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Pourquoi je voterai Front de Gauche.

Régis Debray, Didier Daeninck, Patrick Chamoiseau, Ariane Ascaride, Robert Guédiguian, Bernard Cassen, Ignacio Ramonet, Charb, Edmonde Charles-Roux, Janette Habel, Jacques Nikonoff, Georges Séguy, Jean Ziegler, et des centaines d’autres (sans oublier Christian Piquet de la LCR/NPA) appellent à voter Front de Gauche.

On trouvera dans le passé de ces citoyens, dans un de leurs articles, une de leurs déclarations, matière à heurter la pureté révolutionnaire et l’exigence d’infaillibilité dans la clairvoyance politique.

L’intégriste religieux et politique n’épouse que des vierges. S’il en manque, il préfère l’onanisme qui préserve sa pureté et n’affecte son intégrité qu’au niveau de l’acuité auditive.

C’est l’apanage des puceaux de n’avoir jamais mal fait l’amour et quiconque a un jour participé à une révolution, à la gestion d’une commune, d’un pays s’est exposé à l’erreur, à la faute, au compromis, voire à la compromission. Elu municipal, ancien militant du PCF, ancien secrétaire d’une section syndicale, je suis de ceux dont les mains sont maculées de cambouis.

« Quoi je me suis trompé cent mille fois de route » écrit un Aragon qui ajoute, trop optimiste : « On sourira de nous pour notre dévouement » alors que ce n’est pas le sourire qui prévaut mais trop souvent l’injure.

« On sourira de nous pour le meilleur de l’âme
On sourira de nous d’avoir aimé la flamme
Au point d’en devenir nous-mêmes l’aliment
Et comme il est facile après coup de conclure
Contre la main brûlée en voyant sa brûlure.
 »

Je suis de la confrérie de ceux qui se sont trompés au moins deux fois sur trois puisque, au gré de mes désarrois passés j’ai soutenu Bové, Besancenot, Buffet.

Eh bien j’ai donc perdu ma vie et mes chaussures
Je suis dans le fossé je compte mes blessures.

Oublions Bové, disqualifié par son indigne mensonge sur sa fausse expulsion de Cuba (le tacle de l’ambitieux contre un petit pays étranglé par le mastodonte US.) et par son ralliement à une figure libérale qui fit campagne pour le oui au TCE.

Reste la gauche, la vraie, celle qui sait que le PS est au centre. Nous y voyons des frères d’armes qui devraient avancer au coude à coude, heureux d’être ensemble, s’enrichissant les uns les autres, attentifs à ce que les autres portent en eux de respectable et de novateur. Au risque de choquer les gardiens du Temple Révolutionnaire, j’ajoute que je vois des frères dans certains militants du PS, qui aspirent à ce que veut la vraie gauche, militants qui se fourvoient mais n’en sont pas pour autant méprisables.

Nous allons tous mourir avant de voir arriver quelque chose de grand, de beau, de juste, d’enthousiasmant dans ce pays si l’on persiste à confondre l’union et la fusion, le programme et la Bible, l’autre et l’intrus, le contradicteur et l’ennemi.

On observe en Amérique latine une montée des luttes victorieuses : un peu, beaucoup ou passionnément, mais jamais par des assauts à front de taureau et toujours par des épaulements fraternels surmontant les diversités.

Ici aussi, nous avons avant tout besoin d’être ensemble.

C’est pour contribuer à faire comprendre cette nécessité que je voterai Front de Gauche le 7 juin.

Maxime Vivas, écrivain.

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Croire que la révolution sociale soit concevable... sans explosions révolutionnaires d’une partie de la petite bourgeoisie avec tous ses préjugés, sans mouvement des masses prolétariennes et semi-prolétariennes politiquement inconscientes contre le joug seigneurial, clérical, monarchique, national, etc., c’est répudier la révolution sociale. C’est s’imaginer qu’une armée prendra position en un lieu donné et dira "Nous sommes pour le socialisme", et qu’une autre, en un autre lieu, dira "Nous sommes pour l’impérialisme", et que ce sera alors la révolution sociale !

Quiconque attend une révolution sociale “pure” ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une véritable révolution.

Lénine
dans "Bilan d’une discussion sur le droit des nations", 1916,
Oeuvres tome 22

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