Auteur Pierre LEVY

Une retraite aux lambeaux

Pierre LEVY
Tomber, tomber la chemise… Le refrain de la fin des années 1990 connaît un soudain regain de succès syndical. Entonné sur le pavé parisien le 8 octobre avec une gouaille populaire et ironique bien française, il constitue évidemment un clin d’œil aux événements qui ont accompagné le Comité central d’entreprise d’Air France trois jours plus tôt. Les images des deux dirigeants de cette compagnie contraints de fuir, liquette en lambeaux, ont fait en un instant le tour de France, et du monde. (…)

Lancement du mensuel Ruptures : participez à l’événement – maintenant

Pierre LEVY
Le projet de lancement du mensuel Ruptures – un événement dans le monde de la presse – aborde sa dernière ligne droite. Le 29 mai, date symbolique, celui-ci devrait prendre la suite de Bastille-République-Nations (BRN), et vise 40 000 lecteurs. Le projet n’est pas passé inaperçu. Dès l’annonce de celui-ci, les marques d’intérêt, voire d’enthousiasme, ont afflué. Mais pour l’heure, il reste un bémol, et de taille : la collecte des contributions, via le site de financement participatif, est (…)

Rupture ou soumission

Pierre LEVY
Sacré Jean-Claude ! Si M. Juncker, l’actuel président de la Commission européenne, n’existait pas, il faudrait l’inventer. L’ancien premier ministre luxembourgeois est un vieux briscard des institutions européennes qu’il fréquente depuis trois décennies. Il dit souvent tout haut ce que ses collègues préfèrent taire. Quatre jours après le scrutin grec, il avertit dans Le Figaro (29/01/15) qu’« il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». De bonnes âmes se sont (…)
17 

Bienvenue chez Orwell

Pierre LEVY
Nous sommes en guerre. C’est ce qu’a martelé le Premier ministre. C’est ce qu’a répété Nicolas Sarkozy. C’est ce que psalmodie, depuis les sanglants attentats de Paris, une large part de la caste médiatico-politique française, mais aussi européenne. Or la première victime d’une guerre est toujours la vérité, en l’occurrence la liberté d’information, d’opinion et d’expression. Ce constat classique n’a pas tardé à se confirmer. Tout d’abord à travers l’uniforme qu’ont revêtu les grands (…)

Libre ?

Pierre LEVY
« Fermez votre gueule, Mme Merkel ! ». On ne chipotera pas Jean-Luc Mélenchon sur l’élégance de son « gazouilli », en allemand dans le texte, émis le 7 décembre sur le réseau Twitter. Pas plus qu’on ne rappellera quelle fut son indignation lorsqu’en novembre 2011, Arnaud Montebourg accusa la chancelière de mener « une politique à la Bismarck ». Le dirigeant du Front de gauche s’indigna alors de ce propos, arguant que « l’amitié franco-allemande est un devoir pour la paix et pour la (…)

Le dialogue et le spectre

Pierre LEVY
Nous y sommes. Pour établir le budget de la France, le gouvernement négocie, non plus guère avec le Parlement – dont c’était pourtant la raison d’être historique : lever l’impôt – mais avec Bruxelles, officiellement ; et avec Berlin, plus officieusement. Certes, ce n’est pas la première fois que les décisions budgétaires se trouvent sous la pression de l’Union européenne. Il convient cependant de ne pas banaliser cette rupture historique : la subordination des décisions les plus (…)
17 

Sous-mission

Pierre LEVY
« C'est un discours de vérité que je veux adresser aujourd'hui ». Michel Sapin débuta par ces mots sa conférence de presse du 10 septembre, admettant ainsi ingénument que tel n’était pas vraiment le cas jusqu’à présent. Louable intention de la part d’un homme qui, déjà ministre des finances en 1992 (!), promettait que le traité de Maëstricht ne manquerait pas de se traduire par « plus de croissance, plus d’emplois, plus de solidarité » (Le Figaro, 20/08/92). Alors que le (…)

Avant-goût

Pierre LEVY
Pathétique. Peu avant le scrutin européen, Thomas Enders, le président allemand du groupe Airbus (ex-EADS) écrivait à « ses » 130 000 salariés : « je vous encourage vivement à aller voter pour une Europe démocratique, résiliente, forte politiquement, économiquement et militairement » . Quelques jours plus tôt, la direction confédérale de la CGT lançait un appel à participer au vote afin de « porter la voix d’une autre Europe sociale » (sic !). Deux objurgations parmi des milliers (…)

Continuité

Pierre LEVY
Le suspense aura été modérément insoutenable. Le 29 avril, moyennant quelques aménagements cosmétiques, l’Assemblée nationale a finalement adoubé ledit « plan de stabilité » triennal que chaque pays est dans l’obligation de transmettre annuellement à Bruxelles. Les honorables parlementaires étaient du reste simplement consultés ; il appartiendra en revanche à la Commission puis au Conseil européens de corriger la copie, d’ici fin juin. Des députés de l’opposition n’ont pas caché qu’ils (…)

Les boutefeux et les pavés

Pierre LEVY
Soixante quinze minutes – c’est le temps que Barack Obama aura royalement octroyé au sommet UE-USA, le 26 mars. Les présidents de la Commission et du Conseil européens n’en étaient pas moins ravis : une telle consécration n’avait pas eu lieu depuis la visite à Bruxelles de George Bush en 2005. Dans ces instants chichement comptés, l’on évoqua l’énergie et le projet de libre-échange, l’on évita la NSA, et l’on se concentra publiquement sur l’essentiel : l’émouvante co-célébration de (…)

Sauvé ? Sauvé !

Pierre LEVY
Quatre heures. C’est le temps qu’il aura fallu au Conseil d’Etat pour casser la décision du tribunal administratif de Nantes autorisant le spectacle de Dieudonné M'bala M'bala. Les juges nantais avaient pourtant suivi une jurisprudence constante : jamais – si l’on excepte la période de l’Occupation – une interdiction de ce type n’avait été prononcée. Quelques jours auparavant, le ministre de l’Intérieur avait affirmé son intention de tout mettre en œuvre pour parvenir à ce (…)

Bienveillance impériale

Pierre LEVY
République Centrafricaine, Ukraine. Rien ne semble rapprocher ces deux pays – ni la géographie, ni l’histoire. Rien, si ce n’est la sollicitude impériale dont ils font présentement l’objet de la part de leurs proclamés protecteurs occidentaux. A Bangui, la bienveillance est bottée et casquée, sous la houlette tricolore. L’opération lancée le 5 décembre visait officiellement à circonscrire les exactions – au demeurant réelles – dont les populations civiles sont victimes. On était presque (…)