Cet article est paru dans le Saint Paul Pioneer Press en décembre 1998, quelques jours seulement avant que Paul Wellstone décide de ne pas se présenter aux présidentielles. Wellstone est mort aujourd’hui avec son épouse et fille, dans un accident d’avion au Minnesota.
Décembre 12, 1998 — Quand Exxon, la compagnie pétrolière Numéro 1, a avalé le numéro deux Mobil, que le Numéro 1 des compagnies de grain, Cargill, a dévoré la compagnie Continental Grain en phase de croissance, et que la banque Numéro 1, Citicorp a happé Travelers Insurance, le silence de Washington était assourdissant. Le New York Times a observé qu’ "aucun politicien quelque soit sont bord ne s’avance vers les appareils-photo" pour se demander "si ces transactions sont bonnes pour le pays, pour les ouvriers ou pour les consommateurs."
Excepté un seul. Paul Wellstone. le "sénateur démocrate Paul Wellstone, du Minnesota, selon "the Times, "est un des rares dans le congrès qui s’oppose toujours à la concentration des grandes entreprises"
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En 1996, Wellstone était aussi parmi les rares à avoir voté contre la loi sur les Télécommunications. Il a argué qu’elle ouvrirait la porte à la concentration industrielle. Il avait raison. Au cours des 22 mois suivants, plus de 1.000 stations radio ont été vendues. Environ 450 propriétaires ont liberé le champ. De grandes compagnies ont pu dominer le secteur de la radiodiffusion locale."
La même année, le sénat a voté à 97 contre 1 pour passer une réforme des faillites [1]. "La seule voix dissonante ? Vous l’avez deviné. "c’est une merveilleuse loi pour les compagnies de carte de crédit," a-t-il dit, "mais il est sûr qu’elle n’aidera pas les familles de travailleurs à briser le cercle de leur dette"
En 1993, Wellstone s’est opposé à Bill Clinton en faisant activement campagne contre l’accord de libre-échange nord-américain (NAFTA). Paul n’était pas contre le commerce, mais il était contre de donner des privilèges spéciaux à des sociétés.
Wellstone n’était pas du tout un loup solitaire. En 1993, quand les Etats-Unis ont essayé une plus de fois de rejoindre le reste du monde industrialisé en faisant de l’accès aux soins médicaux un droit et non plus un privilège, Wellstone a aidé à organiser une coalition de la base qui a reçu un appui considérable au congrès en faveur d’un système semblable au programme du 30-year-old du Canada : un seul assureur, des médecins privés, une assurance universelle et un control local. Les républicains dit qu’il n’avaient rien contre. Clinton a proposé une loi qui enfermerait les gens dans des enclos au sein de vastes systèmes de gestion des soins.
Aujourd’hui plus de 40 millions de personnes n’ont pas accès au soins de santé et bien que le plan de la santé de Clinton ait échoué, le pays a suivi ses orientations. Le résultat ? La propriété des équipements de santé est entre de moins en moins de mains et les bureaucrates des assurances prenant à distance des décisions médicales. Paul Wellstone avait raison encore.
En 1996, Paul a bravement voté contre le projet d’en finir avec l’engagement de la nation pour les pauvres. Il était le seul politicien en cours de réélection à avoir agi ainsi. "si vous voulez réduire la pauvreté, arrêttez de prendre des gens pour boucs émissaires ," a-t-il dit. "commencez vous concentrer sur une bonne éducation et un bon travail." Fidèle à ses paroles, cette année Paul a présenté un projet de loi qui aurait permis à des destinataires d’assistance sociale de faire comptabiliser comme travail deux années d’éducation professionnelle ou d’université. Le projet de loi a reçu l’appui de tous les bords et il est passé au sénat où les républicains ont tué l’initiative.
La distribution du vote au sénat cette année pour l’énorme budget militaire était de 98 contre 2. Une telle dépense exigeait Wellstone, "ne reflète pas nos priorités en tant que nation." Si nous n’avons pas assez d’argent pour nous occuper des pauvres, réparer les écoles et fournir un service de santé équilibré, a-t-il expliqué, il est inconcevable que nous dépensions des milliards dans de nouveaux systèmes d’armes au sujet desquels même les chefs d’état major ont dit au congrès qu’ils n’en ont pas besoin ou qu’ils n’en veulent pas.
Paul croit en responsabilité personnelle autant que n’importe quel conservateur républicain. Mais il définit la limite un peu différemment. Ainsi, par exemple, il a voté contre une loi fédérale qui aurait permis au lily-white Vermont et au New Hampshire de vider se débarasser de leus déchets radioactifs 3.000 km plus loin dans une communauté faible, éloignée et en grande partie hispanique du Texas. Il était l’un des 15 sénateurs qui se sont opposés à la loi.
Wellstone croit ardamment que le gouvernement peut faire le bien, mais il sait également que trop souvent il fait du tort. Il croit que c’est que l’argent parle trop fort à Washington. Pour combattre cette tendance aristocratique, Paul a proposé une loi pour la réforme du mode de financement des campagnes electorales qui, à la différence de l’initiative tiède de Bill Clinton, aurait vraiment fait avancer les choses en rendant enfin le gouvernement au peuple.
Paul Wellstone peut-il devenir président ? Je ne sais pas. Mais les sondages récents indiquent que les Américains recherchent une alternative. Ils veulent quelqu’un qui parle leur langue et a démontré sa volonté d’agir dans leur intérêt, même lorsqu’il doit agir seul. Wellstonne est la bonne personne. Je suis de ceux qui attendent avec intérêt d’entendre sa voix dans la campagne présidentielle.