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Agir en politique

Concrètement et au présent, chaque jour les méthodes de régime autoritaire se déploient dans presque tous les pays et singulièrement là où le néolibéraux dirigent. La théorie du choc décrite par Naomie Klein fonctionne sous nos yeux jusqu’aux formes extrêmes qui s’observent au Brésil ou aux EU et dans combien de pays d’Afrique, au sud du Sahara.

La révolution citoyenne et le moment

Les événements que nous vivons, considérés du point de vue des prises de conscience politiques qui s’opèrent dans le grand nombre, ne peuvent pas être séparés des séquences qui les ont précédés. L’influence de l’action des gilets jaunes et de leurs méthodes, les mobilisations de la période de la réforme des retraites, tout cela forme un labour qui prend sa place dans l’état d’esprit du présent. Il en va de même d’ailleurs sous bien des latitudes et des pays. Mais le plus important est que la direction dans laquelle les peuples se dirigeront nous confortent dans ce que nous avons appris de la théorie de l’ère du peuple et de la révolution citoyenne. Oui, c’est bien par les réseaux collectifs, par l’urbanisation et par la globalisation que la crise est née et qu’elle s’est propagée. Et, partout, d’ici peu, devant la faillite concrète des pouvoirs en place c’est la volonté d’autocontrôle, cette essence de la citoyenneté active, qui sera la ligne de déploiement des événements sociaux et politiques.

Dans cette perspective il faut tenir compte du fait que le désastre va s’avancer sous plusieurs formes. Son aspect sanitaire est assez évident. Mais l’effondrement économique qui va résulter du désastre sanitaire aux États-Unis d’Amérique ne fait que commencer. Les États-Unis d’Amérique sont les premiers partenaires commerciaux de l’Europe dans l’ordre économique actuel. Avec le dollar, ce pays est l’emprunteur final du monde entier. La circulation monétaire de sa monnaie se réalise sans que ce pays produise les valeurs matérielles correspondantes. Je viens de résumer les failles béantes qui menacent le centre du monde.

Les deux piliers du pouvoir nord-américain sont l’armée et la monnaie. L’armée n’échappera pas au coronavirus. La monnaie dollar a une circulation étroitement liée non seulement au commerce matériel mondial mais avant toute chose au règlement de la matière première numéro un du monde contemporain : le pétrole. À 20 $ le baril, tout le système plonge. Une partie des exploitations qui avaient rendu leur indépendance aux États-Unis d’Amérique ne sont plus viables à ce tarif. Elles chuteront. Leur chute aura son effet domino. Les pays du golfe qui voient leurs ressources effondrées font savoir qu’ils peuvent trouver un intérêt à la valorisation de leur monnaie. C’est la raison pour laquelle ils envisagent de se faire payer en monnaie nationale. En effet, c’est la seule et unique manière qui leur permet de compenser ce qu’ils perdront, ce qu’ils sont en train de perdre, avec le cours actuel du baril de pétrole.

10 millions de chômeurs supplémentaires en 10 jours aux États-Unis d’Amérique ! Des morts déjà par milliers. Mais si les Français font des provisions de produits alimentaires et de papier hygiénique, les nord-américains ont fait la queue pour se procurer des armes. La déchéance morale de ce pays est stupéfiante. On devine ce qui est à la clé de tels comportements collectifs. En toute hypothèse, la commotion sociale viendra parce qu’il n’existe pas d’êtres humains qui acceptent de se faire dépouiller de tout et abandonnés à la mort sans essayer de se frayer un chemin de sortie d’une telle situation. Et il va de soi que la seule méthode envisagée jusqu’à présent, c’est-à-dire la répression brutale, trouvera rapidement ses limites. Une des raisons de cette limite est que les forces de répression elles-mêmes sont sujettes à la maladie et leurs familles au désespoir social. C’est de cette façon que se construisent pour finir les ruptures politiques. Ces enchaînements, cette transcroissance des situations qui passent d’un point à un autre, non pour des raisons idéologiques mais du point de vue des dynamiques de contexte, c’est ce que décrit la théorie de la révolution citoyenne.

Encore une fois la clé n’est pas dans le futur mais dans le présent. Dans le livre L’Entraide de Pablo Servigne, celui-ci décrit assez bien la situation qui résulterait d’un retard de la conscience sociale et civique sur la dynamique de l’effondrement des institutions de la société. Je partage son idée : si nous entrons dans le paroxysme de la « crise » avec la mentalité, les principes d’action et les valeurs d’égoïsme social et d’indifférence aux autres dont le néolibéralisme nous a infectés, la violence de la catastrophe sera beaucoup plus grande que si nous y entrons avec les valeurs et principes d’action de l’entraide et de l’action collective. Au total, le moment actuel fusionne en un processus unique des exigences philosophiques, morales et sociales qui sont au cœur de l’humanisme sur lequel est fondé le concept « insoumis ». Le refus de se soumettre aux normes de ce monde et de ses règles du jeu est le levain du monde d’après. Mais encore une fois, il doit faire son œuvre à présent sous formes de méthodes concrètes (réquisitions, nationalisations, démocratisation) pour qu’il puisse se prolonger après.

Le rôle du mouvement insoumis

Dans ce contexte, si l’action politique est essentielle, il faut en décrire les conditions primordiales. En France, nous sommes une opposition politique avec des groupes parlementaires au cœur des institutions qui organisent la démocratie. Il ne saurait être question de renoncer à ce rôle sous prétexte « d’union sacrée » et de toutes les déclinaisons d’un concept dont nous savons très bien que, pour le pouvoir actuel, il signifie essentiellement : « silence dans les rangs ». Opposants nous sommes et le restons. Et cela d’autant plus que c’est une condition pour empêcher l’enfermement dans lequel progressivement les néolibéraux ont plongé les sociétés qu’ils dirigent.

Il ne fait aucun doute dans mon esprit que les méthodes qu’ils avancent à propos du désastre sanitaire sont celles qui leur conviennent qu’il y ait désastre ou pas. On a connu la méthode déjà. L’état d’urgence contre le terrorisme a été prolongé six fois jusqu’à ce que le régime macronien décide que « pour sortir de l’extraordinaire » on fasse entrer l’essentiel des mesures correspondant à l’état d’urgence dans le droit ordinaire. On a vu ensuite le prix qu’il a fallu en payer pour les citoyens engagés dans des luttes écologiques et sociales. La loi sur les mesures d’urgence sanitaire, que les parlementaires insoumis ont repoussée en votant contre, n’était pas encore adoptée que déjà la suite nous était annoncée. Stanislas Guérini coordinateur du mouvement La République en Marche nous annonçait en plein hémicycle que, le moment venu, il faudrait penser à faire rentrer dans le droit commun ordinaire les mesures d’exception de cet état d’urgence sanitaire. Ce n’est pas rien au plan social. Mais l’état d’urgence sanitaire comporte de nouveau un ample volet liberticide qui cherche chaque jour à s’étendre par de nouvelles trouvailles comme cette idée du contrôle individualisé par surveillance téléphonique...

Pour un mouvement comme le nôtre, la tâche essentielle est de coller au terrain et à toutes ses capacités d’auto-organisation. Encore une fois nous ne sommes pas un parti ni une avant-garde. Mais des éclaireurs et des déclencheurs. La première tâche consiste à réanimer l’espace politique. Je viens d’y consacrer le début de cet article en disant ce que cette expression signifie. Pour l’essentiel : valoriser les méthodes et les solutions concrètes du collectivisme. C’est-à-dire la planification, les réquisitions et la démocratisation de la réplique populaire à la crise sanitaire dans les entreprises. Il faut donc agir. Stimuler les consciences, proposer de l’action politique dans le registre qui est le nôtre, c’est-à-dire le discours politique sur l’organisation de la société et de la réponse concrète au désastre sanitaire.

Nous nous déployons donc dans plusieurs directions. Je veux parler de la manif en ligne que nous avons organisée samedi 4 avril. Elle a provoqué une riposte des trolls de La République en Marche. Cela a bien stimulé notre propre mobilisation. Avec 100 000 participations, nous estimons avoir construit un succès et apporté la preuve que la méthode avait son efficacité. C’est pourquoi nous pouvons penser que notre proposition de recommencer cette manifestation samedi prochain soit partagée. Oui, dès la semaine prochaine nous voulons réussir une nouvelle manif en ligne. Un bon signal a été donné par des personnalités et l’organisation politique « Génération.s » qui ont partagé l’initiative chacune avec leurs mots. Cette méthode radicalement ouverte est la nôtre. Nous la combinons avec l’idée de la « manifestation au balcon » qui invite chacun à afficher sur son balcon les mots d’ordre ou l’humour qu’il juge nécessaire dans le contexte.

Notre ennemi c’est l’inertie, la résignation, l’absorption aveuglée du discours du pouvoir. En prouvant l’existence d’un ample secteur critique de la société, nous donnons du poids aux propositions alternatives qui viennent du terrain. Nous obligeons le pouvoir à ne pas s’étourdir de ses propres paroles. Je crois que nous avons fait œuvre utile en lançant lundi dernier le thème du déconfinement. En effet c’est une opération extrêmement compliquée à organiser pour la réussir. Il faut mettre en œuvre tous les moyens qui ont manqué au moment de l’entrée dans la crise. C’est donc une occasion pour tout le monde de bien faire, de mieux faire, de faire efficace. De cette manière il se construit une conscience commune de la situation et des tâches à accomplir. C’est 100 % positifs. 100 % propositionnels. 100 % concrets et immédiats.

C’est sur ces fondations que nous construirons la suite.

 https://melenchon.fr/2020/04/06/agir-en-politique-maintenant/

COMMENTAIRES  

06/04/2020 23:15 par sergio

Vous écrivez : « … Les deux piliers du pouvoir nord-américain sont l’armée et la monnaie. … » puis vous détaillez sommairement le rôle économico-politique que leur font jouer le pouvoir nord-américain.
Question : pensez-vous que ces deux piliers (j’en ajouterai un troisième, la police – et plus précisément tous les corps de police, semi-privés et publics) soient différents dans les pays occidentaux (et leurs satellites) ? (en Amérique-nord (via le roi dollar), et en Europe (via l’euro)
Vous écrivez : « … Il ne fait aucun doute dans mon esprit que les méthodes qu’ils avancent à propos du désastre sanitaire sont celles qui leur conviennent qu’il y ait désastre ou pas. On a connu la méthode déjà. L’état d’urgence contre le terrorisme a été prolongé six fois jusqu’à ce que le régime macronien décide que « pour sortir de l’extraordinaire » on fasse entrer l’essentiel des mesures correspondant à l’état d’urgence dans le droit ordinaire. … », puis « … La loi sur les mesures d’urgence sanitaire, que les parlementaires insoumis ont repoussée en votant contre, n’était pas encore adoptée que déjà la suite nous était annoncée. Stanislas Guérini coordinateur du mouvement La République en Marche nous annonçait en plein hémicycle que, le moment venu, il faudrait penser à faire rentrer dans le droit commun ordinaire les mesures d’exception de cet état d’urgence sanitaire. Ce n’est pas rien au plan social. Mais l’état d’urgence sanitaire comporte de nouveau un ample volet liberticide qui cherche chaque jour à s’étendre par de nouvelles trouvailles comme cette idée du contrôle individualisé par surveillance téléphonique... »
1ère Question : croyez-vous que nos libertés individuelles soient échangeables contre une dictature ?, car leurs états d’urgence, qu’ils les qualifient, selon les évènements, de ceci ou de cela, n’en demeurent pas moins une imposture dictatoriale.
2ème Question : quelles seraient selon vous, si nous nous retrouvions réellement dans un tel cas de figure, (c.-à-d., l’accumulation d’états d’urgence – aux prétextes circonstancielles, comme : contre le terrorisme, sanitaire, etc.), la réponse que devrait apporter le peuple français, à cette dictature qui ne dit pas son nom ?
c’est signé sergio

07/04/2020 08:11 par bgeo

Petit reproche à cet article de JLM très bien argumenté, avec des critiques justes de la situation actuelle. Nous ne sommes pas un parti, ni une avant garde. Et bien pour prendre le pouvoir en proposant une alternative, il faut être organisé comme un parti et être une avant garde. Sinon c’est d’autres alternatives qui risquent d’apparaitre. La FI a un programme, fait des propositions alternatives pendant cette crise, mais reste aux yeux et oreilles de l’opinion publique une organisation un peu flou et peu démocratique. Pas d’AG, pas de représentants élus es, tout ce fait par consensus, souvent par internet ou au court de convention nationale. La dernière date de juin 2019.

07/04/2020 10:56 par Danael

Une autre remarque : je ne crois pas que le malheur collectivement subi entraînerait automatiquement des ruptures politiques qui nous dirigeraient vers un monde meilleur . Pas le virus ni la crise sanitaire en tout cas, à la rigueur l’effondrement économique qui suivra et que les capitalistes s’empresseront de dire qu’il est dû à la crise sanitaire et non à leur système en rupture de stock en quelque sorte. Donc tout dépend aussi de la résistance des travailleurs à leur surexploitation par un patronat dominant qui profite en ce moment de la crise sanitaire et qui imposera ensuite l’obligation du surtravail moins bien payé et avec encore moins de filet social sous prétexte que la crise économique le commande. Une avant-garde politique oui...oui... mais sans une forte proportion de travailleurs au front et unis dans la même conscience de classe avec des projets de prise de pouvoir sur le terrain il y a peu de chance. L’avant - garde pour le moment reflète cette situation, nous la recherchons d’autant plus qu’elle ne peut avoir la même nature qu’aux XIX et XX siècles.

07/04/2020 10:59 par Dominique

Alors que, faute de dépistage systématique, des gens qui auraient pu facilement être soignés, meurent dans les services d’urgences, est que comme le fait très bien remarquer le Pr. Raoult, le dépistage systématique est le b-a-ba de la lutte contre une épidémie au XXI siècle, et que dans le cas du covid-19, un tel dépistage permet non seulement d’isoler les porteurs de virus du reste de la population, ce qui est le seul moyen de stopper une épidémie, mais aussi de les soigner avant complications, je ne m’étonne même pas que Mélenchon, comme le reste de la classe politique, les médias et les médecins-chefs, ne réclame pas un tel dépistage systématique . Au XXI siècle, sans dépistage systématique, le reste n’est pas de la politique, c’est de l’eugénisme.

Pour mémoire à Cuba après la révolution, environ la moitié des médecins de l’île avait suivit Batista à Miami.

07/04/2020 11:37 par Assimbonanga

Le moment présent met en lumière un aspect des Etats Unis d’Amérique qui n’est pas à leur honneur. Ce pays semble rudimentaire, primitif et obscurantiste. Les églises évangéliques vont rester ouvertes, de quoi multiplier les contaminations. La croyance prime sur le savoir. Pas d’argent pour offrir la santé à tous les citoyens mais bourse déliée pour s’acheter des armes. Le pays des western et des cow-boys ! Les morts vont se compter par milliers.
Peu ou prou, les présidents des Etats Unis ou de tout autre état sont les pantins d’un système mais celui que les Étasuniens ont élu est vraiment le summum. Limite débile léger, inculte, pourri par sa position dominante, dans sa tour élevée sur le fric, il oscille entre fake news et ragots racistes.

Sur la dictature qui s’installe en France, je recommande cet article : Au nom du coronavirus, l’État met en place la société de contrôle.. Je remercie LGS d’avoir bien voulu publier quelques articles de Reporterre que je leur ai envoyés car je sais leur réticence. En ce qui concerne cet article dont l’auteur est Jean-Luc Mélenchon, il ne faudrait pas s’imaginer que c’est Jean-Luc Mélenchon soi-même en personne qui l’a glissé aux administrateurs du site : une bonne part des articles provient des lecteurs. Il y a dans la marge un onglet "Publier dans Le Grand Soir ARTICLE".

Jean-Luc Mélenchon est impliqué dans un lieu de politique et d’action. En revanche, je ne suis pas certaine que la population française soit en masse suffisamment critique pour faire pencher la balance, ni que la population soit en état de conscience politique. Faut pas oublier que les cerveaux disponibles sont happés par Netflix, les chaînes payantes de sport, la méditation, la sophrologie et toute chose qui inclinent à l’insouciance ou à la sérénité acquise par une immense volonté d’être heureux ici et maintenant... Tant qu’on ne crève pas de faim, on peut voir venir ! Toute l’énergie que dépense ce gouvernement dans les médias à "rassurer" et démontrer qu’il fait le maximum, faut pas croire, mais plein de gens s’en satisfont.

07/04/2020 12:00 par jjuste un

Quand la France va être autorisée à sortir de sa tanière, industrie détruite, métiers de services détruits, pme détruites, argent retenu par les banques, épargne volée par les mêmes, assurances aux abonnés absents, je ne crois pas que cette France agonisante va se tourner vers qui que ce soit, à part son fusil.
Soit elle accepte la dictature mise en place par macron (ici, mais c pareil ailleurs sur la planète) soit elle se revolte pour de bon et ça passerait par quelques pendaisons de nos élites que ça ne m’étonnerait pas outre mesure.

Au fait, la Poste posséderait 25 millions de masques, mais ne fournit que la police de Castaner. Canard enchaîné

07/04/2020 12:54 par AUBERT

Je viens de lire et relire l’article de JLM, puis je me suis mis à lire les réactions persuadé de voit plutôt des appréciations positives… Quelle déception… A se demander si les mots ont un sens ??? A se demander si JLM a au moins le Bac au vu des réactions développées…qui apparaissent comme n’ayant pas vraiment lu l’article…

Le premier commentaire et les questions qui vont avec m’ont désarçonné comme si JLM était favorable à une dictature ?? quel qu’en soit la forme, puisqu’il n’a jamais appelé à la dictature du prolétariat…et il ne reprends pas non plus ce que disait Robespierre : « « Le gouvernement de la révolution est le despotisme de la liberté contre la tyrannie. »…

Il propose autre chose qu’il définit de manière précise sur l’auto-organisation. ; plus communiste que ça tu meurs…

La seconde question qui porte sur le despotisme possible a une réponse argumentée, c’est celle de l’auto-organisation, en fait nouvelle dénomination à ce que proposaient les bolchéviques de 1917 sous l’expression : « tout le pouvoir aux soviets » que le Parti Bolchévique retira très vite dès lors qu’il fut au pouvoir…

Le second commentaire sur l’organisation flou… et qui souhaite un retour en arrière à la forme Parti…Il suffit de regarder ce qu’est devenu le P.C.F et ses dérives sociales démocrates permanentes, dont Brossat rendant hommage à Devedjean, tueur de communistes, pour se demander si on tient compte de l’expérience….

Que la forme actuelle ne soit pas parfaite, qu’elle nécessite des évolutions, voire des révolutions si la situation le commande… Qu’en définitive il y a une certaine forme de flou d’organisation, compensée par le fait que les portes paroles (JLM, QUATENNENS, RUFFIN, OBONNO, PANOT et d’autres) sont la garantie du programme, est une chose, mais il s’agit de bien voir la situation actuelle… Nous sommes en révolution…

Qu’est-ce qu’une Révolution ? Bien sur, On peut considérer, au vu de l’imagerie historique, on ne revit ni 1789, ni 1830 et encore moins 1871, en tout cas pour l’instant… Mais l’imagerie ne définit pas la Révolution…

Une période Révolutionnaire peut se définir de manière précise par l’idée simple d’une « accélération de l’Histoire », c’est-à-dire une accélération des transformations. Marx, lui-même définit le communisme comme « le mouvement réel qui abolit l’état existant des choses ».

Dit autrement, on peut dire qu’une Révolution se définit par le fait : « Que ce qui semblait impossible auparavant devient désormais, non seulement possible, mais se matérialise rapidement ».

Ainsi en est-il de l’argent que d’un coup l’on retrouve à profusion pour évidemment sauver les marchés… mais l’idée de l’argent qui existe est bien Révolutionnaire,
l’appel au « monde d’après » des députés LREM, au-delà de l’idéologie sournoise sous-jacente, visualise l’idée que tout ne peut pas continuer tout à fait comme avant…et qu’il nous faut de fait « une autre monde »…(sur une autre base que la base marchande), ce que démontre aussi la crise de l’Hopital.
L’appel de députés LREM à régulariser les sans papiers en urgence au nom de la lutte contre le COVID 19, là où c’était impossible il y a 3 semaines, dévoilent le niveau des contradictions…

Bref, le virus mets à nu le capitalisme, ses contradictions et ses violences sociales.

En ce sens le papier de JLM est cousu d’intelligence et pourtant il n’est ni mon patron, ni mon chef de file…

https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10219829697964373&set=a.10215769599664453&type=3&theater&notif_t=feedback_reaction_generic&notif_id=1586121368846550

07/04/2020 13:12 par Papa Razzi

« Pour un mouvement comme le nôtre, la tâche essentielle est de coller au terrain et à toutes ses capacités d’auto-organisation. »

L’ennui est que la société française est depuis longtemps complètement fracturée et ce n’est certainement pas la FI et son sectarisme qui vont recoller les morceaux.

07/04/2020 13:16 par legrandsoir

ce n’est certainement pas la FI et son sectarisme

Une remarque qui s’échange entre, et qui pourrait s’appliquer à, tous les partis de gauche.

07/04/2020 13:26 par babelouest

@ AUBERT
En 1920-22, hélas, c’est ainsi que les trotskistes démolirent avec application tout le travail fécond des vrais Soviets, c’est ce que rappelle avec talent une chanson écrite par Étienne Rhoda-Gil !

07/04/2020 13:52 par babelouest

@ Papa Razzi
La FI, que je connais pour avoir milité à ses côtés en 2012 (sans faire partie d’un des mouvement constituant le Front de Gauche), a ses priorités : on aime, ou pas. Justement c’est pour cette raison que je n’ai pas adhéré tout en participant. Certains partis de gauche, alors, refusaient que des personnes indépendantes puissent malgré tout être membres à part entière du Front. Trop peur, sans doute, que des idées subversives ne contaminent leurs membres.

Non, il ne s’agissait pas du PG (ou du moins de ceux du PG que j’ai côtoyés). Pour récupérer des tracts, une fois, l’un des dirigeants n’avait pas hésité à me donner le code permettant d’entrer chez lui, donc il n’y avait pas d’animosité. Même, on peut le dire, il y avait de la confiance. Je n’étais pas le seul "indépendant" à demander une ouverture du Front à d’autres que les membres des partis. Rien à faire. C’est comme cela qu’on décourage de bonnes volontés : par des sectarismes qui, je le répète, n’étaient alors pas le fait de la plupart des membres du PG.

07/04/2020 15:02 par désobeissant

La poste ne fonctionne plus :

https://laposte.fr/medias/sys_master/apache_synchronised/hc4/h81/12464839688222/accueil-clients-Pro-6-avril-20.pdf

Les postiers sans protections ,sont en « retrait »

Les pauvres (retraités,RMi,etc) ne sont plus en mesure de retirer quoi que ce soit…,ni donc d’acheter …

Personne n’en parle.

07/04/2020 15:06 par Assimbonanga

@Aubert, ne vous découragez pas. Deux commentaires ne sont pas représentatifs. Il fallait attendre les suivants. D’autre part, il faut tenir compte que certains visiteurs commentateurs peuvent être malintentionnés. Et enfin, l’intelligence collective oui bon d’accord, mais les commentaires sont souvent souvent juste des expressions d’humeurs personnelles et de caractères parfois mal embouchés. C’est pas la Sagesse Populaire ! Bien souvent le désir de faire passer ses propres messages, ou obsessions importantissimes (je bats ma coulpe).
Mais c’est bien de nous ramener à l’article ! On a tendance à dériver grave, sur n’importe quoi. On n’est pas sérieux quand on a (presque) (encore) (pas loin de ) 70 ans !
A la libération, ça repartira sur les chapeaux de roues pour plein de professions (coiffeurs, avocats du droit familial spécialisés en divorces...). Certains ont dû déjà faire leur beurre sur de nombreux secteurs en lien avec la situation, transports, pompes funèbres, camions frigorifiques, négoce et production de masques, imprimantes 3D et les psychologues ! Les psychologues ! Les prix des oranges augmentent parce qu’on n’importe plus de fraises espagnoles (si, si, je l’ai entendue celle-là). Il y aura aussi eu moins d’accidents de la route. Tiens, d’ailleurs j’aimerais bien savoir combien.
Il manque à la France Insoumise de sortir de la réputation qu’on lui fait. J’ai senti la Bachelot prête à mordre sur les plateaux de télé. Je comprends mieux à la lecture de l’article : cette manif en ligne a dû les exciter comme un nid de guêpes. Ils piquent tels des dingues. Les mensonges volent en escadrilles.

07/04/2020 15:36 par Autrement

Dominique, dépister, bien sûr ! Cela fait partie de la première des Onze mesures d’urgence de la FI (20 mars), "Urgence santé" :

Se donner les moyens d’une campagne de dépistage systématique conformément aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé ;

On ne peut pas tout redire à chaque fois !
Depuis le covid-19, JLM a préconisé plusieurs fois le dépistage :
Chapeau de la vidéo-interview du 26 mars sur RTL)

Le député insoumis des Bouches-du-Rhône a également fait état de ses discussions avec le professeur Didier Raoult et a expliqué qu’il avait notamment parlé avec lui de la capacité de la France à produire les tests nécessaires à savoir qui est contaminé par le virus

Il avait déjà évoqué la question avec insistance dans son ENTRETIEN AVEC DIDIER RAOULT .
Voir aussi :
Extrait de son intervention à l’Assemblée nationaledu 22 mars :

Pour cela, le front sanitaire doit être pourvu sans délai d’autant de masques qu’il lui en faut, d’autant de respirateurs que nécessaire, d’autant de tests qui permettent de savoir qui est malade et doit être confiné et soigné et qui ne l’est pas et doit pouvoir se rendre utile.

ENFIN RAPPELONS QUE JLM EST CELUI QUI avait mis en garde contre un KRACH SANITAIRE, dès le 2 avril 2017, vu la dégradation du service public de santé :"Nous sommes menacés d’un véritable krach sanitaire" : À ÉCOUTER (3mn 21) !

07/04/2020 19:32 par Autrement

@Babelouest : pour avoir fait toute la campagne du FdG en tant qu’indépendante, je peux affirmer que c’est le PCF, et non le PG en effet, qui a obstinément refusé l’adhésion de libres citoyens, directement au FdG.
Le sectarisme n’est pas du côté de la FI, bien au contraire, puisque c’est justement un mouvement qui admet la libre participation et la double appartenance.
L’essentiel de la FI, c’est son programme et son militantisme de terrain.

07/04/2020 22:21 par legrandsoir

@Assimbonanga

En ce qui concerne cet article dont l’auteur est Jean-Luc Mélenchon, il ne faudrait pas s’imaginer que c’est Jean-Luc Mélenchon soi-même en personne qui l’a glissé aux administrateurs du site : une bonne part des articles provient des lecteurs. Il y a dans la marge un onglet "Publier dans Le Grand Soir ARTICLE".

Oui, nous publions essentiellement des articles reçus, quelques autres d’autres que nous sélectionnons nous-mêmes et quelques-uns enfin que nous écrivons.
Quant à JLM, il nous fait confiance pour puiser chez lui. C’est un lecteur du GS, il en a fait l’éloge publiquement et il nous a proposé de nous aider financièrement quand un procès risquait naguère d’avoir notre peau.
Ce qui n’empêche pas LGS de publier des articles d’autres obédiences et de laisser nos lecteurs critiquer "Mélanchon" (sic).
MV

08/04/2020 01:50 par szwed

"Notre ennemi c’est l’inertie, la résignation, l’absorption aveuglée du discours du pouvoir. En prouvant l’existence d’un ample secteur critique de la société, nous donnons du poids aux propositions alternatives qui viennent du terrain ." Jean-Luc Mélenchon
J’ajoute comme ennemi, la rancœur pour certains, l’impatience pour d’autres, voire la bêtise encore pour quelques uns, sans compter la félonie de rares infiltrés, porteurs de peaux de bananes anti LFI, anti Mélenchon.
Moi, j’admire les éclaireurs et les déclencheurs de LFI pour leur travail de vigie et de mise en alerte d’autrui. Le petit groupe de parlementaire LFI (toutes et tous aussi brillants, pertinents et combatifs) produit une oeuvre fantastique d’opposition et de propositions à l’Assemblée Nationale. Quelle autre opposition peut revendiquer un tel caractère, un tel souffle, une telle pugnacité ?
Oui LFI et son leader Jean-Luc Mélenchon ont des défauts, peuvent commettre des erreurs, qui n’en commet jamais lève la première pierre.
Les défauts n’occultent pas la lumière des qualités pédagogiques, d’analyses et de constructions produit par les cadres Insoumis.
Dans la nuit polaire du libéralisme, pour le grand public, LFI et Mélenchon n’ont pas d’équivalent pour accompagner la réflexion et ne pas subir le poison et la torpeur véhiculée par les médias. Tous étaient frappés, mais tous ne mourraient pas

08/04/2020 05:40 par calame julia

J.-L.Mélenchon, il faut lui reconnaître sa capacité prémonitoire en politique !

13/04/2020 00:44 par alain harrison

Bonjour.
« « La République en Marche nous annonçait en plein hémicycle que, le moment venu, il faudrait penser à faire rentrer dans le droit commun ordinaire les mesures d’exception de cet état d’urgence sanitaire. » »

Quelle démagogie, comme si cette pandémie était née de la dernière pluie. La vie reprend son cours normal en fait, il faudrait oublier l’Histoire. Quelle félonie que ce néo-libéralisme (l’industrie pharmacologique et ses profits).

En tout cas certains commentaires semblent remettre les pendules à l’heure : La FI-JLM, il ne faut pas oublier les Gilets Jaunes, et tous les autres vrais. Au lieu de tirer la couverte vers le passé, plutôt renforcer la convergence des forces éparses.
S’atteler à construire l’agenda politique en invitant le jugement (le bon sens) des citoyens quelque soit le secteur économique de la classe moyenne aussi. Nous avancerons, les faits rien que les faits.

Venezuela : les faits, rien que les faits
Par Jean Ortiz
Mondialisation.ca, 20 juin 2019
Le Grand Soir 16 juin 2019
« « Le 5 octobre 1971, le président Richard Nixon lança à son secrétaire d’État, Henry Kissinger : « j’ai décidé de virer Allende, ce fils de pute ». Admirez l’élégance du langage. Nixon poursuit : « nous ne devons pas laisser l’Amérique latine penser qu’elle peut emprunter un autre chemin sans en subir les conséquences ». Et d’ajouter : « faites-moi hurler l’économie » (chilienne) » »
https://www.mondialisation.ca/venezuela-les-faits-rien-que-les-faits/5634541

Les ignobles : avant Nison,........Obama ce faux (Tsipras, Hollande....)...maintenant Trump, Macron,Trudeau (alliance avec Guaido),
Remarquons qu’il y a les meneurs et les suiveux.

Il y a des lectures de fonds qui nous racontent les leçons de l’histoire et de notre véritable condition d’humain. Mais ce qui presse ce sont les solutions qu’il faut trouver, réfléchir, et cela implique tous les citoyens pour préparer la Constituante Citoyenne. Nous ne devons pas arriver les mains vides. Les 4 sorties pour faire de l’Europe un continent des peuples libres et originales avec leur diversité
dans le respect de chacun. C’est ainsi que ce respect s’étendra à travers le Monde. Chavez avait comencé le travail en Amérique Latine, ceci rendant hommage au Chili d’Allende, à Cuba et d’une certaine façon à Jaurès (examiner bien). L’Époque des Lumières chevauchant la Révolution Française est le point tournant de la barbarie des croyant à l’humanisme naissant et de la science. Marx en fut l’un des grands continuateurs. Mais aujourd’hui d’autres* viennent compléter et diversifier le mouvement humain né à l’Époque des Lumières. Et pour moi c’est claire, ce n’est pas le mouvement écolos, mouvement instrumentalisé pas sa vision étroite.

*on n’a souvent besoin d’un plus petit que soit. Et le détail fait parfois la différence.
Bonne exploration.
Krishanmurti : ne rien rejeté, mais tout examiné.
De la vision globale.

13/04/2020 16:50 par Yannis

Les ambiguités (bis ou ter) de LFI lors des municipales : https://www.huffingtonpost.fr/entry/apres-le-declenchement-du-stade-3-larcher-accuse-davoir-incite-macron-a-maintenir-les-elections.

“Je ne comprends définitivement pas que les élections municipales ne soient pas reportées”, écrit sur Twitter le député insoumis Éric Coquerel, pour qui “dire que les Français ne prennent pas assez conscience du danger et dans le même temps augmenter les risques de propagation est une faute”.

Le député de Seine-Saint-Denis semble oublier que l’hypothèse du report a été fermement rejetée par sa propre famille politique, notamment par la candidate LFI à la mairie de Paris Danielle Simonet, qui dénonçait “un coup de force anticonstitutionnel”. Il n’est pas le seul insoumis à être frappé d’amnésie, comme le montre ce tweet de Danielle Obono.

@Deputee_Obono

#COVIDー19 Ok, M. le 1er ministre #EdouardPhilippe. Stade 3. Les consignes doivent être strictement respectées. #RESTEZCHEZVOUS Question importante : demain, dès 8h, comment le 1er tour des #Municipales2020 peut se dérouler avec toutes les garanties sanitaires & démocratiques ?
366
14:35 - 14 mars 2020

Apparemment l’appat de bonnes places aux municipales a dépassé l’intérêt de tous les Francais, qui ne sont pas que des électeurs et d’éventuels soutiens bénévoles, mais aussi des personnes physiques.

Les grands penseurs de LFI semblent l’avoir un peu vite oublié. Espérons qu’ils n’oublient pas eux aussi, une fois au pouvoir, leurs belles promesses de démocratie participative et directe. Car gouverner un pays, ce n’est pas gérer une équipe de militants convaincus et dévoués, tout en resserrant la camisole maastrichienne.

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