sans passer illico pour un agent de la CIA.
Merci de ton attention.

03/12/2022 11:59 par Xiao Pignouf

Salut Roubachoff,

Je suis content que nous soyons revenus à des échanges plus détendus. C’est sincère.

J’ai dit plusieurs choses dans mes commentaires précédents, notamment parce que certains ont réagi au lien que je donnais en croyant que je faisais la promotion du « crédit social ». Tu vois, je continue à mettre des guillemets parce que selon moi, il y a beaucoup de on-dit invérifiables en ligne, et que ça semble toujours être une chose qui concerne avant tout les entreprises et pas vraiment les citoyens, sauf à caractère d’expérimentation.

La première chose, c’est qu’il fallait le prendre avec des pincettes. Les prendre avec des pincettes, car il y a deux liens.

La deuxième chose, c’est que je n’ai pas donné ces liens dans un but prosélyte, mais uniquement informatif, ce qui te montre au moins que je ne me contente pas de sources qui arrangent mon propos en ignorant les autres. Ce qui me dérange en fait, ce sont les personnes qui, à l’instar de l’auteur, glosent sur le « crédit social » sans en rien savoir. Juste parce que c’est tendance, comme le fut le Tibet et comme le sont aussi les Ouïghours. Des gens qui causent en croyant que les Tibétains portent tous des toges orange comme le Dalaï Lama...

Enfin, je le répète, ma parole sur le sujet n’a pas davantage de valeur que ces deux articles. Je ne sais rien de précis sur le crédit social, même en provenance de Chine où j’ai de la famille et des amis.

Te focalisant sur un seul point, tu argues que le crédit social ne peut être compatible avec le communisme. Je ne te contredirais pas pour la raison mentionnée plus haut. Par contre, tu oublies un détail. En 2049, la Chine sera communiste depuis 100 ans. Elle est confucéenne depuis plus de 2500 ans.

En ce qui concerne le traitement indigne réservé au grand âge en France, je savais sans que tu aies à me le dire que nous serions sur la même longueur d’onde. J’ai une histoire similaire dans ma famille.

04/12/2022 01:53 par Roubachoff

@Xiao Pignouf
Je suis moi aussi content que ça s’apaise entre nous. Crois-le ou non, je t’apprécie. Mais nous aurons sans doute d’autres désaccords, et il faudra les surmonter. Enfin, j’espère...
Sur le fond, j’avoue que quelque chose m’inquiète. Après la déconfiture de la gauche, LFI en tête (petits renoncements après petits renoncements, jusqu’au naufrage ukrainien - que plus personne, je crois, ne conteste ici, vu qu’il n’y a plus de justifications électorales) la tentation est grande, pour nous, de se tourner vers des modèles étrangers afin d’entretenir l’espoir. Je crains que Geb n’aime pas beaucoup lire ça, mais c’est exactement ce que les communistes français (et européens) ont fait avec l’URSS stalinienne et post stalinienne, et c’est ça qui les a tous conduits à leur perte. (A l’évidence, Prague 68 était le coup de trop, et c’est là qu’il aurait fallu rompre avec Moscou, et non renoncer à tous les fondamentaux du marxisme dix ans après pour se faire rouler dans la farine par Mitterrand.) C’est pour ça que je me méfie des miroirs aux alouettes, qu’on les nomme URSS ou Chine. Et bien entendu, je me refuse aussi en voir en Poutine, sans doute un grand homme d’Etat mais un fieffé réactionnaire et un anticommuniste forcené, le nouveau héros des temps moderne.
Les révolutions russe ou chinoise ont toutes eu leur mérite, et il n’est pas question de minimiser leurs succès. Malgré les procès de Moscou, le goulag et d’autres délires grotesques et tragiques, l’URSS a vaincu le nazisme, et c’est un exploit qui ne devra jamais être oublié. Quant à la Chine, même si Mao et sa Révolution Culturelle ne sont pas ma tasse de thé (idem pour la pensée de Xi Jiping, le nouveau Grand Timonier) il serait ridicule de nier que tirer de la misère des centaines de millions d’individus et rendre son rayonnement à une civilisation jadis grandiose, tout ça en moins de 80 ans, n’était pas à la portée de n’importe qui.
Pour autant, ni l’URSS hier ni la Chine aujourd’hui n’ont réalisé le socialisme et encore moins le communisme. (Pour ça, il ne suffit pas d’afficher des portraits géants de Marx ni de s’enivrer de phraséologie léniniste.) La raison est simple, et quiconque a une idée précise de ce qu’est le matérialisme historique la comprendra aisément. Pour passer au socialisme puis au communisme, il faut d’abord avoir été au stade du capitalisme, à savoir de la puissance industrielle et d’une relative abondance. Sur ce point, Marx n’a jamais cédé (y compris au sujet de la Russie), et il avait raison. Contraints de conduire une révolution prolétarienne sans prolétariat ni industrie (au début), les dirigeants russes puis chinois sont tombés dans des dérives (culte de la personnalité, autoritarisme, etc.) inévitables quand on essaie de tordre le bras à la réalité. On sait, hélas, comment a fini l’URSS. Nul ne peut dire ce qu’il adviendra de la Chine, alors, souhaitons-lui bonne chance.
Pour nous, le fond du problème est ailleurs. Naturellement destinés à créer le socialisme puis le communisme, les pays européens avancés se sont laissés entraîner dans une guerre, 39/45, dont ils sont sortis exsangues et inféodés aux USA (un élément de l’équation géopolitique bien moins important à l’époque de Marx). Depuis, malgré des tentatives honorables (par exemple de Gaulle, malgré ses défauts), ils ont raté tous les coches, et se retrouvent, quatre-vingts ans après, face à une nouvelle boucherie potentielle (avec l’Allemagne, une fois de plus, avide d’inciter à la violence.) C’est un échec majeur, et je crains, cette fois, que nous ne nous en relevions pas.
Le "monde d’après" sera-t-il meilleur, sous la direction de la Russie, de la Chine et de l’Inde ? Pour les Occidentaux, certainement pas. Pour les autres, il faudrait être devin pour le dire. En d’autres termes, je me demande si l’avenir de l’humanité ne sent pas très fort le sapin.

07/12/2022 11:12 par Danael

Qui a dit que la lutte de classe était terminée en Chine ? Même pas le parti communiste chinois qui s’accorde pour dire que le pays est dans un processus pour l’instauration et la consolidation du socialisme et non à un stade du communisme. D’autre part il ne faut pas être non plus naïf pour penser qu’un gouvernement communiste doit laisser toute liberté aux citoyens et à ceux qui s’installent dans le pays , ce qui n’existe nulle part d’ailleurs et n’existera pas tant que les impérialistes dominants continueront de déstabiliser et attaquer politiquement et économiquement les pays communistes qui leur font ombrage et vu l’importance démographique, le niveau de puissance économique et l’étendue de la Chine, cela paraît évident. Donc, Crédit social ou pas… ( Y a-t-il des émeutes en Chine à ce sujet ? On le saurait avec trompettes de Jéricho partout en occident). Mais continuez d’analyser … C’est super important… aussi de lire le premier chapitre « Un tournant Religion ou Politique » du livre de Losurdo « Fuir L’Histoire ».

07/12/2022 22:09 par Danael

rectif : j’ai oublié, c’est important, le point d’interrogation après les deux titres ( chapitre , livre)

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