RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Pologne : questions sur un crash, vérités sur un Président

Le crash de l’avion du président polonais, Lech Kaczynski, près de l’aéroport militaire de Smolensk, à 420 kilomètres de Moscou, a entraîné la mort du premier personnage de l’Etat et la disparition d’une grande partie de ce que les médias qualifient généralement d’ « élite » du pays : les chefs de l’armée, de la banque nationale, de partis politiques, des députés… L’émotion reste intense à Varsovie et dans tout le pays. Pourtant, quelques jours après ce drame, le temps n’est-il pas venu de poser quelques questions ?

Pourquoi ce voyage pour célébrer l’exécution de plusieurs milliers d’officiers polonais par la police de Staline accusés - à tort ou à raison ? - de collaborer avec les nazis alors que quelques jours plus tôt le Premier ministre polonais, Donald Tusk avait participé à une cérémonie officielle en présence de Vladimir Poutine sur les lieux de la tragédie ? Le président Kaczynski avait refusé de les rejoindre préférant organiser sa propre cérémonie sans la présence des officiels russes. La symbolique est très forte : le président et ses amis sont morts près du lieu où ils souhaitaient se recueillir.

Pourquoi le crash ? Les aiguilleurs du ciel russes avaient à plusieurs reprises conseillé aux pilotes de l’avion présidentiel de se détourner vers Minsk ou Moscou, la météo sur Smolensk étant exécrable. Or, l’étude des boîtes noires de l’appareil semble indiquer que les pilotes ont été sommés par le président polonais et les militaires d’atterrir coûte que coûte. Comment expliquer cet entêtement ? Officiellement, il s’agirait de la volonté d’arriver à l’heure pour la cérémonie. Officieusement, le président polonais ne voulait pas rencontrer les hauts dignitaires russes.

La mort du président polonais et l’émotion qu’elle provoque ne doivent pas gommer la vérité sur ce personnage rétrograde, réactionnaire, intégriste catholique et homophobe militant. Alors qu’il était maire de Varsovie, il a fait réprimer à plusieurs reprises des manifestations homosexuelles. Il s’était déclaré en faveur de la peine de mort et s’opposait à la légalisation de l’avortement. Cet ancien conseiller de Lech Walesa au syndicat Solidarité prônait une politique ultra libérale et clairement pro-américaine. Il s’était aligné sur George Bush notamment dans sa guerre en Irak. Enfin, cet anticommuniste militant avait institué la loi dite de « lustration » visant tous ceux ayant collaboré de près ou de loin aux gouvernements dits « communistes ». Il avait voulu, notamment, abolir les retraites des anciens brigadistes en Espagne républicaine.

Lech Kaczynski est mort. Tristesse pour sa famille. Nous, nous ne le regretterons pas.

José Fort

URL de cet article 10416
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Du bon usage de la laïcité
sous la direction de Marc Jacquemain et Nadine Rosa-Rosso. Depuis quelques années, une frange de la mouvance laïque, qui se baptise elle-même « laïcité de combat », développe un prosélytisme anti-religieux qui vise essentiellement l’islam et, très accessoirement, les autres religions. Cela nous paraît un très mauvais combat pour la laïcité. Cette logique va-t-en-guerre est d’autant plus malvenue qu’elle se développe dans un contexte marqué, dans le monde, par l’unilatéralisme militaire américain, et, chez (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Si le Président se présente devant le Peuple drapé dans la bannière étoilée, il gagnera... surtout si l’opposition donne l’impression de brandir le drapeau blanc de la défaite. Le peuple américain ne savait même pas où se trouvait l’île de la Grenade - ce n’avait aucune importance. La raison que nous avons avancée pour l’invasion - protéger les citoyens américains se trouvant sur l’île - était complètement bidon. Mais la réaction du peuple Américain a été comme prévue. Ils n’avaient pas la moindre idée de ce qui se passait, mais ils ont suivi aveuglement le Président et le Drapeau. Ils le font toujours ! ».

Irving Kristol, conseiller présidentiel, en 1986 devant l’American Enterprise Institute

Le 25 octobre 1983, alors que les États-Unis sont encore sous le choc de l’attentat de Beyrouth, Ronald Reagan ordonne l’invasion de la Grenade dans les Caraïbes où le gouvernement de Maurice Bishop a noué des liens avec Cuba. Les États-Unis, qui sont parvenus à faire croire à la communauté internationale que l’île est devenue une base soviétique abritant plus de 200 avions de combat, débarquent sans rencontrer de résistance militaire et installent un protectorat. La manoeuvre permet de redorer le blason de la Maison-Blanche.

Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.