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Auteur : Rafik CHEKKAT

Islamophobie en France. Une « nouvelle laïcité » toujours plus répressive

Rafik CHEKKAT

Avec sa décision d’interdire l’abaya dans les établissements scolaires, le ministre de l’éducation nationale Gabriel Attal poursuit l’encadrement politique du religieux. Cette « nouvelle laïcité » que promeut à son tour Emmanuel Macron entraine une stigmatisation toujours plus poussée des musulmans et assigne le corps éducatif au rôle de police des intentions.

Comment expliquer la récurrence des polémiques autour des « signes religieux » dans les écoles publiques, en proie à une pénurie sans précédent de professeurs et de personnel éducatif ? L’argument de la diversion échoue à rendre compte de l’ampleur de l’offensive réactionnaire. Celle-ci a érigé depuis trois décennies la défense d’une « laïcité assiégée » érigée en cause nationale, mobilisable à tout moment. Y compris en temps de crise ou d’agitation sociale. La catégorie des « atteintes à la laïcité » permet désormais de donner corps à une panique morale 1 , tout en appelant une réponse des pouvoirs publics pour endiguer un phénomène jugé inquiétant, au besoin par l’adoption de nouvelles mesures restrictives. Pour démêler l’écheveau autour de la laïcité à l’école, devenue une laïcité essentiellement négative, il convient de distinguer deux aspects. Le premier a trait à la loi de 2004 elle-même, son texte et son esprit, au renversement de sens qu’elle opère et à ses conséquences pratiques depuis son entrée en vigueur il y a (...) Lire la suite »
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Nous sommes ces indigènes qu’on parfume au gaz lacrymogène

Rafik CHEKKAT

« On nous a privés d’oxygène,
J’rape sous fumigène,
Je suis cet indigène qu’on parfume au gaz lacrymogène »
La Bavar (La Rumeur), « La rage en héritage »

Difficile pour certains de croire que la police peut déchainer à tout moment une grande violence contre des franges entières de la population. Comme ça. Gratuitement, on pourrait dire. Mariame, 19 ans, élève infirmière à Reims, était de ces personnes. Elle pensait effectivement que lorsque les forces de l’ordre usent de violence, celle-ci était justifiée. Elle qui n’avait jamais mis les pieds dans un commissariat, il aura fallu qu’elle passe par l’enfer de l’arbitraire policier, pour comprendre que celui-ci n’était pas une vue de l’esprit. Descente musclée Dimanche 19 avril 2015, la famille Laziri tient un stand lors d’une brocante à la Maison de quartier de la Croix Rouge à Reims. La mère et ses filles distribuent ou vendent des autocollants et brochures pro-palestiniens, des porte clé et des tee-shirts portant l’inscription « Free Palestine ». Tout se passait dans le calme, le soleil était même au rendez-vous. Sept policiers arrivent alors et se dirigent droit vers la famille. Il ne s’agissait ni d’une (...) Lire la suite »