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Arabie-Saoudite : Quand l’idéologie se confronte à la vie.

Il y a une constante dans la vie des sociétés humaines, elles ne peuvent indéfiniment être bridées. Elles peuvent accepter un temps le diktat, lorsque celui-ci répond un tant soit peu à un rapport de force donné et/ou correspond à un état de développement économique, social et culturel précis.

Mais le système qui paraissait parfait, atteint toujours un seuil où il devient intenable. Se produisent alors des poussées du bas vers le haut qui finissent par le faire imploser, soit pour atteindre à un état qualitativement supérieur de gouvernance, soit de façon chaotique, lorsque les alternatives ne correspondent pas à une recomposition harmonieuse.

Ce phénomène est en train d’être observé en Arabie soumise à l’idéologie pointilleuse des Al-Saoud, puisée dans le Wahhabisme, une version rigoriste de la religion, plus en phase avec l’austérité morale bédouine. Grâce au pétrole, la monarchie a pu asseoir son hégémonie, son partage sur un pays vierge de toute trace des apports de la modernité.

Durant des dizaines d’années, le progrès humain sur le plan strictement matériel a pu s’implanter et transformer graduellement le mode de vie. La technologie de pointe en matière de communication aussi. Sur le plan économique des bouleversements notables ont modifié les rapports sociaux, par leur individualisation surtout, donc par la quasi disparition des liens tribaux et l’émergence de l’individu en tant qu’unité de consommation confrontée à la concurrence et privée de la solidarité qui prévalait. Pendant que des besoins universalisés se propagent au rythme des changements de l’environnement et de l’élévation du niveau de vie.

L’accès aux biens de consommation occidentaux aura un effet radical sur la perception des gens, qui veulent se mettre à l’heure de ce qu’ils peuvent voir à travers les télévisions satellisées, tandis que la tradition prend les allures d’un carcan étouffant. C’est elle qui va subir les premières frondes d’une population de moins en moins encline à être minorée et à subir les exactions d’une police des mœurs qui est la preuve ultime d’une dictature plus préoccupée d’embrigader, depuis que s’est délité le sentiment religieux. Ainsi le quotidien en Arabie est fait de luttes sourdes contre le Wahhabisme et il n’est pas exclu que les craquements qu’il connaît vont finir par s’amplifier et le faire imploser. Car il est établi que jusqu’au sein de la très large famille régnante les transgressions au rigorisme et les voix qui le dénoncent sont très nombreuses.

Des signes viennent illustrer sa perte d’emprise. Le trafic d’alcool et de drogue qui a pris des proportions qui ne permettent plus de taire les saisies et la répression qui sévit. Sans qu’une inversion, même minime, de la tendance soit constatée. Le dernier événement rapporté par la presse implique même des chancelleries en poste dans le royaume, qui alimentent les locaux en produits officiellement prohibés. Des diplomates béninois ont été limogés par leur gouvernement pour avoir pratiqué un commerce d’alcool. Sur un autre plan et concernant les libertés fondamentales, l’interdiction faite aux femmes de conduire est en voie d’être battue en brèche, puisqu’elle est devenue intenable. Elles peuvent déjà sortir du territoire national sans que leur mari ou " tuteur légal " soit averti. Un frémissement visible, qui cache certainement une lame de fond grondante.

Ahmed Halfaoui

»» http://www.lesdebats.com/editions/190114/les%20debats.htm
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George Corm. Le nouveau gouvernement du monde. Idéologies, structures, contre-pouvoirs.
Bernard GENSANE
La démarche de Georges Corm ne laisse pas d’étonner. Son analyse des structures et des superstructures qui, ces dernières décennies, ont sous-tendu le capitalisme financier tout en étant produites ou profondément modifiées par lui, est très fouillée et radicale. Mais il s’inscrit dans une perspective pragmatique, non socialiste et certainement pas marxiste. Pour lui, le capitalisme est, par essence, performant, mais il ne procède plus du tout à une répartition équitable des profits. Cet (…)
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"De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer.

Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violer des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

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