Auteur Tülay UMAY

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Le virus de la "dé-tresse".

Jean-Claude PAYE, Tülay UMAY
Dans le champ des médias, la guerre en Ukraine a pris la place récemment occupée par ’la guerre contre le coronavirus.’ La guerre contre le terrorisme, contre le coronavirus et en Ukraine s’inscrivent dans la continuité. Comme redéfinition permanente d’un l’ennemi occupant la figure du Mal contre le Bien, elles relèvent d’une sacralisation de la violence, d’une violence sacrificielle, comme support d’un ordre mondialisé. Relevant de la donation de sens au non sens, toutes les sanctions (…)

Coronavirus : Pandémie ou le retour du grand Pan.

Jean-Claude PAYE, Tülay UMAY
Au cours des deux dernières décennies, les publications médicales n’utilisaient pas la notion de pandémie. Dans le cas du Covid-19, ce terme a été introduit par l’OMS, en date du 11 mars 2020. L’organisation sanitaire avait alors déclaré que « la Covid-19 pouvait être qualifiée de pandémie », ajoutant « qu’il s’agit de la première pandémie causée par un coronavirus . » Ce choix permet de lui donner un caractère de démesure, d’exceptionnalité. Dans le cas du coronavirus, l’existence (…)
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Coronavirus : Une mutation anthropologique.

Jean-Claude PAYE, Tülay UMAY
La notion d’état d’urgence juridique nous est familière. Elle fait partie de notre vie depuis une vingtaine d’années, que l’état d’urgence ait été déclaré comme en France ou qu’il résulte simplement d’une transformation constante du droit pénal détruisant, au nom de la « lutte contre le terrorisme », l’essentiel des libertés collectives et individuelles. Ce processus, ayant pour objet la suppression de l’État de droit, a été nommé « état d’urgence permanent ». A cette transformation, au (…)

« Je suis Bruxelles. »

Tülay UMAY
L’inscription « Je suis Bruxelles », mentionnée par des participants à la commémoration des attentats, fait penser au « nous sommes tous des américains », prononcé après le 11 septembre 2001, ainsi que au « je suis Charlie » revendiqué au lendemain du massacre de Charlie Hebdo et même au hashtag « je suis chien », lancé suite à la mort de Diesel, la chienne d’assaut des forces de l’ordre abattue lors de l’opération à Saint Denis. L’universalité de tout discours de la « lutte contre le (…)

Discours de la guerre et double pensée. L’exemple de la Syrie.

Jean-Claude PAYE, Tülay UMAY
Depuis les attentats du 11 septembre, nous assistons à une transformation de la manière dont les médias rendent compte de l’actualité. Ils nous enferment dans l’irréel. Ils fondent une vérité non sur la cohérence d’un exposé, mais sur son caractère sidérant. Ainsi, le sujet reste pétrifié et ne peut plus établir un rapport à la réalité. Les médias nous mentent, mais, en même temps, nous montrent qu’ils nous mentent. Il ne s’agit plus de modifier la perception des faits afin d’obtenir (…)

Le changement en se taisant - La parole confisquée.

Jean-Claude PAYE, Tülay UMAY
Alors qu’il était en campagne électorale, François Hollande ne s’était aucunement démarqué du gouvernement précédent en ce qui concerne la gestion de l’affaire Merah. Au contraire, il avait remercié les forces de police pour leur efficacité et déclaré que le père de Mohammed Merah, dénonçant le meurtre de son fils, devait se taire, nous indiquant par là l’attitude que nous devons aussi adopter. Ce faisant, le nouveau président s’est engagé pleinement dans le processus de pétrification induit (…)

Donner du sens au non sens. Le discours des « petits maîtres ».

Jean-Claude PAYE, Tülay UMAY
Les différents commentateurs, que se soit pour appuyer directement le discours officiel ou pour communiquer leur malaise à propos de ce qui était signifié, n’ont pas parlé de l’affaire elle-même, mais seulement de la personne de Merah, de son intentionnalité supposée. A aucun moment, il n’a été question d’analyser ou de questionner le non-sens de ce qui était exhibé. Au contraire, la responsabilité de l’accusé s’est imposée comme une évidence. Ils ont exposé l’intentionnalité de l’accusé, le (…)

Un effet de sidération. De la donation de sens au non sens.

Tülay UMAY, Jean-Claude PAYE
Si les attentats du 11 septembre sont une donation de sens - celui de la guerre des civilisations - les attentats de Toulouse et de Mautaubant donnent à voir un pas de sens. La stupeur que provoque cette affaire réside moins dans le caractère violent de l’évènement que dans la manifestation de toute puissance du pouvoir, celle de tout faire et de le montrer. C’est cette spécificité que les commentaires interdisent d’analyser en produisant du sacré, en donnant la primauté au sens, celui de la (…)

De Ben Laden à Merah : de l’icône à l’image.

Tülay UMAY, Jean-Claude PAYE
L’instrumentalisation de l’affaire Merah a été relevée par de nombreux observateurs. Le ministre de l’Intérieur Claude Géant est apparu, en violation avec la séparation des pouvoirs, comme le directeur des opérations judiciaires. Cependant, il ne s’agit là que de l’aspect secondaire de cette affaire. L’élément principal réside dans la capacité du pouvoir de s’exhiber comme terrorisme d’Etat, sans voilement et sans que cela suscite de réactions. Cette manifestation de toute puissance crée un (…)
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Le lynchage de Kadhafi : L’image du sacrifice humain et le retour à la barbarie

Tülay UMAY, Jean-Claude PAYE
L’exhibition des images du lynchage de Mouammar Kadhafi rend nos sociétés transparentes. Elles pétrifient et nous demandent de déposer les armes. Ce sacrifice traduit un retour vers une société matriarcale, vers un « état de nature ». En nous fixant dans une violence sacralisée, ces images nous révèlent que l’Empire étasunien constitue une régression inédite dans l’histoire de l’humanité. Elles attestent que l’objectif de cette guerre n’est pas seulement la conquête d’un objet, le pillage (…)

Le renversement de la place de la victime : un paradigme de la modernité (Réseau Voltaire)

Tülay UMAY, Jean-Claude PAYE
Dans la modernité, l’idéologie victimaire présente une structure particulière : le bourreau se présente systématiquement comme la victime. On peut penser immédiatement au sionisme, mais il ne s’agit là que d’un exemple, bien qu’il occupe une place fondamentale dans ce renversement général de l’ordre symbolique. Les troupes états-uniennes ne sont-elles pas des victimes des populations qu’elles bombardent ? Les patrons ne sont-ils pas victimes des grévistes qui prennent « les populations en (…)