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A complot, complot et demi !

Les histoires de Bilderberg ou de la Trilatérale n’ont pas l’importance qu’on leur prête. A quoi bon aller se planquer à Bilderberg quand on va ouvertement à Davos. Les dîners du Siècle sont un non-scoop, tant la collusion oligarchique des potentats de la politique et des médias sont clairs comme de l’eau de roche. La franc-maçonnerie a encore un pouvoir de nuisance locale (quand le juge et l’avocat de la partie adverse sont copains de loge, l’avocat d’en face et son client sont mal partis...), et peut expliquer des connivences improbables (comme Mélenchon et Dassault, par exemple), mais tout cela est largement surfait et ne sert plus guère qu’à tenter de faire vendre des hebdomadaires de merde remplis de pub entre le “spécial nouvelles pratiques sexuelles” et le “spécial salaires des cadres”.

Bilderberg par exemple, ce groupe est tellement secret que personne ne connait ses membres ni le lieu de sa prochaine réunion ... sauf, qu’ils sont systématiquement publiés sur tous les blogs... Oui, mais parait que rien ne filtre de leurs discussions... Ma brave dame, si je vous disais le nombre de réunion de gouvernements, de partis politiques, d’entreprises, (et même des réunions de famille) dont le contenu ne vous est pas communiqué, vous en tomberiez de votre chaise. Le Bilderberg a un parfum de secret, mais vous croyez que le G20, le G7, le FMI et toutes les autres instances nommées ou non, lorsqu’elles se réunissent, c’est pour jouer à la belote ! Il est temps de vous réveillez !

Mais une chose est certaine : tant que ce genre de théories complotistes et de fantasme continueront à être développées par et surtout pour les gogos, vos chers politiciens français (et les autres) pourront continuer à vous plumer et à se faire élire et réélire malgré un nombre incalculable de malversations et autres pots de vin... car c’est bien de cela dont il s’agit ! Mais forcement, les gogos, eux, ils préfèrent trouver d’autres responsables à leur propre médiocrité, et là ils n’ont que l’embarras du choix : les illuminatis, les satanistes, les kasset-21, les francs-maçons, les skull and bones, le bohemian club, la trilatérale... ou les Bilderberg.... en d’autre temps (pas si longtemps, dans les années 30...), c’étaient les Juifs...

Complot ça veut tout dire et rien dire, c’est le nouveau mot à la mode dans les milieux bobo-gogo-moi-je sais-tout. Avant on avait la conscience de la lutte du capital contre le travail, de l’exploiteur contre l’exploité, des riches contre les pauvres, bref : la lutte des classes. Mais lutte des classes, ça fait ringard, complots c’est plus fun ... et puis lutte des classes ça sous-entend qu’il faut se bouger, se battre ... tandis que complot, on peut le dénoncer tranquillement du fond de son fauteuil, car tout est sous contrôle et on ne peut rien faire, à part aboyer et rentrer à la niche !

Un avion se casse la gueule : c’est un complot. Un attentat à lieu, c’est un complot. Un lotissement est inondé, c’est un complot. Le chien des voisins pisse sur ma voiture : c’est un complot. Mon fils a été renvoyé de l’école : c’est un complot .... par contre on baisse les salaires, on baisse les retraites, on tue la sécu : ça ce n’est pas un complot, ma bonne dame, ça c’est obligé, parce qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses !!! C’est qui les gogos ?

Toute ces intrigues, toutes ces connivences, toutes ces magouilles ont toujours eu lieu ...on a l’impression que certains ont découvert l’eau chaude ! Le Bildergerb c’est des banquiers, des industriels, des politiques ... que du gratin, pas un seul ouvrier, comme à l’assemblée nationale ou dans les conseils d’administration des banques et des entreprises du CAC 40 me direz-vous ...

La machine propagandiste à complot est lancée chaque fois que des affidés du capital commettent des exactions d’un camp contre un autre... manipulés nous le savons bien. Le complot s’il en est (ce qui constitue une fumisterie je le dis par avance) c’est le complot capitaliste contre la classe prolétarienne pour la maintenir assujettie à la production des profits. Cela dit, quel intérêt de connaitre les connivences secrètes ? Savoir ce qui c’est réellement passé le 11 septembre 2001, savoir qui a commandité le meurtre de J.F.K, qui fomenta l’attentat du Petit-Clamart contre le général De Gaulle ou qui a tué Lady Di ... cela va-t-il changer notre condition de salariés, cela va-t-il secourir la sécu, aider à déclarer la dette illégitime ou comprendre que le non financement des retraites est une arnaque ?

La théorie du complot ne sert qu’a défausser la classe capitaliste de ses responsabilités en laissant croire qu’une main invisible – hors contrôle – commet ces méfaits à l’insu des bons bourgeois qui sont appelés à mettre de l’ordre dans leur écurie. Que nenni – ils sont tous coupables et redevables et ils seront tous renversés de leurs étriers, ainsi que les petits malins qui surfent sur la vague et vivent des thèses qu’ils propagent !

Non, il n’y a pas besoin de théorie du complot pour expliquer le monde. Il suffit de le regarder en face. Chacun défend ses intérêts, et ceux qui sont à la fois les plus puissants et les plus dépourvus de complexes imposent leurs priorités. Et à ce jeu, c’est toujours le peuple qui trinque....! Je ne gobe pas tout cru ce que l’on nous sert à la télé, douter ce que nous servent les médias aux ordres du grand capital est salutaire, mais tomber dans la paranoïa est destructeur. Je n’invite pas à fermer les yeux, mais plutôt à les ouvrir ... sortez du monde virtuel et battez vous dans le monde réel ... je sais c’est plus dur et beaucoup plus dangereux, mais au bout d’un moment, il faut savoir ce que l’on veut !

Tout, tout tout, pour tout savoir sur le complot ...

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"Pourquoi les pauvres votent à droite"
Thomas Frank
Titre original : What’s the matter with Kansas ? (2004, 2005, 2007) Traduit de l’anglais par Frédéric Cotton Nouvelle édition. Première parution française dans la collection « Contre-feux » (Agone, 2008) À la fin des années 1960, la concurrence internationale et la peur du déclassement transforment un populisme de gauche (rooseveltien, conquérant, égalitaire) en un « populisme » de droite faisant son miel de la crainte de millions d’ouvriers et d’employés d’être rattrapés par plus (…)
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La différence entre l’homme politique et l’homme d’État est la suivante : le premier pense à la prochaine élection, le second à la prochaine génération.

James Freeman Clarke

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