Que dire après cet énième massacre de civils en plein territoire français, des femmes, des hommes, des enfants qui n’étaient rassemblés que pour passer un moment convivial devant les festivités de la fête nationale. Pour l’instant rien ne semble confirmer le fait que cet homme appartenait à l’Etat islamique même si ce dernier a revendiqué l’acte terroriste. Ce qui est certain c’est que François Hollande n’a, une fois de plus, par pris la bonne décision en annonçant quelques heures après le drame seulement de nouvelles frappes en Irak et en Syrie.
Pour rappel ces frappes sont une violation de territoires souverains de pays indépendants, alors qu’à l’inverse la Russie bombarde parce qu’elle en a l’autorisation, mais le débat n’est pas là. En effet, ce n’est pas être pro-russe que de dire que les bombardements occidentaux n’ont pas eu d’impact sur Daech . De fait, le territoire du Califat a diminué depuis l’arrivée de l’aviation russe, associé à la progression des forces kurdes, de l’armée syrienne, des milices populaires, de l’armée irakienne, du Hezbollah, et des Gardiens de la Révolution iranienne.
Sans compter que ces différentes entités s’en prennent aussi aux autres groupes terroristes considérés par certains comme « modérés », mais qui usent tout aussi facilement de bombes et d’armes lourdes que leurs homologues idéologiques. Ce qui s’est passée en Turquie récemment n’arrangera guère les choses, d’ailleurs il semble que le Président turc, Erdogan, s’est lancé dans une vague de purge à l’encontre de tous les militaire ayant de près ou de loin participé à la tentative de coup d’Etat, mais nous y reviendrons dans un prochain article.
Pour l’heure, le peuple français ne peut que compter ses morts, et les pleurer, une fois de plus, alors que tant d’incompréhensions résident encore autour de ces actes terroristes. Pourquoi par exemple ce camion a t-il pu s’introduire sur la Promenade des Anglais, si la circulation était interdite ?
Pourquoi certaines mesures qui auraient dû être prises depuis l’attentat de Charlie Hebdo, voire depuis 2012 n’ont toujours pas été prises ? A commencer par la politique étrangère française. Nous ne cessons de le répéter, mais la politique française en Afrique du Nord et au Moyen-Orient a considérablement renforcé le risque d’acte terroriste, d’ailleurs la France est l’un des seuls pays occidentaux aussi durement touché et ce n’est pas simplement une coïncidence.
La politique étrangère françaises est depuis quelques années une véritable catastrophe, et cela ne date pas du mandat de François Hollande comme l’aime à le répéter la droite. Depuis au moins l’intervention en Libye, que tout le monde peut se remémorer, la France, allié fidèle et soumis des Etats-Unis, n’a eu de cesse de déstabiliser des Nations souveraines. Pour reprendre les termes d’un autre article « certes peut-être peu démocratiques mais paisible et laïc ». Et encore, si on prend en exemple les monarchies pétrolières, la Syrie et la Libye peuvent apparaître comme des exemples de démocraties, notamment en matière de droits des femmes.
En réalité, tout pays ne répondant pas aux intérêts impérialistes ne peut mener sa propre politique indépendante et souveraine. Il n’y a qu’à observer quels pays sont dénigrés dans nos médias, et quels pays sont systématiquement déstabilisés ? Il est relativement rare d’entendre des critiques à l’égard d’Israël, de l’Arabie Saoudite, du Qatar, d’Oman, du Mexique, ou de certains pays africains, alors qu’à l’inverse on encense rarement Cuba, le Venezuela, le Viet Nam, la Chine, l’Iran ou bien la Russie.
Les médias rentrent ainsi parfaitement dans leur rôle d’orienter la pensée des citoyens en fonction des intérêts économiques des puissants. Ainsi, si TF1 déclare que les rebelles syriens sont « modérés et démocratiques » alors on peut accepter et comprendre la livraison d’armes en direction de ces groupes qui plus tard reviendront sur notre sol afin de nous terroriser.
Les premiers responsables de ces attentats sont donc nos dirigeants coupables d’avoir formé ces groupes, les avoir aidés à renverser un autre dirigeant. Karl Marx avait prévenu « celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre » ; non content d’avoir déjà formé, financé, et armé Al-Qaïda en 1979 en Afghanistan, arguant de leur haine contre les Soviétiques, les occidentaux, et notamment les américains mais aussi la France, ont fait de même avec les groupes terroristes actuels.
Derrière les beaux discours d’hommage, qui sont sans doute sincères, il est désormais le moment d’agir avec sagesse en commençant par coopérer avec les forces sur place qui luttent contre l’Etat islamique, de se coordonner avec la Russie, les forces kurdes et l’armées syrienne et d’échanger les informations cruciales avec ces derniers afin de lutter collectivement contre cette menace et n’ont pas d’essayer d’avancer ses pions pour espérer avoir les emplacements stratégiques.