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Attac par elle-même saignée.

Après plusieurs années d’un combat des chefs à Attac, visant à écarter son président, Jacques Nikonoff, et à mettre en place une équipe nouvelle avec des objectifs nouveaux, au demeurant mal définis, un point culminant a été atteint lors des élections de juin 2006 où la minorité dénonça une fraude qu’elle tenait pour avérée et dont elle désigna les coupables.

Bien que le nombre de bulletins contestés soit insuffisant pour remettre en cause la large victoire personnelle de Jacques Nikonoff, celui-ci a aussitôt démissionné ainsi que le nouveau Conseil d’Administration.

En décembre 2006, au terme d’une campagne électorale interne d’une rare violence, essentiellement axée sur la contestation de la sincérité du scrutin de juin, les adversaires de la « ligne Nikonoff » emportaient les élections contre ceux qu’ils appelaient les « fraudeurs ».

Dans le nouveau Conseil d’Administration, la position des rares élus proches de Nikonoff devint intenable au fil des mois et ils furent contraints à la démission. Parmi eux, notre ami Aurélien Bernier, dont les lecteurs du Grand Soir apprécient l’intelligence et la rigueur de ses écrits.

L’affaire de la « fraude » fut portée devant la justice.

- Les juges concluent aujourd’hui qu’il n’est pas possible d’établir « la preuve d’une fraude électorale et encore moins désigner les auteurs de celle-ci ».

- Les comptables constatent que l’association a perdu dans l’aventure les trois quarts de ses effectifs.

- Les altermondialistes déplorent la casse d’un outil à ce jour incapable de peser comme il le fit.

Pour avoir assisté à Toulouse à un débat public d’une rare brutalité où fusait de partout le cri de "fraudeurs", pour avoir eu le tort d’en écrire un compte rendu critique, je sais comment meurent les amitiés et naissent les haines.

Ils sont aujourd’hui des milliers, ceux qui furent à Attac, ceux qui y sont, ceux qui hésitent à y entrer, à souhaiter que la page soit tournée, que les rancoeurs s’estompent, que la fraternité revienne et que la machine reprenne son offensive pour des combats qui réclament la participation de tous ceux pour qui un autre monde est souhaitable.

MV.

COMMUNIQUE DE BERNARD CASSEN ET JACQUES NIKONOFF, ANCIENS PRESIDENTS D’ATTAC

En juin 2006, lors de l’élection du Conseil d’administration d’Attac, des accusations très graves de fraude électorale avaient été lancées. Elles avaient conduit le Conseil nouvellement élu, présidé par Jacques Nikonoff, à entamer immédiatement une série de procédures et d’enquêtes internes pour la manifestation de la vérité avec, le cas échéant, saisine de la justice.

Sans attendre, et dans le doute, le Conseil décidait d’organiser un nouveau scrutin avant la fin de l’année. Ensuite, pour faire toute la lumière, la décision d’engager des poursuites contre X était prise. Votée par les partisans des deux camps qui s’étaient opposés lors des élections de juin, cette procédure allait être mise en oeuvre par la nouvelle direction d’Attac élue en décembre 2006.

Le 13 août 2009, le juge d’instruction a statué. Suivant en cela le réquisitoire du Procureur de la République en date du 28 mai 2009, et en rappelant le caractère très « poussé » des investigations menées (auditions multiples, vérification des appels téléphoniques, etc.), il prononce une « ordonnance de non-lieu ». En d’autres termes, il considère que les infractions dénoncées ne peuvent être attribuées à quelque personne identifiée que ce soit, et que l’existence même d’une fraude n’est pas établie : « Ladite fraude est sans doute probable, mais loin d’être certaine ».

La responsabilité de l’organisation et de la sincérité des élections de juin 2006 incombait politiquement à une commission électorale désignée par le Conseil d’administration (et comprenant à parité des représentants des deux tendances), et administrativement au délégué général de l’association. A propos du déroulement des opérations, l’ordonnance de non-lieu évoque « la franche désorganisation du dépouillement, réalisé dans le désordre et la confusion ». L’ordonnance insiste en outre sur le « contexte très conflictuel » du scrutin. Elle ajoute que « les analyses statistiques ne peuvent à elles seules établir la preuve d’une fraude électorale et encore moins désigner les auteurs de celle-ci ».

Au lieu d’attendre le plus sereinement possible la décision du juge d’instruction, avec le souci de préserver l’unité de l’association, des adversaires politiques de l’ancienne direction d’Attac avaient lancé des accusations, parfois nominatives.

Tous ceux qui, pour un bénéfice électoral de court terme au scrutin de décembre 2006, ont créé un climat délétère et tenté de déconsidérer les candidats qu’une fraude présumée avait apparemment semblé favoriser, ont contribué à précipiter l’effondrement de l’association : le nombre d’adhérents a dégringolé de 25 445 à la fin 2005 à 21 527 à la fin 2006, puis à 13 850 à la fin 2007, et à 11 473 à la fin 2008, pour tomber à 7 362 le 3 avril 2009, jour du vote sur la modification des statuts de l’association.

Un grand nombre de comités locaux ont mis la clé sous la porte. Beaucoup d’autres végètent. A l’extérieur, la voix d’Attac ne porte plus dans le débat d’idées qu’elle avait fait naître et impulsé à sa création en 1998, en développant des analyses dont la crise actuelle confirme la pertinence.

On peut mesurer aujourd’hui l’ampleur d’un gâchis qui a hypothéqué le développement du mouvement altermondialiste en France, voire au-delà .

En tant que dirigeants de l’association à l’époque des faits incriminés, nous avons, avec d’autres, subi pendant trois ans un préjudice moral considérable par des mises en cause plus ou moins voilées dont la justice a montré qu’elles n’avaient aucun fondement. Plus grave : au-delà des personnes, c’est tout un courant d’idées que certains ont tenté de marginaliser, ce qui explique pour une bonne part la chute des effectifs et de l’influence de l’association.

Maintenant que le juge s’est prononcé et que la direction d’Attac n’a pas jugé utile de faire appel de son ordonnance de non-lieu, comme elle en avait la possibilité, il est temps de mettre publiquement un point final à ces mauvais procès.

Nous sommes profondément attachés à Attac, que nous avons fondée et développée. C’est pourquoi nous formons des voeux pour que son prochain Conseil d’administration, qui sera élu en décembre 2009, prenne toutes les mesures nécessaires pour mettre fin aux divisions et aux stigmatisations, qu’il rassemble au lieu de cliver, et qu’il donne un nouveau souffle à l’association.

Paris, le 4 septembre 2009

L’ordonnance de non-lieu est disponible intégralement à l’adresse suivante : http://ordonnanceno.canalblog.com/

COMMENTAIRES  

06/09/2009 09:03 par Vladimir Marciac

Je suis de ceux qui ont regretté le départ des figures "historiques" d’ATTAC.

Créée sur une idée d’Ignacio Ramonet, portée en son sommet par Bernard Cassen qui travailla à faire naître d’autres ATTAC à travers le monde, cette association a eu le mérite de réunir en son sein une kyrielle d’associations de petites tailles. La diversité engendra hélas des difficultés au sommet.

Par exemple, une partie non négligeable des "Membres fondateurs" était pour le "oui" au référendum sur le TCE. Nikonoff et quelques autres surent positionner ATTAC sur le "non". On sait avec quels heureux résultats.

Puis vinrent les appétits personnels. Passons, il paraît que l’heure est à pousser à la réconciliation.

L’équipe évincée avait aussi le projet (vivement contrarié de l’intérieur) d’ouvrir un chantier sur la question des médias.

Ce travail devra se faire probablement en dehors d’ATTAC. Sauf si, un ressaisissement des militants... Possible en effet. Des milliers de militants rendus inaptes au doute, au seul vu du pilonnage par la minorité d’ATTAC, ont condamné les accusés avant toute enquête, les ont poussés hors d’ATTAC par leur vote, forts de certitudes mal étayées et de "preuves" annoncées (avec des noms de coupables) qui se sont évaporées avant d’être soumises à la Justice.

Ces militants-là ont le droit de se demander aujourd’hui dans quelle mesure ils ont été instrumentalisés, si l’enjeu en valait la chandelle, et si ATTAC "épurée" de militants que la Justice, après des investigations poussées, ne condamne pas, est meilleure, plus agréable à fréquenter et plus efficace qu’avant.

Chacun sait que la réponse à ces questions est non.

Que faire alors pour qu’il en soit très vite autrement ?

06/09/2009 10:50 par BARRATIER Claude

Très déçu à l’époque par cette main mise de syndicats ou groupuscules dont je ne suis pas adhérent sur ATTAC où j’ai cotisé longtemps, je me suis retiré de cetta association contestable au plan démocratique. Je serais partis sans cette opération électorale et cette sorte de coup d’état interne si j’avais connu les statuts avant d’adhérer (c’est de ma faute si je ne les ai pas lus).
Je ne renie rien de ce que j’ai appris à ATTAC, je ne regrette rien de ce que je lui ai apporté. J’en suis réduit à apporter ma petite contribution par la mise en place d’un site (en août 2009) après longue réflexion. Je mets dans mon site entre autres le meilleur de ce que j’ai pu trouver à ATTAC. Bien sûr je reviendrai si la donne change.

Claude BARRATIER
SITE :

Retraités dans la République : News

http://chessy2008.free.fr/news/news.php

06/09/2009 15:17 par Christian DELARUE

Bonjour Maxime,

Un tel article, de portée secondaire pour le peuple français, est bien placé sur LGS. Ce point mérite d’être souligné pour qui veut parler de fraternité.

Je suis aussi pour la fraternité et même l’adelphité (pour intégrer les femmes) mais sur de bonnes bases.

Le prochain CA discutera et décidera de ce qu’il convient de faire politiquement et en terme de communication en tenant compte de l’intégralité des documents disponibles, notamment du réquisitoire.

Pour le reste, je suis ouvert à une franche et claire amitié. Si tu passes à Rennes je t’invite chez moi.

Christian DELARUE
membre du CA et mbre co-fondateur d’ATTAC (MRAP)

06/09/2009 16:37 par Amaru

Nikonoff et Cassen sont très attachés à ce qu’ils ont créé, c’est normal, surtout qu’ils ont été des facteurs de l’efficacité d’Attac, mais je crois, que l’observateur trouve un peu court cet exposé qui revient simplement à dire que du moment que le juge établit un non-lieu, tout est possible...

Ce ne peut être vrai, j’imagine, vu tant de haine et d’hystérie pour démolir Nikonoff et sa tendance. Cela, aucun juge ne peut le gommer... Et personne de mesuré ne saurait faire comme si de rien n’avait été.

Nous comprenons pourquoi une analyse plus pointue ne veut pas être entreprise car on veut relancer malgré tout la machine...

Il n’empêche, qu’une étude devrait être élaborée pour situer un peu les commanditaires bien cachés qui ont voulu ce naufrage, car cela va plus loin que l’association ATTAC, nous avons affaire ici à quelque chose qui ressemble à bien d’autres choses connues et qui porte donc une signature...

06/09/2009 17:53 par B.L.

La façon dont Vivas réécrit l’histoire est proprement époustouflante ! Quel culot …
Je vous invite à lire ci-dessous la contribution de Jacques Richaud (militant d’Attac 31) sur la liste de discussion d’Attac.
C’est un heureux contrepoison aux mensonges éhontés du clan Nikonoff-Cassen et cie, dont Vivas est le porte-parole complaisant !

« ATTAC ET L’ORDONNANCE JESUITE ;

J’avoue que la phrase ""Ladite fraude est sans doute probable, mais loin d’être certaine" ....
me laisse pantois....
Le langage judiciaire donne vraiment envie d’avoir ’confiance dans la justice de son pays’... :
- Je ne sais ce qui serait nécessaire à un ’sans doute probable’ pour devenir une présomption sérieuse ;
- Ni ce qui fait qu’une chose qui serait ’loin d’être certaine’ serait malgré tout sans doute probable...
Les jésuites qui ont rédigé cette ordonnance se sont foutus de nous et ont posé les bases d’une nouvelle polémique qui achèverait sans doute un mouvement alter mondialiste bien malade lorsqu’on observe ’pour qui’ ont ensuite roulé certains de ceux qui braillaient leur vertu outragée au lendemain des premières plaintes...et dans une période précédent des échéances électorales majeures nationales ne l’oublions pas.

Un piège nous est donc tendu par cette ordonnance :
- Je pense que le bureau actuel , en responsabilité, a raison de ne pas faire appel car les cadavres de l’alter mondialisme dévoyé flottent dans la rivière qui de désir d’avenir à la nouvelle gauche rose verte coule naturellement vers le retour au bercail social démocrate.
- Je pense aussi que Bernard Cassen et Jacques Nikonoff, dont le premier au moins se répands dans la presse pour rédiger la rubrique nécrologique de l’alter mondialisme devrait résister à la tentation de prétendre être ’profondément attachés à Attac’, leur attitude réelle pesant assez lourdement pour que certains aient quelques doutes sur l’orientation qui serait donnée à ce qui fut un fort courant de contestation du capitalisme décidé à ’marchandiser’ toute la planète, sa terre, sa flore, sa faune y compris humaine...

L’anticapitalisme actif et non de circonstance est plus encore d’actualité qu’il ne l’était en 1998 et même en 2006...Oui les ’troupes’ ont fondues, c’est peut-être aussi parce que l’inscription dans ce combat manque de clarté parfois. Réintroduire de la confusion à ce sujet serait le coup mortel pour notre association.

Jacques Richaud ATTAC 31 »

Et j’ajoute ce commentaire de Jean-Marie Harribey (Co-Pt d’Attac) qui porte sur le réquisitoire du procureur (Que Cassen se garde bien de citer !) :

« Il est établi qu’une personne identifiée a pénétré dans les locaux d’Attac pendant la nuit du 13 au 14 juin 2006, après minuit, donc hors des heures d’ouverture de ces locaux, pour un motif déclaré qui est étranger à toute activité de l’association, et qu’elle a, pendant le temps de cette intrusion, communiqué téléphoniquement avec les trois principaux responsables de l’époque d’Attac France. Comme les règles de preuve du droit français exigeraient de relier directement et formellement cette intrusion et la fraude, ce qui est impossible matériellement, le juge d’instruction ne pouvait que statuer qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre. »

A chacun de se faire son opinion …

B.L.

06/09/2009 23:09 par maxime vivas

La façon dont Vivas réécrit l’histoire est proprement époustouflante ! Quel culot … Je vous invite à lire ci-dessous la contribution de Jacques Richaud (militant d’Attac 31) sur la liste de discussion d’Attac. C’est un heureux contrepoison aux mensonges éhontés du clan Nikonoff-Cassen et cie, dont Vivas est le porte-parole complaisant !

Je connais bien Jacques Richaud pour qui j’ai de l’estime. Nous nous reconnaissons le droit de ne pas être d’accord sur tout, ce qui permet de mettre en évidence tout ce sur quoi nous sommes d’accord.

Il sait que je ne suis le "porte-parole complaisant" (ah ! ce mépris en guise d’argument !) de personne, sauf de mes convictions.

Je ne souhaite pas aller plus avant dans la discussion avec B.L que son anonymat ne qualifie pas pour réclamer la transparence.

Un peu déçu de voir que 3 ans après, les mêmes en sont à vouloir faire la peau d’un "clan".

Ciao.

Je ne parle plus sur ce sujet.

07/09/2009 00:12 par Christian Delarue

Si le requisitoire est publié alors, la thèse de MV n’ira pas loin. Il suffit d’attendre qlq jours. Patience ! CD

07/09/2009 09:14 par maxime vivas

Christian Delarue dit : « Si le réquisitoire est publié alors, la thèse de MV

n’ira pas loin. Il suffit d’attendre qlq jours. Patience ! »

Christian, il n’y a pas de « thèse de MV ».

Je fais un constat de ce qu’est devenu ATTAC, non pas à cause d’une fraude, mais par utilisation de cet argument afin de déposer l’équipe précédente au terme d’un combat de chiffonniers qui a éloigné tous ceux qui désapprouvent les pugilats dans la rue (qu’est-ce que je fais là , moi ?).
Personne ne peut nier que la lutte, publique, contre le président élu avait été enclenchée des années avant, avec des motifs à géométrie variable.

Je regarde aussi que le procès, supposé gagné d’avance, car la fraude était réputée certaine et que les coupables étaient nominativement connus, a été perdu par ceux qui crurent qu’il serait la copie conforme de celui qu’ils firent expéditivement hors des prétoires.

On me dit à présent que le réquisitoire est terrible pour les accusés. Comprendre que l’important dans un procès, ce n’est pas la décision finale mais ce qui est dit pendant.
Tel justiciable, accablé par le procureur, mais acquitté par le juge, serait en vérité coupable sur les bords parce que l’acte d’accusation prime sur la décision finale. Il faut, nous dit-on, lire à ce jour, non pas la décision d’acquittement, mais le réquisitoire de condamnation. Et le jugement, qui devrait mettre un point final à l’affaire (personne ne fait appel), qui devrait permettre de passer à autre chose d’urgent, est implicitement contesté par d’aucuns, brûlant de refaire le procès. Hors des tribunaux. C’est plus sûr.

Et nous voici replongés dans la querelle de 2006, avec la même verve, la même volonté d’en découdre en interne.
Pendant ce temps, déjà oublieux de la récente querelle sur l’éventualité d’une fraude interne lors de l’élection de leur chef, les socialistes préparent l’avenir qui sera le nôtre et que nous subirons tous, quel que soit notre « clan », désolés alors de ne pas voir poindre un « autre monde », mais lavés de toute souillure. Vous savez bien : « un parti se renforce en s’épurant, mieux seul que mal accompagné, mon verre n’est pas grand … », etc.

ATTAC, qui pesa tant lors du référendum sur le TCE compta pour du beurre lors des récentes élections européennes. Sera-t-elle audible lors des grandes échéances à venir ?
Cela dit, je me mêle de cette querelle où j’ai à perdre, parce que, étant à Attac en 2006, j’ai reçu comme chaque adhérent mille preuves irréfutables, j’ai lu des noms. Et voilà que tout cela s’est évaporé avant d’arriver au Tribunal.

La Justice a conclu, les protagonistes ont accepté le jugement en renonçant à faire appel. Dès lors, la mise en route d’un « appel officieux » pour un nouveau procès hors des lieux où il serait encore perdu relève de l’acharnement scissionniste où les intérêts des citoyens n’est pas pris en compte.

Pour finir, notez que je parle sur un site qui « modère » les commentaires, ce qui met à l’abri des attaques ad hominem extrêmes. Ah ! et ouf !

Maxime Vivas,

Porte-parole de lui-même (mais je me révoque à l’instant sur ce sujet-là en m’enjoignant de me recentrer sur de l’utile).

07/09/2009 07:29 par maxime vivas

Ah ! si, je parle encore un coup. A Christian Delarue qui écrit :
"Pour le reste, je suis ouvert à une franche et claire amitié. Si tu passes à Rennes je t’invite chez moi".

Pas de refus, Christian, surtout si B.L. n’est pas là . :-))

NB. Enfin deux attaciens pour qui je ne sens pas le gaz. Le premier est Jacques Richaud qui se compromet publiquement en marchant à mes côtés lors de manifestations à Toulouse. En cela aussi il est unique, dites-donc.

07/09/2009 16:50 par B.L.

[T’inquiétes, Max, je n’y serai pas ! :) ]

Pour finir, et en complément d’info, le communiqué (officiel) d’Attac qui vient de sortir :

Fraude, plainte contre X, non-lieu : épilogue

L’association Attac a reçu à la fin du mois d’août 2009 l’ordonnance de non-lieu relative à la plainte contre X déposée à la suite de la fraude ayant marqué l’élection du conseil d’administration de juin 2006. Le Conseil d’administration du 12 septembre prochain devait arrêter une courte déclaration annonçant le non-lieu et informant les adhérents des résultats de l’enquête judiciaire. En effet, nous avons pris connaissance du réquisitoire du Parquet de la République ayant précédé l’ordonnance de non-lieu dans lequel sont établis les faits suivants.

Une personne, à l’époque salariée de l’association, Christophe Ventura, a reconnu, après l’avoir nié, avoir pénétré dans les locaux d’Attac, dans la nuit du 13 au 14 juin 2006 (celle après laquelle la tendance des résultats de l’élection a brutalement basculé), après minuit, donc hors des heures d’ouverture des locaux, dans lesquels tous les bulletins de vote en cours de dépouillement étaient entreposés, et pour un motif déclaré totalement étranger à l’activité de l’association. Cette personne a été, pendant cette intrusion, en communication téléphonique avec Jacques Nikonoff, Bernard Cassen et Michèle Dessenne, qui se trouvaient à proximité.

Ces faits sont authentifiés. Cependant, les règles de preuve du droit français exigeraient de relier directement et formellement cette intrusion nocturne et la fraude, ce qui est impossible matériellement. Le juge d’instruction ne pouvait donc que statuer qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre quiconque. Attac prend acte de cette décision.

Mais un non-lieu ne signifie pas que rien ne se soit passé. La commission d’enquête interne avait mis au jour les faux bulletins de vote et ses conclusions avaient été admises par Jacques Nikonoff et Bernard Cassen.

Malheureusement, en assumant le risque de relancer des querelles mortifères, Jacques Nikonoff et Bernard Cassen, ont publié vendredi 4 septembre un communiqué qui ignore ou qui cache les faits aujourd’hui établis par l’enquête judiciaire.

Nous avions fait le choix, au vu du réquisitoire, de ne pas poursuivre la procédure juridique, considérant qu’Attac avait tourné la page et que les résultats de l’enquête suffisaient à apporter la clarification indispensable qu’attendaient les adhérents qui avaient tant souffert de voir leur association aussi malmenée et déconsidérée.

Plus de trois ans après cet épisode douloureux, nous restons persuadés que le mieux était et reste de veiller à la préservation de l’outil que représente Attac, tout en informant sobrement les adhérents des faits dont nous avons connaissance. Aujourd’hui, la dissimulation de la violation nocturne des locaux de l’association nous oblige à rendre public le contenu du réquisitoire et de l’ordonnance de non-lieu, sans autre commentaire. Les adhérents sont en mesure d’apprécier ces évènements passés, sereinement et sans esprit de revanche. Et nous aurons à coeur de continuer avec eux à promouvoir les analyses et les propositions d’Attac.

Montreuil, le 7 septembre 2009

Pour le Bureau d’Attac France,

Jean-Marie Harribey et Aurélie Trouvé, co-présidents

Le réquisitoire et l’ordonnance de non lieu sont téléchargeables sur : http://www.france.attac.org/spip.php?article10266

08/09/2009 00:05 par maxime vivas

T’inquiétes, Max, je n’y serai pas ! :) ]

Tant mieux parce que, les dîners masqués, j’adore pas.

08/09/2009 00:12 par Cédric Hamble

Ah ! Le Juge est nul puisqu’il relaxe tout le monde alors que les noms des coupables sont dans ce texte publié par ceux qui sont élus grâce à un deuxième vote consécutif à la campagne contre la fraude.

Le hic est que, pour finir sa joute avec Vivas, BL nous livre un communiqué d’ATTAC qui ne reflète pas le contenu plus équilibré et en tout cas prudent du réquisitoire du Procureur de la République et de l’Ordonnance de non-lieu.

Par exemple, il sera caché ici au lecteur du Grand Soir qui lira ce qu’ATTAC nous donne à lire (sans aller consulter les textes intégraux puisqu’ils sont censés être résumés par le communiqué ) que la Justice s’étonne de la franche désorganisation du dépouillement réalisé dans le désordre et la confusion, que le vote a eu lieu dans un climat très conflictuel, que les analyses statistiques ne prouvent rien, que si les clés de la pièce où se trouvaient les bulletins, étaient sans aucun doute en possession des plaignants, rien ne prouve que les accusés en avaient un double et que tout cela conduit à penser que si la fraude est « sans doute probable » elle est loin d’être certaine et qu’on ne peut en « désigner les auteurs ».

Bref, si l’on sait lire : les fraudeurs peuvent être n’importe qui parmi les organisateurs pagailleux.

Par ailleurs, le réquisitoire du Procureur de la République nous révèle qu’un témoin assure avoir vu des bulletins de vote vierges dans les locaux au moment du dépouillement, qu’un autre a vu le délégué général (qui s’est porté partie civile pour ATTAC) manipulant des bulletins de vote dans son bureau pendant la période du dépouillement.

Ces informations là , qui pourraient semer le doute dans l’esprit du lecteur du Grand Soir comme elles le firent dans l’esprit du Procureur et du Juge, ne sont pas données dans le communiqué d’ATTAC. Car ce communiqué d’un parti pris… frauduleux instruit à charge, jetant en pâture des noms d’adversaires soupçonnés (par elle, tandis que la Justice les absout), cachant les noms de ses amis soupçonnés ou de ses témoins qui ont changé de version.

S’il est permis d’être troublé par ce que nous apprend l’enquête, il serait injuste de ne pas voir que des éléments troublants existent dans les comportements et les dires de chaque camp. Et ça, les commentaires des militants d’ATTAC, le communiqué ci-dessus l’escamotent.

Dommage, dommage. Sont-ce des méthodes de Chevaliers blancs ?

08/09/2009 08:38 par B.L.

Mais ce désordre, cette pagaille (ce bordel, en gros …) qui donc en était responsable sinon la direction sortante ? "” celle en faveur de qui, justement, fut organisée la fraude !

08/09/2009 09:57 par Cédric Hamble

Il est deux choses dont les partisans de l’équipe actuelle d’ATTAC devraient se garder :
La première, c’est le recours systématique au sophisme, raisonnement exact en apparence mais entaché de tares qui conduisent à une conclusion erronée.
La seconde est de sous-estimer ceux qui regardent cette querelle et qui voient bien que, après avoir demandé un procès, la direction actuelle en conteste le résultat (ce qu’elle n’aurait pas fait si la Justice l’avait exaucée) en donnant à lire des extraits qui plaident pour elle, les autres étant occultés.

BL écrit :

Mais ce désordre, cette pagaille (ce bordel, en gros …) qui donc en était responsable sinon la direction sortante ? "” celle en faveur de qui, justement, fut organisée la fraude !

La Justice souligne justement le partage des responsabilités dans cette gabegie. Des bulletins de vote manipulés dans son bureau par le délégué général d’ATTAC chargé de représenter la partie civile contre l’équipe de Nikonoff, des bulletins pré-dépouillés traînant dans les locaux, le dépouillement s’étalant sur des jours parce que les militants (des deux camps) ne sont pas au rendez-vous. A aucun moment les enquêteurs ne pensent que cette pagaille est organisée par l’équipe sortante qui, des jours (des semaines ?) avant, aurait prévu de frauder.

Voulant ignorer ces faits, qui figurent dans les rapports de la Justice, BL tranche une nouvelle fois, en négation du jugement, en affirmant péremptoirement que la fraude fut organisée en faveur de la direction sortante.

On pourrait dire les choses autrement : « Alors que le président sortant était, quoi qu’il en soit, largement élu, une fraude probable, mais pas certaine, portant sur le résultat pour les autres candidats, l’a incité à démissionner. Le camp adverse a alors axé quasi exclusivement la seconde campagne électorale sur le thème de « sortons les fraudeurs » (« fraudeurs » = justice expéditive et populaire, que la justice de la République n’a pas suivie) de sorte que, si l’on ne sait pas qui a fraudé, on sait qui a gagné la seconde élection et à qui la fraude a été bénéfique in fine ».

Par suite, désigner comme coupable ceux « en faveur de qui, justement, fut organisée la fraude ! », c’est vouloir ignorer que cette affaire a été une aubaine pour les adversaires de la direction sortante. On en déduirait qu’ils en sont les diaboliques instigateurs (c’était techniquement possible et facile), si l’on s’asseyait, comme le fait BL sur la décision de Justice (qui n’en sait rien) et sur tout ce que l’enquête a fait apparaître de pas clair, ici et là .

On ne le fera pas. Non par un amour et une confiance immodérés dans la Justice, mais parce que les lecteurs de ce site sont habitués à être respectés. Et peut-être aussi, parce qu’ils pensent qu’ATTAC est exsangue à cause de ce combat fratricide, que trois ans d’étripage, ça suffit, que si les deux parties ont demandé à la Justice de trancher, c’est pour s’en remettre à son jugement et non pas, après avoir renoncé à faire appel, après donc l’avoir « officiellement » accepté, pour redémarrer en coulisses à coups d’arguties, d’extraits partisans des textes qui arrangent, de dénonciation publique et nominative de militants investis dans des combats où ils se heurtent aux mêmes adversaires que la direction actuelle.

Mitterrand a eu une formule sur un nom « jeté en pâture aux chiens ». Merci aux « nikonoviens » de ne pas livrer les noms des personnes de la direction actuelle dont le comportements ou les déclarations ont fait dresser un sourcil aux enquêteurs.

08/09/2009 15:17 par Runn

Que dire de tout ceci (articles et commentaires), si ce n’est que pour un quidam comme moi qui cherche à identifier qui peut ou va agir chez les altermondialites dans le contexte de crise économique actuelle l’impression est que ce n’est pas du coté d’ATTAC qu’il faut chercher des forces vives qui vont s’impliquer dans ce qui en vaut la peine et pas dans les considérations internes d’une association.
J’ai un profond gout d’amertume en lisant tout cela.

08/09/2009 19:59 par legrandsoir

LGS va clore ici cette discussion sur ce qui s’est passé une nuit de 2006 au siège d’ATTAC. Les deux parties se sont largement exprimées. On s’achemine à présent vers des redites tandis que le ton monte dans les derniers commentaires. Les intéressés pourraient poursuivre entre eux leur dialogue. Merci à tous pour vos contributions parfois vives mais courtoises

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