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Après le congrès de la CES

Le congrès de la CES vient de se tenir à Paris.

A plusieurs reprises nous avons dit AVANT ce que nous en pensions et en particulier que le rôle essentiel de la CES était au côté des institutions européennes dont elle reçoit financement et reconnaissance exclusive de représentation des salariés, que ce rôle était donc de maintenir l’illusion que l’Union européenne est réformable et qu’elle va consentir à la mise en place d’une Europe sociale.

Tous les syndicats français étant adhérents à cette organisation et participant donc à des degrés divers à cet enfumage.

Qu’en est-il à l’issue de ce congrès ?

Plusieurs enseignements principaux :

 Le constat de ce qui ne va pas dans l’UE ne peut être nié à présent et après avoir défendu l’idée que l’UE était notre protectrice, que l’euro nous mettait à l’abri des turbulences du monde ... il leur faut bien admettre que ces dernières années de crise sont les pires pour le syndicalisme européen, que le dumping social fait rage au profit du patronat, que le droit de grève est remis en cause, que les garanties collectives sont durement attaquées ...

 Mais ce constat ne conduit pas la CES à remettre en cause les principes mêmes sur lesquels est fondée l’Union européenne : "la concurrence libre et non faussée", le libre marché, le sacro saint respect et la sainte domination du profit ! NON !

NON, alors que depuis 35 ans tous les hommes politiques et les socialistes en particulier promettent l’Europe sociale pour demain (en France Mitterrand, Jospin, Rocard, Delors, Moscovici, Strauss-Kahn, Guigou, Hollande ...) elle reconduit et conforte cette illusion en ce mois d’octobre 2015.

L’Europe sociale, comme l’arlésienne de Daudet étant un personnage de fiction dont la fonction est de détourner les travailleurs de la lutte !

 C’est ainsi que le manifeste que la CES a adopté en conclusion égrène les vœux pieux : "croissance durable", une relance des investissements, publics et privés, "une hausse salariale pour tous les travailleurs afin de stimuler la demande intérieure", la création d’emplois de qualité.

Et tout cela avec quels moyens ? Eh bien avec la relance du "dialogue social" et de la "négociation collective", le renforcement des droits sociaux ...

Sans oublier l’essentiel : la CES compte d’abord sur la collaboration et la bonne volonté de la Commission européenne car Jean-Claude Juncker, son président (vous savez le roi de l’évasion fiscale et de la protection des paradis fiscaux comme le Luxembourg) s’est prononcé voyez vous pure coïncidence pour "la relance du dialogue social " !

Le nouveau secrétaire général, l’italien Luca Visentini a mis en avant la volonté de la CES de négocier au niveau européen.

La priorité des syndicats ?, a-t-il interrogé : "La négociation, la négociation et encore la négociation" et prôné "une nouvelle alliance avec les employeurs les plus intelligents", à savoir ceux qui "pensent qu’il y a un lien entre la compétitivité et un bon dialogue social".

Comment mieux dire que les choix de la CES sont ceux de la collaboration de classe et qu’ils ne peuvent conduire qu’à l’échec et à la défaite comme en attestent les 30 dernières années où les reculs se sont succédé ?

Luca Visentini va donc, dès ce lundi, écrire une bafouille à Jean-Claude Juncker, patron de la Commission européenne, "pour demander à le rencontrer et voir s’il a réellement l’intention de transformer ses déclarations en actes".

Nous faisons le pronostic -peu risqué- que tout cela n’est que de la poudre aux yeux, le temps d’un congrès et de promesses comme les sociaux démocrates en sont coutumiers, sitôt enfouies dans les replis d’une attitude "réaliste ", c’est-à-dire répondant aux intérêts des patrons et de l’oligarchie.

D’autres aspects par ailleurs étroitement liés aux précédents, posent de graves problèmes.

Les observateurs (cf. les articles du Monde) s’accordent à reconnaître que "La CES a aussi confirmé son ancrage dans la famille social-démocrate européenne, rappelé par plusieurs dirigeants de syndicats d’Allemagne, d’Autriche et d’Europe du Nord", M. Visentini reconnaissant "un travail très fructueux avec les partis sociaux-démocrates".

Mais alors comment concilier cela avec l’affirmation de l’indépendance syndicale ?

Et comment par exemple les représentants de la CGT héritiers de la Charte d’Amiens sont-ils restés silencieux et ont approuvé les textes issus des travaux de ce congrès (seuls les représentants portugais très critiques à l’égard de la CES se sont abstenus sur le document final) ?

Comment la délégation CGT a-t-elle pu accepter de cautionner cette alliance proclamée et cette dépendance manifeste quand on sait par ailleurs les arguments matraqués par la droite et la social-démocratie sur la dépendance de la CGT à l’égard du parti communiste qui auparavant servait de prétexte aux attaques contre la CGT et ses militants ?

Le choix du secrétaire général, est aussi significatif des choix opérés.

Luca Visentini vient de l’UIL, l’Union italienne des travailleurs, issue de la CGIL -Confédération générale italienne des travailleurs-, issue comme FO en France à la même époque, d’une scission organisée et financée par les EU, activement soutenus par les socialistes français afin de contrer les grèves et les manifestations organisées par la CGT contre les politiques de restriction qu’une bourgeoisie revancharde voulait imposer aux travailleurs.

Ce qui demeure donc chez de tels dirigeants et dans la CES au-delà de la conjoncture historique c’est l’attachement à la collaboration avec le patronat et les classes dirigeantes pour à la fois empêcher le développement des luttes et prévenir en particulier dans les périodes de crise comme actuellement toute prise de conscience de la nécessité de se battre aussi pour un changement de société.

Plus que jamais il importe donc pour le syndicalisme en France de percevoir le rôle effectif que joue la CES et dans la perspective du 51e congès de la CGT en avril prochain que le bilan de l’adhésion de la CGT en 1999 devienne incontournable.

Le Front Syndical de Classe

Lundi 5 octobre 2015

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Publié chez Publibook, une maison d’édition française, le roman de Kristian Marciniak : « Cuba mi amor » circule dans Paris ces jours-ci. Dans un message personnel adressé au chroniqueur de ce papier, l’auteur avoue que Cuba a été le pays qui lui a apporté, de toute sa vie, le plus de bonheur, les plus grandes joies et les plus belles émotions, et entre autres l’orgueil d’avoir connu et travaillé aux côtés du Che, au Ministère de l’Industrie. Le roman « Cuba mi amor » est un livre (…)
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