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Benoît Hamon, voiture-balai d’un PS vermoulu

Que certains aient appelé de leurs vœux un compromis gribouillé sur un coin de table entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, rétrospectivement, donne des sueurs froides ! Si « La France insoumise » s’est donnée la peine de bâtir un programme, on suppose que ce n’est pas pour se livrer, en catimini, à des marchandages pré-électoraux avec une social-démocratie moribonde. Le péril semble écarté, mais c’est le moment de rappeler quelques évidences.

Il faudrait l’admettre une fois pour toutes : M. Hamon n’est qu’un margoulin chargé de recycler la vieille garde d’un parti vermoulu qui contamine tout ce qu’il touche. Ni son programme de bric et de broc, ni ses concessions aux caciques solfériniens, ni le ralliement alimentaire des girouettes écologistes ne viendront démentir cette analyse. Ceux qui ont combattu la Loi-Travail sous les crachats combinés du « Figaro », du FN, du MEDEF et de Manuel Valls, par contre, en savent quelque chose.

Le pouvoir socialiste a trahi ses engagements, il a failli à sa mission et berné le peuple. La démonstration est plus que suffisante. Que M. Hamon se présente aujourd’hui la bouche en cœur n’y changera rien. Durant toutes ces années, que l’on sache, il a été ministre et député socialiste. Il vient d’investir pour les législatives ceux qui ont poignardé dans le dos les travailleurs de ce pays et ruiné l’indépendance nationale. Sa candidature est une supercherie, une arnaque. C’est la voiture-balai des rescapés d’un quinquennat de trahison.

Depuis 2012, ce dirigeant socialiste a approuvé la politique étrangère d’une présidence qui a battu tous les records de servilité atlantiste, d’arrogance néo-coloniale et de veule soumission à la politique sioniste. M. Hamon se réjouit de notre allégeance à l’OTAN, il répète comme un perroquet les poncifs néo-cons sur la Syrie, il est un chaud partisan de l’intégration européenne et ne voit aucun inconvénient à la politique dictée par l’ordolibéralisme allemand puisqu’il se garde bien d’indiquer comment y mettre fin.

Ses propositions en témoignent. Alors que la monnaie unique européenne est une usine à chômage et qu’il est urgent d’en sortir, M. Hamon veut la sauver. Comment ? En créant un parlement de l’euro. Avec qui, et pour quoi faire ? Il paraît qu’on en rit encore à Berlin. Il veut instituer le revenu universel, mais cette marotte électorale signifie en réalité l’acceptation du chômage de masse. C’est une idée néo-libérale déguisée en lubie progressiste, dans laquelle le secrétaire général de la CGT, à juste titre, voit la « négation du travail ».

Pour exécuter les diktats de la Banque centrale européenne et asservir le pays aux multinationales, le PS a poursuivi sous la présidence de François Hollande une démolition en règle des acquis de la Libération que la droite n’avait jamais osé entreprendre. Redoublant de zèle, les socialistes ont mené aussi loin que possible la mise en cause des droits collectifs, chaque régression permettant de franchir un nouveau seuil symbolique. M. Hamon a la bouche en cœur, mais il est socialiste. Demain, s’il est élu, il fera la même chose.

Pour ceux qui ont la mémoire courte, il faut rappeler que les droits des travailleurs français ont été conquis de haute lutte. Sans les occupations d’usines de l’été 36, les salariés ne partiraient jamais en congés payés. Sans les combats héroïques de la Résistance et de la Libération, la Sécurité sociale et les comités d’entreprise n’auraient jamais vu le jour. Sans les grèves ouvrières de juin 68, la revalorisation salariale exigée par la croissance des Trente Glorieuses serait restée un vœu pieux.

Le parti socialiste, lors de ces combats historiques, était aux abonnés absents. Léon Blum a pris acte du rapport de forces en mai-juin 1936, puis il a saboté le Front populaire en trahissant la République espagnole. La SFIO n’a joué qu’un rôle secondaire à la Libération, où le général de Gaulle confia les postes-clé aux communistes, qui ont créé la Sécurité sociale et promu l’effort de reconstruction économique. En 1968, le PS était inexistant, et c’est la CGT de Georges Séguy qui a négocié les accords de Grenelle. Quant aux avancées de 1981, le PS les a reniées, en même temps qu’une souveraineté dont il est avec la droite le principal fossoyeur.

L’expérience historique sert quand même à quelque chose. Le rôle des socialistes, c’est d’organiser une alternance au pouvoir purement cosmétique, dont le principal résultat est d’empêcher une véritable alternative à la tyrannie du capital. C’est de nous distraire de l’essentiel pour garantir la pérennité d’un système dont la caste politicienne reçoit ses prébendes. C’est de substituer à la véritable question, celle de la répartition du produit social et de l’exercice de la souveraineté populaire qui en est la condition, toute une série de contre-feux et de querelles grotesques.

De la théorie du genre à l’antisémitisme, du mariage pour tous au voile islamique, de la réforme de l’orthographe à la gestation pour autrui, de la dépénalisation du cannabis au revenu universel, le PS adore les controverses périphériques. Illusionniste par goût et par profession, il a une dilection particulière pour ces écrans de fumée qu’on jette aux yeux des citoyens médusés. M. Hamon va nous en servir, de la poudre aux yeux, vous allez voir. La voiture-balai de ce quinquennat d’imposture, elle aussi, est « en marche ».

Bruno GUIGUE

COMMENTAIRES  

24/02/2017 01:38 par DD

Très bon article.
En 1968 le PS était inexistant. Effectivement et à juste titre. Et c’est l’erreur profonde du programme commun, puis l’élection du vichyste-atlantiste F.Mitterrand avec nos voix communistes, qui ont engendré la descente aux enfers.

24/02/2017 05:31 par Beyer Michel

Il faut appeler un chat un chat. Je ne souhaite pas la victoire de Marine LE PEN. Je ne souhaite pas non plus la victoire de MACRON, FILLON, HAMON.
MAIS JE NE VEUX PLUS VOTER "UTILE" !!!!! C’est aussi pour cela que je voterai MELENCHON.
Bruno GUIGUE a fort bien expliqué ce que représente HAMON et les socialistes.
Globalement, le programme de "France insoumise" me satisfait. J’ai quand même de profondes divergences sur le nucléaire. Je vais me répéter, mais je trouve aussi que "France insoumise" a besoin d’être plus clair sur l’UE et l’Euro. Mais je voterai MELENCHON.
La pression est forte pour que celui-ci se retire. JADOT vient de le faire. Il y a longtemps qu’on avait compris qu’il allait le faire.
Un retrait de MELENCHON me conduirait à l’abstention pour les 2 tours. Je pense ne pas être le seul.
Mais je ne crois pas avoir raison de m’alarmer.....

24/02/2017 08:15 par Gros Mytho

Très juste. Au sujet du revenu universel, j’ajouterais qu’il revient à transformer en purs consommateurs ceux qui sont encore des citoyens http://grosmytho.unblog.fr/2017/02/04/larnaque-du-revenu-universel/ C’est créer des emplois qu’il faut, et non faire l’aumône.

24/02/2017 09:14 par calame julia

Est-ce que les alliances vont s’arrêter ? Pardon "les mariages" ?
Il n’en manquerait pas un ? Comme Montretout (qui a sorti son voile pudique)
et "Ensablé/Sarthe" qui n’a pas tout montré ?

24/02/2017 10:19 par D. Vanhove

Article perspicace, comme toujours de la part de Br. Guigue... à faire circuler le plus possible pour bien se rappeler que, effectivemt, l’électeur-mouton manque de connaissances historiques et de mémoire... et que c’est l’un des pièges sur lequel surfent les PS, LR, Ecolo et tout ce ramassis de profiteurs !

24/02/2017 11:04 par AUBERT

Très bien.

Espérons que dans un coin de leur tête, les citoyens s’en rappellent.

24/02/2017 12:34 par Roger

Depuis 2012, ce dirigeant socialiste a approuvé la politique étrangère d’une présidence qui a battu tous les records de servilité atlantiste, d’arrogance néo-coloniale et de veule soumission à la politique sioniste. M. Hamon se réjouit de notre allégeance à l’OTAN, il répète comme un perroquet les poncifs néo-cons sur la Syrie, il est un chaud partisan de l’intégration européenne et ne voit aucun inconvénient à la politique dictée par l’ordolibéralisme allemand puisqu’il se garde bien d’indiquer comment y mettre fin.

Je pense que tout est dit et je propose même de généraliser ce propos comme suit :
"Depuis 2012, la majorité socialiste a approuvé la politique étrangère d’une présidence qui a battu tous les records de servilité atlantiste, d’arrogance néo-coloniale et de veule soumission à la politique sioniste. Les députés et Ministres de Hollande se sont réjouis de notre allégeance à l’OTAN, ils répètent comme des perroquet les poncifs néo-cons sur la Syrie, ils sont chauds partisans de l’intégration européenne et ne voient aucun inconvénient à la politique dictée par l’ordolibéralisme allemand puisqu’ils se gardent bien de manifester une quelconque intention d’ y mettre fin"
Voilà pourquoi je ne crois pas un seul instant qu’une "Union utile" avec Hamon , Jadot , et tous ces professionnels de la politique qui cherchent à éviter un "licenciement" par le peuple, pourrait être "Utile à la France".
C’était pathétique hier soir sur Fr2 http://pluzz.francetv.fr/videos/l_emission_politique.html de voir les grosses ficelles tendues par l’équipe de "pseudo- journalistes du service public" pour faire endosser à Melenchon la responsabilité d’une victoire du Fhaine à la présidentielle ! Le sommet du ridicule à été atteint quand Philippe Torreton n’a pas voulu dire ce qui était prévu, Pujadas s’étonnant que ce n’était pas ce qui avait été entendu avant l’émission.
Pour ma part je ferai un vote d’adhésion à l’ Avenir en commun, et j’espère que JLM ne cédera pas à cette grossière manipulation engagée depuis des années avec la complicité de media qui avouent (par inadvertance ?) que c’est leur travail de contrôler ce que doivent penser les citoyens..https://www.youtube.com/watch?v=NoXGV4Vw-VA

24/02/2017 14:56 par antonio

Bien que je souscrive à votre texte, que proposez-vous M. Guigue, maintenant qu’une rencontre est programmée entre BH et JLM ?

24/02/2017 15:12 par calame julia

MDR ! et la faute à J.-L. Mélenchon si tout va mal dans cette campagne présidentielle...
Elle a officiellement commencé ?! C’est parce que j’ai entendu dire que les "petits"
candidats se battaient pour avoir leurs signatures...

24/02/2017 16:29 par Moris

"La monaie unique européenne est une usine à chômage". Le programme de JLM ne s’engage pas du tout à sortir de l’Euro. Il s’engage à renégocier les traités avec l’union européenne. Le coup du plan B on l’a vu avec Tsipras, il va pas nous le refaire. Quant aux controverses périphériques et le mariage pour tous, le programme de JLM le valide en promettant la PMA pour les lesbiennes et en garantissant de sa personne le refus de la GPA. Plus loin il légalise le cannabis, l’euthanasie, bref il valide la dynamique de la conquête des nouvelles libertés propre au libéralisme libertaire qui a soutenu la substitution du sociétal au social pendant le quinquennat Hollande sans aucune validation démocratique puisque la représentation législative était disqualifiée par la promesse de rétablir l’élection de l’Assemblée Nationale au scrutin proportionnel. Les paradoxes du programme de JLM font de lui le clone psychologique de Hollande avec juste les coups de menton en plus.

24/02/2017 16:36 par Christophe Pouzat

Pour prolonger les salutaires rappels de B. Guige sur la fonction de la social-démocratie,
voici ce qu’écrivait R Palme Dutt en 1936 « FASCISME ET RÉVOLUTION » (p 235-239)[1]
en commentant un bulletin publié par l’équivalent allemand du MEDEF à cette époque :

Le point de vue du capital financier est exprimé avec une netteté
remarquable dans les Deutsche Führerbriefe à laquelle nous avons déjà
fait allusion, bulletin confidentiel de la Fédération de l’industrie
allemande durant l’année critique de 1932. Ces Führerbriefe ou « Lettres
aux dirigeants » constituent une « correspondance privée
politico-économique », publiée à l’origine en vue d’une information
confidentielle des représentants du capital financier, groupés dans la
Fédération de l’industrie allemande. Les numéros 72 et 75 des 16 et 20
septembre 1932 contiennent une étude sur la « consolidation du
capitalisme » qui exprime de façon probante la vigilance des groupements
financiers les plus importants.

L’auteur fait valoir, d’après un point de vue essentiel, que le maintien
du règne capitaliste dépend de la division de la classe ouvrière :

« La condition nécessaire à n’importe quelle consolidation sociale de
tout gouvernement bourgeois d’après-guerre en Allemagne, est la division
du mouvement ouvrier. Tout mouvement unifié des travailleurs, constitué à
la base, est un mouvement révolutionnaire, et ce régime ne serait pas en
mesure de lui tenir tête longtemps, même en disposant de la puissance
militaire. »

Le grand danger est donc le front uni de la classe Ouvrière ; contre lui,
la force militaire elle-même ne prévaudrait pas longtemps. Le
capitalisme a par conséquent besoin d’une base sociale, qui, en dehors
de ses éléments propres, divise la classe ouvrière. C’est ce que lui a
fourni, dans la période d’après-guerre, la social-démocratie.

« Le problème de consolidation du régime bourgeois dans l’Allemagne
d’après-guerre est déterminé d’une façon générale par le fait que la
bourgeoisie dirigeante, qui a le contrôle de l’économie nationale, n’est
pas assez importante pour maintenir seule son autorité. Elle a besoin
pour régner, si elle veut ne pas compter uniquement sur cette arme
extrêmement dangereuse qu’est la force purement militaire, de s’allier
aux couches sociales qui ne lui appartiennent pas, mais qui lui rendent
le service indispensable d’asseoir sa puissance dans le peuple, et qui
sont par là en définitive les véritables soutiens de cette puissance. Ce
soutien "le plus éloigné" de l’autorité bourgeoise, durant la première
période de la consolidation d’après-guerre, fut la social-démocratie. »

Jusqu’ici, l’analyse est simple. La social-démocratie a constitué la
base du maintien de la domination capitaliste et de la division de la
classe ouvrière.

Mais comment fut-il possible à la social-démocratie de diviser la classe
ouvrière ? Quelle est la base sociale de la social-démocratie ? Ici
l’analyse faite par le porte-parole du capital financier se rapproche
beaucoup de l’analyse faite par Lénine des causes de la division de la
classe ouvrière dans les pays impérialistes. D’après l’auteur, la base
de la social-démocratie et de son travail de division de la classe
ouvrière s’expliquent par les conditions privilégiées, déterminées par
la législation sociale et les avantages accordés à une partie favorisée
et organisée de la classe ouvrière :

« Dans la première période de reconstruction du régime bourgeois
d’aprés-guerre, de 1923-1924 à 1929-1930, les avantages de salaires et
la politique sociale permirent à la social-démocratie d’endiguer la
poussée révolutionnaire, et c’est sur ces bases que fut échafaudée la
division de la classe ouvrière. Grâce à son caractère social d’avoir été
à l’origine un parti ouvrier, la social-démocratie apporta au système de
reconstruction de cette époque, outre sa force politique pure, quelque
chose de plus important et de plus durable, à savoir la classe ouvrière
organisée, qu’elle enchaînait solidement à l’Etat bourgeois, tandis
qu’elle paralysait son énergie révolutionnaire. Il est exact que le
socialisme de novembre était également un courant de masse, un mouvement
idéologique, mais ce n’était pas seulement cela, car il y avait derrière
lui la puissance de la classe ouvrière organisée, la puissance sociale
des syndicats. Le flot pouvait se retirer, mais les syndicats
demeuraient, et avec eux, ou plus exactement, grâce à eux, le Parti
social-démocrate demeurait. »

C’est ainsi que la plus grande partie de la classe ouvrière organisée
fut « enchaînée solidement à l’état bourgeois » grâce à la
social-démocratie et aux syndicats, tandis que le communisme était tenu
à l’écart par une sorte de « mécanisme d’écluses » :

« Celles-ci [les conquêtes relatives aux salaires et à la politique
sociale] fonctionnaient comme une sorte de système d’écluses grâce
auquel, dans une période d’embauche restreinte, toute la fraction
fortement organisée de la classe ouvrière qui ne chômait pas, jouissait
d’avantages mesurés, mais considérables cependant par rapport à la masse
variable et sans travail des couches les plus inférieures, et elle était
relativement protégée des répercussions du chômage et de la situation
critique générale sur ses conditions de vie. La démarcation politique
entre la social-démocratie et le communisme suit presque exactement la
ligne sociale et économique de cette écluse ; et tous les efforts du
communisme, bien qu’ils aient été vains jusqu’ici, tendent à ouvrir une
brèche dans cette sphère bien gardée des syndicats. »

Ce système fonctionna assez bien jusqu’à ce que la crise économique
mondiale commençât à détruire la base de la stabilisation. La crise
économique força le capitalisme à balayer les « conquêtes » relatives
aux salaires et à la politique sociale, et à saper, de ce fait, la base
de la social-démocratie. Mais ceci faisait surgir le danger de
l’adhésion de la classe ouvrière au communisme. Il était donc nécessaire
de trouver un nouvel instrument pour diviser les ouvriers – le
national-socialisme :

« Du fait que la crise économique détruit nécessairement ces conquêtes,
le déroulement de la période transitoire que nous subissons actuellement
entre dans une phase de danger aigu, à savoir qu’avec la disparition de
ces conquêtes, le mécanisme de dislocation de la classe ouvriere, basé
sur ces conquêtes, cessera d’opérer, ce qui aura pour résultat
d’orienter la classe ouvrière vers le communisme, et de mettre le
gouvernement bourgeois dans la nécessité d’instaurer une dictature
militaire. Cette étape marquerait le début d’un mal incurable du régime
de la bourgeoisie. Comme le vieux système d’écluses ne peut plus être
effectivement repris, le seul moyen de sauver la domination de la
bourgeoisie de l’abîme est d’obtenir la division de la classe ouvrière
et son enchaînement à l’appareil de l’Etat par d’autres moyens plus
rapides. C’est là que résident les possibilités positives et les tâches
du national-socialisme. »

Les nouvelles conditions impliquent, cependant, un changement dans la
forme de l’État. L’enchaînement à l’État de la classe ouvrière
organisée, grâce à la social-démocratie, exige le système parlementaire ;
réciproquement, la Constitution parlementaire libérale ne peut être
agréée par le capitalisme financier que si la social-démocratie réussit à
contrôler et à diviser la classe ouvrière. Si le capitalisme est forcé
de détruire la base de la social-démocratie, il est alors également dans
l’obligation de transformer la Constitution parlementaire en une
Constitution « réduite » (lisez fasciste) et non-parlementaire.

« Le lien qui unit la bureaucratie syndicale et la social-démocratie dure
et disparaît en même temps que le parlementarisme. Une constitution
libérale et sociale est possible pour le capitalisme monopolisateur s’il
existe un mécanisme automatique qui disloque la classe ouvrière. Un
régime bourgeois basé sur une Constitution bourgeoise et libérale ne
doit pas être seulement un régime parlementaire ; il doit s’appuyer sur
le soutien de la social-démocratie et doit accorder à la
social-démocratie des avantages appropriés, Un régime bourgeois qui
détruit ces avantages doit sacrifier la social-démocratie et le
parlementarisme, doit créer un organisme qui remplace la
social-démocratie, et doit envisager une Constitution sociale
" réduite ". »

La solution de ce problème du maintien du capitalisme atteint par la
crise, l’auteur la trouve en conséquence dans le national-socialisme et
dans l’établissement d’un régime « restreint », d’un régime fasciste.
L’auteur aperçoit un parallélisme remarquable, d’après lui, entre le
rôle du national-socialisme à l’heure actuelle et celui de la
social-démocratie dans la période précédente.

« Le parallélisme est, sans contestation, réellement frappant. La
social-démocratie d’alors [de 1918 à 1933 et le national-socialisme
d’aujourd’hui accomplissent tous deux des fonctions similaires, du fait
qu’ils ont été l’un et l’autre les fossoyeurs du précédent système, et
qu’ensuite, au lieu de conduire les masses à la révolution annoncée par
eux, ils les ont menées a une nouvelle formule de la domination de la
bourgeoisie. Et, sous ce rapport, la comparaison qui a souvent été faite
entre Ebert et Hitler, est également juste. L’un et l’autre font appel
au désir de s’affranchir du capitalisme ; l’un et l’autre promettent une
nouvelle République "sociale" ou "nationale". »

D’où la conclusion finale :

« Ce parallélisme montre par lui-même que le national-socialisme a repris
à la social-démocratie la tâche de pourvoir au soutien de masse
nécessaire à la domination de la bourgeoisie en Allemagne. »

notes
─────

[1] Voir aussi le « LIVRE BRUN sur l’incendie du Reichtag et la terreur
hitlérienne » (https://archive.org/details/LivreBrunSurLincendieDuReichstagEtLaTerreurHitlrienne)
(p 29-30)

24/02/2017 17:17 par Roger

Voici le lien pour le moment Torreton ,et le moment Pujadas qui voudrait lui faire dire ce qui était prévu :
https://www.youtube.com/watch?v=DcU43mYYOxU

24/02/2017 18:03 par Beyer Michel

Dans un post précédent, j’affirmais que les socialistes étaient comme les chats : ils retombaient toujours sur leurs pattes. Nous n’en sommes pas encore là. Mais force est de constater que la pression est sur JL.Melenchon et "France insoumise".
Je viens de lire une déclaration de Serge Garde, ancien journaliste à "L’Humanité". Comme moi, il se refuse au vote "utile". Je vote depuis 1954. J’ai pratiquement toujours suivi les consignes du PCF, sauf lors des dernières élections européennes et régionales.
Depuis 1954, les socialistes me volent mon vote au 2ième tour des élections nationales (législatives et présidentielles). C’est assez !!!
Le FN et les Le Pen, père et fille, sont le chiffon rouge agité à chaque fois pour escroquer notre vote, en abusant de notre républicanisme. C’en est fini !!!
Je crois que quel que soit le candidat élu, M.Le Pen ou un autre, Melenchon compris, des évènements graves se produiront. La Vième République a vécu. Faut-il là remplacer par une VIème, je n’en sais rien. Mais ce que je ressens profondément, c’est qu’il est plus que temps de renverser les tables

24/02/2017 18:54 par mandrin

si il y a rencontre cela va démontrer que c’est bien Mélenchon le vainqueur de la primaire socialiste sans y avoir participer hamon n’est que la conséquence du dégagisme Valls... leur candidat tout le monde l’aura bien compris c’est Macron avec de grande chance suivit d’un second ralliement Hamon après celui de Bayrou par le truchement du leurre que le PS est reconnu pour son savoir faire en la matière.
Hamon n’est qu’un outil de travail de sape sur la candidature de Mélenchon, et si se n’était pas Hamon sa aurait été Montebourg,

Donc aucun souci que Mélenchon fasse un mauvais pas vers cette manoeuvre de tordu se n’est tout de même pas le dernier perdreau sortit de l’année, par contre se que sa risque de démontrer concernant le candidat Hamon c’est de mettre au jour leur intention masqué et de trompé à nouveau ceux qui regardent du coté Hamon et Mélenchon peut en faire aisément la démonstration, c’est un risque considérable de se prendre les pieds dans la corde pour Hamon car une chose est sure il n’est pas de taille d’où le prétexte des hésitations pour une telle rencontre car sa risque de se payer cher en nombre de voix et Mélenchon a tout à gagner de faire causette avec le commissionnaire du PS rien que pour ça !

24/02/2017 19:15 par DD

La vidéo avec MM Torreton et Mélenchon n’est plus visible. TV info estimant que c’était une atteinte à ses droits d’auteur...
Dans quelle magnifique démocratie vivons-nous : sûrement encore un coup des Russes !

24/02/2017 23:18 par Roger

En effet,@DD, notre belle démocratie médiatique est obligée d’avancer sans masque (tout le monde comprend que le prétexte des droits d’auteur est bidon, ce qui est embêtant c’est d’être pris en flagrant délit de grossière manipulation).Mais vous êtes en-dessous de la vérité, c’est directement un coup de Poutine qui n’a pas aimé sa convocation dans cette émission !
On peut voir la séquence Torreton à partir de 51min 46 : https://www.youtube.com/watch?v=GSxTrpViZno

25/02/2017 09:24 par Assimbonanga

@DD, sans doute que la chaîne se sent un peu ridicule, en l’occurrence ? C’était vraiment cocasse de voir Léa Salamé et David Pujadas tentant d’aider le petit garçon : "Vas-y ! Dis au monsieur ce que tu nous as dit que tu allais lui dire !"

25/02/2017 09:49 par tchoo

"L’expérience historique sert quand même à quelque chose. Le rôle des socialistes, c’est d’organiser une alternance au pouvoir purement cosmétique, dont le principal résultat est d’empêcher une véritable alternative à la tyrannie du capital. C’est de nous distraire de l’essentiel pour garantir la pérennité d’un système dont la caste politicienne reçoit ses prébendes. C’est de substituer à la véritable question, celle de la répartition du produit social et de l’exercice de la souveraineté populaire qui en est la condition, toute une série de contre-feux et de querelles grotesques."

tout est dit
et donc la ligne à suivre est claire
plus jamais de vote utile, plus jamais de PS
et si.................Mélenchon(pas juste lui, ce qu’il porte) devait se déliter dans Hamon, pour la première fois depuis 1976 je n’irai pas voter

25/02/2017 12:10 par MATHIEU BERNARD

hip hip hip houra : ! : ! : ! Pourvu que Melanchon et Hamon ne s’allient pas ? Le FN à 27% passerait en seconde position et cela ferait beaucoup de chagrin à certains comme je peux le lire dans les commentaires. Note : je suis allé voir le film " on est chez nous". Moi bêtement je suis pour la VIe république avec à terme la suppression du Président. La vraie question ce n’est pas une question d’homme, c’est une question d’idées. Nous les "insoumis" nous avons positionné une force incontournable tenue à bout de bras par Mélanchon. Cette force que sera-t-elle demain ? Regardons du côté de la Grèce et de l’Espagne... faute d’alliance ils ont coulé... comme coulera le FN... sauf s’il fait demain alliance avec la "droite extrême"... ce qui arrivera si la blonde amphibie franchit le rubicon. Je vous remets en mémoire les dires du républicain Seiyes qui opposait deux options : une France "démocratique" et une France participative. Comme Mélanchon je suis pour la seconde... mais au pouvoir, pas dans l’opposition. A chaque fois qu’un parti a voulu gouverner seul, il s’est planté. La démocratie participative c’est le partage, des idées... même si on n’est pas toujours en accord. Bon, la vrai question c’est, de savoir qui veut être président de cette VIe république... et surtout qui veut être chef du gouvernement ? Pour cela il faut se parler.

25/02/2017 13:53 par legrandsoir

@ Moris

Les paradoxes du programme de JLM font de lui le clone psychologique de Hollande avec juste les coups de menton en plus.

Il faut oser écrire des choses comme ça.
MV

26/02/2017 19:16 par Gilbert La Porte

Cher Bruno Guigue, merci pour cette brillante analyse de l’imposture Hamonesque. Mais je pense que votre approche est incomplète. Il manque au tableau l’autre imposture, encore plus sournoise, encore plus odieuse, ni de droite, ni de gauche si l’on croit l’amateur de la marche forcée vers le libéralisme à l’étasunienne, le dénommé Macron, qui attire tant les foules hier solfériniennes et cédétistes. Curieuses coïncidences que ces soudaines accointances de ceux qui ont soutenus hier El Khomri, avec celui qui fut encore ministre de Hollande au moment où cette loi infâme a été adoptée à coups de 49.3 et de répression de manifestations à coups de flash-ball et autres tirs tendus causant entre autres l’énucléation oculaire de manifestants syndicalistes. Mais je n’y vois que la perpétuation de la stratégie éculée de triangulation, dont Pépère et son âme damnée de la banque Rotschild, Macron, sont les instigateurs. Cette stratégie de triangulation ni de gauche ni de gauche (non, ce n’est pas une erreur de frappe) vise en réalité à rallier les moutons bêlants votutilistes effrayés par la perspective de l’avènement lepéniste, dans une soumission sans condition, à l’austérité capitaliste. Le tout sous l’habillage d’un modernisme qui ressemble beaucoup au libéralisme d’un siècle révolu, non pas le vingtième, ni le dix-neuvième, mais le dix-huitième réactionnaire. Macron est sorti du gouvernement de Valls pour permettre une autre voie au solférinisme décadent, dont le faire-valoir pour perdre le premier tour est Hamon. Mais qui ne voit pas le machiavélisme cousu de fil blanc avec la candidature messianique de la Marche forcée qui obtient déjà le soutien de Rugerie, de Cohn Bendit et de Bayrou et de quelques autres solfériniens et cédétistes. Le dernier rempart contre ce cancer néolibéral est finalement la candidature de la France insoumise. J’espère que l’électeur de gauche ne se fera pas prendre encore une fois, après 2007 et 2012.

26/02/2017 21:07 par merlet jean sébastien

Vermoulu... Le ps serait vermoulu, voyons on dit vermoulu pour le bois : ça veut dire rongé par les vers et autres larves ! Ici on a quand même affaire à des éléphants !!! Donc le mot est mal choisi, cherchons un synonyme : allo google oui vermoulu... ah proche de la ruine, usé !!! Merci google, ah ben là ça parle au moins ! C’est bien ce que je pensais ce parti est FPd’A : foutu pourri d’avance Ah ah ah MDR !!!

26/02/2017 23:45 par Eva

Excellent rappel de Bruno Guigue pour ceux qui auraient oublié quelques chapitres de notre Histoire. Surtout concernant cette social- démocratie toujours aussi traître à l’heure des grands rendez-vous des luttes sociales .

27/02/2017 17:55 par Scalpel

Le moins que l’on puisse dire c’est que le (très opportunément "casté") croque-mort (aux allures de hyène) du putride cadavre aura inspiré votre plume acérée, très cher Bruno Guigue.
L’intense plaisir sadique pris à la délectable lecture de ce savoureux hommage mortuaire nous vengerait presque de l’infamie sociatlantiste...et ses diverses succursales, dont une branche survivaliste, fraîchement ripolinée en un énième slogan et logo bidon, lui valant une bien suspecte virginité chez les poissons rouges, dans ce repoussant bilan digne d’un gouvernement ouvertement fasciste.
Combien de millions de chômeurs, de précaires d’un côté et de millionnaires de l’autre, en bon corollaire libéral, faudra-t-il à certains pour comprendre que la France, fut-elle "insoumise" sic, est soluble dans l’acide sulfuriqUE. Asselineau président.

PS : par pitié, M. Guigue baptisez donc la loi nommée outre-Quiévrain loi..."Louise Michel" et ici loi El Khomry de son véritable et hideux petit nom : loi article 121 du TFUE. Puissiez-vous un jour prochain exercer vos talents sur cet article ultratabou qui détruit à jet continu notre tissu social. Histoire de redonner la vue aux aveugles et l’ouïe aux sourds.

27/02/2017 21:49 par juan

B Hamon ne peux en aucun cas signer une alliance avec JLM car la direction du PS ne le permettrait pas , Hamon se verrait virer du PS
le PS a un autre joker c’est Macron ,dans le cas ou Macron sera au 2eme tour inexorablement le PS appellera à voter pour Macron
Macron est un produit du PS , hollande changer pour Macron pour aller plus loin dans libéralisme pour faire disparaître ce qui reste de la protection sociale
que dit Walls la place financiére de Paris doit reprendre des couleurs , Macron est le cheval gagnant de la finance et du PS pour redresser la France
Hamon est un leurre dans cette élection présidentielle

05/03/2017 20:25 par Régis

"Le pouvoir socialiste a trahi ses engagements, il a failli à sa mission et berné le peuple."

A-t-il jamais fait autre chose ?
Quant à Mélenchon, faux-nez du PS (et ne me parlez pas de ses critiques sur le PS, ces gens-là n’ont aucun scrupule. Comment sortirait-on honnête après plus de 30 ans de PS dont 3 mandats de sénateur ?), n’est-il pas chargé de détruire le PC (mission accomplie) et d’en ramener les voix vers le PS, ainsi que 2012 l’a démontré et que les législatives le démontreront très probablement ?

Depuis un siècle "la gauche" est contrôlée par des gens qui veillent à ce que la parole "de gauche" reste uniquement à l’état de parole.

05/03/2017 21:53 par legrandsoir

n’est-il pas chargé de détruire le PC (mission accomplie)

Comme fait-on pour "détruire" un parti ? (répression sauvage mise à part).
Quelle est donc la technique employée qui exonérerait le parti lui-même de toute responsabilité ?

06/03/2017 10:28 par BQ

Le PCF n’a besoin de personne pour s’autodétruire, juste d’une direction inféodée au PS.
C’est quand même fou cette propension d’une petite minorité au PCF (ou même pas d’ailleurs), qui ne cesse de se croire les seuls communistes, les vrais et tous les autres des socio-traîtres n’ayant qu’une idée en tête : détruire leur parti progressiste et immaculé (le seul). Qui s’est vautré dans les primaires du PS après moults annonces dès Janvier de l’année dernière ? Qui n’a pas écrit une seule ligne de programme bien que virevoltant d’apéritif dinatoire du PS en université du PS pour dire qu’il fallait parler "programme-unité" sans jamais les appliquer ? Qui ne fait absolument RIEN en matière de campagne électorale (si ce n’est une tribune pamphlétaire signé Chassaigne et consorts pour encore régler ses comptes avec Mélenchon) malgré un vote des adhérents qui les mandatent pour agir ? Qui agit donc en violation totale du règlement de fonctionnement du PCF ? Et au fait, qui a raflé la mise de tous les députés Front de Gauche sans en laisser une miette aux autres, hurlant dès que ceux.ci en veulent une part ou une direction collégiale ? Réponse : La direction du PCF. Alors biensûr les autres partis (du FDG) ont bien des défauts. Mais oui, oh oui Régis, cette direction, elle, est bien un faux-nez du PS.

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