D’abord salut à Jean Michel Hureau, que je ne connais pas, mais qui est comme moi interdit sur Bellaciao. Ca crée des liens ! Mais qui ne l’est pas parmi ceux qui osent vraiment se servir de leur tête et qui ont un jour déplu à « La Louve » ou à « Dr Furioso » ?
Moi, j’y suis interdit pour un article de fin 2008 qui démontrait, comportement des politiques et des médias à l’appui, que les patrons veulent voir disparaître un parti et un seul : le parti communiste. Parti que j’ai pourtant quitté en 1999, car sa participation au gouvernement Jospin et la composition de sa liste européenne me débectaient.
Et je déplorais dans cet article l’aide apportée aux dits patrons par l’encéphalogramme plat de Hue et de Buffet, autant que par l’action de ceux que j’appelais des « amuseurs de galerie », c.a.d. Besancenot, Laguiller et succeseure, Bové, etc.
J’ajoutais que, devant le flou des discours actuels à gauche de la gauche, le seul critère fiable était justement le comportement du camp d’en face.
Et que nous dit-il, le camp d’en face ? En 2002, il appelait ouvertement à voter Laguiller contre Hue. En 2007, il présentait Bové comme le représentant légitime des groupes antilibéraux et Buffet comme « auto-désignée » (cf. une émission d’Arlette Chabot), cela malgré le vote groupes en question. Actuellement, quand il parle des opposants à la politique actuelle de l’UE, il parle de Le Pen, comme par hasard, de Besancenot, bien sûr, et des autres seulement s’il reste du temps.
Dans le présent forum, on reproche au PC ses alliances. C’est vrai qu’elles me posent problème. Mais pas dans leur principe : sauf à vouloir revenir au monolithisme stalinien, il est normal que la gauche soit diverse, et même si on réussissait le socialisme en France, il serait bon que diverses opinions sur son gouvernement s’expriment dans des partis différents, mais capables de s’allier tantôt sur l’essentiel, tantôt sur des questions ponctuelles.
Non. Le vrai problème, c’est la sincérité des dites alliances. Et là , le PCF devrait être plus regardant. Car c’est toujours lui qui se fait avoir.
On l’a vu avec le PS de puis la fin des années 70. Et Mélanchon a beau être en rupture avec lui, il ne m’inspire qu’à moitié confiance. Le peu de fois que j’entends parler du Front de Gauche à la radio ou à la télé, c’est de plus en plus avec une référence au seul Mélanchon. Et je n’ai pas l’impression que cela lui déplaise.
De même j’ai peur quand je vois le groupe Verts-PC à l’Assemblée Nationale. Mamère semble trouver normal d’être le seul interviewé pour parler en son nom, et vu son passé, je suis surpris qu’il ait déjà tenu deux ans sans magouille majeure contre ses « partenaires » communistes. Et je ne le vois pas tenir cinq ans.
D’une manière générale, du haut en bas des partis, du sommet des appareils au simple électeur, l’anticommunisme est tellement ancré dans la population que je ne vois pas d’alliance fiable pour le PCF.
La preuve en 2008 par Montreuil, le Havre et Calais. A Montreuil, Voynet reçoit le soutien de l’UMP dès le premier tour et au second, elle recueille des voix qui vont de Besancenot à Le Pen, de Laguiller à Mégret. C’est ainsi ! C’est la « gauche » du même électorat qui s’est abstenue au profit de l’UMP pour empêcher des communistes de reprendre la mairie du Havre et de garder celle de Calais.
Ces trois exemples ne sont que les plus connus de ce qui se passe en tout temps et en tout lieu.
Alors, c’est bien beau de critiquer la politique d’alliance du PCF, et c’est vrai que je la critique aussi, et c’est tout aussi facile de traiter de sectaires ceux qui la refusent.
Pourquoi est-ce que ça a l’air plus difficile de dénoncer ceux qui, parmi les alliés les plus naturels du PCF, sont incapables de respecter leur parole, voire leur signature ?
Et pourquoi le salariat, environ 85% de population française, est-il incapable de s’en apercevoir ?
Je suis allé au PCF en 1976 quand il a su dire « oui, on été staliniens et on a eu tort ». Je ne peut pas aller à un NPA, incapable de dire « Oui, la LCR, c’est 40 ans de magouille anticommuniste, et on a eu tort ».
Je ne reviendrai pas au PCF. Autant parce que sa direction me déplait que par pessimisme. Car pour militer, il faut espérer.
Mais je continue de voter PCF, même en négatif, en écoutant le patronat, qui est trop content de le voir disparaître.
Et cette fois, je voterai Front de Gauche. Toujours sans enthousiasme, mais parce que le camp d’en face n’en veut à aucun prix.
Et je sens que je vais encore me faire engueuler sur Grand Soir. Ce qui ne risque plus de m’arriver su Bellaciao, puisque tout ce qui vient de mon ordi y est poubellisé avant même d’arriver.