Du bon usage de la laïcité

sous la direction de Marc Jacquemain et Nadine Rosa-Rosso.

Depuis quelques années, une frange de la mouvance laïque, qui se baptise elle-même « laïcité de combat », développe un prosélytisme anti-religieux qui vise essentiellement l’islam et, très accessoirement, les autres religions. Cela nous paraît un très mauvais combat pour la laïcité. Cette logique va-t-en-guerre est d’autant plus malvenue qu’elle se développe dans un contexte marqué, dans le monde, par l’unilatéralisme militaire américain, et, chez nous, par la tentation de construire une « Forteresse Europe » culturellement homogène.

Contre cette dérive, nous avons voulu rassembler des textes qui défendent, chacun à leur manière, et à partir de bords philosophiques différents, une autre façon de concevoir la laïcité : positive et démocratique, sans concession ni fadeur. La laïcité ici proposée organise, dans le respect des lois communes, la cohabitation pacifique des conceptions religieuses et philosophiques. Elle n’est pas l’organisation du combat contre les religions. Elle ne peut servir de prétexte pour justifier la discrimination à l’égard de quelque citoyen(ne) que ce soit. La laïcité doit être intransigeante sur le principe mais ne peut se faire croisade sans se renier elle-même.

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COMMENTAIRES  

26/05/2008 16:31 par SECTION DU CAP CORSE DU PCF

A L’Hopital de Bastia (Haute-Corse), les croix (catholiques)sont de règle dans certains cabinets médicaux et à la morgue. Et nous avons eu en Haute-Corse, un sous-préfet dévoilant publiquement son adhésion à une confrérie catholique. Ici, ce n’est pas la religion des travailleurs marocains ( à supposer qu’il soient musulmans) qui nous menace.

06/02/2009 18:12 par Anonyme

Ce livre se focalise sur le problème du voile islamique et n’aborde pas d’autres signes religieux, philosophiques ou politiques. La séparation entre le domaine public et les représentants des institutions publiques est passée sous silence. Les limites nécessaires pour un respect de chacun ne sont pas abordées. Ce livre donne l’impression que tout le monde est bon et gentil. Il reste un excellent départ pour un débat mais laisse le sentiment de ne pas apporter des solutions crédibles.

16/02/2010 10:23 par Bracji

Qu’est-ce que ça veut dire "laïcité positive et démocratique " ? On croirait entendre Sarkozy dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’est pas le meilleur modèle possible de laïcité, lui qui n’envisage pas moins que de remettre en cause la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’état, qui, par son débat sur l’identité nationale n’a rien réussi de mieux que stigmatiser les Musulmans, ou encore n’hésite pas à se signer, au mépris de la neutralité imposée par sa charge, au cours d’ une cérémonie officielle retransmise à la télé . Quant à la démocratie, on en parlera quand elle sera vraiment de retour dans ce pays . Rappelons ce mot de Jaurès : " Il n’y a pas de démocratie sans laïcité ! "

24/08/2010 23:15 par Olivier MONTULET

Bravo pour cette mise au point. La laïcité est aujourd’hui bien trop souvent péremptoire et bien trop de dits laïcs se réclament de raison supérieure du fait de leur non croyance en un dieu. De ce fait non seulement, ils font de la discrimination en oposition au principe mêlme de tolérance qui est le fondement de la laïcité mais ils font aussi de la laïcité un dogme donc une nouvelle religion. Pour compléter ma réflexion, il est bien trop souvent mis en opposition science et religion. hors ce sont deux domaines d’approche de la réalité non mets pas en cause la religion et beaucoups de scientifiques sont croyants sans que cela n’ébranle leur travail scientifique. La religion n’a pas non plus à contester la sciences, et pour ce qui est de la religion catholique contemporaine, elle ne conteste pas les connaissances scientifiques, d’ailleurs de nombreux religieux ont été promoteurs de la recherche scientifique. La laïcité n’est pas l’exclusion au non d’une vérité scientifique (d’ailleurs pouvant toujours est remise en cause par de nouvelles découvertes...), comme la religion ne peut l’être au non d’une vérité révélée. Précision je ne suis pas croyant en ce sens où je ne crois pas en un grand architecte, mais je ne suis pas laïc en ce sens où je ne crois pas que tout fasse partie du champ scientifique.

22/06/2011 09:46 par babelouest

Une telle laïcité de combat n’est d’ailleurs aucunement cohérente, dans la mesure où une Europe homogène est une pure vue de l’esprit, complètement décalée de la réalité. Coutumes, mentalités, religions, façons de les vivre sont si disparates, et riches de leurs diversités, que rien ne les relie qu’une relative proximité géographique et géopolitique.

24/12/2017 17:17 par Walter Rizotto

Malheureusement les éditions Aden n’ont plus d’activité, même si leur site est encore présent sur la toile. Il faut donc chercher ce livre sur la Place des libraires si on ne veut pas le payer un prix prohibitif.

22/11/2020 10:13 par babelouest

J’ai bien réfléchi à ce concept de laïcité, en fait c’est simple : l’État c’est l’ensemble des citoyens, il les représente dans leur ensemble quelle que soit leur apparence, quelles que soient leurs préoccupations personnelles, leurs philosophies, leurs croyances, leurs coutumes locales ou autres : les représentant tous, étant l’émanation de tous, il ne saurait en aucun cas favoriser Pierre aux dépens de Paul. Tout le monde sur un pied d’égalité. Donc les fonctionnaires en contact avec le public ne sauraient se distinguer en quelque façon, les bâtiments non plus. Une statue de Marianne c’est normal : elle nous représente tous. En revanche il ne saurait y avoir d’autre décoration, même le portrait du président de la République ne peut faire consensus. Encore moins des symboles religieux ou philosophiques, du moins dans les parties publiques des bâtiments publics.

La République ne CONNAÎT PAS les religions ni les confréries philosophiques, elle ne saurait en avantager ou désavantager aucune. Quant à l’école, la République se fait un devoir de la proposer à TOUS les enfants, donc il ne saurait y avoir d’écoles privées, tout court. Libres sont les parents, hors horaires scolaires, d’ajouter des cours de préceptes religieux ou autres, cela ne regarde pas la République, qui ne financera aucun de ces cours additifs, ni ceux qui les dispensent.

On objectera peut-être : et la MORALE ? Eh bien, il y a ce qu’on appelle la morale naturelle, celle qu’avait déjà énoncé Zarathoustra. En fait elle se confond avec les principes républicains, qu’il est normal d’enseigner comme une autre matière puisque c’est un moyen de s’insérer sans heurts dans la société des adultes. La laïcité, c’est tout cela, et ce n’est que cela. Trop simple, sans doute ?

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