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1973-2017 : l’effondrement idéologique de la “gauche” française

En 1973, le coup d’Etat du général Pinochet contre le gouvernement d’Unité populaire au Chili provoqua une vague d’indignation sans précédent dans les milieux progressistes du monde entier. La gauche européenne en fit le symbole du cynisme des classes dominantes qui appuyèrent ce “pronunciamiento”. Elle accusa Washington, complice du futur dictateur, d’avoir tué la démocratie en armant le bras meurtrier des militaires putschistes. En 2017, au contraire, les tentatives de déstabilisation du pouvoir légitime au Vénézuéla ne recueillent au mieux qu’un silence gêné, un sermon moralisateur, quand ce n’est pas une diatribe antichaviste de la part des milieux de gauche, qu’il s’agisse des responsables politiques, des intellectuels qui ont pignon sur rue ou des organes de presse à gros tirage.

Du PS à l’extrême-gauche (à l’exception du “Pôle de renaissance communiste en France”, qui a les idées claires), on louvoie, on ménage la chèvre et le chou, on reproche au président Maduro son “autoritarisme” tout en accusant l’opposition de se montrer intransigeante. Dans le meilleur des cas, on demande au pouvoir légal de faire des compromis, dans le pire on exige qu’il se démette. Manuel Valls, ancien premier ministre “socialiste”, dénonce la “dictature de Maduro”. Son homologue espagnol, Felipe Gonzalez, trouve scandaleux l’appel aux urnes, et il incrime “le montage frauduleux de la Constituante”. Mouvement dirigé par la députée de la “France Insoumise” Clémentine Autain, “Ensemble” condamne le “caudillisme” du pouvoir chaviste. Eric Coquerel, également député de la FI et porte-parole du Parti de gauche, renvoie dos-à-dos les fauteurs de violence qui seraient à la manœuvre “des deux côtés”, tout en avouant ingénument qu’il n’a “pas envie de critiquer Maduro”.

Entre 1973 et 2017, que s’est-il passé ? Il y a un demi-siècle, la gauche française et européenne était généralement solidaire - au moins en parole - des progressistes et révolutionnaires des pays du Sud. Sans méconnaître les erreurs commises et les difficultés imprévues, elle ne tirait pas une balle dans le dos à ses camarades latino-américains. Elle ne distribuait pas les responsabilités entre les putschistes et leurs victimes en rendant une sorte de jugement de Salomon. Elle prenait parti, quitte à se tromper, et ne pratiquait pas, comme la gauche actuelle, l’autocensure trouillarde et la concession à l’adversaire en guise de défense. Elle ne disait pas : tout cela, c’est très vilain, et tout le monde a sa part de culpabilité dans ces violences regrettables. La gauche française et européenne des années 70 était sans doute naïve, mais elle n’avait pas peur de son ombre, et elle ne bêtifiait pas à tout bout de champ lorsqu’il s’agissait d’analyser une situation concrète. C’est incroyable, mais même les socialistes, comme Salvador Allende, pensaient qu’ils étaient socialistes au point d’y laisser leur peau.

A voir l’ampleur du fossé qui nous sépare de cette époque, on est pris de vertige. La crise vénézuélienne fournit un exemple commode de cette régression parce qu’elle se prête à une comparaison avec le Chili de 1973. Mais si l’on élargit le spectre de l’analyse, on voit bien que le délabrement idéologique est général, qu’il traverse les frontières. Lors de la libération d’Alep par l’armée nationale syrienne, en décembre 2016, les mêmes “progressistes” qui font la fine bouche devant les difficultés du chavisme ont fait chorus avec les médias détenus par l’oligarchie pour accuser Moscou et Damas des pires atrocités. Et la plupart des “partis de gauche” français (PS, PCF, PG, NPA, Ensemble, EELV) ont appelé à manifester devant l’ambassade de Russie, à Paris, pour protester contre le “massacre” des civils “pris en otage” dans la capitale économique du pays.

Bien sûr, cette indignation morale à sens unique occultait la véritable signification d’une “prise d’otages” qui eut lieu, en effet, mais par les milices islamistes, et non par les forces syriennes. On put le constater dès que les premiers couloirs d’évacuation furent mis en place par les autorités légales : les civils fuirent en masse vers la zone gouvernementale, parfois sous les balles de leurs gentils protecteurs en “casque blanc” qui jouaient au brancardier côté cour et au djihadiste côté jardin. Pour la “gauche”, le million de Syriens d’Alep-Ouest bombardés par les extrémistes customisés en “rebelles modérés” d’Alep-Est ne comptaient pas, la souveraineté de la Syrie non plus. La libération d’Alep restera dans les annales comme un tournant de la guerre par procuration menée contre la Syrie. Le destin aura aussi voulu, malheureusement, qu’elle signale un saut qualitatif dans l’avachissement cérébral de la gauche française.

Syrie, Vénézuéla : ces deux exemples illustrent les ravages causés par l’indigence de l’analyse conjuguée à la couardise politique. Tout se passe comme si les forces qui tenaient lieu de “forces vives” dans ce pays avaient été anesthésiées par on ne sait quel puissant sédatif. Parti des sphères de la “gauche de gouvernement”, le ralliement à la doxa diffusée par les médias dominants est général. Convertie au néo-libéralisme mondialisé, l’ancienne social-démocratie ne s’est pas contentée de tirer une balle dans le dos à ses ex-camarades des pays du Sud, elle s’est aussi tirée une balle dans le pied. Transformé en courant minoritaire - social-libéral - au sein d’une droite plus dévouée que jamais au capital, le PS s’est laissé cannibaliser par Macron, la savonnette à tout faire de l’oligarchie capitaliste euratlantique. Dans les années 70, même la droite française “libérale éclairée”, avec Giscard d’Estaing, était plus à gauche que le PS d’aujourd’hui, ce résidu vermoulu dont l’unique fonction est de distribuer les sinécures aux rescapés du hollandisme.

La page de Solférino une fois tournée, on pouvait alors espérer que la “gauche radicale” prendrait le relais en soldant les comptes des errements passés. Mais la “France insoumise”, malgré son succès électoral du 23 avril 2017, est un grand corps mou, sans colonne vertébrale. On y trouve des gens qui pensent que Maduro est un dictateur et d’autres qui pensent qu’il défend son peuple. Ceux qui dénoncent l’adhésion de la France à l’OTAN pleuraient à chaudes larmes sur le sort de ses mercenaires wahhabites à Alep. La main sur le cœur, on se proclame contre l’ingérence étrangère et l’arrogance néo-coloniale au Moyen-Orient, mais on veut “envoyer Assad devant la CPI”, ce tribunal d’exception réservé aux parias du nouvel ordre mondial. Le président syrien, nous dit-on, est un “criminel”, mais on compte quand même sur le sacrifice de ses soldats pour éliminer Daech et Al-Qaida. Ces contradictions seraient risibles, si elles ne témoignaient d’un délabrement plus profond, d’un véritable collapsus idéologique.

Elle a beau vouloir rompre avec la social-démocratie, cette gauche adhère à la vision occidentale du monde et à son droit-de-l’hommisme à géométrie variable. Sa vision des relations internationales est directement importée de la doxa pseudo-humaniste qui partage le monde en sympathiques démocraties (nos amis) et abominables dictatures (nos ennemis). Ethnocentrique, elle regarde de haut l’anti-impérialisme légué par les nationalismes révolutionnaires du Tiers Monde et le mouvement communiste international. Au lieu de se mettre à l’école d’Ho Chi-Minh, Lumumba, Mandela, Castro, Nasser, Che Guevara, Chavez et Morales, elle lit Marianne et regarde France 24. Elle croit qu’il y a des bons et des méchants, que les bons nous ressemblent et qu’il faut taper sur les méchants. Elle est indignée - ou gênée - lorsque le chef de la droite vénézuélienne, formé aux USA par les néo-conservateurs pour éliminer le chavisme, est mis sous les verrous pour avoir tenté un coup d’Etat. Mais elle est incapable d’expliquer les raisons de la crise économique et politique au Vénézuéla. Pour éviter les critiques, elle répugne à décrire comment la rupture des approvisionnements a été provoquée par une bourgeoisie importatrice qui trafique avec les dollars et organise la paralysie des réseaux de distribution en espérant saper la légitimité du président Maduro.

Indifférente aux mouvements de fond, cette gauche se contente de participer à l’agitation de surface. En proie à une sorte de divertissement pascalien qui la distrait de l’essentiel, elle ignore le poids des structures. A croire que pour elle, la politique n’est pas un champ de forces, mais un théâtre d’ombres. Elle prend parti pour les minorités opprimées à travers le monde en omettant de se demander pourquoi certaines sont visibles et d’autres non. Elle préfère les Kurdes syriens aux Syriens tout court parce qu’ils sont minoritaires, sans voir que cette préférence sert leur instrumentalisation par Washington qui en fait ses supplétifs et cautionne un démembrement de la Syrie conforme au projet néo-conservateur. Elle refuse de voir que le respect de la souveraineté des Etats n’est pas une question accessoire, qu’elle est la revendication majeure des peuples face aux prétentions hégémoniques d’un Occident vassalisé par Washington, et que l’idéologie des droits de l’homme et la défense des LGBT servent souvent de paravent à un interventionnisme occidental qui s’intéresse surtout aux hydrocarbures et aux richesses minières.

On pourra chercher longtemps, dans la production littéraire de cette gauche qui se veut radicale, des articles expliquant pourquoi à Cuba, malgré le blocus, le taux de mortalité infantile est inférieur à celui des USA, l’espérance de vie est celle d’un pays développé, l’alphabétisation est de 98% et il y a 48% de femmes à l’Assemblée du pouvoir populaire (merci à Salim Lamrani et à Flavien Ramonet, enfin, de l’avoir fait). On n’y lira jamais, non plus, pourquoi le Kérala, cet Etat de 33 millions d’habitants dirigé par les communistes et leurs alliés depuis les années 50, a l’indice de développement humain de loin le plus élevé de l’Union indienne, et pour quelle raison les femmes y jouent un rôle social et politique de premier plan. Car les expériences de développement autonome et de transformation sociale menées loin des projecteurs dans des contrées exotiques n’intéressent guère nos progressistes, fascinés par l’écume télévisuelle et les péripéties du barnum politicien.

Dopée à la moraline, intoxiquée par le formalisme petit-bourgeois, la gauche boboïsée signe des pétitions, elle intente des procès et lance des anathèmes contre des chefs d’Etat qui ont la fâcheuse manie de défendre la souveraineté de leur pays. Ce manichéisme lui ôte la pénible tâche d’analyser chaque situation concrète et de regarder plus loin que le bout de son nez. Elle fait comme si le monde était un, homogène, traversé par les mêmes idées, comme si toutes les sociétés obéissaient aux mêmes principes anthropologiques, évoluaient selon les mêmes rythmes. Elle confond volontiers le droit des peuples à s’auto-déterminer et le devoir des Etats de se conformer aux réquisits d’un Occident qui s’érige en juge suprême. Elle fait penser à l’abolitionnisme européen du XIXème siècle, qui voulait supprimer l’esclavage chez les indigènes en y apportant les lumières de la civilisation au bout du fusil. La gauche devrait savoir que l’enfer de l’impérialisme aujourd’hui, comme du colonialisme hier, est toujours pavé de bonnes intentions. Lors de l’invasion occidentale de l’Afghanistan, en 2001, on n’a jamais lu autant d’articles, dans la presse progressiste, sur l’oppression des femmes afghanes et l’impératif moral de leur libération. Après quinze ans d’émancipation féminine au canon de 105, elles sont plus couvertes et illettrées que jamais.

Bruno GUIGUE

COMMENTAIRES  

20/08/2017 12:09 par luc valter

Il est vrai que la gauche en Europe est de plus en plus tiéde, travaillée au corps par le libéralisme. Il y a pourtant un pays qui sait ce que c’est de résister contre les tentatives de déstabilisation de la part des USA : CUBA. Eux ils soutiennent actuellement Maduro. Effectivement on peut lui reprocher certaines de ses positions(Maduro). Mais la position des "Gauches" européennes c’est comme si on avait reproché aux résistants français, pendant la dernière guerre, de continuer leurs actions même si cela mettait en danger la vie des otages.

20/08/2017 12:41 par irae

Je travaille avenue Salvador Allende et hier dans mon cerveau lent les chaînons se sont enfin mis en place. Une contre révolution conservatrice de droite et ultra violente avec extermination du chef de l’Etat au début des années 70, mais c’est bon sang bien sûr. Que le nom de cet homme soit honoré ainsi atteste d’une époque qui savait reconnaitre les dictateurs et leurs dictatures.
Mais qu’est-ce qui a changé depuis ?
De nos jours les dictateurs sous couvert de pseudo pratiques démocratiques sont conviés au château de Versailles en grande pompe s’immiscent dans les élections allemandes (en même temps la chancellière ne s’est pas privée d’intervenir dans les notres) ou décorés de la légion d’honneur.
Pourquoi un tel basculement ?
La révolution libérale a conquis sous des formes diverses pratiquement toute la planète et forte des moyens productifs et financiers dument spoliés et pervertis pour mieux servir ses intérêts dispose à présent de tous les leviers communication de masse et d’abrutissement compris. A ce stade nous en sommes à la phase orwellienne d’inversion des valeurs.
Chez nous chercher à conserver un code du travail protecteur des plus faibles c’est du populisme, vouloir le partage de la richesse produite c’est démagogique. Bref le peuple (demos et populos) c’est mal.
Alors bien entendu les contre exemples réussis notamment en Amérique du Sud pourraient donner de mauvaises idées à d’autres. Ce qui explique la férocité de l’attaque et le contrôle très strict de la ligne éditoriale.

20/08/2017 14:31 par BEYER Michel

Est-ce que, tout simplement, ce n’est pas l’abandon de " LA LUTTE DE CLASSE" chez tous ces beaux esprits, qui les fait réagir de telle façon ?

20/08/2017 14:37 par V. Dedaj

"La gauche n’a pas la moindre putain d’idée du monde dans lequel elle vit." - José SARAMAGO

20/08/2017 15:00 par juan

@Bruno
enfin l’article qui devait être écrit ,personnellement j’attendais cet article qui résume la situation politique de la gauche en Europe et France ,
j’ajouterais à cet article les éléments suivants : la chute du socialisme en Roumanie , du mur de Berlin , et en 1991 la chute de l’URSS
qui a précipité les entreprises tout d’abord en Europe à passer au rouleau compresseur les conventions collectives , puis à accélérer l’individualisation des salaires fin 1980 , c’est l’accélération de l’individualisation des consciences
les conséquences ne vont pas attendre , elles sont dû à tout ce que tu expliques Bruno , c’est un tricot que l’on accroche avec un fil barbelé et qui va se défaire maille par maille
la chute de l’URSS a créer un trou béant dans la conscience de la gauche , en frein terrible dans la théorisation du socialisme ! précipitant de nombreux camarades dans le doute de changer la société , le doute de la construction du socialisme
on veut changer la société sans changer la société , les réformateurs avaient le vent en poupe , les média n’en demandaient pas tant
je me souviens début 1990 tout ce que je côtoyais me disait de Cuba c’est une dictature , Fidel un dictateur ect..
je suis aller à Cuba et en étudiant progressivement j’ai pu comprendre ou en était la gauche en France
je dirais de ce qui se passe aujourd’hui au Vénézuéla nous nous retrouvons comme en face de dernichtourner , Kipling disait les bouches deviennent folles , elles ânonnent les mêmes choses
excellent article très bien écrit , à lire et même à relire

20/08/2017 16:07 par do

Salut à toutes et à tous,

Dans le système, la gauche sert à détourner la lutte de classe vers les élections. Elle est là pour la récupérer et l’amoindrir le plus possible, voire l’annihiler. Les leaders de la gauche, pour pouvoir récupérer la lutte de classe doivent donc tenir des discours d’autant plus radicaux que cette lutte est radicale. L’effondrement idéologique de la gauche n’est donc en fait que le symptôme de l’effondrement de la lutte de classe.

Pour bien comprendre, il faut se rappeler la promesse électorale de Léon Blum pour les élections de 1936 : « Et nous armerons le prolétariat... tout le reste n’est que littérature ! ». voilà le genre de discours que devait tenir la gauche pour que les exploités se déplacent aux urnes en 1936. Quant à aujourd’hui, c’est tout juste si on a le droit d’avoir un couteau dans la poche, et le pire c’est que de plus en plus de monde trouve ça normal.

Bien à vous,
do
http://mai68.org/spip2

Léon Blum - « Nous armerons le prolétariat… tout le reste n’est que littérature ! » (vidéo 36’’) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article5381

LE SUFFRAGE UNIVERSEL, CHARME DISCRET DE LA DEMOCRATIE BOURGEOISE

Extrait : "La discussion fut ajournée, mais le suffrage universel immédiatement proclamé. Il fallait en effet calmer des insurgés menaçants et contrebalancer des mesures d’austérité." Cette citation de Monsieur le Professeur de science politique Alain Garrigou, tirée de son article au "Monde diplomatique" sur le suffrage universel, pourrait résumer la réponse que je fais ici à ce même article.

Le dessin illustrant l’article d’Alain Garrigou, pourrait tout aussi bien illustrer mon texte, mais ironiquement, non pour montrer la "conquête" de 1848, mais pour expliquer comment la bourgeoisie a désarmé la révolution (sur ce dessin d’époque, on voit un "homme" remplaçant son fusil par un bulletin de vote).

La bourgeoisie préfère la lutte électorale à la lutte des classes. Et le pseudo-combat entre droite politicienne et gauche politicienne n’est que le spectacle (au sens de Debord) de la lutte des classes. C’est-à-dire que, par un subterfuge bien mené, le pouvoir prestidigitateur a pu subtiliser la lutte des classes et la remplacer par le pseudo-combat électoral droite-gauche sans que personne ne s’en rende compte. Les vaincus ferment les yeux : il est plus facile de ramper vers une urne que de se lever comme le Che, kalachnikov à la main.

Article complet : http://mai68.org/spip/spip.php?article1550

20/08/2017 16:23 par Lyendith

Une question tout de même : esqu’en 72-73, de grands journaux comme Le Monde passaient leur temps à qualifier Allende de "dictateur" et ses opposants de "manifestants réprimés par le régime", ou esque le traitement était plus… factuel ? Esque l’indignation générale s’est manifestée avant ou après le coup d’État ?

Je pense qu’il ne faut pas sous-estimer l’effet de l’unanimité médiatique sur de tels sujets. Quand absolument toutes les chaines et tous les journaux quotidiens et hebdomadaires en dehors de l’Humanité relaient la même version des faits, même des gens avec les meilleurs intentions seront tentés de croire que c’est la vérité. Je pense qu’il s’agit moins d’effondrement idéologique que d’un cruel manque d’information alternative (car non, tout le monde ne consulte pas LGS).

Sinon, pour rappel le PG a publié un communiqué sans ambigùité :
https://www.lepartidegauche.fr/pour-la-paix-au-venezuela-et-le-respect-de-sa-souverainete/

20/08/2017 16:33 par Seintignan Claude

Que c’est-il passé dans la parole de gauche se demande le rédacteur. N’est-ce pas que sauf sur internet tous les médias sont aux mains de capitalistes qui ne veulent pas voir autre chose exposé que leur seul point de vue ? Née sous Richelieu pour clouer le bec aux libelles dénonçant les abus de l’Eglise et de la royauté, la presse papier est morte. Vive les médias libres sur internet ! C’est dans ce creuset, loin des honneurs et des émoluments fastueux de la propagande des grands médias que renaîtra éternellement cet homme nouveau de la Renaissance qui, au grand scandale de l’époque, était tout sauf de sang bleu. Ce n’est pas le grand soir mais éternellement le nouveau matin du monde. Comme le légume du jardinier perce chaque fois la terre noire pour la première fois dans le potager, c’est toujours la première fois quand nait la pensée libre dans un média radicalement nouveau.

20/08/2017 16:37 par Salvador

@juan En effet, très bon article.
J’ajouterai à mon tour à votre liste (mais c’est tout à fait lié) la baisse considérable du nombre de syndiqués en France (et donc la dépolitisation progressive des travailleurs ; combien à même de définir par exemple aujourd’hui ce qu’est un parti de gauche ?), l’adhésion du PS au social libéralisme, ou la multiplication des chaînes TV (toutes de piètre qualité et dont il ne faut à mon sens pas mésestimer la portée dans la formation des consciences) qui au final n’aura que davantage uniformisé les points de vue.

Article très instructif de Franck Lepage sur le projet d’après-guerre de former les jeunes adultes politiquement :
https://www.monde-diplomatique.fr/2009/05/LEPAGE/17113

20/08/2017 17:30 par Philippe

Clémentine Autain est née le 26 mai 1973. Quatre mois plus tard, le général Pinochet, qui avait été nommé chef des armées par M. Allende quelques semaines auparavant (comme quoi même les meilleurs font parfois des boulettes) prenait le pouvoir au Chili. Clémentine Autain avait 17 ans lorsque le mur de Berlin est tombé ; à peine 20 lorsque l’idéal soviétique fut vaporisé, laissant place au capitalisme triomphant. La Gauche unie et solidaire telle que vous la décrivez à disparu des écrans radar depuis au moins quarante ans, stigmatisée par les expériences désastreuses de l’URSS, de la République Populaire de Chine et par la Corée du Nord (liste historiquement et géographiquement non exhaustive). Reconnaissons au passage que notre camp n’a pas toujours marché sur le droit chemin, ce qui explique peut-être certains égarements.

Face à la puissance et à la résilience de nos adversaires, le Grand Soir n’est pas pour demain. Mais pour finir sur une note positive, je dirais que les errements idéologiques de Mme Autain (et d’autres) ne sont que des soubresauts dans l’histoire de la reconquête. Car oui, nous finirons par l’emporter camarades !

Hasta la victoria, siempre ! Comme disait l’autre.

20/08/2017 18:31 par DD

Merci à Bruno GUIGUE pour cet excellent état des lieux.
La gauche, c’est la merde dans laquelle est tombé le PCF lorsqu’il a fait acte d’allégeance ( qualifié d’alliance, ou encore programme commun...) auprès de l’ancien ministre de Pétain, également bourreau de centaines de résistants algériens : François Mitterrand.
Pire encore, il a redonné vie à un PS moribond depuis le passage du sinistre Guy Mollet aux affaires.
Depuis on connaît la suite, des missiles américains en Allemagne en passant par le démembrement de la Yougoslavie, et en terminant par le retour à l’OTAN et le triomphe de l’Europe supranationale au service de l’État profond US.
La gauche, ce sont les soi-disant socialistes trahissant sans vergogne la classe ouvrière depuis le vote des crédits de guerre en 1914, quelques jours après l’assassinat de Jaurès. Trahison jamais démentie depuis.
La gauche, c’est la "morale" facile, démago et mensongère de l’ultralibéralisme, avec des thèmes repris par le PC(F) et la CGT comme la condamnation du "repli sur soi", entendre condamnation de la souveraineté nationale, de la solidarité nationale, et de l’internationalisme prolétarien.
Comme beaucoup, j’ai voté par défaut - et appelé à le faire - pour la "France Insoumise". En toute connaissance de cause parce que la maison flambe... Mais on voit clairement les limites de l’organisation en question, avec ce chef qui, en fin de campagne, ne voulait plus tout à fait quitter l’Europe et l’euro, ou alors, la quitter sans vraiment la quitter tout à fait... Sans parler de certains engagements irresponsables et dénués de toute analyse scientifique au sujet de l’énergie nucléaire et de l’écologie.
Et si la gauche n’était que le faux nez anticommuniste de la droite ?

20/08/2017 19:18 par Abdulah Cohen

@. DD. ENFIN UN QUI A COMPRIS. MAIS ÇA VA ÊTRE DUR DE FAIRE ENTRER ÇA ENTRE LES DEUX NEURONES DE LA PLUPART ICI... Quand la gauche de l’extrême droite fera le lien avec la droite de l’extrême gauche, les choses sérieuses pourront enfin commencer. Jacques Sapir avaient émis, en des termes plus convenus la possible efficace de cette alchimie quelque peu contre nature. Mais à l’ère de l’inversion généralisée, il faut savoir distinguer le vrai du faux, le Bien du Mal et parfois faire feu de tout bois pour arriver à ses fins. La fin, quoiqu’on dise justifie les moyens. Ce que les ordures au pouvoir ont compris les pucelles qui les combattent ne l’ont apparemment pas encore saisis... Que de temps perdu et en effet, la maison brûle... !

Paix entre Juifs et Palestiniens et ☠️ aux sionistes.

20/08/2017 19:27 par gueulederack

Etonnant que l’on ne parle pas de l’UE et des ses effets dévastateurs sur les vrais idees de gauche dans tous ces commentaires, notamment a propos des syndicats tous affilies a la CES.Les partis politiques sont tous pour une nouvelle UE mais c’est impossible d’apres les traités.Alors qui trompe qui ??? L’independance et la souverainete d’un pays n’est pas un gros mot.Ce que l’on proclame pour les autres ne serait pas valable pour nous ????

20/08/2017 20:01 par legrandsoir

@ Philippe

Mais pour finir sur une note positive, je dirais que les errements idéologiques de Mme Autain (et d’autres) ne sont que des soubresauts dans l’histoire de la reconquête.

Je crains hélas que les « errements idéologiques » soient des calculs de carrière.
@ Bruno Guigue (vous ne seriez pas, comme moi, un peu Toulousain, au départ ?).
Chacun loue l’excellence de vos articles et LGS aussi (moi y compris).
Méfiez-vous cependant quand vous parlez de la FI. On ne va pas engager un débat sur ses faiblesses et ses qualités, mais il ne faut être attentif à ne pas lui faire ce que les autres font quand ils parlent du Venezuela.
JLM et ses équipiers soutiennent Maduro. Voir le tout récent communiqué du PG :
https://www.lepartidegauche.fr/pour-la-paix-au-venezuela-et-le-respect-de-sa-souverainete/
Quant à Coquerel, il n’est pas juste d’écrire : qu’il « renvoie dos-à-dos les fauteurs de violence qui seraient à la manœuvre “des deux côtés”, tout en avouant ingénument qu’il n’a “pas envie de critiquer Maduro ».
Son interview à France Soir (4 août 2017) est sans ambiguïté.
«  …l’opposition n’hésite pas à aller à l’insurrection […] Il y a eu un vote massif, contrairement à ce qu’on dit, ce n’est pas une dictature au Venezuela […] Ce n’est pas d’un côté une dictature et de l’autre le peuple", on note la présence dans les rangs des manifestants de « putschistes » et de partisans de Pinochet […]. Et si le pouvoir « manie la répression peut-être de manière dure » c’est face à des manifestants qui « n’hésitent pas à balancer de l’acide sur les policiers et à brûler des militants chavistes » et plus particulièrement les militants « noirs ».
http://www.francesoir.fr/politique-france/eric-coquerel-fi-soutient-que-le-venezuela-nest-pas-une-dictature-et-defend-la
Il n’y a rien là qui ressemble à du renvoi dos à dos.
J’ajoute que depuis 1998 (date de l’arrivée de Chavez au pouvoir, s’il est un homme politique français (alors sénateur socialiste) qui a soutenu tous les gouvernements progressistes latino-américains (y compris Cuba, rappelons-le au PCF), c’est Mélenchon.
Il faut se rappeler comment il n’a pu faire la moindre interview depuis des années sans que cela lui soit reproché (et à lui seul !), ses adversaires allant jusqu’à lui reprocher sa position positive sur l’Alba (décrite comme une sorte d’Otan latino !). Les 600 000 voix qui ont manqué pour que nous ne soyons pas macronisés sont peut-être là : dans ce courage politique (comme dans celui dont il fit preuve dans son discours de Marseille sur l’immigration et qui a été électoralement coûteux).
Mais bien sûr, la FI peut faire mieux. Personnellement, je les y encourage, sans la pousser pour autant à se marginaliser et à égaler LO dans les urnes. Autre débat.
Maxime Vivas

20/08/2017 20:19 par Bruno Guigue

Maxime Vivas
Oui, je suis Toulousain comme vous.
Je n’ai pas cité Jean-Luc Mélenchon dans mon article, car il ne me paraît pas prêter le flanc à la critique sur le sujet, et je partage complètement votre analyse. En revanche, je n’ai pas inventé la déclaration d’Eric Coquerel, que vous complétez avec d’autres citations, et je vous en remercie. Je pense que vous avez raison sur ce point. Concernant le Vénézuéla, outre la trahison coutumière du PS, j’avoue que le communiqué d’"Ensemble" m’a stupéfié. En ce qui concerne la Syrie, mon jugement est beaucoup plus sévère sur tous ces braves gens, mais je ne demande qu’à être éclairé si je me trompe.
Bien à vous.

20/08/2017 20:25 par Bruno Guigue

@Maxime Vivas

"Il y a des pousse-à-l’affront des deux côtés" (Eric Coquerel).
http://www.europe1.fr/politique/le-venezuela-nest-pas-une-dictature-selon-la-france-insoumise-3402452

20/08/2017 20:32 par irae

Mais on voit clairement les limites de l’organisation en question, avec ce chef qui, en fin de campagne, ne voulait plus tout à fait quitter l’Europe et l’euro, ou alors, la quitter sans vraiment la quitter tout à fait..

Entièrement d’accord sur ce point.
Cela dit je pense qu’ aucun programme ne sera jamais idéal les choix se faisant en pesant points forts et faibles.
Pour ce qui est du Venezuela JLM a toujours soutenu Chavez et Maduro.
Sur son silence actuel ou sa tiédeur sur l’UE je me demande s’il ne s’agit pas de ne pas effrayer les convaincus que la gauche, le partage ou que les exemples socialistes sud américains c’est le diable, dans une perspective électorale après avoir tiré les leçons de 2012 ?
Ps : 2 neuros en état de marche c’est toujours mieux que beaucoup mal employés, par exemple en ne commençant pas par insulter ceux que l’on cherche à convaincre.

20/08/2017 21:19 par legrandsoir

@ Bruno Guigue
Le mieux est d’aller aux sources et de visionner la vidéo de la déclaration de Coquerel, et non une extrait choisi par Europe 1 (un fragment de phrase), comme par hasard.
C’est ici, à partir de la 6ème minute.
https://www.onair-alert.com/actu/567067/2017-08-02/eric-coquerel/cnews/l-interview-de-jean-pierre-elkabbach?utm_source=Tag&utm_medium=7&utm_campaign=onAirWidget

On y entend un long plaidoyer pour les bolivariens, incluant la phrase incriminée qui est, soit une concession dans le débat, soit une allusion aux policiers qui ont tué des manifestants et qui sont des pousse-au-feu, d’ailleurs poursuivis par la Justice.
Mais extraire le bout de phrase du contexte où tout le contredit n’est pas ce qu’il faut faire, je vous le dis fraternellement. Je pense que vous avez été abusé en pensant que telle était la position de Coquerel (une sorte de "un partout la balle au centre") et, partant, de la FI.
Il n’y a pas en France une autre organisation qui se montre autant solidaire de nos camarades latino-américains
Maxime Vivas

20/08/2017 21:48 par Vigie rouge et insoumise

@ Bruno Guigue et aux autres
Bruno Guigue, que je félicite pour sa clairvoyance et son talent, a été enfumé dans cette polémique avec Eric Coquerel.
En effet :
1- Certes, la phrase d’Eric Coquerel « Il y a des pousse-à-l’affront des deux côtés », perfidement citée par Europe 1 (http://www.europe1.fr/politique/le-venezuela-nest-pas-une-dictature-se...), sortie par Europe 1 du contexte de l’interview et du contexte des événements au Venezuela et choisie parmi 30 autres a bien été prononcée dans une interview sur CNews le 2 août 2017.
2- Mais, à entendre l’interview dans sa totalité (vers la minute 6), sans troncature qui en trahit complètement le sens, on voit que Coquerel affirme avec force sa solidarité avec Maduro, harcelé par un journaliste larbin. Il situe à plusieurs reprises les responsabilités des opposants. C’est irréfutable. Voir :
https://www.onair-alert.com/actu/567067/2017-08-02/eric-coquerel/cnews/l-interview-de-jean-pierre-elkabbach?utm_source=Tag&utm_medium=7&utm_campaign=onAirWidget
Le mieux serait que Bruno Guigue convienne qu’il n’a pas cité la source, mais la source tronquée par un média trompeur et que ce fut une erreur (qu’on lui pardonne volontiers) de n’avoir pas vérifié si l’opinion de Coquerel est : « C’est un peu la faute de chacun ». Il dit le contraire !

20/08/2017 22:58 par juan

j’adore le Bruno Guigue et les autres..passons
je n’entends rien de Vigie concernant Clémentine Autain elle aussi est députée FI non ?
moi ce qui me dérange il y a effectivement des ralliements de la dernière heure , des gens qui ne connaissent rien de l’Alba ni du Vénézuéla , il est nécessaire d’apprendre pour connaître , exemple j’ai vu dernièrement de nouveaux prétendues spécialistes de Cuba à la télé exemple Serge Raffi de OBS MDR , ça fait 23 ans que je vais à Cuba et je continue à apprendre des choses
tout ça pour dire qu’il y a des associations qui font un travail d’information sans avoir les moyens des grande chaînes de télé , qui vont à Cuba , au Vénézuéla , en Equateur ; en Bolivie qui font des documentaires , qui organisent des débats , malheureusement nous sommes obliger de constater que souvent peu d’élus ou de journalistes font le déplacement préférant s’en remettre à l’air du temps ...
je t’avoue Vigie je ne connais pas Eric Cocquerel pourtant Epinay est ville voisine de la mienne , mais s’est on jamais il y a de grands stands à la fête de l’huma au village du monde il y aura des débats de qualité ou on pourra échanger en toute liberté sans langue de bois
à un moment on est obligé de se dire la vérité
j’ai effectivement un ami qui a rencontré JLM à Caracas par le plus grand des hazard

20/08/2017 23:28 par Hoareau Charles

Juste un mot pour signaler à Bruno Guigue que si je partage son article, je tiens à lui signaler qu’il y a à "gauche" (le terme pour moi ne voulant plus dire grand chose aujourd’hui) plus d’une force qui refuse de "ménager la chèvre et le chou" ou de "louvoyer".
Au-delà du seul PRCF cité par l’auteur, il y a les organisations qui, se réclamant du communisme, sont sur les "positions claires" qu’il appelle de ses voeux. Il n’y a qu’à lire les sites de ces organisations pour s’en convaincre (Rouge Midi et l’ANC pour ce qui me concerne). C’est aussi la raison du débat que nous organisons à la fête de l’Huma sur le stand de l’ANC sur le thème de la lutte contre l’impérialisme aujourd’hui débat auquel participeront entre autres justement l’ambassadeur de Venezuela et un représentant du PDP de Corée du Sud...Amicalement

21/08/2017 00:21 par Luniterre

Ce constat, assez réaliste, de la descente aux enfers de la « gauche » française, est probablement encore en dessous de la triste vérité, et surtout, ne va pas vraiment chercher les causes objectives du problème...

En effet, si l’on remonte aux années 60-70, alors qu’on en était au début du « déclin » par rapport aux « 30 glorieuses », ce qui est à priori plutôt étonnant, c’est la survivance, à cette époque de relative « abondance » pour les classes populaires françaises, d’idéologies révolutionnaires fortement marquées par les utopies ouvrières du début du 20ème siècle et par la révolution bolchévique... Même si c’était sous des formes déjà largement édulcorées par l’idéalisme « humaniste » petit bourgeois...

En réalité, cela traduit simplement le retard d’évolution de la superstructure par rapport à l’infrastructure... En fait, les classes populaires ont seulement fini, dans les années 80-2000, par intégrer les idéologies potentiellement véhiculées par l’état des rapports sociaux de cette époque antérieure, et se réveillent aujourd’hui à peine pour défendre leurs acquis sociaux, en réalité déjà condamnés par la crise et l’évolution actuelle du système...

Évidemment, cela ne peut donc aller jusqu’à le remettre en cause, puisqu’il s’agit de conserver inconsciemment ce que l’on croit enfin être un modèle acquis... Même les combats du « désespoir » des licenciés sans rémission n’éveillent qu’une solidarité vague et mitigée...

L’évidence que ce modèle est condamné est encore loin d’être perçue, même si personne ne croit plus vraiment à une sortie de crise...

La « solution » apparaît comme une sorte « stase », de phase d’adaptation à la crise, comme si tout pouvait encore se stabiliser en l’état...

Alors que les reculs sont constants et inexorables.

Mais il ne le paraissent pas encore dans leurs conséquences.

Les conditions "infrastructurelles" d’un nouveau bouleversement social ne sont peut-être pas très loin devant nous, mais les superstructures idéologiques pour la transformation réelle des rapports sociaux sont restées déjà trop loin en arrière par rapport aux dernières secousses sérieuses (36, la Résistance), et finissent seulement de s’effondrer. Mai 68, en fait de « Répétition générale », c’était plutôt carrément la queue de la comète, ses dernières étincelles...

Pour en rallumer d’autres il faudrait faire très fort sur les silex, si l’on veut ranimer la flamme, et déjà, rassembler une tribu entièrement nouvelle, modeste mais déterminée... Il n’y a pas de « spontanéisme » là dedans...

D’une part, la « cote de popularité » de Macron, elle, paraît « sombrer » sans qu’une seule ride n’apparaisse à la surface de l’eau, ce qui est tout aussi logique, si l’on se rappelle les conditions de son « élection », c’est-à-dire de sa « nomination » par le système, et d’autre part, la petite bourgeoisie « progressiste » espère encore, ou plutôt, enfin, pouvoir se vautrer dans les fauteuils avachis et sans ressorts d’un pouvoir à son image...

L’auteur nous dit lui-même qu’elle n’est plus capable de produire des analyses, même approximatives...

Mais pourquoi le devrait-elle ? Son heure est en train de passer et celle du prolétariat n’a pas encore réellement sonné.

Quelques étincelles jailliront-elles à l’aube ?

Il y faudrait au moins quelques silex...

Luniterre

PS : Rapport à un autre contexte historique, un article récent traite ce problème de relation infrastructure/superstructure sur TML :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/08/18/doctobre-a-la-chute-de-lurss-problematique-du-rapport-de-force-et-de-la-superstructure/

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21/08/2017 06:22 par Bruno Guigue

@ Vigie rouge et insoumise
@ Maxime Vivas
Je loue votre souci de rigueur ! Dans mon article, j’ai consacré deux lignes à Eric Coquerel en faisant deux citations extraites de leur contexte, certes, mais qui ne sont pas inexactes. J’accepte volontiers toutes vos critiques sur ces deux lignes (en réalité, sur l’une des deux brèves citations), et dans ma première réponse à Maxime Vivas, j’ai d’ailleurs écrit qu’il avait raison sur ce point. En revanche, le communiqué d’Ensemble, qui mériterait une analyse fouillée, devrait sérieusement préoccuper les militants de la France Insoumise. Outre la cacophonie qu’il introduit dans la communication de ce mouvement politique, il révèle des présupposés idéologiques extrêmement inquiétants. Pour mémoire, j’ai voté Mélenchon et j’ai écrit pourquoi, à plusieurs reprises.
@ Charles Hoareau
Je m’excuse si j’ai des préférences et si je ne peux citer tout le monde ! Il y a de nombreuses organisations, ou personnalités, qui fort heureusement, tiennent le flambeau de la gauche anti-impérialiste. Je souhaite que nous soyons encore plus nombreux demain.

21/08/2017 07:31 par cunégonde godot

gueulederack :
Etonnant que l’on ne parle pas de l’UE et des ses effets dévastateurs sur les vrais idees de gauche dans tous ces commentaires, notamment a propos des syndicats tous affilies a la CES.Les partis politiques sont tous pour une nouvelle UE mais c’est impossible d’apres les traités.Alors qui trompe qui ??? L’independance et la souverainete d’un pays n’est pas un gros mot.Ce que l’on proclame pour les autres ne serait pas valable pour nous ????

Bien sûr. C’est un des aspects pittoresques, et non des moindres, de l’exotisme de la "gauche" en Occident. Elle adore la révolution, mais sur cartes postales. Dans son propre pays, la France p.ex., la "gauche" se couche... ou passe son temps à discutailler (la nuit, debout) sur le tour de corvée de vaisselle, etc.
Plus fondamentalement, ce que l’on appelle encore le "progressisme" en Occident a un problème avec le... progrès, justement.
La gauche révolutionnaire s’est bien gardé de tirer les leçons de l’échec patent du communisme réel. Celui-ci a échoué pour la simple raison qu’il n’était pas un progrès, mais un régrès. Le logiciel de pensée à gauche n’a toujours pas été mis à jour. La gauche est restée inconsciemment religieusement communiste, c’est-à-dire mondialiste. C’est pourquoi la gauche française hait tant son propre pays qui, pourtant, au regard de l’Histoire est (fut) le seul pays réellement progressiste sur la lancée de la Révolution française. Et cela encore aujourd’hui. En se couchant devant l’ "Europe", la gauche est restée, idéologiquement, communiste, c’est-à-dire mondialiste (d’où son attirance pour l’islam, religion non-sécularisée et par-là mondialiste, logiquement l’alliée de la haute finance... mondialiste par définition). Cela fait plusieurs décennies que la "gauche" patauge lamentablement dans cette contradiction...

21/08/2017 08:10 par legrandsoir

@ Bruno Guigue et à Charles Hoareau
Nous avons eu ici une discussion entre gens de bonne foi, soucieux de clarification. Les choses utiles ont été écrites (dans l’article d’abord et dans nos échanges) et entendues.
Quant à "Ensemble", je partage la préoccupation de Bruno. Pour tout dire, j’en ai averti les responsables de la FI que je connais et quelques-uns d’Ensemble. Les mails que j’ai envoyés à ces derniers circulent chez eux (ensemble-insoumis@googlegroups.com) et le moins qu’on puisse dire est que le trouble est dans leurs rangs. Mais je ne parierai pas un bolivar sur la capacité des dirigeants d’Ensemble à revoir leur copie, même si sa base le veut. Leur communiqué les situe du côté de chez Valls et autres socio-traîtres.
Le groupe la FI comte 17 députés. Il faudrait peu de défections pour qu’il disparaisse. J’en vois déjà au moins deux qui sont mous du genou sur le Venezuela : Clémentine Autain (qui a une carrière à ne pas saboter) et mon ami François Ruffin (qui dit qu’il n’est pas au courant).
JLM doit la jouer fine.
Maxime Vivas

21/08/2017 08:42 par CN46400

@ tous
Un article et 23 commentaires dont une seule référence à la "lutte de classe" (Beyer). Et "l’effondrement idéologique" devient évident, et, à quelques exceptions, général. Y a-t-il, au Vénézuela, une lutte de classe ouverte entre la bourgeoisie (jamais citée) qui cherche par tous les moyens, y compris violents, les pouvoirs d’état (pétrole, police et armée) qu’elle a perdu depuis 1999 et les intérêts du prolétariat vénézuélien (notion totalement ignorée) sur lesquels veille tant bien que mal le PSUV de Maduro qui, lui aussi, est plus radical sur le ton que sur le fond ?
Tant qu’on ne réponds pas à cette question on en reste à l’ONU (PG) ou la "communauté internationale" (PCF) pour résoudre un problème de classes sociales qui dépasse, et de loin,les possibilités de ses organismes. La lutte de classe se règle dans les contrées concernées, pas ailleurs. En France c’est la nuit du 4 aôut, plutôt que Valmy, qui a solutionné le pb de classe. Au Vénézuéla, une partie de la bourgeoisie, qui ne produit rien, vit entre la viande (pétrole) et la peau (produits importés), elle est totalement parasitaire et doit, soit se soumettre, soit débarrasser le plancher (à Miami le soleil se lève aussi...)
Du reste, je suis sidéré par la subversion par les mots que je note ici même, article et commentaires compris. Le "libéralisme" (liberté) remplace tout naturellement le "capitalisme" (Blé, argent, oseille, exploitation, capital, finance...) et la bourgeoisie se régale. "L’éffondrement idéologique" c’est aussi cela, des mots bourgeois en lieu et place des mots des luttes anti-capitalistes de toujours !

Un mot sur les silences de FI sur le Vénézuéla, frères des silences d’entre les deux tours, mais, le 10 aôut, le PG est ressuscité, Amen....

21/08/2017 09:09 par j

La lecture de cet excellent article m’a inspiré une paraphrase qui n’est pas une citation de Montaigne, mais tirée des "Brigands",opéra bouffe de Jacques Offenbach et Meillac et Halèvy : chœur de la délégation espagnole

Y a des gens qui se dis’nt de gauche
Et qui n’sont pas du tout de gauche…
Nous, nous sommes de vrais gens de gauche,
Ça nous distingu’ des faux gens de gauche.

Texte du livret original :
Y a des gens qui se dis’nt Espagnols
Et qui n’sont pas du tout Espagnols…
Nous, nous sommes de vrais Espagnols,
Ça nous distingu’ des faux Espagnols.

Merci au Grand Soir et à ceux qui coopèrent à cette "œuvre de bienfaisance".

21/08/2017 10:22 par macno

Comparaison n’est pas raison.
On ne peut pas comparer deux époques 1973 et 2017.
En 1973, les "choses" au Chili étaient claires, l’armée contre le peuple de gauche, la CIA dans les coulisses et les blindés dans la rue.
La "Gauche" est, comme la majorité des gens, divisée en deux clans : ceux qui utilisent Internet en tant que source d’informations, et ceux qui en ont peur, le deuxième groupe étant le plus important.
Ils ont la peur inconsciente de ceux qui sentent que s’ils mettent ne serait ce que le bout de l’ongle de leur petit orteil dans la Toile, ils devront (se) remettre en cause et renier tout ce qu’ils ont ânonné depuis des lustres, et perdre.... de l’audience électorale !
L’opinion publique est à l’image du Roi : "il vaut mieux avoir tort avec elle, que raison contre".
Et il est là le problème beaucoup d’électeurs "de gauche", ont comme source de "connaissance" ARTE, c’est dire !
Dois-je développer ?
Était-il donc vraiment utile de faire un article de la liste des "manquements" de la gauche ?
Liste même pas exhaustive...
Je ne pense pas.
Pour ma part, même pertinent je pense que cet article est un exercice de style bien inutile...
Il eût été préférable de mette en exergue comment le Système a modifié, modifie et si possible continuera de modifier en profondeur ses méthodes de "révolution de couleur"...
Brésil, Venezuela, Ukraine, Syrie, Libye, Yougoslavie, Irak etc...
À chaque fois la méthode change.
Et peut-être ne faut il traiter qu’un seul de ces sujets à la fois...

21/08/2017 11:06 par Rémi Begouen

Il y a pour moi des décennies que « la gauche » mérite des guillemets, particulièrement en France. J’avais 17 ans en 1955-56 lorsque Guy Mollet « tourna sa veste » (l’histoire des tomates à Alger !) et fit adopter par la gauche – PCF COMPRIS – les « pleins pouvoirs » pour envoyer les appelés (et rappelés) en guerre COLONIALE d’Algérie... En 1960, cherchant à m’insoumettre, ce fut le PCF qui m’en empêcha au nom du « soldat citoyen »-blabla... et blablas « Paix en Algérie » en paravent de laisser « la gauche » faire la guerre... que le « providentiel » homme de droite De Gaulle fit arrêter à sa manière (avec amnisties des putshistes, 5°République monarchique surtout...).

Alors au lieu de pinailler sur qui est ou pas « vraiment » de gauche dans les rangs des collabos au système 5°République (tels les élus du Parlement, même de FI), j’appelle à la lucidité de voir que l’ennemi de classe est l’ÉTAT, l’OTAN, le FMI, la BANQUE, partout au monde et donc en France.

Et que – sociologiquement – le Vénézuela a comme en France une puissante bourgeoisie qui, de l’extrême-droite à « la gauche », est étatique, au mieux réformiste-à-la-Chavez... et donc contre-révolutionnaire.
Au Chiapas et sans aucun doute un peu partout ailleurs (dans les squat de Grèce par exemple) se développent de nouvelles formes révolutionnaires de l’Anarchie : à bientôt 80 berges, je n’en verrais pas la suite... courage et lucidité à vous tous !

21/08/2017 11:49 par cunégonde godot

macno :
On ne peut pas comparer deux époques 1973 et 2017.
En 1973, les "choses" au Chili étaient claires, l’armée contre le peuple de gauche, la CIA dans les coulisses et les blindés dans la rue.

On peut très bien pour la France comparer 1973 et 2017.
Il n’y a eu aucun blindé dans les rues en France depuis 1973. Ce n’est pas parce que la gauche (y compris la gauche dite "radicale") a passé plus de temps à "inventé" le danger fasciste, en France, depuis trente ans que le fascisme y est advenu. Il n’est toujours pas là. La plus belle arnaque de la "gauche" (y compris la gauche dite "radicale") franco-européiste fut la "lutte antiasciste", sans oublier le féminisme de salon, la lutte "anticoloniale" dans les "quartiers" (sic), la moraline victimaire pro-musulmane, la lutte sournoise pro-communautaire contre la laïcité, le laisser-fairisme immigrationniste directement lié à la soumission à l’ "Europe" et tout le reste de la quincaillerie idéologique mondialiste pseudo-progressiste. Voilà le bilan (partiel) de la gauche et une grande partie de l’extrême-gauche qui depuis une quarantaine d’années ont participé directement à la destruction des cerveaux (à l’école p.ex. où la propagande "de gauche" est la plus massive).
L’européisme est l’organisation politique du néo-libéralisme anglo-saxon sur le continent européen ; la "gauche" et l’ "extrême-gauche" sont européistes, elles sont donc néo-libérales de culture anglo-saxonne.
Ex. : être européiste tout en protestant contre le travail "détaché" c’est se foutre du monde. On comprend très vite que parmi les commentateurs assidus des articles du Grand Soir il y a très peu de travailleurs mis en danger par le travail "détaché" à bas coût – très peu de routiers p.ex. Me trompé-je ?...

21/08/2017 11:51 par CN46400

@ Remibegouen
"En 1960, cherchant à m’insoumettre, ce fut le PCF qui m’en empêcha au nom du « soldat citoyen »-blabla... et blablas « Paix en Algérie » en paravent de laisser « la gauche » faire la guerre"

80 balais et encore confus. En 60 ce n’est pas la gauche qui faisait la guerre mais De Gaulle. Le PCF n’a jamais interdit à personne "l’insoumission", vu qu’il n’en avait pas les moyens. Des communiste l’ont fait (Liepchi..) et sont toujours membre du PCF. Par contre il a refusé d’en faire un mot d’ordre pour tous, nuance, nuance...que la vérité impose !

21/08/2017 11:54 par Dominique

Nous pouvons aussi ici parler de l’attitude de la gauche face à la destruction de la Libye. Kadhafy n’était pas un ange, mais le libyen moyen avait des avantages sociaux dont l’occidental moyen ne peut que rêver : pas d’impôts, libre accès à l’éducation y compris aux universités étrangères, libre accès aux soins de santé, logement garanti par l’état, etc, etc. De plus, de nombreux africains venaient en Libye pour y travailler. Dés qu’il fut clair que la coalition "internationale", c’est à dire OTAN-Israël-Takfiriste, allait détruire ce pays pour le piller, même des intellectuels de gauche comme Jean Ziegler se sont empressés de tourner leur veste, enfin ceux qui comme lui ne l’avaient pas déjà fait avant.

Le résultat ces "intellectuels" le connaissent aussi bien que nous : au moins 150’000 morts pour liquider un seul mec sans le juger, un pays détruit et sa population livrée à des gangs maffieux. Et alors qu’avec leurs déclarations ils avaient participé à la curée en la laissant faire, nous ne les avons pas entendu s’insurger sur la situation actuelle de la Libye.

A noter que des pays comme Cuba et le Venez de Chavez n’avaient pas été dupe des forces réactionnaires à l’oeuvre chez nous : ils avaient soutenu Kadhafy jusqu’à la fin.

21/08/2017 11:55 par cunégonde godot

rémi begouen :
Et que – sociologiquement – le Vénézuela a comme en France une puissante bourgeoisie qui, de l’extrême-droite à « la gauche », est étatique, au mieux réformiste-à-la-Chavez... et donc contre-révolutionnaire.
Au Chiapas et sans aucun doute un peu partout ailleurs (dans les squat de Grèce par exemple) se développent de nouvelles formes révolutionnaires de l’Anarchie : à bientôt 80 berges, je n’en verrais pas la suite... courage et lucidité à vous tous !

Rien n’est plus proche aujourd’hui pourtant de l’anarchie que l’ "ubérisation" du travail et l’ "Airbnbinisation" du logement. L’Etat s’y dissout complètement. Cela vous aurait-il échappé ?...

21/08/2017 12:39 par irae

Le "libéralisme" (liberté) remplace tout naturellement le "capitalisme" (Blé, argent, oseille, exploitation, capital, finance.

Parce que capitalisme et libéralisme ne sont pas synonymes et ne recouvrent pas les mêmes concepts.

21/08/2017 13:49 par dan

Tout à fait d’accord avec cette analyse qui en dit long sur l’état de déliquescence idéologique de ce qu’on appelle, ou qui se nomme "la gauche" en France.
A signaler tout de même, et pour être juste, sur les prises de position des partis politiques en France, cet article de l’UPR :
https://www.upr.fr/actualite/france/2-poids-2-mesures-mediatique-venezuela-de-maduro-contre-rwanda-de-kagame

21/08/2017 14:09 par HUGO

@ Rémi
" " En 1960, cherchant à m’insoumettre, ce fut le PCF qui m’en empêcha au nom du « soldat citoyen »-blabla... et blablas" "

Il serait très intéressant que tu prononces cette phrase devant mon ami et camarade ALBAN LIECHTI pour apprécier la hauteur des bonds qu’il pourrait faire !
Si les députés communistes ont bien voté les "pouvoirs spéciaux" à Guy Mollet en mars 1956, la position du PCF d’alors ne souffrait d’aucune ambiguité sur la situation en Algérie. Ca dénotait (déjà) les "grands écarts" entre élus et dirigeants du PCF. Sur la déclaration d’époque ci-dessous tu noteras au passage que le PCF parlait déjà de guerre !

8 novembre 1954 : Déclaration du Parti communiste français sur la situation en Algérie
La situation devient chaque jour plus sérieuse en Algérie. Plusieurs régions sont mises en état de siège, des villages entiers sont ratissés, des organisations dissoutes, des centaines d’hommes emprisonnés, des journaux démocratiques saisis ou suspendus. Les colonialistes et la presse à leur service poussent à une répression sans cesse accrue. Une telle situation préoccupe à juste titre la classe ouvrière et l’ensemble des Français.

Le Parti communiste français souligne que les événements qui se déroulent actuellement en Algérie résultent essentiellement du refus opposé par les gouvernants français aux revendications nationales de l’immense majorité des Algériens, ce refus s’ajoutant à une misère généralisée et croissante, conséquence directe du régime colonial qui sévit dans ce pays.

En prétendant nier l’existence en Algérie de problèmes politiques de caractère national, en s’obstinant à camoufler le régime colonial sous le vocable de « trois départements français », le gouvernement tourne le dos à la réalité algérienne et notamment à la volonté de tout un peuple de vivre libre et de gérer démocratiquement ses propres affaires.

Le Parti communiste français dénonce les mesures de violence prises pour tenter de briser le mouvement national algérien, qu’il s’agisse des véritables opérations de guerre actuellement en cours ou de la dissolution arbitraire du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, prétexte à une répression encore accentuée. La politique de force pratiquée par le gouvernement ne résoudra pas davantage les problèmes qui se posent en Algérie qu’elle n’a résolu ceux qui se sont trouvés posés en Indochine, en Tunisie et au Maroc ; ainsi qu’il en a été dans ces divers pays, une telle politique ne peut qu’aggraver la situation et rendre les problèmes encore plus difficiles à régler.

En de telles circonstances, fidèle à l’enseignement de Lénine, la Parti communiste français, qui ne saurait approuver le recours à des actes individuels susceptibles de faire le jeu des pires colonialistes, si même ils n’étaient pas fomentés par eux, assure le peuple algérien de la solidarité de la classe ouvrière française dans sa lutte de masse contre la répression et pour la défense de ses droits.

Il demande aux travailleurs, à tous les démocrates de manifester leur solidarité agissante à l’égard des centaines de milliers de travailleurs algériens obligés de s’exiler en France parce que les conditions du colonialisme les empêchent de vivre dignement, eux et leurs familles, dans leur propre pays.

Les travailleurs, les démocrates, les patriotes français s’opposent d’autant plus vigoureusement à la politique férocement colonialiste pratiquée en Algérie et dans toute l’Afrique du Nord qu’elle est étroitement liée à la politique de renaissance du militarisme allemand. Elle tend, en effet, à faciliter l’implantation de l’impérialisme germanique sur le sol africain, suivant les projets « d’industries franco-allemandes en Afrique du Nord et au Sahara » annoncés par le Président du Conseil. Elle en est, par cela même, plus néfaste encore et plus contraire à l’intérêt français et à la cause de la paix.

Le Parti communiste français déclare avec force que la seule voie permettant de mettre un terme à la situation présente consiste :

1- A arrêter immédiatement la répression et à ramener en France les troupes et les forces de police acheminées en Algérie depuis trois mois ;

2- A reconnaître le bien-fondé des revendications à la liberté du peuple algérien ;

3- A discuter de ces revendications avec les représentants qualifiés de l’ensemble de l’opinion publique algérienne : délégués de tous les partis et mouvements nationaux, délégués des organisations démocratiques, professionnelles et culturelles, personnalités.

4- C’est là le seul moyen d’avancer vers une solution démocratique des problèmes qui se posent en Algérie ; une solution conforme à la volonté ou à l’intérêt de l’ensemble des hommes et des femmes vivant en Algérie, mise à part une poignée de profiteurs de la colonisation ; une solution assurant la défense des intérêts de la France, ceux-ci ne pouvant être garantis que si les relations entre les peuples algérien et français se situent dans un climat d’amitié et de confiance réciproques.

5- Le Parti communiste français est ainsi, une fois de plus, l’interprète de l’internationalisme des travailleurs, inséparable de l’intérêt national.

LE PARTI COMMUNISTE FRANCAIS.

Le 8 novembre 1954

21/08/2017 14:26 par CN46400

@irae
"Parce que capitalisme et libéralisme ne sont pas synonymes et ne recouvrent pas les mêmes concepts."
Je brûle de lire enfin un distingo entre "libéralisme", tel qu’on le vends sur les étalages bourgeois, ou dans la gauche grand public, et "capitalisme"....

21/08/2017 16:14 par Salvador

@Cunégonde Godot
"L’attirance de la gauche pour l’islam".
Vous êtes sérieuse ? Parce que même très à gauche, et ce depuis Creil, les gens partagent davantage votre avis que le mien (à moins que vous évoquiez l’attirance wahhabite (ou électorale), auquel cas je partage votre opinion). Les figures de proue de l’islam politique (et souvent laïque) ont bel et bien existé, à l’instar des mouvements émancipateurs chrétiens d’Amérique latine, mais elles ont toutes été anéanties (Nasser, Mossadegh, Ben Bella, Soekarno...).

L’auteur de cet article (tiré d’un quotidien marocain, quelques mots sont en arabe, mais l’essentiel est néanmoins intelligible) évoque entre autres la diversité des pratiques religieuses qui régnait avant l’arrivée des Saoud (par les armes, s’il faut le rappeler) et leur doctrine archaïque, de même qu’il témoigne de l’avis que s’en faisaient les mécquois eux-mêmes :
https://ledesk.ma/grandangle/comment-les-wahhabites-ont-transforme-la-mecque-en-disneyland/

En bref, révolution et spiritualité ne sont pas pour moi antinomiques (même si je n’irai pas jusqu’à dire que mon point de vue est majoritairement partagé).

21/08/2017 17:07 par Geb.

@ CN 46400 et Hugo...

Vous êtes tous deux dans le vrai.

Je n’avais pas encore l’âge d’être appelé mais j’ai vu alors dans mon entourage, chez des camarades communistes, de nombreux cas d’insoumission, sinon flagrants et ouverts ou sous des prétextes divers.

Il faut savoir aussi que l’appel à la désertion ou à l’insoumission, était alors, (Et toujours aujourd’hui), considéré et puni par la Loi comme un crime d’état. Le Parti ne pouvait appeler ouvertement à l’acte sans entrer dans un imbroglio politico-juridique. Mais j’étais alors Jeune Communiste et ça discutait sec sur le sujet entre nous. Il était alors assez difficile d’argumenter sans approfondir historiquement. En effet l’Algérie était un département français et pas une simple colonie ou protectorat. Même si ça venait à la suite de l’Indochine pour certains ça n’était pas pareil. Il n’y a qu’à imaginer aujourd’hui la même chose en Polynésie française ou en Martinique pour réaliser le quiproquo.

Et les contradicteurs nous disaient : Pourquoi pas la Corse par exemple ?

21/08/2017 18:20 par cunégonde godot

Qu’est-ce qu’il y a comme anciens combattants ici. Impressionnant !...

21/08/2017 18:40 par cunégonde godot

Salavador :
Les figures de proue de l’islam politique (et souvent laïque) ont bel et bien existé, à l’instar des mouvements émancipateurs chrétiens d’Amérique latine, mais elles ont toutes été anéanties (Nasser, Mossadegh, Ben Bella, Soekarno...).

L’auteur de cet article (tiré d’un quotidien marocain, quelques mots sont en arabe, mais l’essentiel est néanmoins intelligible) évoque entre autres la diversité des pratiques religieuses qui régnait avant l’arrivée des Saoud (par les armes, s’il faut le rappeler) et leur doctrine archaïque

L’islam politique c’est d’abord l’islam.
Nasser était un vrai progressiste qui a combattu pied à pied les Frères Musulmans, à raison. Une grande partie de la "gauche" et l’ "extrême gauche" française a déroulé le tapis de prière des Frères Musulmans. Ce faisant, elle s’est complètement discréditée.
Si la gauche radicale avait été réellement progressiste, elle serait à la tête de l’exécutif aujourd’hui. Mais elle a pris peur et préféré se soumettre sur l’essentiel : l’Europe. C’est incontestablement plus peinard. Quelques places de mouche du coche dans l’Assemblée nationale d’un pays qui a perdu toute souveraineté lui suffit. De braves gens...

21/08/2017 18:55 par CN46400

A propos des déserteurs de la guerre d’Algérie. Ces gens se retrouvaient devant les tribunaux et les portes de prison. Le PCF a mobilisé ces avocats pour les défendre, un, Borker je crois, s’’est retrouvé lui, visé par un attentat OAS au plastic.....

21/08/2017 19:31 par babelouest

@ Cunégonde Godot
"Rien n’est plus proche aujourd’hui pourtant de l’anarchie que l’ "ubérisation" du travail et l’ "Airbnbinisation" du logement. L’Etat s’y dissout complètement. Cela vous aurait-il échappé ?..."

L’anarchie n’a pas de hiérarchie : or Uber et Airbnb sont bien des hiérarchies au-dessus des travailleurs. On aboutit même à l’antithèse de la véritable anarchie, parce que les gens "de la base" n’ont aucun moyen de renverser leurs bourreaux.

La véritable anarchie implique que CHACUN décide, ou co-décide, par un processus de forum où s’il y a un président de séance, il s’agit d’une présidence tournante. Personne en-dessous, personne au-dessus.

22/08/2017 02:13 par Salvador

@Cunégonde Godot
Bien que je ne prétende pas que l’idéologie véhiculée par les Frères musulmans soit un modèle de progrès (et bien que cette notion soit par ailleurs toute relative), je constate cependant qu’ils ont été élus en Egypte, que Morsi croupit désormais en prison, et que l’organisation a dernièrement été accusée de collaborer avec l’Iran et le Hamas...

Je partage en revanche vos analyses au sujet de l’Europe.

22/08/2017 08:45 par Bidasse

@CN46400 et à d’autres...
D’ailleurs, le PCF n’avait pas pour slogan passe-partout "Paix en Algérie", mais le bien tranché : "Algérie indépendante" (non, je plaisante).

22/08/2017 09:32 par cunégonde godot

Salvador :
@Cunégonde Godot
Bien que je ne prétende pas que l’idéologie véhiculée par les Frères musulmans soit un modèle de progrès (et bien que cette notion soit par ailleurs toute relative), je constate cependant qu’ils ont été élus en Egypte, que Morsi croupit désormais en prison, et que l’organisation a dernièrement été accusée de collaborer avec l’Iran et le Hamas...

Je partage en revanche vos analyses au sujet de l’Europe.

Que les Frères Musulmans aient été élus ici ou là n’en fait pas pour autant des amis progressistes ; à ce compte-là Macron a été élu, lui aussi, hein ! Cette organisation "collabore" avec tout le monde, mais toute organisation religieuse "collabore" avec tout le monde, c’est même pour cela qu’elle a été créée. Les Frères Musulmans sont sont au monde arabe ce que sont les trotskystes au monde occidental, d’inlassables destructeurs de toute avancée réellement progressiste et des alliés indéfectibles de la haute finance.
L’ "Europe", qui implique la perte intégrale de la souveraineté française, empêche toute politique indépendante et/ou progressiste et détruit la démocratie. Son fondement idéologique est de type religieux. Le trotskysme mâtiné de communisme petit-bourgeois que l’on connaît aujourd’hui est mondialiste. Macron peut dormir sur ses deux oreilles...

22/08/2017 10:00 par DPM

L’effondrement de la gauche, je le vois simplement comme le résultat de notre système électoral/démocratique représentatif et de l’accaparement des médias par le capital.

Les médias font l’opinion, les politiciens font carrière, ils recherchent l’électorat et doivent donc plaire aux plus nombreux donc à l’opinion générale donc aux idées du capital...

Et je ne parle pas de la précarisation et de l’abrutissement des masses qui à mes yeux ne sont que deux accélérateurs du phénomène précité.

22/08/2017 10:28 par Assimbonanga

@Cunégonde Godot, suite à votre commentaire du 21/08/2017 à 11:49, une question s’impose à moi : êtes-vous FN ?
Vous faites un sacré taboulé en mélangeant pas mal de notions éparses...
L’ubérisation, l’UE, l’islam, etc, etc, etc. Comme si une solution pouvait émerger en simplifiant tout et en ramenant toutes sortes de mécontentements et ulcérations diverses dans un seul paragraphe.
Concernant votre contribution du 21/08/2017 à 07:31, c’est un peu pareil dans le sens où plusieurs notions sont enchâssées l’une dans l’autre afin d’y suggérer une causalité entre elles. Pourriez-vous préciser quels cas ou exemples peuvent étayer votre affirmation de la gauche est restée, idéologiquement, communiste, c’est-à-dire mondialiste (d’où son attirance pour l’islam ) ?
Dans quels cas avez-vous observé cette attirance pour l’islam ?

Perso, je suis sensible aux critiques d’une gauche qui se serait ramollie, un peu trop pacifiée, beaucoup embourgeoisée au fil des générations. Bien sûr, nous ne vivons plus dans des bidonvilles et nos langages se sont considérablement châtiés. Mais globalement, nous restons anticléricaux, athées, laïcards, sauf ! Sauf que par exemple, étant devenus plus intellectuels et sédentaires, nous aimons bien une certaine forme de "spiritualité" qui se matérialise plutôt dans le yoga, le taï-chi, le Qi Qong, l’acupuncture... Mais c’est dans un but de bien-être terrestre. Il ne s’agit pas de croire en une quelconque divinité.

Quant aux gens qui luttent, sans doute sont-ils en égale proportion de ce qu’ils ont toujours été : des minorités agissantes ( qui font tant peur à Bernard Arnaud, voir film Merci Patron). Bizi, alternatiba, attac, ZAD, convergence des luttes, soutien aux réfugiés, etc...

22/08/2017 10:59 par Bruno Guigue

Pour revenir au Vénézuéla, il faut admettre que ce silence de Mélenchon, succédant à ses propos sur les deux journalistes arrêtés, ne favorise pas la clarification au sein de la FI.
http://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/jean-luc-m%C3%A9lenchon-pas-press%C3%A9-de-sexprimer-sur-le-venezuela/ar-AAqoHGo?ocid=sf

22/08/2017 11:18 par Assimbonanga

@Maxime Vivas,
je voudrais réagir à votre contribution : "Le groupe la FI compte 17 députés. Il faudrait peu de défections pour qu’il disparaisse. J’en vois déjà au moins deux qui sont mous du genou sur le Venezuela : Clémentine Autain (qui a une carrière à ne pas saboter) et mon ami François Ruffin (qui dit qu’il n’est pas au courant)."

J’ai observé très attentivement François Ruffin tout au long de sa campagne électorale via youtube (vidéos). Il n’a matériellement pas eu le temps de se tenir informé de l’actualité au Vénézuéla. Ensuite, il s’est trouvé projeté à l’Assemblée Nationale où, là encore, il a énormément donné de sa personne. Enfin, il est parti emmener ses gosses en vacances. On en est là dans le calendrier et dans le champs physique de ce qu’un être humain peut faire.
En tant que journaliste, il ne peut pas envisager de prendre position sur un dossier qu’il n’a pas étudié. En revanche, François Ruffin sait pertinemment comment fonctionne la presse. Son bouquin , Les Petits Soldats du Journalisme, en atteste. François Ruffin ne peut que se contenter de déclarer que ce que fait un grand média s’aligne illico sur ce que font tous les autres journaux de la même dimension !!! Donc, une vérité identique, non vérifiée, non contestée et il pouvait émettre des doutes sur la façon partiale de la presse française de présenter l’information. Il est évident que jamais le camps chaviste n’est invité devant les micros et jamais les reportages ne nous emmènent à des réunions des chavistes. Mais François Ruffin ne peut pas être au four et au moulin en même temps. Depuis la sortie de Merci Patron, il n’a pas touché terre.

Attention car c’est au Figaro qu’il revient de jeter de l’huile sur le feu dans la France Insoumise ; pas à nous !
Moi, j’attends la rentrée de François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon pour connaître leur position sur Maduro. Au moins, ça leur laisse un peu le temps d’ y réfléchir en pesant le pour et le contre et de trouver le bon angle d’attaque et le ton juste.

22/08/2017 12:23 par Jean-Yves LEBLANC

Merci pour cet important article que j’attendais depuis longtemps.

Son mérite est de montrer l’ampleur réelle de l’effondrement de la gauche française. Son corollaire, c’est un pessimisme raisonné : Il sera très difficile, dans ces conditions, de remonter la pente. Et ce pessimisme (qui est en fait du réalisme) est bien plus constructif que les habituels cris volontaristes de "nous vaincrons" que nous entendons souvent à gauche ... quand nous n’avons rien à proposer pour avancer.
1) L’effondrement affecte la quasi totalité des formations de gauche comme le montre si bien Bruno Guigue. Généralement les critiques de la gauche "libérale" ne portent que sur la droitisation du PS. En fait, l’ensemble des formations de gauche a été, peu ou prou, convertie au capitalisme mondialisé, PCF et France Insoumise inclus, c’est à dire ce qu’on appelle (à tort) la "gauche radicale" ou "gauche de la gauche".
2) L’effondrement n’est ni électoral, ni ponctuel : il est idéologique et donc fondamental car il interdit désormais toute analyse de classe à l’échelle nationale ou internationale. Sans cette analyse de classe et sans un parti "d’avant garde" de masse (Ah, j’entends déjà ricaner dans les rangs de nos amis de gauche dont certains doivent trouver cela fort ringard) qui trace la voie d’une action politique de classe conséquente, nous ne pourrons aboutir, au mieux, qu’à des épisodes douloureux du genre Tsipras.
3) L’effondrement idéologique n’est pas seulement celle des élites de la gauche (élus et dirigeants) mais de la plus grande partie des "militants" ou sympathisants des formations de "gauche radicale" qui, au fil des années, ont été formatés culturellement au discours droit-de-l’hommiste, à la "gauche des valeurs" (humanisme, "démocratie", écologie, soutien aux minorités, LGBT, ...) et surtout à la haine du communisme réel. Ils sont d’ailleurs totalement ignorants de ce communisme réel puisqu’ils ont été nourris à la propagande. Propagande anti-soviétique de guerre froide, falsification de l’histoire enseignée à l’école (communisme = nazisme) ou à la télévision (Apocalypse Staline), Méa Culpas permanents des partis communistes ... Cette haine instinctive du communisme tel qu’il a existé (combien d’intervenants sur LGS adoptent le postulat que le communisme a échoué, que c’était un enfer et que l’URSS était un anti-modèle) les rend totalement ignorants des leçons de l’Histoire et des réalités de la lutte des classes :
1) Ils éludent le fait que la bourgeoisie, elle, mène une lutte des classes acharnée contre le peuple et ne recule devant aucun moyen pour le vaincre.
2) Si un gouvernement populaire met en oeuvre une politique (même timidement) de gauche, il est immédiatement combattu par les possédants nationaux et internationaux et menacé d’un renversement par tous les moyens. Si ce gouvernement veut survivre, il doit se défendre, lui aussi par tous les moyens. Mais si il se défend, nos droit-de-l’hommistes crient à la dictature policière.
3) Les possédants, par définition, possèdent tous les outils du pouvoir : argent, économie, médias. Seule l’appropriation collective des moyens de production et d’échange fait basculer les leviers du pouvoir. Sans cela, les décisions démocratiques d’assemblées élues ne pèsent pas lourd face au pouvoir des propriétaires. Hélas, du fait de "l’effondrement idéologique", nombre de militants de gauche en sont même venus à être hostiles à cette condition première du socialisme qu’est la propriété collective.
C’est dire l’étendue du travail de rééducation idéologique qui sera nécessaire pour que renaisse une vraie perspective de gauche.

22/08/2017 13:11 par Xiao Pignouf

Oui, et JLM a raison de la boucler, il le dit lui même, les indignations des journalistes sont sélectives, surtout en ce qui concerne son opinion à lui. Il leur fait donc un vrai bras d’honneur en leur signifiant qu’il ne leur donnera pas satisfaction, à savoir pouvoir ressortir ses propos et les déformer pour effrayer le chaland, comme d’hab’. Je ne comprends pas pourquoi on continue de douter de son point de vue quand on connaît ce qu’il a déjà dit et déjà fait. Gloser dessus fait le jeu du parti au pouvoir et des médias à sa botte, et ils doivent bien rigoler de nous voir perdre notre temps à savoir ce que M. Mélenchon pense ou ne pense pas...

22/08/2017 14:02 par Yan__El

Je trouve ce texte trés inquiétant par le parallèle fait Marduro / Assad.
Le PCV soutient et participe au projet d’assemblée constituante de Marduro.
Les cocos syriens se battent à la fois contre l’impérialisme et le néo libéralisme de leur gouvernement.
Les bases électorales ne sont pas les mêmes concernant les deux pays. Les élections n’ont pas été reconnues me semble-t-il en Syrie mais ont bien dû l’être au Venezuela.

22/08/2017 14:17 par Salvador

Salvador
 : @Cunégonde Godot
Bien que je ne prétende pas que l’idéologie véhiculée par les Frères musulmans soit un modèle de progrès (et bien que cette notion soit par ailleurs toute relative), je constate cependant qu’ils ont été élus en Egypte, que Morsi croupit désormais en prison, et que l’organisation a dernièrement été accusée de collaborer avec l’Iran et le Hamas...

Cunégonde Godot : Que les Frères Musulmans aient été élus ici ou là n’en fait pas pour autant des amis progressistes ; à ce compte-là Macron a été élu, lui aussi, hein !

Lisez-moi avant de me répondre...
Rien ne justifiait dans le cas présent l’intervention de l’armée et ce larbin de Sissi. Pas même leur prétendu conservatisme (A ce compte-là envoyez l’armée à l’Elysée). J’ajoute que je ne serais pas aussi tranché que vous vis à vis de cette organisation, mais cela importe peu.

22/08/2017 14:25 par DPM

@ Jean-Yves LEBLANC,

33) L’effondrement idéologique n’est pas seulement celle des élites de la gauche (élus et dirigeants) mais de la plus grande partie des "militants" ou sympathisants des formations de "gauche radicale" qui, au fil des années, ont été formatés culturellement au discours droit-de-l’hommiste, à la "gauche des valeurs" (humanisme, "démocratie", écologie, soutien aux minorités, LGBT, ...) ..."

1/ En quoi les droits de l’Homme, l’Humanisme, l’écologie ou les LGBT sont-il contraires à une conscience politique de gauche, communiste voire d’extrême gauche ?

2/ Que mettez-vous dans les suspensions derrière LGBT ?

D’avance merci.

22/08/2017 14:56 par Assimbonanga

J’ai légèrement caviardé le paragraphe de Jean-Yves Leblanc.

3) L’effondrement idéologique n’est pas seulement celle des élites de la gauche (élus et dirigeants) mais de la plus grande partie des "militants" ou sympathisants des formations de "gauche radicale" qui, au fil des années, ont été formatés culturellement [...] à la haine du communisme réel. Ils sont d’ailleurs totalement ignorants de ce communisme réel puisqu’ils ont été nourris à la propagande. Propagande anti-soviétique de guerre froide, falsification de l’histoire enseignée à l’école (communisme = nazisme) ou à la télévision (Apocalypse Staline), Méa Culpas permanents des partis communistes ... Cette haine instinctive du communisme tel qu’il a existé (combien d’intervenants sur LGS adoptent le postulat que le communisme a échoué, que c’était un enfer et que l’URSS était un anti-modèle ? ) les rend totalement ignorants des leçons de l’Histoire et des réalités de la lutte des classes .

C’est bien mieux, n’est-ce pas ?
En fait, il faut juste vachement trier ses arguments et pas mélanger des impressions et des sentiments avec des trucs qui ne sont pas sur le même plan !!!

22/08/2017 15:08 par Assimbonanga

@Bruno Guigue à 10:59
BFMTV devrait-il devenir l’étalon de notre opinion sur le Venezuela ? Avec tout ce qu’on sait sur la presse mainsteam, c’est une plaisanterie ? Le seul truc à retenir de l’article de Charlie Vandekerkhove, c’est que la France Insoumise se donne la peine, avec courage, de faire le point sur le sujet au moyen d’une table ronde à ses universités d’été.
J’atteste qu’il faut disposer d’un nombre d’heures considérable pour connaître la situation et se sortir du bourrage de crâne omniprésent partout, télé, radios, papier, numérique. Les députés, cadres et militants de la FI sont comme tout le monde, immergés dans la même mélasse. Ils ont besoin qu’on leur explique et qu’on leur prouve. J’espère que les gens du GS ont posé leur candidature pour apporter leur expertise à ces réunions ?
Un tableau chronologique des assassinats depuis mars sera utile.
Un tableau des télés venezuéliennes. Un rappel sur RCTV. Et, bien sûr, le topo de Maurice Lemoine sur la guerre économique.

22/08/2017 15:15 par Xuan

La critique de la social-démocratie est parfaitement fondée. Je ferai juste une remarque critique à l’attention de cette phrase :

Du PS à l’extrême-gauche (à l’exception du “Pôle de renaissance communiste en France”, qui a les idées claires), on louvoie, on ménage la chèvre et le chou, on reproche au président Maduro son “autoritarisme” tout en accusant l’opposition de se montrer intransigeante. Dans le meilleur des cas, on demande au pouvoir légal de faire des compromis, dans le pire on exige qu’il se démette. Manuel Valls, ancien premier ministre “socialiste”, dénonce la “dictature de Maduro”.

La modestie ne nuit pas. Or le PRCF est loin d’être le seul à avoir dénoncé la main de l’impérialisme US sur ce sujet.
Quelques réactions :
"socialisme du 21e siècle" et impérialisme
tentative de subversion impérialiste au Venezuela
PC d’Amérique du Sud

22/08/2017 16:02 par dan

En bref, après avoir lu et relu cet excellent point de vue, je suis tellement d’accord avec ce qui est dit dans cet article que j’en respire mieux, c’est une vraie bouffée d’oxygène qui m’arrive dans les poumons, je tenais à le dire et je ne retire aucun passage et aucun mot de ce texte si salutaire. Merci donc à Monsieur GUIGUE.

22/08/2017 21:00 par Francois

Je pense que le principal ressort de ce changement est l’investissement massif des dominants dans les médias. Ils ont un sacré retour sur investissement. Soutenir Maduro aurait été chose simple en 1973. C’est devenu extremement compliqué. JLM soutient Maduro, c’est évident, mais il ne peut plus le vociférer sans s’attirer une destruction médiatique. Il faut faire attention et expliquer doucement les choses. Même chose pour Coquerel, j’ai entendu son entretien (et non lu), je sentais cette volonté de rétablir la vérité en faisant attention de ne pas se prendre un bouclier médiatique sur le nez. Autin, je ne connais pas sa position. Elle n’a déjà pas été héroïque sur l’Alliance Bolivarienne...

22/08/2017 21:26 par irae

A Cunégonde

On comprend très vite que parmi les commentateurs assidus des articles du Grand Soir il y a très peu de travailleurs mis en danger par le travail "détaché" à bas coût – très peu de routiers p.ex. Me trompé-je ?...

Nul besoin d’être virtuose pour apprécier la belle musique. Galégade à part, ma connaissance de la problématique de la disparition des petites entreprises de transport en raison de la surconcurrence des pays UE à faibles protections sociales me pousse à dire que le secteur a achevé son sabordage en faisant retirer la taxe poids lourds.

22/08/2017 22:02 par Borboleta

@ Jean Yves Blanc : " l’appropriation collective des moyens de production et d’échange fait basculer les leviers du pouvoir. Sans cela, les décisions démocratiques d’assemblées élues ne pèsent pas lourd face au pouvoir des propriétaires. Hélas, du fait de "l’effondrement idéologique", nombre de militants de gauche en sont même venus à être hostiles à cette condition première du socialisme qu’est la propriété collective. "

Pour en avoir beaucoup discuté avec de nombreuses personnes, je constate qu’ils ne sont très majoritairement pas hostile à cette condition première. Simplement, leur réponse imparable est la suivante : Oui, bien sur, mais comment faisons nous pour nationaliser alors que c’est à Bruxelles que tout se décide ?

22/08/2017 22:26 par irae

Je brûle de lire enfin un distingo entre "libéralisme", tel qu’on le vends sur les étalages bourgeois, ou dans la gauche grand public, et "capitalisme"....

Sauf que je ne suis pas là pour dispenser des cours en plus je suis pas prof. Un petit effort personnel.

22/08/2017 23:16 par Jean-Yves LEBLANC

@DPM
@Assimbonanga

J’essaie ici de répondre aux deux questions de DPM pour lesquelles je le remercie. Ces lignes s’adressent aussi à Assimbonanga qui s’est senti gêné par la même partie de mon commentaire.

Le discours droit-de-l’hommiste, c’est quand (une partie de) la gauche française pleuniche sur les bobos infligés par la police vénézuelienne à des casseurs payés par les riches et la CIA pour engager une révolution colorée afin de chasser le gouvernement de gauche ET c’est quand la même gauche applaudit l’éxécution de Khadafi en Lybie.

Le discours humaniste, c’est l’art de brasser des slogans généreux tels que "l’humain d’abord" tout en mettant en oeuvre (ou en acquiesçant à) des politiques qui plongent le peuple dans la misère et le désespoir.

La démocratie ? les "démocraties occidentales" dans lesquelles le peuple n’a aucun pouvoir et où le 0,01% décide de tout ?

L’écologie, dont la promotion médiatique est essentiellement assurée par les firmes capitalistes repeintes en vert (Véolia Environnement !), c’est l’art de faire accepter l’austérité et le rationnement sous le fallacieux prétexte de "sauver la planéte". Ainsi, la transition énergétique et le réchauffement climatique anthropique sont deux exemples d’escroqueries anti-scientifiques permettant d’aggraver en tous points les conditions de vie des petites gens pour le plus grand profit des multinationales.

Le discours LGBT, c’est l’exemple d’un tour de passe-passe par lequel on fait passer un sujet "sociétal" pour une grande question politique afin de caresser les bobos citadins dans le sens du poil et de faire du "buzz" pour éviter de parler du chômage. Le plus fort, c’est que ce discours n’est même pas un discours de libération sexuelle mais une recherche de privilèges pour des minorités bien en cour !

Le soutien aux minorités, c’est le faux-nez de l’intellectuel de gauche boboisé qui méprise la majorité prolétaire réellement opprimée.

Qu’y a-t-il dans les suspensions ?

Eh bien par exemple l’anti-racisme genre SOS-racisme qui, de nouveau, substitue le sociétal au politique pour mieux ignorer l’exploitation des travailleurs de toute couleurs. Cet anti-racisme, de surcroit, construit le communautarisme, recherche des privilèges communautaires et, en fin de compte, fortifie le racisme inter-communautaire.

Autre exemple : l’universalisme qui fait que beaucoup de gens de gauche se veulent internationalistes (nouvelle mode, c’est à dire pas prolétarien), pour l’Europe, pour la mondialisation, et contre le nationalisme. Problème : la condition nécessaire pour mener une politique de gauche, c’est... la possibilité de la mener, c’est à dire la souveraineté nationale.

Dernier exemple : l’anti-fascisme à la sauce moderne qui ignore tout de ce qu’est le fascisme réel. Cette pose de gauche permet de clouer au pilori, et donc de décrédibiliser, toute opinion souverainiste, toute réflexion sur l’immigration, et plus généralement tout
avis non conforme à la doxa du journal Le Monde.

Tous ces mots que vous citez et mettez en gras, plus ceux que viens d’ajouter, ont un sens propre noble. Mais les concepts auquel le discours dominant les a associés sont en fait, comme dans la novlangue d’Orwell, le contraire de ce sens propre. Une conscience de gauche qui se laisse prendre à ce subterfuge cesse d’être une conscience de gauche. C’est bien ainsi qu’on aboutit à l’effondrement idéologique.

23/08/2017 08:06 par CN46400

@ Irae
Faut-il être prof pour constater que, comme dans le capitalisme, le profit privé est le moteur principal du "libéralisme" ? Faut-il être prof pour remarquer que si le capitalisme est "l’exploitation de l’homme par l’homme", le "libéralisme" en est l’inverse ?
En fait, vous êtes le produit type de "l’effondrement idéologique", la révolte pourquoi pas, mais, surtout, pas de révolution. Les bourgeois méritent leurs privilèges, et les prolos, eux, doivent continuer d’être obligés, pour vivre, de travailler. Mais l’affirmer publiquement vous coûte, alors la tenue de camouflage redevient à la mode, et vous sied plutôt bien...

23/08/2017 09:41 par Assimbonanga

@Jean-Yves LEBLANC, merci de votre réponse qui m’a amenée à relire l’article ci-dessus sur lequel nous glosons. Ce serait imbécile de ne faire que le paraphraser et nos commentaires ont plutôt intérêt à apporter des éléments qui apportent un complément ou une sensibilité.
Clémentine Autain a déclenché des réactions par sa prise de position contre Maduro. De là s’ensuit une réflexion sur "l’effondrement de la gauche" et on s’y perd un peu à ne pas savoir de qui on parle avec ce terme "la gauche". Bruno Guigue, fort heureusement, nomme les gens en question.
Pour éviter de paraphraser son article qui est très bien, j’ajouterais juste mon sentiment : certains de nos représentants se sont perdus en route. Ce n’est pas sérieux de faire une déclaration publique sur un sujet lorsque, visiblement, on n’a pas suffisamment d’information.
Ce n’est pas sérieux de passer un nombre considérable d’heures à se pavaner devant des caméras dans des studios de télé qui sentent les parfums de luxe et de se laisser contaminer par les bons semblants du monde mondain et singer leur parole polie, hypocrite et qui ne dit rien à force de ménager la bienséance. C’est se perdre en route.
Il faut de toute urgence que certains délégués de la France Insoumise redressent la barre et retournent dans leur chambrine pour s’y livrer à l’étude !!! Il faut de toute urgence qu’ils retournent fréquenter en priorité les gueux qu’ils sont censés défendre plutôt que les bourgeois poudrés du milieu médiatique qui vit bien avec un niveau de vie palpitant et plaisant.

23/08/2017 10:33 par Dominique

@ macno

Concernant les sources d’information des gens, il faut voir que nous sommes soumis à un flot continu d’informations de toutes sortes et de toutes provenance et mettre ceci en relation avec le fonctionnement de nos cerveaux. Le cerveau préfère ressentir une douleur physique qu’une douleur morale. Cela implique qu’il range les informations qui le dérange dans le subconscient. Or le subconscient n’est pas infini. Ce qui à son tour implique que quand il est plein, les informations surnuméraires sont transformées en douleur physique comme des mals de dos. Ce qui implique surtout que nous devons trier à la source les informations que nous voulons ingurgiter, ceci afin de ne pas saturer notre subconscient.

En ce qui me concerne, il y a longtemps que je n’ai plus de télé et que quand je veux lire la presse écrite, je vais dans un bar ou une bibliothèque. Malheureusement la majorité des gens subissent encore la télé, ce qui implique qu’ils remplissent leur subconscient et le reste avec du bourrage de mou. Ils n’ont donc plus la force de consulter d’autres sources de nouvelles.

Ceci est à mettre en relation avec le fait que la plupart des gens sont des moutons domestiqués qui n’ont jamais fait le choix de leur mode de vie et se contentent de surfer sur la vague en priant pour qu’elle ne casse pas.

23/08/2017 11:41 par DPM

Jean-Yves,

Expliqué et déraillé c’est mieux...

Ce n’est donc pas sur les principes cités qu’il faut fustiger mais bien la perversion des discours dominants qui manipulent ces principes...

23/08/2017 14:01 par DPM

@ Jean-Yves,

"...Le plus fort, c’est que ce discours n’est même pas un discours de libération sexuelle mais une recherche de privilèges pour des minorités bien en cour !

Le soutien aux minorités, c’est le faux-nez de l’intellectuel de gauche boboisé qui méprise la majorité prolétaire réellement opprimée..."

Je ne vois pas en quoi pouvoir vivre sans se cacher ou subir des agressions perpétuelles est un privilège...

Je ne vois pas en quoi le soutien aux minorités est incompatible avec la lutte des classes ?

23/08/2017 14:17 par Assimbonanga

Interview de François Ruffin en date du 16 août 2017 : https://www.youtube.com/watch?v=IGolFm7M7rE
C’est avec un certain retard que je prends aujourd’hui connaissance de cette interview ! Hé bien, c’est donc là-dessus que s’appuient les journaleux, analystes, commentateurs ?
Il faut remarquer la singularité de François Ruffin : il parle comme il pense, tout à trac, sans faux semblants, sans prudences autres que celle de ne pas être journalistiquement exact, il s’exprime sans calculs, sans contorsions, sans détours, sans diplomaties, sans réserves politiciennes. Il est neuf. Il est vierge, serais-je tentée de dire. Il n’est pas un politicard. Et il ne faut pas décortiquer son discours comme un texte écrit. C’est du langage oral. Sincère. C’est tellement inhabituel !
Lorsqu’il dit qu’il ne sait pas, c’est juste qu’il ne sait pas, en tant que journaliste professionnel. On peut écouter juste la fin de la vidéo si on veut s’en tenir au thème du Venezuela.

23/08/2017 15:33 par legrandsoir

Vous avez raison. On a toujours tort de commenter une phrase d’un Insoumis sans entendre TOUT ce qu’il a dit.
Cela dit, député de la nation, il va devoir s’informer davantage sur le Venezuela, la Syrie...

23/08/2017 14:31 par Assimbonanga

@Le Grand Soir et Maxime Vivas. En fait, j’espère que je me suis exprimée clairement : entre Clémentine Autain et François Ruffin il y a une énorme différence et je fais toujours confiance à François Ruffin qui fonce, qui parle franc et qui reste en lien constant avec les gueux, lui. Peut-être commettra-t-il des erreurs, peut-être n’aura-t-il pas cette admirable mémoire historique et géographique qui caractérise les communistes éduqués, mais au moins, je peux le considérer "de gauche", d’une gauche pas effondrée, d’une gauche combative.
Attention : la droite a flairé une possibilité de mettre JLM et Ruffin en rivalité. Ils vont en user avec leur habituelle paresse intellectuelle d’user les arguments jusqu’à la corde. A nous de ne pas y prêter le flanc.
Si je voulais être grandiloquente, je comparerais Mélenchon à Fidel et Ruffin au Che... Voilà une rumeur intéressante à leur opposer !

23/08/2017 15:28 par legrandsoir

OK.
Ruffin est un ami, j’ai débattu avec lui, il a défendu LGS contre Guyet à qui il a dit de vive-voix ce qu’il pensait de son article pourri signé Boutoleau.
Pour la comparaison avec le Che, heu...
MV

23/08/2017 16:07 par POTTIER Jean-Claude

Un excellent débat !!! Merci et bravo, d’abord à Bruno Guigue, puis à LGS de permettre cet échange pour le moins sérieux. Et si nécessaire. Il faudrait que Maxime Vivas et Victor Dedaj trouvent le moyen de renouveler ces échanges.
Pour ce qui me concerne, la notion de "gauche" me dérange. Je ne vois pas ce que ce mot contient très précisément. Après avoir milité en faveur de l’Union de la Gauche et du Programme commun, je n’ai pu que constater l’immense échec de la démarche, dû à l’immense trahison du PS (récidivant avec constance avec Jospin puis Hollande) et l’inacceptable idéalisme du PCF s’étant enfermé tout seul dans cette suicidaire dynamique.
Pour ce qui me concerne, je fais confiance dans le PRCF et suis de plus en plus convaincu que la situation d’aujourd’hui trouve son explication dans l’Histoire même du communisme, du socialisme ayant réellement existé et des contre sens commis à l’endroit de l’URSS. Il s’agit de la première expérience communiste de l’Histoire et qui n’a absolument pas échoué. Au contraire. La grosse question étant : quid de Staline et du stalinisme ?
Les éditions Delga fournissent un énorme travail sur ce sujet déterminant et il est essentiel que ceux qui oeuvrent à un changement révolutionnaire de la société s’emparent de cette question pour redéfinir notre héritage puis, du coup, nos objectifs politiques.
Le Chili de 1973 et le Venezuela d’aujourd’hui ont maille à partir avec la conception qu’on doit se faire de la révolution. Ce sur quoi joue la réaction bourgeoise, aidée par la social-démocratie opportuniste (de gauche et de droite), c’est à réactiver la peur de la terreur stalinienne, précédée dans l’inconscient collectif de la terreur robespierriste. Il n’est qu’à lire les media mainstream pour constater que leur obsession vise à transformer les chavistes en fous assoiffés de sang. Il leur suffit de minimiser les crimes de la droite et d’exagérer ceux des révolutionnaires. Nos opportunistes jouent les vierges effachourées pour fuir lâchement afin de se déguiser en éternels humanistes bien pensants.

23/08/2017 16:43 par Assimbonanga

Il va pouvoir le faire à Marseille ! https://lafranceinsoumise.fr/evenements/amphis-dete/
Formation des élus, « Le processus constituant au Venezuela : retour d’expérience », animé par Claudio Calfuquir (observateur des élections à la Constituante)

Et que vois-je ? Une conférence de Raphaël Corréa ancien président de la République de l’Equateur

Conférence « Quand la gauche est au pouvoir : quels enseignements de l’Amérique latine ? », animé par Victor Audubert, avec Janette Habel (politologue), Renaud Lambert (journaliste au Monde Diplomatique), Guillaume Long (ancien ministre d’Equateur) et Christophe Ventura (chercheur à l’IRIS) (Amphi Massiani)

Après un tel programme, je me montrerai alors intransigeante vis à vis de mon héros, François Ruffin , qui n’est encore qu’en herbe pour devenir un Che Guevara. ;-)

23/08/2017 17:34 par François

@ Bruno GUIGUE

Puisque vous êtes à l’écoute, j’en profite pour vous remercier de tout vos excellents articles. Celui ci en est un bon exemple.
A la mort de Fidel Castro, je devais partir à la Réunion pour une mission. J’étais tellement content de partir avant cette triste nouvelle. Mais le hasard n’étant pas manchot, c’était bel et bien à la réunion qu’il fallait se trouver pour découvrir dans la presse une perle d’article sur la vie de ce grand homme : "Fidel le bien nommé".
Je n’en croyais pas mes, yeux, je ne croyais pas possible qu’un tel article puisse être publié. Cette article m’a remis le moral au beau fixe. Je l’ai photographié et affiché dans mon bureau.
En tout cas, merci beaucoup pour vos articles, c’est toujours un grand bonheur de les lire et relire.

23/08/2017 18:55 par leon

Clémentine Autain dit tout haut ce que les"gens" de la direction FI n’osent dire de la peur de se déjuger, il y a des silences qui sont assourdissant. ce ne sont pas des insoumis mais des opportunistes, les illusions tombent

23/08/2017 20:47 par legrandsoir

Restez avec nous, Léon, on en reparlera.

23/08/2017 19:02 par Jean-Yves LEBLANC

@DPM
Cher(e) DPM,
Votre adhésion généreuse à ces principes (non pervertis) me séduit.
Il y a cependant, au-delà de la perversion de ces principes par le discours dominant, le fait que ce sont pour la plupart des valeurs morales mais pas des principes politiques. Politique signifie en fait stratégique : stratégie de prise de pouvoir et d’utilisation de ce pouvoir.
Or l’essentiel de l’article de Bruno Guigue, auquel j’adhère totalement, traite de l’effondrement idéologique de la gauche du fait du remplacement des principes politiques par l’affirmation (souvent de façade) de valeurs morales qui n’ont rien à voir avec une démarche politique de gauche et peuvent même facilement se retourner contre une vraie politique de gauche.

Ainsi la défense des minorités semble être une démarche progressiste et pourtant elle n’a rien à voir avec une perspective socialiste. Elle mène à une impasse politique. Dans les USA des années 68, la revendication d’un "Pouvoir Noir" était un nonsens. Luther King s’en était rendu compte avant son assassinat et cherchait à orienter le mouvement des Droits Civiques vers la défense des pauvres, noirs et blanc. C’est à dire vers une vraie perspective politique de classe.

Autre illustration, celle des droits de l’homme.
Les droits de l’homme, eux, ont à la fois une composante morale (le respect de l’être humain, de sa vie et de ses opinions) et une composante politique (le droit au travail, le droit à la santé, le droit au logement ou à l’éducation, l’égalité des droits ).
Notons que dans le cadre de l’effondrement idéologique, la composante politique (les droits ...) à disparu et il reste le "Tu ne tueras pas / tu n’emprisonneras pas / tu ne censurera pas", au demeurant appliqués sélectivement aux amis de Washington mais pas aux Nord-Coréens que le Américains peuvent brûler dans le feu nucléaire sous les applaudissements d’une bonne partie de la gauche.

Examinons maintenant le cas où un vrai gouvernement de gauche vient au pouvoir (comment ??) et met en oeuvre le retrait de l’EU et de l’OTAN, des nationalisations, des mesures sociales ... Immédiatement les capitalistes qui possèdent tout l’argent et tous les pouvoirs, qui ont des réseaux dans la police, l’armée et les services secrets, qui ont l’appui illimité des USA , de l’UE et des élites françaises engageront la "contre-révolution". Déstabilisations, blocus économique et financier, sanctions votées par les US, manifs de provocation, mouvements séparatistes dans diverses régions, révolution colorée, coup d’état fasciste s’il le faut. Les capitalistes, eux, ne souffrent pas d’effondrement idéologique. Ils ont prévu de longue date tout l’arsenal contre-révolutionnaire et ils se fichent éperdument des droits de l’homme.
Que fera notre gouvernement de gauche ? se résoudra-t-il à faire le "sale boulot" : arrêter, emprisonner, purger, voire fusiller pour préserver les droits de l’homme politiques qu’il a établis ou bien se conformera-t-il au "tu ne tueras pas" pour être balayé en quelques mois ? Cette épineuse question est rarement posée à gauche. On préfère croire que le "mouvement populaire" ou la "démocratie poussée jusqu’au bout" régleront par magie la question de la guerre de classe que mènent déjà et mèneront à coup sûr les possédants. Et l’incantation des droits de l’homme prépare déjà la reddition sans conditions lors des premières escarmouches avec le capital.
L’effondrement idéologique nous prive des enseignements des révolutions passées. Il nous envoie dans le monde de la "moraline" et nous prive de l’analyse politique marxiste-léniniste qui se fonde sur l’examen du REEL dans son mouvement, ses difficultés et ses contradictions. Il nous prive du plus élémentaire réflexe qui est de soutenir notre camp, le camp du peuple. Au Vénézuela, le camp des chavistes ... et sans faire trois journées d’étude pour examiner si oui ou non il y a eu brutalités policières !

23/08/2017 19:20 par POTTIER Jean-Claude

Accord total avec le dernier post de Jean-Yves LEBLANC.

23/08/2017 19:50 par Bruno GUIGUE

@François

Mon article sur Fidel Castro est une tribune libre que le rédacteur en chef adjoint du Journal de l’île de La Réunion a bien voulu publier. Il s’est pris une volée de bois vert par le rédacteur en chef, le sinistre Jacques Tillier, qui a commis son larbin, Philippe Leclaire, pour écrire ce pamphlet contre Castro, Cuba et .. moi. Je vous laisse juger ! https://www.clicanoo.re/Actualites/Article/2016/11/30/Pas-de-requiem-pour-les-assassins_8010
Bien à vous !

23/08/2017 21:00 par DPM

Merci pour cet éclairage Jean-Yves.

23/08/2017 22:44 par CN46400

@Potier JC
"Il s’agit de la première expérience communiste de l’Histoire et qui n’a absolument pas échoué. Au contraire"
En partant d’un tel postulat, on ne risque pas de trouver les raisons de l’échec....

24/08/2017 00:18 par Xiao Pignouf

@M. Leblanc, bonjour, j’ai lu vos commentaires, les questions et les réponses que vous avez apportées... j’ai lu à rebours, chose que je fais assez souvent. Bref, au début, c’est-à-dire à la fin, je me suis trouvé totalement raccord avec vos différentes analyses, même si votre point de vue sur certaines notions, notamment l’écologie, sans le contester, gagnerait à aller un peu plus loin qu’un simple constat auquel vous seul arrivez. En remontant le cours de vos interventions, je suis parvenu à la première que vous avez faite, et là, j’y ai trouvé une autre assertion non... vraiment étayée, à savoir que le PCF et la FI avaient tous deux cédé aux sirènes du capitalisme... soit, pour le premier, je suis à peu près d’accord (je vous sais vous-même communiste, donc bien mieux placé que moi), sans évidemment généraliser à l’ensemble du parti, il aura par rapport au second la circonstance atténuante d’être un vieux parti, et d’avoir vécu au sein de son appareil pas mal de trahisons et de retournements de vestes. Non, ce qui m’interpelle, c’est le fait que vous incluiez la FI, beaucoup plus jeune, sans vouloir les défendre systématiquement (c’est vrai que je le fais), et sans encore une fois contester vos propos, je vous serais reconnaissant de développer cette forme d’accusation, qui me semble-t-il entre en contradiction avec leur programme et les idéaux qu’ils véhiculent. Je sais que vous ne portez pas trop JLM dans votre coeur, et il serait assez malhonnête de saisir la moindre occasion de le charger, sans apporter de l’eau à votre moulin. Si sans la connaître, je disais que Mme Le Pen est communiste en secret, ça aurait autant de valeur, et beaucoup, les plus indulgents puisque les autres me prendraient pour un fou, réclameraient des preuves à ce que j’avance. Bien sûr, vous n’allez pas aussi loin, mais je voudrais juste savoir ce qui vous permet d’affirmer ce que vous affirmez à leur propos. Merci d’avance.

24/08/2017 01:27 par POTTIER Jean-Claude

@ CN46400,

Je persiste : l’URSS, pays arriéré en 1917, se hisse au niveau de 2ème puissance mondiale dans la 2nde partie du XXème siècle. Si l’on doit parler d’échec (et c’est bien là le nœud gordien) il est à chercher là où il n’est pas. Le problème réel se situe en 1956, au 20ème congrès, juste après la mort de Staline. Kroutchev y dénonce les crimes "staliniens", sans bien sûr parler des siens !!!
Une thèse (qui reste à creuser) consiste à supposer que la dénonciation des "crimes" staliniens a un objectif : démarrer la contre révolution qui aboutit à l’ultime trahison de 1991, d’Eltsine et Gorbatchev.
Ce n’est pas le peuple en colère dans la rue, ni les Soviets, ni le parti qui, cette année-là appelle à renoncer au socialisme ni à l’Union Soviétique, mais un courant à l’intérieur du PCUS. La contre révolution n’est pas le fait des masses organisées, c’est une contre révolution de palais mise au service de ceux qui avaient conquis le pouvoir économique et politique à la tête des sociétés nationales. Il n’y a pas eu de crise, de famine, d’effondrement social. Au contraire, il n’y a eu qu’un long développement économique lié à la production industrielle et agricole. Tandis que l’Occident eut à subir la crise de 29, la société soviétique était en mesure de fournir le plein emploi, la garantie des salaires, les congés payés, les allocations familiales et la sécurité sociale. Ajoutons qu’en dépit de l’Afghanistan, l’URSS maintenait une politique de paix et de coopération, se rangeant aux côtés du Tiers-Monde et des indépendances nationales. Comparons donc avec l’Occident capitaliste et bourgeois !!! Pas de Corée, d’Indonésie, de Vietnam. Sans l’URSS, Cuba socialiste n’existerait pas, ni le Vietnam libre et indépendant. Souvenons-nous pour jamais à l’immense victoire sur le nazisme et aux 26 millions de Soviétiques tués par les hordes noires d’Hitler.
L’URSS a toujours été en guerre. Même entre 45 et 91. Le capitalisme, lui, s’est confortablement adossé sur le colonialisme pour financer son système d’exploitation. Je vous passe tous les massacres et dictatures pour maintenir la puissance impérialiste.
En revanche, l’URSS, qui a fait face aux efforts imposés par le surarmement, a toujours fait le choix de la paix et du soutien au Tiers-Monde (y compris donc les Etats socialistes créés dans ce Tiers-Monde.
L’URSS est totalement exsangue en 45. Encore une fois : 26 millions de travailleurs tués, un pays en ruines. En face, les USA intacts, ayant perdu 350 000 soldats et un sol absolument intact, jamais occupé, jamais bombardé. Ayant achevé le massacre Indien, dont les derniers représentants sont relégués dans des réserves !!! Dans des réserves !!! ce qui est fou et inouï... les USA tuent les Noirs, anciens esclaves déportés, enfermés dans les fers, dans la rue !!! Et même Kennedy, président.
Et on ose comparer ? On ose parler de monde libre et de démocratie ????

Aujourd’hui, ce monde libre menace la Corée du Nord du feu et de la terreur parce que celle-ci ambitionne de rejoindre les pays dotés d’armes nucléaires.

L’URSS est devenue un pays moderne, industrialisé, prospère, cultivé, raffiné. Non, il n’y a absolument pas d’échec. Alors, pourquoi son effondrement ? C’est bien pour ça que j’invite les gens euh... de "gauche" à se pencher sur cette question. Le seul argument que je connaisse de notre ennemi de classe, c’est Staline !!! Le vainqueur du nazisme !!! C’est fou, non ?

24/08/2017 02:28 par Francois

@ Bruno Guigue :
Un grand merci pour me faire partager les coulisses de cette publication.
L’article « réponse » vole plus bas que terre, j’en ai supporté 4 lignes. C’est écrit avec haine et sans aucune intelligence. Je ne donne pas cher du cerveau de celui qui peut croire à de telles balivernes.
Ce qui est rigolo, c’est qu’après avoir acheté un livre à Salim Lamrani (dont vous parlez), je me suis dit que j’essaierai de dégager un peu de temps pour aller le voir et discuter de Fidel Castro. Avec lu j’étais certain de ne pourras tomber sur un idio lobotomisé par les médias. Ensuite, à peine arrivé à l’hôtel, j’avais pensé : surtout ne lit pas la presse, ça va t’énerver de lire les infamies dont les journalistes sont capables. Et puis j’ai quand même craqué... et je tombé direct sur ce journal. Là, je me suis dit que la Reunion était au top de l’information sur Cuba. Une petite île qui ose dire tout haut ce que la métropole tait !
Finalement j’avais tout faux, ce n’était qu’un éclat de balle qui avait percé le gilet !
En tout cas, c’est un juste retour des choses, l’article est affiché dans mon bureau entre la photo de Fidel, des citations de Einstein, Brecht, Orwell, Krishnamurti, Coluche, et quelques planches de Goossens.
Vous êtes bien entouré, et moi je suis bien repéré (je vous dit pas les trombines de certains quand ils rentrent dans le bureau, sachant que je travaille pour une administration plutot bien à droite), mais bon, à Marseille, tout passe !
A propos de géographie, « Bien à vous », que j’aime beaucoup utiliser parce que ça donne une touche atemporelle, m’évoque plutôt la Belgique...

Bien à vous.

24/08/2017 07:36 par CN46400

@xiao pignouf
"FI, beaucoup plus jeune"
Bof, je remarque aussi une bonne proportion de cranes blancs dans le parti de JLM (30 ans de PS, et pas à la base...)

24/08/2017 09:24 par legrandsoir

Notamment parmi les 16 députés FI élus avec JLM.
Soupir !

24/08/2017 07:56 par CN46400

@ potier JC
"L’URSS est devenue un pays moderne, industrialisé, prospère, cultivé, raffiné."
Bien que cet aspect soit réel, mais ici un peu hors sujet, il faudrait se demander pourquoi les prolos soviétiques ne se sont pas mobilisé contre la braderie de 1991. C’est le seul moyen de dégager les raisons de la chute et donc de dégager une autre démarche que la stalinienne vers le communisme qui reste l’objectif de toutes les sociétés humaine.
Le communisme : "a chacun selon ses besoins" n’est possible que basé sur un ensemble de forces productives au top mondial et le dépérissement de l’état donc d’une mondialisation pacifique. L’URSS, super état, n’a atteint ce niveau que dans les domaines militaires et para militaires (espace..). Contradiction mortifaire que le post-stalinisme était incapable de résoudre !

24/08/2017 09:48 par Assimbonanga

Ouh, ouh ! Cunégone ! Si vous pouviez éclairer ma lanterne sur votre affirmation que je cite ici : la gauche est restée, idéologiquement, communiste, c’est-à-dire mondialiste (d’où son attirance pour l’islam, religion non-sécularisée et par-là mondialiste
Quels attraits observez-vous au sujet de cette religion ? Dans quels cas ? Chez qui précisément ? J’ai du mal à concevoir de quoi vous parlez...

24/08/2017 09:54 par Assimbonanga

On papote, on papote. On lance des boulettes mouillées sur des supposés traîtres. On se raconte l’Histoire, les souvenirs d’anciens combattants. On jette des petits feux sur les petits nouveaux qui ne sont que des bleus, niais, mous du genou.
M’enfin, bordel ! Macron va exaucer un vœu du FN, faire disparaître la cotisation sociale de l’ouvrier, acquis du Conseil National de la Résistance. C’est grave, gravissime et c’est du tangible, du concret.
Aux JT, plus personne ne parle d’idéal. Juste le "pouvoir d’achat des Français". Mais quelle dégringolade intellectuelle !
Vite ! Des arguments idéologiques ! Vite des arguments à l’usage des salariés !

24/08/2017 11:21 par Jean-Yves LEBLANC

@ Jean-Claude POTTIER

C’est bien simple, jean-Claude, je suis d’accord avec tout ce que vous dites dans vos deux commentaires.

D’abord sur l’article de Bruno Guigue et sur le débat qui se déroule à sa suite. Je ne me souviens pas avoir lu des choses aussi fondamentales sur les "sites alternatifs" depuis 3 ans que je les lis et cette lecture me réchauffe le coeur.

Sur la notion de "gauche" ensuite. Pour moi, la gauche politique n’existe plus à l’exception de formations groupusculaires comme le PRCF (que j’apprécie hautement mais qui, de toute évidence, n’est pas un parti de masse et n’a donc pas d’influence réelle sur le paysage politique). Certes, j’écris "gauche" pour parler des partis de gauche mais c’est un terme par défaut pour désigner non pas le PS, bien sûr, mais les formations telles que PG, PCF, FI ... . Je crois que Bruno Guigue, dans son article, fait de même. Mais "gauche" garde un sens puissant pour moi : le peuple de gauche, les gens de gauche, c’est à dire ceux qui veulent que ça change mais qui, faute d’un vrai parti communiste, se retrouvent dans des formations comme FI. Je n’ai aucune confiance dans FI en tant que formation politique cohérente capable de tracer une perspective de changement mais, par défaut, j’ai voté FI et surtout j’aime les gens qui y sont.
Xiao Pignouf, dont j’apprécie le commentaire, est gêné par le fait que je mette FI dans le même sac que le PCF et aimerait que je justifie. Eh bien il me semble que la lecture de l’article de Bruno Guigue, justement, fournit cette justification notamment dans ses 5 derniers paragraphes.

Sur l’importance de l’URSS enfin. Je partage tout ce que vous dites sur ce sujet. Nous ne pouvons pas parler de politique de gauche, de pouvoir de gauche, de progrès social, d’économie libérée du capitalisme sans connaître la vérité sur les expériences de construction du socialisme et sur les contre-révolutions qui les ont balayées. Et surtout sans en tirer les leçons. Et quand on ignore l’histoire, on est condamné à la revivre.
Or tout ce qui se dit sur l’URSS, sur Staline, sur Lénine (puis maintenant sur la révolution française) n’est qu’un gigantesque édifice de mensonge. Avec toute la maestria de la propagande à l’américaine, ce mensonge a été substitué à la réalité et est aujourd’hui la réalité pour la quasi-totalité des Français, gens de gauche (ceux que j’aime) compris. Ce mensonge (le tyrant rouge, le goulag !) ne tient debout que parce qu’il est devenu la vérité indiscutable culturellement incrustée dans nos coeurs, dans notre sensibilité, dans nos peurs, dans l’enseignement scolaire, dans les émissions de télé, dans la parole des intellectuels et dans le fait que nous-mêmes le répétons. Il a été cultivé dans les rangs du mouvement communiste lui-même par les Trotskystes, Kroutchev et les parti communistes "Eurocommunistes". Il ne peut être déboulonné car toute voix historienne discordante est censurée.
Et pourtant il n’a jamais été aussi facile d’approcher la vérité sur l’histoire de la jeune URSS. Depuis les année 1990, de nombreuses archives soviétiques ont été ouvertes et tout un groupe d’historiens scientifiques (c’est à dire se basant sur des documents authentiques et non des ragots) a publié des ouvrages édifiants. Ces historiens sont essentiellement américains et sont, bien sûr, peu ou pas publiés en France mais il faut aussi signaler les remarquables travaux d’Annie Lacroix-Riz sur la base des archives diplomatiques françaises. (Voir aux éditions Delga, comme le souligne JC Pottier, les ouvrages de l’Américain Grover Furr : "Kroutchev a menti" et "Les amalgames de Trotsky". Voir aussi l’ouvrage de Ludo Martens disponible en .pdf à l’adresse : http://www.communisme-bolchevisme.net/download/Ludo_Martens_Un_autre_regard_sur_Staline.pdf)
Ce travail de vérité est fondamental car il participe à la reconstruction (contraire de l’effondrement) idéologique et aussi parce qu’ on se demande comment on peut être de gauche, c’est à dire pour le socialisme de façon conséquente... quand on a un réflexe instinctif de haine envers ce qu’ont été les expériences socialistes, bien souvent projeté aussi sur les expériences existantes.

24/08/2017 11:34 par Xiao Pignouf

@CN46400, je parlais du mouvement, pas de ceux qui le composent. Il ne s’agit pas de faire du jeunisme, qui appliqué ici-même ferait qu’il y aurait moins de monde dans les commentaires, et que ça serait moins passionnant.

24/08/2017 12:13 par Jean-Yves LEBLANC

@ Xiao Pignouf

"même si votre point de vue sur certaines notions, notamment l’écologie, sans le contester, gagnerait à aller un peu plus loin qu’un simple constat auquel vous seul arrivez."

L’écologie est, selon moi, un sujet clé dans l’effondrement idéologique. L’écologie marque le divorce entre la pensée de gauche et l’esprit des Lumières, entre la gauche et la Raison. Bruno Guigue n’aborde pas cela dans son article mais ça me paraît important.

Jusqu’à il y a quelques décennies, la personne de gauche était pour la science et le progrès. La science, la technologie, l’industrie étaient les moyens de satisfaire les besoins matériels et culturels du peuple. La science, conjuguée au socialisme, était l’avenir.
Aujourd’hui, la gauche, dans son discours anti-capitaliste, s’est mise à confondre capitalisme et industrie, capitalisme et technologie et la voilà devenue rétrograde, technophobe, anti-science, anti-industrie, anti-chimie, anti-agriculture industrielle, anti-médecine ...

Mes sympathiques amis de gauche sont donc dûment anti-nucléaires, anti-glyphosate et anti-vaccins et ils sont pour les médecines douces et le retour à la petite agriculture locale et bio. De quoi ramener le monde 2 siècles en arrière avec ses famines !
Les écolos, après avoir lutté à juste titre contre les pollutions, puis après avoir prôné l’éolien et le solaire contre le nucléaire en sont arrivés maintenant à proner le ni-ni, la décroissance, le rationnement et l’austérité au nom d’un état d’urgence écologique de la planète que rien, scientifiquement, n’atteste.

Ils sont en cela totalement en phase avec le capitalisme néo-conservateur qui veut établir une austérité de plus en plus draconienne pour le peuple et ce n’est pas pour rien qu’aujourd’hui ce sont les firmes capitalistes qui mènent les oukases écologiques, s’engraissent avec la "transition énergétique" et si ce sont les organismes aux ordres des néo-cons américains (le GIEC, branche de l’ONU) qui promeuvent à coup de milliards de dollars de crédits la notion de réchauffement climatique anthropique, totalement contestée par nombre de chercheurs indépendants.
(voir le site pensee.unique.fr animé par un chercheur français de haut vol. Le site est bien sûr décrié comme "climato-sceptique" de la même façon que LGS est classé "complotiste" par les mêmes)
Les défis matériels, techniques et démographiques que l’homme rencontre au cours du développement de l’humanité ne peuvent être surmontés que grâce à la science dans le cadre politique d’un système socialiste.

24/08/2017 12:47 par MF

En matière de "gauche", on rappellera que Mélenchon, après avoir voté pour la guerre en Lybie au parlement européen, a pris le parti des USA contre la Corée du Nord dans son blog au plus fort de la crise, faisant semblant d’ignorer que la Corée du Nord a besoin de développer un programme nucléaire justement pour ne pas finir comme la Lybie (http://melenchon.fr/2017/07/07/revue-de-la-semaine-34-hologramme-coree-du-nord-qatar-trump-climat-milliardaires-code-du-travail/ ). Il est donc tout naturel qu’il cesse d’exprimer son soutien au Vénézuéla dans les médias. Ne parlons même pas du P"c"F qui est encore pire. A l’inverse l’UPR, parti censuré des médias oligarchiques, a exprimé son soutien au Vénézuéla (https://www.upr.fr/actualite/france/2-poids-2-mesures-mediatique-venezuela-de-maduro-contre-rwanda-de-kagame). Alors l’UPR n’est certe pas un parti communiste révolutionnaire, a des défauts, et ne prétend même pas être de gauche, mais en pratique ce parti est plus à gauche que la France Insoumise ou que les officines type NPA ou Ensemble. Peut-être faudra-t-il un jour juger les partis en fonction de leur contenu et de leur travail d’information, notamment sur la question hautement prioritaire de l’impérialisme, plutôt que sur les étiquettes. Comme toujours la position pour ou contre la sortie de l’UE sert à trier le bon grain de l’ivraie. Les seules organisations qui présentent vraiment un intérêt aujourd’hui sont le PRCF, l’UPR (28 000 adhérents), le Pardem. Peut-être vaut-il mieux regarder de ce côté là plutôt que vers des organisations verrouillées par des impérialistes. Pourvu que les souverainistes authentiques arrivent à s’organiser ensemble contre l’impérialisme et alors la politique bougera peut-être enfin. Car si le PRCF a une influence positive non négligeable dans le débat, il pèse peu face aux mastodontes du parti de la gauche européenne et ne parvient guère à influencer leur ligne.

24/08/2017 12:53 par HUGO

@ Assimbonanga

Je vous propose de ne pas "réactiver" le troll d’extrême droite Cunégonde Godot. Avec plus de 100 réactions à son actif, dans le seul but (la plupart du temps) de contester un article (!), voir de sermoner la rédaction, nous pouvons mesurer l’esprit très ouvert et la tolérance du Grand Soir.

24/08/2017 13:15 par Xiao Pignouf

Je passe sur la façon cavalière de M. Leblanc de répondre, les 5 paragraphes de M. Guigue n’apportant aucun éclairage sur ses accusations, puisque les affirmations qui y sont rédigées portent sur des faits déjà biaisés : Mme Autain se métamorphose en erreur de casting et il faudrait qu’elle soit la FI à elle seule ? C’est à n’en plus finir... M. Coquerel a dit quoi, quand et dans quel contexte ? Il a déjà été démontré que c’était du flanc... sur lequel pas mal de monde semble se jeter pour charger la FI... Et cerise sur le gâteau, M. Ruffin ne dit rien, ou plutôt dit qu’il ne sait pas, bon sang de bois ! M. Guigue, dont l’article est comme toujours intéressant, peut bien qualifier la FI de corps mou, bien, peut-être, pourquoi pas... c’est le corps électoral français qui est un grand corps mou selon moi... La FI, je l’ai vue se battre sur les bancs de l’Assemblée, avec bon nombre d’excellents députés communistes, et ça me suffit pour les apprécier comme ils sont, c’est-à-dire imparfaits, et hétéroclites. Le Vénézuela et ce qu’on en pense tend à devenir le maître-étalon de ce qu’il FAUT penser pour être quelqu’un de bien. Ouf, j’en suis !

24/08/2017 13:24 par legrandsoir

Sur Coquerel et Ruffin, il faut aller aux sources et citer la TOTALITE de leurs déclarations.
Sur Clémentine Autain aussi, d’ailleurs.
La classe médiatico-politique cherche à enfoncer un coin dans la FI. Faut-il les aider en relayant leurs petits mensonges et enfumages ?

24/08/2017 13:18 par Vigie rouge et insoumise

@ MF

En matière de "gauche", on rappellera que Mélenchon, après avoir voté pour la guerre en Lybie au parlement européen, a pris le parti des USA contre la Corée du Nord dans son blog au plus fort de la crise, faisant semblant d’ignorer que la Corée du Nord a besoin de développer un programme nucléaire justement pour ne pas finir comme la Lybie (http://melenchon.fr/2017/07/07/revue-de-la-semaine-34-hologramme-coree... ). Il est donc tout naturel qu’il cesse d’exprimer son soutien au Vénézuéla dans les médias.

Deux phrases, trois contre-vérités :
1- JLM n’a pas voté pour la guerre en Lybie. Cela a été démontré plusieurs fois, je fatigue, à vous de fournir à présent sans finasser la preuve de votre affirmation. Le texte du vote, SVP.
2- Il n’a jamais cessé de soutenir le Venezuela (laissez les médias des milliardaires ronger cet os, ne vous joignez pas au festin).
3- Quant à la Corée du Nord, il n’a aucunement pris parti pour les USA, mais il a longuement dénoncé leur politique guerrière et il s’est prononcé pour la non –dissémination de l’arme nucléaire, et donc de la nucléarisation de nouveaux pays, dont la Corée du Nord (à 7mn 32), ce que les pacifistes comprendront.
Par ailleurs, vous invoquez le PRCF en voulant ignorer qu’il a appelé à voter pour JLM. LGS accueille souvent les articles du PRCF, sans doute, j’imagine, parce qu’ils sont marqués par leur rigueur, ce qui n’est pas le cas de votre commentaire qui n’est intellectuellement pas honnête. L’attention des militants de l’UPR a déjà été attirée ici sur ce défaut par d’autres lecteurs et je crois que vous avez fini par agacer le si accueillant GS.

24/08/2017 13:37 par Assimbonanga

@Hugo. MERCI d’y mettre les mots qui conviennent. Ça va mieux en le disant et je respire mieux. Je n’osais pas proférer cette évidence. Merci.

24/08/2017 13:44 par Assimbonanga

Jean-Yves LEBLANC, vous préférez peut-être les échelles industrielles des scandales sanitaires qui ne font pas dans les petites dimensions quand il y a épidémie, contamination bactérienne, tromperie sur la marchandise , empoisonnement par des fongicides chimiques ? Ou bien le scandale du Médiator ? Apparemment, vous dégustez le glyphosate à la petite cuillère...

24/08/2017 14:48 par Autrement

JY Leblanc : "...et le retour à la petite agriculture locale et bio. De quoi ramener le monde 2 siècles en arrière avec ses famines !"

N’est-ce pas au contraire le gigantisme de l’agriculture industrielle, les fermes de mille vaches et autres entassements de poules le cou dans un carcan, les coktails monsanto tueurs d’abeiles, qui ruinent l’agriculture nourricière de qualité et affament très réellement les petits producteurs et paysans tant africains que français ? Avec l’aide des directives européennes et de l’OMC, bien sûr.

Ceci dit, je partage votre point de vue sur tout le reste, et c’et vrai que l’"écologie" (verdâtre) sert d’alibi à beaucoup de faux "gens de gauche" qui... avalent toute crue par la même occasion la propagande des exploiteurs : ceux qui exploitent les travailleurs en même temps que la nature.
La "règle verte", elle, me paraît au contraire servir directement les intérêts du plus grand nombre et devoir faire partie d’un programme révolutionnaire : quand on commence à prendre à la terre chaque année beaucoup plus que ce qu’elle peut reconstituer dans l’année suivante, c’est là que les famines risquent de se multiplier encore.

24/08/2017 14:52 par JP

Sur Mélenchon et Kadhafi lire le libé du 21 mars 2011

« Il faut briser le tyran pour l’empêcher de briser la révolution »

http://www.liberation.fr/planete/2011/03/21/il-faut-briser-le-tyran-pour-l-empecher-de-briser-la-revolution_723004

Extrait : Coprésident du Parti de gauche (PG) et député européen, Jean-Luc Mélenchon s’est prononcé en faveur de l’opération militaire en Libye sous mandat de l’ONU.

24/08/2017 15:47 par legrandsoir

Très bien, le titre. De qui ? De Libé. On y lit que JLM a voté pour la guerre mais on ne voit pas le texte soumis au vote.
Alors voila : Jeudi 10 mars 2011 - Strasbourg.
JLM : "Je vote pour le texte et les mesures proposées concernant l’espace aérien dans le but d’aider le peuple en action contre le tyran qui le bombarde. Mon vote s’entend dans le strict cadre suivant : tout acte de guerre, comme la création d’une zone d’exclusion aérienne, ne peut être décidé que par l’ONU et exclusivement par elle. Cette action doit être placée sous l’autorité du commandement militaire de l’ONU et elle seulement. Toute décision doit être prise en concertation avec les organisations de l’Union africaine et de la Ligue arabe. Je m’oppose formellement à l’idée étasunienne de bombardement préventif et à l’intervention de l’OTAN. Tout autre développement nécessiterait un autre texte et d’autres dispositions".

Le texte intégral de la résolution est ici : http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=MOTION&reference=P7-RC-2011-0169&language=FR
Voyez le point 10 où il est question, non pas de déclarer la guerre, mais d’établir, sous l’égide de l’ONU, un espace d’exclusion aérienne.
Quand les médias de milliardaires parlent de ce que fait ou dit JLM, il faut toujours aller voir le doc original.

24/08/2017 15:33 par Salvador

@Hugo @Assimbonanga
Bien que ce débat ne soit pas central (au même titre que les luttes LGBT évoquées plus haut), pensez-vous toutefois les lecteurs du GS, majoritairement, d’accord avec ce qu’elle pense ? (vous savez, la compromission de la gauche, l’incompatibilité des valeurs... parce qu’à moins qu’elle ne vote elle-même plusieurs fois, son avis est assez largement partagé !)
Si l’extrême gauche se fait déplumer de coutume par le FN (sur les questions de protectionnisme économique, par exemple, les projets à vocation sociale...), je dois dire que dans le cas présent, c’est l’inverse que nous observons.

24/08/2017 15:35 par Roger

Mais la “France insoumise”, malgré son succès électoral du 23 avril 2017, est un grand corps mou, sans colonne vertébrale

C’est dur et injuste cette incidente dans votre excellent article(concession au Melenchon bashing toujours à la mode ?)
A quoi cela sert-il, au fond, de vouloir toujours donner un coup de bec sur la FI ?
Le succès électoral démontre que c’est actuellement le seul mouvement d’opposition sérieux à "être audible" pour un grand nombre de citoyens dont le niveau de conscientisation politique n’est pas aussi élevé que ceux qui débattent ici (merci à LGS d’offrir cet espace).
Oui, dans le groupe d’appui Fi auquel je participe, le niveau d’information sur Cuba, le Venezuela, la Russie, la Corée du Nord, l’Iran, la Chine, La Syrie...bref tous les ennemis de l’oligarchie US et Européenne transnationale, est loin d’être au top.Et encore moins sur l’histoire récente de la "gauche". Mais comment pourrait-il en être autrement pour des actifs qui sont soumis à longueur de temps à un matraquage de propagande médiatique incroyable...Retraité d’une activité scientifique j’ai le temps et les outils pour trouver d’autres sources...et essayer de partager ce que je glane avec tous ceux qui acceptent de discuter de ces problèmes (au point parfois de "fatiguer" mes interlocuteurs). Mais les jeunes actifs et les citoyens lamba, avec les conditions de vie qu’on leur laisse en héritage, il leur faut faire un gros effort pour creuser sous la surface de la peau médiatique du monde...
Enfin, Bruno Guigue, je vous assure que FI sur le terrain n’est pas un "grand corps mou sans colonne vertébral" : nous revenons sans cesse à "L’avenir en commun" et en tant que de besoin aux livrets thématique sur les sujet à approfondir. Nous choisissons de débattre et d’agir à partir des questions "locales" éclairées par ces orientations programmatiques (notre colonne vertébrale, pas encore arthrosée, et entretenue par les exercices de terrain). Nous ne sommes pas un parti , ne voulons pas le devenir, et cherchons à inventer une nouvelle manière de faire de la politique à partir des niveaux de conscience que nous rencontrons. Nous ne voulons pas faire de "l’éducation populaire" mais populariser un processus de co-conscientisation politique avec ce qui se présente (Cf. Paulo Freire).

24/08/2017 16:45 par macno

@Dominique
« Concernant les sources d’information des gens.(...) En ce qui me concerne, il y a longtemps que je n’ai plus de télé et que quand je veux lire la presse écrite, je vais dans un bar ou une bibliothèque »

Moi, c’est tout le contraire, je tiens expressément à suivre au maximum tout ce qui se dit sur les chaînes de télé d’infos...dans une proportion pas trop indigeste, donc raisonnable cela va sans dire...
La seule Presse/papier que je dévore, c’est le Canard (à l’orange) Enchaîné, avec toutes ses lacunes et ’diable sait’ qu’il en a un paquet. Mais pour 1 € 20, j’estime en avoir pour mon argent avec quelques articles intéressants et quelques sourires de ci de là, même si je grince parfois des dents...
Pour en revenir à cet article, mon étonnement est sans imite du tant d’intérêt qu’il provoque sur le site.
À mon humble avis, je le redis, ce n’est qu’un (brillant, je le reconnais) exercice de style destiné à n’être lu et disséqué qu’entre initiés. De par ce simple constat, il ne m’intéresse que très peu.
Cet article ne m’apprend rien et il semblerait que la pédagogie ne soit pas son but.
Mais quel est il vraiment ?
Je n’en ai aucune idée...
Pour ma part je pense que le Système a progressivement modifié la forme (et la couleur) de ses méfaits planétaires, et ce, justement à partir du début des années 70. La Gauche n’a pas suivi ses mutations et son bouquet final le 11 Septembre, ironie du sort (?) pas 1973 mais 2001.
À partir du moment où la gauche, tel un boa, avait pu avaler cette énorme couleuvre (le 11.9.) sans moufter, c’était gagné !
Le Système avait joué banco et avait ramassé la mise : le reste (Irak, Libye, Syrie etc) allait glisser comme lettre à la poste.
La Russie en a été son "grain de sable" au Système...
Pour faire simple, disons que depuis la guerre en Yougoslavie la Gauche a toujours eu au moins un métro de retard.
Entièrement d’accord avec V. Dedaj :
« "La gauche n’a pas la moindre putain d’idée du monde dans lequel elle vit." - José SARAMAGO. »
J’ajouterai : et elle ne veut surtout pas en avoir, de peur d’être dérangée dans sa digestion...
Mais est ce seulement l’apanage de la Gauche ?
Des amis qui sont pourtant loin d’être des "moutons" et encore moins de droite, ont baissé les bras devant la complexification de la géopolitique. "Pas le temps" qu’ils disent "d’aller sur Internet"
On oublie aussi un acteur médiatique de premier plan : ARTE.
Le degré de nuisance de cette chaîne est sans égal, car c’est une chaîne non commerciale, qualifiée d’intello, d’artistique etc, et auréolée d’une gloire venue du temps où Internet n’existait pas ou peu.
"Vu sur ARTE" rime avec VÉRITÉ !
Soupçonner ARTE de Propagande est un crime de lèse Majesté.
Et pourtant cette chaîne est bien pire que les chaînes d’info en continu, il faut la voir pour le croire..
L’« effondrement idéologique de la “gauche” française », nécessite au départ l’existence d’une idéologie...
Quelle idéologie ?

24/08/2017 19:25 par tchoo

heureusement que Maxime Vivas rétablit l’équilibre et renvoiT aux déclaration entière de E Cocquerel et JL Mélenchon, sinon nous aurions pu retenir de cet article de B Guigue, le tacle violent infligé à FI.
Je m’interrogerai toujours lorsque je vois cette propension à gauche de taper sur les siens tout en noyant cela dans un propos plus étendu.
Il y a des discussions que l’on peut ouvrir sans être obligé de flinguer sans en avoir l’air ses propres amis

24/08/2017 21:07 par Scalpel

Je vote pour le texte et les mesures proposées concernant l’espace aérien dans le but d’aider le peuple en action contre le tyran qui le bombarde.

Quand les médias de milliardaires parlent de ce que fait ou dit JLM, il faut toujours aller voir le doc original

Ledit texte original reprend mot pour mot, avec la "naïveté" coutumière qui fait passer l’UE de plus en plus totalitaire pour une "belle idée" la plus grossière propagande BHLhyène de l’époque. Il est établi depuis longtemps que le "bombardement" ne fut que celui des merdias oligarchiques sur notre opinion, merdias dont celui de l’ami de JLM, au service des odieux mensonges de l’Otan, façon "couveuses" au Koweit et tout le reste de cette infâme tradition impériale. Donc oui et trois oui JLM a donner son blanc seing à la destruction et au pillage programmé de la Lybie. C’est rapporté ici textuellement par vous même ! "bombardement de son peuple par son tyran" b...de m... Un pays où l’IDH trônait insolemment au sommet des nations développées dites démocratiques. Il aurait pu à tout le moins, suite aux énormes mensonges des ADM au million de victimes, se rencarder, voire s’abstenir de faire chorus avec les hyènes, au lieu de gober tout cru le gros mensonge officiel martelé. JLM ne pouvait pas ne pas connaître les vraies raisons sous-jacentes de cette invasion : l’avènement du dinar or, provoquant la chute de l’immonde fausse monnaie étasunienne. N’oublions pas comme le rappelle Christophe Barbier "sans aucun cynisme" sic, que "l’opération lybienne est une excellente affaire pour notre industrie de l’armement". Serge Dassault, que je sache, a fait d’excellentes affaires depuis. Des Rafales en rafales. Mais c’est bien le moins que l’on puisse faire que de se rendre service entre si bons amis.

24/08/2017 21:56 par legrandsoir

Il est établi depuis longtemps que le "bombardement" ne fut que celui des merdias oligarchiques sur notre opinion

A l’époque, nous n’étions pas si nombreux que ça à dénoncer le mensonge, ou à exprimer de sérieux doutes. Tiens, même Ignacio Ramonet s’est laissé enfumer. Il en connaît un rayon pourtant.

Donc oui et trois oui JLM a donner son blanc seing à la destruction et au pillage programmé de la Lybie.

Non, le texte ne prête pas à ambiguïté, malgré tous vos efforts (même si nous ne sommes pas d’accord avec le texte. Nous vous renvoyons à tout ce que LGS a publié à l’époque...)

24/08/2017 21:49 par juan

@JP
tu as complètement raison concernant les explications de JLM concernant le guerre en libye , à cette même époque il y a eu un débat à la télé
JLM a répondu exactement la même chose , je dirais aussi que la direction du PCF était sur les mêmes positions , Khadafy massacre son peuple , le dictateur act..
le seul hélas ! qui avait un avis différent c’était Louis Alliot du FN qui expliquait l’ingérence de l’OTAN ; j’étais raide dingue , je me disais mais c’est fou d’entendre des conneries pareilles de la gauche
JLM disait il faut que les avions qui bombardent le fasse au nom de l’ONU et pas de l’OTAN , j’imaginais des casques bleu avec des jumelles pour savoir si c’était les avions missionnés par l’ONU ou l’OTAN , en dessous j’imaginais des familles des enfants dans l’enfer des bombardements
LGS a raison ne nous laissons pas gagner par la propagande de l’impérialisme , l’occident organise des compilations d’images plus manipulées les unes que les autres il y a des agences des ONG spécialisées dans la communication , c’est la même chose au Vénézuéla en ce moment
j’ai regardé une vidéo sur you tube Eric Coquerel est vraiment tiède dans ses interventions il soutient la constituante , mais je ne le ressent pas solidaire de la révolution bolivarienne , le peuple Vénézuélien attend notre solidarité pas de la charité !!
l’article de Bruno permets de libérer la parole et c’est tant mieux

25/08/2017 01:46 par JP

@LGS

Mélenchon a voté pour « établir, sous l’égide de l’ONU, un espace d’exclusion aérienne. » ! Ce qui n’est rien d’autre qu’une déclaration de guerre de la part de l’ONU. C’est le même prétexte qui avait servi pour la guerre contre l’Irak.

D’ailleurs « Il faut briser le tyran pour l’empêcher de briser la révolution » est une citation de Mélenchon. Rien que cette citation vaut condamnation !

Kadhafi avait réalisé en Libye une révolution digne de ce nom. C’est pourquoi l’impérialisme disait de lui qu’il était un dictateur. Et Mélenchon disait que Kadhafi était un tyran ! Impardonnable !

Il faut ouvrir les yeux, je veux bien qu’on vote Mélenchon, quand on vote, mais il ne faut pas plus croire en Mélenchon aujourd’hui qu’en Mitterrand en 1981.

25/08/2017 05:57 par Bruno Guigue

Je voudrais répondre à certains d’entre vous sur la FI et ses prises de position sur les questions internationales. D’abord, lorsque je la qualifie de "grand corps mou, sans colonne vertébrale idéologique", je ne vise pas les militants ou les adhérents, mais les responsables qui parlent en son nom. Or, dans leur discours public, ces responsables défendent des thèses qui sont tantôt intéressantes, tantôt calamiteuses. Cette oscillation permanente impose un exercice interne de vigilance intellectuelle, et si l’on veut que la gauche progresse, il va falloir appeler un chat un chat. Certains, par exemple, veulent dédouaner JLM de sa prise de position en faveur de la "révolution" contre le "tyran" en Libye. C’est leur droit, mais il faut alors dire clairement qu’on admet la légitimité du "right to protect". Car ce n’est pas parce qu’on est "seulement" pour une zone d’exclusion aérienne qu’on n’adhère pas à la logique de l’ingérence. Cette position est donc contestable sur le fond. Et vu le résultat final (la zone d’exclusion aérienne s’étant transformée en bombardement aérien), on peut même ajouter que JLM s’est fait berner. Présenter sa position à l’époque comme un exploit relève de l’auto-persuasion militante. Je ne reviendrai pas sur la Syrie, où la FI s’adonne à une impressionnante cacophonie depuis le début, JLM lui-même ayant dit à peu près tout et son contraire, la seule constante chez lui étant qu’Assad est un "criminel" (il le dit depuis 2011 et il l’a encore tweeté en mai 2017). Or Assad n’est pas un criminel, mais le chef d’Etat légitime d’une république nationaliste arabe que l’Empire traite de "criminel", précisément, pour anéantir cet Etat récalcitrant. La FI devrait écouter les communistes syriens, qui sont quand même mieux informés que nous sur la réalité du drame qui frappe leur pays. Or ces camarades défendent leur pays en servant dans l’armée arabe syrienne. La Syrie est une question centrale, et sur cette question, mon désaccord avec JLM et la FI est un désaccord profond.

25/08/2017 08:47 par mandrin

LGS ou MV dit "A l’époque, nous n’étions pas si nombreux que ça à dénoncer le mensonge, ou à exprimer de sérieux doutes. Tiens, même Ignacio Ramonet s’est laissé enfumer. Il en connaît un rayon pourtant."
et pourtant MV/LGS qualifiait Assad de tyran et si j’ai bonne mémoire il me semble que c’était sur un billet de jaques-marie Bourget sur Assad il y a 2ans approximativement ou plus, auquel je n’ai pas manqué de m’opposer malgré la censure d’alors et somme toute pour faire suite il est plutôt question d’effondrement idéologique permanent de la “gauche”...

25/08/2017 11:23 par legrandsoir

MV/LGS qualifiait Assad de tyran et si j’ai bonne mémoire il me semble que c’était sur un billet de jaques-marie Bourget

Non, pas LGS, mais l’auteur en question (pas vérifié). Certains articles étaient critiques, d’autres pas. Et nous avons même publié les interviews in extenso du président Assad. Ca s’appelle informer et c’est à prendre ou à laisser.

"L’opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir" - c’est marqué en bas de toutes les pages. Ce qui ne signifie pas que nous sommes en désaccord, non plus. Bref, certains lecteurs ont encore du mal à saisir la nuance entre la publication d’un article et l’adhésion totale aux idées exprimées (notre adhésion ou non n’étant pas par ailleurs d’un grand intérêt).

25/08/2017 09:14 par macno

@ Bruno Guigue
Concernant « la FI et ses prises de position sur les questions internationales. »

Primo, on ne juge pas un mouvement politique uniquement sur ses positions en politique étrangère.
C’est pourtant ce que vous faites concernant la FI.
Ensuite, tant qu’on n’en a rien à faire de l’accession au "pouvoir" on peut faire fi de l’opinion publique.
Quand on postule dans une élection, là c’est une autre histoire...
Prendre position aussi bien pour Kadhafi que pour Assad c’était ni plus ni moins qu’un suicide politique, et ce, tout en n’apportant absolument rien en soutien à ces dirigeants. N’étant en charge d’aucun pouvoir, c’était en plus totalement stupide.
Dois-je rappeler que la Politique Étrangère est malheureusement le cadet des soucis de la majorité des gens.
C’est cynique ?
Pas plus que de sonner la charge contre Mélenchon et la FI...
Si ma mémoire est bonne il semble bien me rappeler que le Parti Communiste syrien au début était contre Assad et que le PCF l’avait suivi...
Si ma mémoire est bonne il semble bien me rappeler que pour l’ensemble des médias Kadhfi assassinait son peuple...
Mais c’est bien connu, Mélenchon pouvait à lui tout seul contrer tous ces "braves gens"...
Concernant le Venezuela rien à lui reprocher ?

25/08/2017 09:48 par Xiao Pignouf

M. Guigue, des sources et un peu plus de précision, s’il vous plaît. Vous parlez de "thèses tantôt intéressantes, tantôt calamiteuses", lesquelles ? Vous parlez de cacophonie au sein de la France Insoumise à propos de la Syrie, en quoi cela a-t-il été cacophonique ? Vous êtes obligé de remonter à 2011, au moment des "révolutions" en Tunisie et dans le monde arabe, pour mettre le doigt sur une erreur de jugement, que vous avez su éviter, mais pas JLM (dont le patronyme va pouvoir servir à nommer cet espace existant entre le marteau et l’enclume) : il a été dupé par la réussite de la révolution tunisienne (ayant quand même failli bien mal se terminer) et pas vous, grand bien vous fasse. Votre discours, c’est presque comme graver sur un tronc d’arbre au milieu d’un coeur "JLM+BHL=love". Vous ne vous êtes peut-être jamais trompé, n’avez jamais été illusionné. Moi si, maintes fois. Du coup, j’ai une aisance naturelle à passer sur les errements des gens que j’apprécie. Et pourquoi j’aime JLM ? Parce que les médias le haïssent. Parce que l’oligarchie craint sa victoire comme on craignait la peste au Moyen-Âge. Et ça suffit pour me le rendre très, mais alors très sympatoche ! Alors c’est le discours de JLM aujourd’hui qui m’importe, sachant que malgré ses erreurs de jugements, il se réajuste. Ou alors que faut-il ? Un mea culpa public ? Une auto-flagellation ? Par ailleurs, ne pas être pro-Bashar Al Asad ne veut pas dire soutenir l’ingérence otanienne, ni à l’inverse refuser la guerre équivaut à être pro-Asad. Ne soyons pas naïfs, l’image du président syrien a largement été blanchie par cette guerre, et un pays où le pouvoir se transmet de père en fils peut être sujet à méfiance. Ceci dit, en aucun cas ce ne saurait être discuté et décidé par d’autres que par le peuple des pays concernés. Les Syriens que j’ai rencontrés sont très critiques à l’égard de leur président, mais ils avaient tous les mêmes choses de la vie que nous, nous avons ici et auraient bien aimé ne pas avoir à s’exiler dans un pays où on les méprise souvent sans les connaître à cause de leur religion. Saddam Hussein n’était pas un enfant de coeur, on le sait bien, et si ces gens-là restent trop longtemps au pouvoir, c’est qu’ils ont une bonne raison à ça, allez savoir laquelle... Pourtant, j’ai pu un jour, lors d’un repas de fin de formation, demander à une de mes étudiantes irakiennes si elle le regrettait et elle n’a pas hésité une seule seconde à me dire "oui". M. Guigue, la question syrienne est centrale pour les Syriens. Elle est importante, mais pas centrale pour nous, ici et maintenant. Tout comme la question vénézuélienne. Ici et maintenant pour nous, c’est la question française qui est centrale, car tant que notre pays reste aux mains de ceux qui favorisent les conflits, détruisent les conditions de vie de leurs concitoyens et anéantissent l’environnement et les peuples, nous ne pourrons que gloser dans les recoins obscurs de l’Internet à propos de petits riens d’une légèreté et d’un nombrilisme absurdes ou bien sur ces problèmes que nous avons contribué à causer, au même titre que nous participons activement par notre addiction au confort de la vie moderne au malheur des travailleurs (souvent mineurs) du tiers-monde. Le jour où une femme ou un homme, humaniste, d’un esprit véritablement de gauche sera au pouvoir en France et qu’il pourra rendre le pouvoir au peuple et faire perdurer cet état de fait, alors la France cessera de soutenir les manoeuvres états-uniennes et fraternisera avec ceux qui luttent. Aujourd’hui, la gauche, c’est quoi ? (le PS n’a jamais été à gauche, c’est la plus grande imposture de la 5ème République : quand la figure de proue du socialisme est un ancien de Vichy...) La gauche, la vraie, vous, moi, les communistes, les héritiers du CNR, de Croizat, de Jaurès, bref ceux qui pensent aux autres, ceux qui lisent LGS et d’autres comme lui, et les trouvent vitaux, oui, la gauche c’est quoi ? Ben, pour moi, la gauche, c’est comme les Indiens qui encerclent les cow-boys, sauf que comme les cow-boys en fait, ils sont derrière, ben les Indiens ils se tirent dessus avec leurs flèches, et pis y sont comme des billes à tomber comme des mouches, pendant que les cow-boys, y rigolent bien.

25/08/2017 10:07 par Assimbonanga

Cette mise au point de Bruno Guigue est magistrale. Et instructive. Mélenchon parle beaucoup. Il a pour métier de parler. Et, des fois, il y a des injonctions médiatiques à répondre trop vite...
@Salvador, vous voulez m’entraîner à parler du FN ? Je vous rappelle qu’on est ici sur un site de gauche qui se pose des questions sur l’éventualité "d’un effondrement de la gauche". Donc, pour le FN, peut-être devriez-vous poser la question de "l’effondrement du FN" sur un site facho et vous auriez alors des contributions de gens qui s’intéressent à cette question ? Quelques pistes pour votre article :
23 janvier 2012, Marine Le Pen décide de sucer la roue du FdG et, sur France Inter à la matinale, elle se déclare favorable à la retraite à 60 ans. Depuis, toute sa stratégie repose sur la conquête de voix populaires alors que son père s’appuyait surtout sur un électorat de grincheux de droite, commerçants, petits patrons, indépendants, anti-syndicalistes, anti-communistes, racistes bon teint. A partir de ce moment-là, le FN s’est mis à pomper dans le discours social. Plus communiste qu’elle, tu meurs !
Les médias aux anges, aidés par le PS trop content, nous ont donc fait la mise en scène de "la montée du FN" par tous les moyens à leur disposition. Le buzz et le pied dans la porte étant les méthodes marketing de la dame, ça marchait plutôt bien et le meeting du zénith bien maquillé dissimulait toutes les places vides. On ne voyait pas l’échec grâce au cadrage caméras. Hélas, le débat du deuxième tour révéla le pot aux roses : la creusitude de la madame ! La reine était nue.
Aujourd’hui, au FN, c’est la débandade. Ménar veut revenir aux basiques. Les sous manquent. Etc.
Je vous rajoute cette petite friandise vidéo qui vous décrira parfaitement par quelle équipe de pieds nickelés la France s’est fait bernée : https://www.youtube.com/watch?v=bA21Zezt-0s (Phillipot singe le revue de la semaine du blog à Mélenchon).
Et dire que pendant tout ce temps Front de Gauche et France Insoumise travaillaient ! Avec sérieux, avec débats, en innovant... Et tout cela caché, déformé, masqués par les médias comme ils le font pour le Venezuela et sa Constituante. La gauche est toujours tenue d’en faire dix fois plus que les autres, d’être dix fois plus irréprochable pour, de toute façon, être couverte d’opprobre quand ce n’est pas elle-même qui s’auto-flagelle.

25/08/2017 10:16 par macno

@ Bruno Guigue
Je maintiens que le sujet de cet article est un non-sujet la preuve en est que les commentaires partent dans tous les sens.
Le seul vrai sujet est comment le SYSTÈME est parvenu à modifier ses modes opératoires pour s’imposer sur la planète au moyen de différentes "révolutions" de couleur ou pseudo légalistes comme au Brésil et au Venezuela, voire même avec un "néo-coup d’état" plus ou moins fasciste comme en Ukraine. En Syrie ce fut en fomentant une pseudo guerre civile... Le 11.9. fut fabriqué pour combattre le "terrorisme" envahir l’Irak et mettre en route le PNAC...
La prochaine "révolution" sera comment ?
À mon avis elle risquera déjà de se situer sur le territoire étasunien...

La "Gauche" française ne s’est pas effondrée mais elle ne pouvait simplement plus suivre...et ce, depuis la guerre de l’OTAN en Yougoslavie !
Je recopie l’intervention précédente du GS car il faut prendre la peine de la lire :
JLM : "Je vote pour le texte et les mesures proposées concernant l’espace aérien dans le but d’aider le peuple en action contre le tyran qui le bombarde. Mon vote s’entend dans le strict cadre suivant : tout acte de guerre, comme la création d’une zone d’exclusion aérienne, ne peut être décidé que par l’ONU et exclusivement par elle. Cette action doit être placée sous l’autorité du commandement militaire de l’ONU et elle seulement. Toute décision doit être prise en concertation avec les organisations de l’Union africaine et de la Ligue arabe. Je m’oppose formellement à l’idée étasunienne de bombardement préventif et à l’intervention de l’OTAN. Tout autre développement nécessiterait un autre texte et d’autres dispositions".

Le texte intégral de la résolution est ici : http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=MOTION&referenc...
Le point 10
« souligne que l’Union européenne et ses États membres doivent assumer leur responsabilité de protéger afin de mettre la population civile libyenne à l’abri d’attaques armées de grande ampleur ; souligne qu’aucune des options prévues dans la Charte des Nations unies ne doit dès lors être exclue ; invite la haute représentante et les États membres à se tenir prêts pour une décision du Conseil de sécurité concernant d’autres mesures, y compris la possibilité d’instaurer une zone d’exclusion aérienne pour empêcher le régime de prendre pour cible la population civile ; souligne que toute mesure émanant de l’Union et de ses États membres devrait être conforme à un mandat des Nations unies et se fonder sur une coordination avec la Ligue arabe et l’Union africaine, en encourageant ces deux organisations à guider les efforts internationaux ; »

Il n’y est jamais question de l’OTAN, mais de l’ONU...
C’est clair, non ?

25/08/2017 11:39 par Bruno Guigue

@macno

Oui, c’est clair, bien sûr.

"Je vote pour le texte et les mesures proposées concernant l’espace aérien dans le but d’aider le peuple en action contre le tyran qui le bombarde". C’est bien JLM qui l’a dit ? J’ai recopié cette phrase sur votre commentaire.

A mes yeux, cette prise de position d’un dirigeant de gauche occidental est politiquement inacceptable. Elle interprète la guerre civile libyenne comme l’affrontement entre un peuple et un tyran, ce qui est absurde. Elle prend parti dans cette guerre civile, ce qui est doublement absurde. Elle cautionne le parti pris des puissances impérialistes (USA, France, GB) dans cette guerre civile, ce qui est une trahison. Enfin, elle sert involontairement de marchepied à l’agression militaire de ces mêmes puissances, ce qui témoigne au mieux d’un manque de lucidité, au pire d’une complicité inavouée (je n’ose même pas l’imaginer).

C’est clair, en effet.

25/08/2017 12:24 par Vincent Lessage

Mélenchon a parlé alors que les informations (erronées) étaient que Bachar Al Assad bombardait son peuple. Il s’est alors prononcé pour un couloir d’exclusion aérienne.
Cela dit, même si le rôle en Syrie des puissances occidentales avec l’OTAN et l’armée US est impardonnable, Assad est un tyran.
Je crois avoir lu naguère sur ce site qu’il avait accueilli des centres de tortures de l’armée américaine. Assad et tout ce dont nous ne voudrions pas chez nous. Que les autres ne vaillent pas mieux ne doit pas nous le faire oublier. La Syrie n’est pas Cuba, Assad n’est pas Fidel.
Son maintien au pouvoir avant de passer le relais à un fiston est ce qui peut arriver de moins pire dans le contexte actuel, mais on ne va pas applaudir pour autant. Le moins pire n’est pas le meilleur, d’accord ?

25/08/2017 14:00 par macno

@ Bruno Guigue
On joue au chat et à la souris !
"Je vote pour le texte et les mesures proposées concernant l’espace aérien dans le but d’aider le peuple en action contre le tyran qui le bombarde". C’est bien JLM qui l’a dit ? J’ai recopié cette phrase sur votre commentaire.

C’est tout à fait exact, c’est bien lui l’auteur de cette phrase "de jésuite", car il ne faut pas l’isoler de celles qui suivent qui pour ainsi dire l’annulent :
« Mon vote s’entend dans le strict cadre suivant : tout acte de guerre, comme la création d’une zone d’exclusion aérienne, ne peut être décidé que par l’ONU et exclusivement par elle. Cette action doit être placée sous l’autorité du commandement militaire de l’ONU et elle seulement. Toute décision doit être prise en concertation avec les organisations de l’Union africaine et de la Ligue arabe. Je m’oppose formellement à l’idée étasunienne de bombardement préventif et à l’intervention de l’OTAN. Tout autre développement nécessiterait un autre texte et d’autres dispositions. »
La première phrase "de jésuite", celle que vous avez citée, n’a pour ainsi dire plus aucune portée, les autres qui suivent par contre déterminent le cadre bien précis (c.a.d. l’ONU), de réaction contre "le tyran qui bombarde son peuple"...
Ce "cadre" est là aussi pour déterminer si oui ou non Kadhafi massacre son peuple...
La réponse est...voir l’ONU !
Dans ses électeurs (à JLM) il y a encore des "clients" à convaincre que Kadhafi n’est pas un tyran etc, etc, et Mélenchon tient à sortir du club de quelques % d’adhésion à son projet..., il n’est pas là pour défendre Kadhafi ni pour écrire un article pour LGS ! Il doit rester dans la Légalité Internationale.

25/08/2017 14:53 par Roger

Assimbonanga : « Cette mise au point de Bruno Guigue est magistrale. Et instructive. Mélenchon parle beaucoup. Il a pour métier de parler. Et, des fois, il y a des injonctions médiatiques à répondre trop vite... »

Or Assad n’est pas un criminel, mais le chef d’Etat légitime d’une république nationaliste arabe que l’Empire traite de "criminel", précisément, pour anéantir cet Etat récalcitrant. La FI devrait écouter les communistes syriens, qui sont quand même mieux informés que nous sur la réalité du drame qui frappe leur pays. Or ces camarades défendent leur pays en servant dans l’armée arabe syrienne. La Syrie est une question centrale, et sur cette question, mon désaccord avec JLM et la FI est un désaccord profond

La mise au point de B.Guigue , ne me paraît "magistrale et instructive" que dans la mesure où elle permet de comprendre l’origine, subjective et probablement irréductible, de sa position sur Melenchon. Je comprend mieux ainsi bon nombre de commentaires négatifs (parfois jusqu’à l’obsession) à l’encontre de JLM et dans la foulée de la FI . C’est à ce niveau qu’il faudrait nuancer, la FI n’est pas Melenchon. Ce n’est pas parce qu’on assume un "désaccord profond" avec Mélenchon sur un point précis, qu’il faut l’étendre à toute la FI.
Il y a bon nombre de désaccords au sein du mouvement, la démocratie étant un "régime d’opinions" et non de "vérités". Je n’y vois rien de problématique quand les débats permettent de décider, sans la certitude des dogmatismes et autres théories politiques , ce qui "semble bon au peuple",magnifique formule qui précédait toute promulgation de loi par la démocratie Athénienne antique. Les démocraties et les démocrates ont le droit de se tromper, c’est même ce qui fait leur sagesse, puisque cela implique aussi le droit et le devoir de changer d’opinion et les lois et les institutions quand elles ne conviennent plus au peuple.
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25/08/2017 15:17 par Jean-Yves LEBLANC

J’ai comme une impression que le débat se durcit à mesure qu’on se concentre sur les sujets qui fâchent (Lybie, Syrie) car ils sont fondamentaux et illustrent précisément "l’effondrement idéologique".

C’est un peu comme si les camarades de FI (permettez que je vous appelle ainsi car je n’ai aucune animosité contre vous) ne se rendaient compte que maintenant, en fin de débat, de la teneur réelle de l’article de Bruno Guigue. Au début de la liste de commentaires, le ton était plutôt "Bruno tu es un type bien. On connaît tes qualités. Bravo pour ton article même si on a quelques réserves". Dans les commentaires du bas, beaucoup font nerveusement le mur, comme au foot, devant les buts de Mélenchon. Et de façon, à mon avis, très maladroite idéologiquement parlant. Eh oui, ces camarades semblent s’être rendus compte que quand Bruno Guigue parle d’effondrement idéologique, il parle aussi d’eux.

Pourquoi la Lybie et la Syrie sont-ils des sujets clé (bien que ce soient des questions de politique étrangère) ? Eh bien parce que là, il faut choisir son camp. Ce sont des sujets clivants. C’est, je crois, ML qui disait plus haut que la sortie de l’UE permet de séparer le bon grain de l’ivraie. Il a raison et c’est vrai aussi pour la Syrie et la Lybie. Quand on appelle un chef d’état lybien ou syrien "tyran" ou "criminel" mais qu’on ne dit rien de semblable sur Obama ou Trump qui, eux, "bombardent" à tour de bras, on a effectivement choisi son camp. Peu importe les subtilités du texte qui suit. Et qu’on n’invoque pas l’erreur ou le manque d’information. Chacun (parmi les gens un peu informés) savait qui était qui dans l’affaire lybienne : d’un côté la Lybie développée et sociale, de l’autre les prédateurs étatsuniens et leurs valets. Choisir son camp, dans un tel cas, ne nécessite aucune information ni étude !

On me dira que les programmes politiques fouillés sont plus importants que la Lybie. Ils sont bien sûr nécessaires mais pas forcément clivants ... ni forcément appliqués (la proportionnelle et les référendums d’initiative populaire de FI étaient aussi prônés par l’extrême droite). Mais les crises (guerres,..) ou les carrefours cruciaux (sortie de l’UE ou pas) sont assurément clivants car c’est là que s’impose un choix quasi binaire et c’est donc là qu’on peut juger de la solidité idéologique d’une formation de gauche. Et de cette solidité idéologique dépend la réalisation de son propramme politique ... ou de son abandon comme Tsipras en Grèce.

25/08/2017 18:58 par mandrin

@ GS...merci pour le rappel aux nuances mais il était question d’un commentaire du GS/MV sur un article diabolisant Assad que je ne retrouve pas malgré tout une après midi de recherche hélas, rejoignant la position de Mélenchon a l’égard de Assad le "Tyran"...

Par ailleurs ses recherches mon donné une note de rappel qui ont encore tout leur sens aujourd’hui...pour ceux que sa intéresse voir les liens ci-dessous.
https://www.legrandsoir.info/melenchon-la-syrie-et-l-iran.html
https://www.legrandsoir.info/pourquoi-chavez-17905.html

25/08/2017 19:43 par Xiao Pignouf

Cher M. Leblanc, vous vous posez une fois encore en grand Schtroumpf, qui distribue les bons et les mauvais points : M. Guigue dépeint l’effondrement idéologique de la FI, et par extension du nôtre puisque défendant la personne de M. Mélenchon, nous sommes la FI, que celle-ci à à peine construite, s’effondre... Tandis que pour vous, tout va bien. C’est probablement dû à votre grand âge, qui pourtant ne vous évite pas à vous non plus certains errements, eh, quand par exemple vous proposiez de revoir la copie du FN voire même de schtroumpfer un bulletin Le Pen dans l’urne.
Je rappelle que les derniers à s’être opposé au suivisme de la France dans les conflits initiés par nos copains yankees, c’est la droite. Donc, oui, il y a bien un effondrement de la gauche, mais dans le sens où le PCF s’est fait entuber par le PS et a aimé ça. Que je sois clair, j’ai le plus profond respect pour les militants du PCF et la plupart de ses représentants, mais c’est hélas un fait quand en conclusion Robert Hue, concrétisant la bonne blague de son nom, né politiquement à dia a fini chez Macron.

25/08/2017 20:08 par Autrement

Il y a un point aveugle dans la très intéressante analyse de Bruno Guigue et dans la plupart des commentaires : l’émergence de la FI, justement.
La FI et son mouvement entraînant sont la résultante de l’indigence des partis traditionnels : un PS-Gattaz-Bruxelles-Macron, un PCF resté obstinément collé au PS (en déguisant cette option en "rassemblement de toute la gauche" !!), des "Verts" qui se trouvent à l’aise dans le capitalisme et dans l’Europe des lobbies, et NPA et LO confits dans leur impuissance doctrinaire.

Le PCF croit que la FI veut le détruire, alors que c’est lui qui rêve de dissoudre la FI. Va-t-il d’ailleurs rester "communiste" ?
D’une façon générale, cest bien beau (et d’ailleurs essentiel) d’avoir comme but dans son programme l’expropriation des expropriateurs et la nationalisation des grands moyens de production, d’échange et d’information : si on est vraiment de gauche, on est pour, évidemment.
Mais après, comment penser la suite ? Que produire et comment ? Quelles perspectives d’action pour infléchir la nature du commerce national et international ? Quelles mesures prendre concrètement pour libérer l’information ? Bref, quelle perspective politique proposer dans l’immédiat à nos concitoyens pour les réveiller de leur torpeur ordo-libérale, pour contrer la désespérance et la résignation, pour les mobiliser en masse dans la lutte de classes ?

Le programme l’Avenir en commun était le seul capable de répondre à l’actualité immédiate et le seul qui tenait la route face à la droite et à ses alliés. Il est plus que jamais à l’ordre du jour, il est proposé à la réflexion de tous pour s’adapter encore mieux aux nécessités présentes. Car après toute cette discusion, le vrai problème, celui de l’action, reste donc entier : Que faire ?

Les luttes sociales et syndicales ne suffisent évidemment plus, même si elles doivent rassembler toutes les forces vives anti-Macron. Les partis traditionnels ne convainquent plus, n’attirent plus, c’est cela aussi l’effondrement idéologique. Seule l’action pour une lutte politique d’envergure, unie au-delà des rivalités de partis, peut faire avancer le combat. Et pour cela, toutes les forces militantes sont respectables. L’organisation reste à perfectionner.
Mais il et clair que monter en épingle des rivalités et hostilités de personnes, et entretenir complaisamment le mépris ambiant pour les militants FI (sur lesquels déjà s’acharnent les médias et entre lesquels ils s’efforcent de semer la zizanie), cela ne peut que bloquer, non seulement le nécessaire débat d’idées, mais aussi et surtout l’action. Merci encore à LGS de faciliter grandement l’un, et de contribuer à éclairer l’autre.

25/08/2017 22:02 par juan

@Vincent
JLM c’est prononcé pour un couloir d’exclusion aérienne : un couloir ou l’aviation russe et de l’état de Syrie ne pourraient intervenir , cette zone serait infestée de missiles , d’avions de combat , d’hélicoptères , de drones ect .occidentaux .résultat se serait l’explosion en plusieurs parties du territoires syrien , avec les pires conséquences pour le peuple syrien, les syriens libres sont à wall street et font leur shopping à Time Square Manhattan , et je ne parle pas des entreprises de mercenaires étrangers vrai ou faux sur le territoire syrien ? qui non rien à y faire
je n’ai jamais lu sur le site LGS une seule fois qu’il y avait des centres de tortures en Syrie , Cuba est pays tropical la Syrie non , Fidel était avocat de formation , Bachar est un médecin
je voudrait juste dire qu’en France nous avons un sénior banker comme président , la France a bombardé la libye , la Syrie sans autorisation de ces états !!!! bombardements en sous traitance purement et simplement es ce que l’on peut applaudir ? moi pas es que Macron est le meilleur ?
la France championne des droits de l’hommisme , quelque fois en France on sait reconnaître le bien du mal avec une tête plus grande que le chapeau et le chapeau n’est pas petit , Bachar demande que le France se retire de la Syrie , c’est ce qu’il ne cesse de dire dans toutes ses interwiews

26/08/2017 01:13 par V. Dedaj

Je suis interloqué par le contenu de certains commentaires qui semblent penser que l’effondrement date d’hier. C’est quand même le binôme PS+PCF qui a représenté "la gauche" pendant une bonne partie du 20ème siècle. Avec le résultat que l’on connaît. Que viennent faire la FI et Mélenchon dans cette galère qui a commencé bien avant la Libye, bien avant la Syrie ? Au pire, ils n’en sont qu’un avatar de plus, mais certainement pas la cause.

D’ailleurs, quand est-ce qu’il a réellement commencé, cet effondrement ? Avec l’annonce par G. Marchais à la télé de l’abandon de la Dictature du Prolétariat, au grand dam des militants ? Avec la signature du Programme Commun avec un PS qui ne représentait rien à l’époque ? Avec l’application du "vote utile" systématique qui a permis au PS de se droitiser au maximum en entraînant (forcément) le PCF avec lui ? A-t-il commencé le jour où la sénatrice communiste N. Borvo a publié un communiqué insultant (et stupide) à l’égard de Cuba ? Ou serait-ce le jour où l’Huma offrit une pleine page à la facho Zoé Valdès ? Que penser de l’entrée de Matra dans le capital de l’Huma ? Ou serait-ce plutôt lorsque le secteur international du PCF a été liquidé (et les écoles de formation avec) ?

Au fait, si la FI n’existait pas, de quoi, de qui parlerait-on aujourd’hui ? Qui désignerait-on comme "coupable" ? Encore l’URSS ?

26/08/2017 05:23 par Salvador

@Assimbonanga Il semblerait que vous m’ayez lu plutôt vite, et assez mal. Je pense avoir décelé la sensibilité politique du site, merci, et me pose en effet "la question de l’éventualité d’un effondrement de la gauche" lorsqu’un certain nombre de ses supposés partisans (et c’est justement sur leur nombre que portait mon intervention) adopte des postures conservatrices (et je suis gentil sur le terme).

Si l’extrême gauche se fait déplumer de coutume par le FN (sur les questions de protectionnisme économique, par exemple, les projets à vocation sociale...), je dois dire que dans le cas présent, c’est l’inverse que nous observons.

Mais passons.

Pour compléter votre intervention (et la lier à celle de V. Dedaj faisant assez justement état d’un "effondrement" antérieur à la FI), je rappellerais l’entrée du PC au gouvernement Jospin (avec l’introduction du discours euro-constructiviste qui laissa la possibilité au FN, qu’on le veuille ou non, de contester seul la construction européenne puisque comme vous l’avez mentionné, ce parti à l’origine libéral, est aussi grandement opportuniste...), qui est à mon sens un bel exemple de compromission.

26/08/2017 08:31 par CN46400

@victor
"C’est quand même le binôme PS+PCF qui a représenté "la gauche" pendant une bonne partie du 20ème siècle. Avec le résultat que l’on connaît."
C’est vrai mais il faut avoir le courage de lister tout, le positif (il y en a), le négatif aussi (il y en a). Quand à la dérive idéologique, bien réelle, du PCF elle ne peut pas s’expliquer que par des anathèmes, où des insultes de camarades par ailleurs sincères, mais par une réflexion critique profonde qui doit commencer en 1917. Et puis, SVP, faisons en sorte d’être honnêtes et, autant que possible, objectifs. Suffit-il d’avoir passé 30 années dans les hautes sphère du PS pour devenir, sans la moindre auto critique, un révolutionnaire exemplaire ? Pas de dérive au PS ? La lutte des classes à FI c’est quoi ? la dictature du prolétariat, c’est quoi pour JLM ? Qu’est-ce que la social-démocratie ? Peut-on reprocher aux plus sincères ce qu’on tolère aux arrivistes ? Y a-t-il qu’au PCF que le vocabulaire bourgeois se serait imposé ?
Cet article ciblait les médias que je qualifie toujours de "bourgeois". Ces gens ne font pas que mentir, ils flagornent aussi quand il pensent que çà peut arranger les intérêts de la bourgeoisie. En ce moment il répandent l’idée que la véritable opposition à Macron serait les 17 député de FI, et eux seuls ; pourquoi ? Evidemment pour diviser le possible éventuel front anti-loi travail ! Eux, curieusement, savent mieux que beaucoup de prétendants révolutionnaires, interpréter le "prolétaires unissez-vous" de Marx. Ils ont, en juin, avec la bénédiction de JLM, évité la centaine de députés FI-PCF qui aurait pu sortir des législatives, ils continuent leur travail qui n’a, pour le moment qu’un objectif, que Macron polémique, avec les polonais, sur les travailleurs détachés ou que ses valets élaguent, à Paris, le code du travail : faire baisser, en France, le prix de la force de travail !

26/08/2017 10:00 par Assimbonanga

@Salvator, j’avoue : oui, je lis trop vite bien souvent. La démonstration de Bruno Guigue m’a semblée magistrale mais elle n’était pas définitive car d’autres commentateurs ont apporté leur eau au moulin et j’essaie de suivre le procès, tant bien que mal. J’espère qu’il y aura un juge de paix pour tirer une conclusion... Il me semble que Mélenchon ne s’en tire pas trop mal, finalement, en ce qui concerne ce vote sur la Syrie ? La politique internationale est tout de même un art difficile.
Pour tout le reste de ce que vous me dites, j’avoue encore : je n’y entrave que dalle. Vos phrases ne me disent rien et vos questions, je ne les comprends pas.
Toutefois, j’observe, il me semble, que vous n’avez pas non plus lu mon petit paragraphe sur le FN...
On va donc peut-être en rester là. Je continue d’essayer de capter des enseignements de tous les échanges des débats qui se déploient depuis 131 commentaires déjà. Je parfais mon éducation.

26/08/2017 10:20 par Assimbonanga

Dans le commentaire de Victor Dedaj, je trouve des informations très instructives au sujet du journal L’Humanité. En particulier sur le secteur international du PCF qui a été liquidé (et les écoles de formation avec) . J’aimerais en savoir plus sur ces écoles de formation. J’ai l’intuition que le PC était une bibliothèque, un conservatoire de savoirs important pour les peuples contre les puissants et c’est cela qu’il faut cultiver contre l’effondrement idéologique.
Les débats ci-dessus sont une preuve d’honnêteté de la part de cette gauche qui ne cesse de réfléchir, s’interroger, se remettre en question mais c’est désagréable lorsque des mouches du coche viennent de l’extérieur juste pour semer la zizanie...

La France Insoumise est bien l’espoir qui peut faire renaître la foi mais le communisme a un coup dans l’aile à cause de toute la boue dont il est recouvert médiatiquement. Je lis actuellement le bouquin de Hernando Calvo Ospina ( Cuba, 50 ans de révolution) et c’est merveilleux. Cet auteur figure dans la bibliothèque de sciences po, c’est à dire que l’élite politique peut accéder à ce savoir mais il est caché à la masse des gens.
Trouvons les moyens de répandre à nouveau notre culture. Il faut diffuser. Retrouver la fierté.

26/08/2017 12:27 par V. Dedaj

@ CN46400

Quel était le score et l’influence du PCF le jour où vous avez entendu pour la première fois le nom de JLM ? Quel était le score et l’influence du PCF le jour où vous avez entendez parler pour la première fois de la FI ? Même si partageais votre analyse sur JLM et la FI (ce qui n’est pas la cas), vos arguments pèchent pour deux raisons : 1) si le fait que JLM ait été membre du PS le rend infréquentable (raisonnement que je comprends), comment expliquer que le PCF se soit allié pendant si longtemps à un parti infréquentable ? En insistant sur son "infréquentabilité", vous ne faites que souligner la fréquentation douteuse du PCF (et ce bien avant JLM et la FI). La faute politique ici n’est pas chez l’infréquentable mais chez celui qui le fréquente en toute conscience... 2) Vous réagissez comme quelqu’un qui analyserait une guerre perdue en ramenant tout à la dernière bataille... A chaque époque, j’ai vu le coupable changer de nom, mais l’argumentaire rester le même : c’est la faute à l’autre. L’effondrement dont il est question (et l’auteur ne le relève pas assez à mon goût), a commencé bien avant et donc que toute référence, allusion ou mention de la FI est forcément hors-propos. En politique, toute erreur de stratégie incombe à celui qui l’adopte.

26/08/2017 13:22 par ob

V. Dedaj

A vous lire il faudrait remonter à la signature du programme commun , pour voir l’erreur stratégique du pcf et à l’abandon de la dictature du prolétariat .Tout est très simple avec vous et très binaire , c’est faire fi de explosion de urss pour aller vite .
La situation en Amérique latine est bien là pour nous rappeler que le capitaliste ne lâche rien de sa démoniaque prédation à faire les guerres, les pillages des ressources naturel des pays colonisés sur tous les continents ....etc
Je partage +++ le commentaire de cn46400 ainsi que les commentaires de classe jean yves leblanc
Olivier Bronès

26/08/2017 13:39 par CN46400

@ V Dedaj
1-Ce n’est pas moi qui parle d’un siècle d’alliance PS-PC c’est toi. Mais pourquoi pas, tout est-il positif ? Non, tout est-il négatif ? Non faisons le tri...
2- "si le fait que JLM ait été membre du PS le rend infréquentable" J’ai voté pour lui au deux dernières présidentielles, je l’ai donc fréquenté comme tous les autres sociaux-démocrates que les circonstances m’ont amené à fréquenter, mais je n’en ai pris aucun pour ce qu’il ne sont pas : des révolutionnaires !
3- A chaque époque, j’ai vu le coupable changer de nom,
Donc le PCF, qui n’a jamais changé de nom, n’est jamais coupable ? bien sûr que si, mais a-t-il des circonstances atténuantes ? Pas plus que d’autres mais au moins autant, selon moi ! ce qui n’est pas évident dans ton post.
Pourquoi je critique JLM, et son nouveau montage médiatico-politique ? Tout simplement parce que j’y voie pas mal de graines de la division entre ceux dont les intérêts me préoccupent : les prolos, c’est à dire ceux qui doivent travailler pour vivre...
Or, comme Marx et son "prolétaires unissez-vous", je pense que la clef de la porte du progrès social est, en toutes circonstances, la clef de l’union des prolos les plus ouverts au changement même si je déplore, comme toi, que beaucoup, beaucoup trop, naviguent dans les eaux social-démocrates...

26/08/2017 14:54 par Salvador

@Assimbonanga Non, aucun procès à B.Guigue me concernant. J’ai trouvé comme vous l’article très pertinent et ne fais que m’interroger, très honnêtement. Je vous ai bien lu mais j’avoue que ce n’est pas ce sur quoi portait ma question (qui était sincère, et pas si obscure me semblait-il, à savoir celle de la porosité de certaines idées du parti d’extrême droite -des gens se présentant "très à gauche", par exemple, et qui aimeraient toutefois que les règles ne s’appliquant qu’aux fonctionnaires concernant la loi de séparation des églises et de l’Etat, soient étendues à l’ensemble de la population, ce genre d’alignements vous voyez, sachant que la mesure vise essentiellement la minorité musulmane, rien de neuf sous le soleil... comme il était question de compromission de la gauche et de sa supposée attirance pour l’islam -idées que je ne partage pas, s’il fallait le rappeler- je me demandais si ce genre de positionnement était partagé par d’autres lecteurs du site -de gauche en effet-). Sarkozy, Valls et consorts auront d’ailleurs généreusement contribué à la banalisation d’un tel discours, de même que les médias, là encore, et j’allais presque dire forcément (rappelons les Unes outrancières (mais néanmoins vendeuses) au sujet des populations rom, les invitations répétées de journalistes réactionnaires sur les chaines de télévision, même sur le service public, à l’instar de l’éditorialiste de Valeurs actuelles à France 5...

Certes, et comme je le disais plus haut, ces luttes ne sont pour moi que secondaires (et encore pas pour tous), à l’image des combats LGBT (exemple donné par M. Leblanc je crois), dans la mesure où ils sont souvent instrumentalisés tout d’abord, mais aussi et surtout parce qu’ils et ne garantissent aucun questionnement sur les modes de redistribution de la richesse et du pouvoir. Ceci dit, (et ce n’est que mon humble avis) ces errements idéologiques participent grandement à l’effondrement (et à la division des classes populaires, et à leur dépolitisation) que nous observons (peut-être dans une moindre mesure que la trahison de Robert Hue que j’évoquais un peu plus haut, quoique).

26/08/2017 15:43 par Francois

@ Autrement :
« Le PCF croit que la FI veut le détruire, alors que c’est lui qui rêve de dissoudre la FI. Va-t-il d’ailleurs rester "communiste" ? ».

Vous parlez du nom ?
Parce que en ce qui concerne le programme, ça fait très longtemps qu’il n’y a plus aucune trace de communisme.
On est depuis très longtemps dans l’acceptation totale d’une économie libérale, de la privatisation de la production, le pcf propose juste des moyens de contrôle.
Si c’est ça le communisme j’ai raté un épisode.
Ceci etant dit je ne suis pas convaincu du bien fondé du communisme, je lui préféré de loin l’anarchie et la co gestion.

26/08/2017 17:27 par mandrin

Bonjour Mr V. Dedaj...dans votre intervention en commentaire "26/08/2017 à 01:13 par V. Dedaj...c’est mieux pour vérifier", vous listez un certain nombre de compromission de responsable dit de "gauche" avec départ de liste Georges Marchais secrétaire général du Parti communiste français de 1972 à 1994 jusqu’ a nos jours omis Monsieur Mélenchon (et non pas la France insoumise a ne pas "amalgamer" qui se compromet de manière permanente depuis maintenant deux élection présidentiel tenant quasiment la même position au regard de la situation internationale...c’est dire non a l’otan mais oui pour son interventionnisme ayant pour objet sus au Tyran moyen orientaux qui tue son peuple décrété par une droite qui dit combattre, alors qu’aujourd’hui le temps aidant et les fait qui en remontent...tragédie pour le peuple Syrien1- "plus de 600 000 morts et atrocité "Peuple : Notion et Principe de Gauche sur lesquels des idéaux peuvent se forger et non pas le contraire c’est a dire de pas transiger avec les principes qui les précèdent car au cas contraire il en résulte son effondrement permanent et la réalité le confirme"...1-...donc même au regard des faits patent de la situation en Syrie qui démontre bien qu’il s’agit d’une agression contre un peuple sans précédent avec pour prétexte un mensonge d’une gravité telle, la position du candidat qu’a été Mr Mélenchon ne bouge pas alors que dans bien des commentaires on ne peut pas dissocier la politique intérieur de celle de l’extérieur et pour une raison très simple mais ignorée c’est que quand le monde est en ordre a l’ intérieur il s’ordonne a l’extérieur.
Une Gauche digne de se non et de ces principes condamnerait sans équivoque ses crimes et si cela aurait été fait depuis Marchais "marqueur d’une période d’un temps écoulé" je suis convaincu que nous ne en serions pas là alors qu’aujourd’hui et encore cette dite gauche est a l’initiative de l’ouverture sans savoir ce qu’elle engrange... il vaut mieux un succès bâti pas a pas sur la durée qu’une satisfaction a court terme.

psLGS : après une absence sur votre site j’ai pu remarquer une nouveauté en bas a droite de chaque commentaire..une case a voté.
je me suis laissé dire dire sur le moment que sa devait être une extension de face book ou un truc comme ça mais en fait non et pour le coup j’ai trouvé un peu mesquin sans vouloir vous offenser dommage pour le débat sa pousse à l’exclusion, du moins c’est mon avis.
en tout cas merci de publier.

26/08/2017 20:25 par legrandsoir

après une absence sur votre site j’ai pu remarquer une nouveauté en bas a droite de chaque commentaire..une case a voté.

Simple test. A voir si on garde le principe ou pas.

27/08/2017 09:57 par Rey

Bruno Guigue comme d’ habitude : précis et courageux. Je m’ étonne seulement que les "modérateurs" du GS aient oublié de préciser que, si des membres de la France "Insoumise" (*) font ouvertement ou hypocritement le jeu des Etats-Unis d’ Amérique et de l’ extrême-droite vénézuelienne, le président vénéré de notre bataillon de choc prolétarien y mettra bon ordre en expulsant rapidement les traîtres ! (sans doute est-ce déjà fait d’ ailleurs !). Il ne suffit pas de faire campagne pour un candidat, il faut aussi signaler ses actions courageuses bien après la campagne !
(*) Camarades de la FI, une petite faveur : ne changez jamais l’ adjectif "Insoumise" qui, à chaque apparition, déclenche l’ hilarité dans mon cercle familial et politique.

27/08/2017 18:03 par legrandsoir

si des membres de la France "Insoumise" (*) font ouvertement ou hypocritement le jeu des Etats-Unis d’ Amérique et de l’ extrême-droite vénézuelienne,

Hé bé... Les modérateurs en avalent des couleuvres...

27/08/2017 10:05 par Assimbonanga

@Salvador, ce genre d’alignements vous voyez. Hé bien non, je ne vois pas... Je préfère l’énoncé de faits à des insinuations sordides.
Je ne trouve pas non plus que le fait de s’intéresser à des sujets comme LGBT soit en "effondrement idéologique". Quant à l’écologie, elle va conditionner, tout simplement, notre survie.
Je vous recommande , à titre d’investissement, de visionner cette vidéo jusqu’à la fin. Ainsi, il ne sera plus possible à quiconque l’aura vue d’être "poreux" aux soi-disant "idées" du FN parce que l’on voit ici Phillipot, Rachline et , par conséquent, leur patronne aussi, comme des branquignols, des guignols, des pieds nickelés, des fantaisistes, des fumistes, des imposteurs, et que par conséquent tout ce que véhiculent ces sinistres individus est frappé du sceau de la même connerie ambulante.
https://www.youtube.com/watch?v=bA21Zezt-0s

27/08/2017 10:15 par Assimbonanga

Manuel Valls, ancien premier ministre “socialiste”, dénonce la “dictature de Maduro”. Son homologue espagnol, Felipe Gonzalez, trouve scandaleux l’appel aux urnes, et il incrime “le montage frauduleux de la Constituante”. Mouvement dirigé par la députée de la “France Insoumise” Clémentine Autain, “Ensemble” condamne le “caudillisme” du pouvoir chaviste. Eric Coquerel, également député de la FI et porte-parole du Parti de gauche, renvoie dos-à-dos les fauteurs de violence qui seraient à la manœuvre “des deux côtés”, tout en avouant ingénument qu’il n’a “pas envie de critiquer Maduro”.

Peut-être que cet article pourra être réactualisé après ce week-end ? Des clarifications auront probablement été apportées...
Raphael Correa https://www.youtube.com/watch?v=aWJry-R0ohs
Jean-Luc Mélenchon https://www.youtube.com/watch?v=ytOwVgrKvWk

27/08/2017 11:40 par Rey

Si la lecture de l’ article de Bruno Guigue est un régal, celle des commentaires n’ est pas mal non plus. J’ ai cru y déceler une constante : JLM semble de plus en plus difficile à défendre (le GS lui-même se fait d’ une grande discrétion sur le sujet !). Cela ne peut que réjouir quelqu’ un qui, il y a quelques semaines, pointant les choix pro-occident de JLM, se voyait reprocher une proximité avec l’ UPR (pour qui j’ ai effectivement voté, sans que cela me pose de problème avec mes convictions de base : vieux stalinien (sans guillemets), admirateur de l’ Union Soviétique qui nous a successivement débarrassés du tsarisme (et de ses pogroms de masse), et du nazisme, apportant par ailleurs un soutien important à la lutte anticolonialiste et contribuant vaille que vaille à contenir les projets exterminationnistes des Etats-Unis : avec un pareil bilan, un mouvement historique peut tirer provisoirement sa révérence sans qu’ on pleurniche sur son "échec").

27/08/2017 17:51 par legrandsoir

le GS lui-même se fait d’ une grande discrétion sur le sujet !

Ne confondez pas avec notre retenue à ne pas trop nous immiscer dans les échanges. Aux dernières nouvelles, notre position reste la même.

27/08/2017 14:53 par Jean-Yves LEBLANC

Je vous propose d’abord de lire ces deux citations qui me paraissent fort pertinentes pour aller plus loin dans ce débat sur l’effondrement idéologique de la gauche. Ce sont 2 extraits d’un article de Jean Bricmont paru dans LGS le 5 mai dernier. C’était le temps de "Nuit Debout". Pour notre propos, je vous propose d’y remplacer "Nuit Debout" par "FI", par exemple.
"Par ailleurs, si le mouvement Nuit Debout veut réussir, il devra s’adresser à des couches bien plus larges de la population que celles auxquelles il s’adresse aujourd’hui, même si on y ajoute les syndicats et les « banlieues ». Et pour cela, il faudra faire preuve d’un maximum d’ouverture d’esprit et d’aptitude au débat contradictoire, ce qui est l’exact opposé de l’esprit de chasse aux sorcières « antifasciste » qui empoisonne les mouvements actuels."
"Ce qui se passe est une forme subtile de maccarthisme, mais au lieu d’attaquer tout ce qui est suspect de communisme, on attaque tout ce qui est suspect de fascisme ou d’antisémitisme"

En quoi ces remarques sont-elles intéressantes ? Eh bien le système, ses médias et philosophes de service se sont emparés de l’authentique concept de fascisme, l’ont vidé de son sens, ont renforcé son pouvoir de répulsion et en ont fait un imparable outil pour torpiller toute idée contraire à la doxa officielle en la classant "rouge-brune". Ainsi, par exemple, toute remise en cause de la version officielle du 11 septembre, tout doute sur le réchauffement climatique anthropique, toute réflexion critique sur l’immigration ou sur la théorie du genre, tout soutien à Assad ou à Poutine entrent dans cette catégorie. Ce qui est grave, c’est que la gauche radicale est plus ou moins tombée dans le piège, faute de perspicacité idéologique. Elle a établi cet "anti-fascisme" frelaté comme trait principal de son identité et au lieu de rassembler, elle chasse les sorcières ... parmi ses amis (voir le 1er § du commentaire de X P ci-dessus, 25/08/2017 19:43).

Voici maintenant l’exemple principal : le souverainisme. Le système a progressivement créé l’équation : souverainisme = FN = fascisme. Le deuxième tour des présidentielles a parachevé ce coup de maître : le FN battu, Dupont d’Aignant discrédité, Asselineau marginalisé, le souverainisme devient le pestiféré. A droite, le FN aimerait s’en débarrasser. A gauche, FI (la force la plus souverainiste) met la pédale douce sur ce sujet qui fâche et risque de nuire à son ascension. (Le PS étant moribond, il n’est d’ailleurs pas exclu que les ténors de la nébuleuse FI/Ensemble/PG/PCF cherchent à entraîner les généreux militants qui la composent pour en faire une force de remplacement social-démocrate de ce PS failli).

Or le déclin du souverainisme de gauche est une catastrophe car la souveraineté nationale est le SEUL sujet clé de politique intérieure du moment, en amont de tous les autres. Sans souveraineté, les programmes politiques comme "l’Avenir en Commun" sont voués à rester lettre morte. Les nationalisations ou l’augmentation du SMIC, des paroles en l’air. Faire croire que l’on peut faire une politique de gauche tout en restant dans l’UE est une duperie car, tout simplement, les traités de l’UE l’interdisent directement (le texte même des traités, la concurrence libre et non faussée)) et indirectement (la libre circulation de la main d’oeuvre et des capitaux).

Construire le souverainisme de gauche est donc une tâche prioritaire mais difficile. Pour cette construction (je renvoie à la citation de Bricmont) il faudra "s’adresser à des couches bien plus larges de la population", ne pas rester dans l’entre-soi ni jeter des anathèmes et voir des fachos partout. D’autant plus que la France souverainiste se trouve bien peu chez les Insoumis et majoritairement parmi les classes populaires qui votent pour l’instant massivement FN. Ce vote des classes populaires, on l’écarte d’un revers de la main. "Tas de beaufs, tas de fachos" dit-on entre nous, sûrs que nous sommes de notre vertu supérieure mais peu soucieux de concevoir une stratégie pour les ramener à gauche. On se dit que, même sans elles, à 2% près, on était au 2ème tour face à Le Pen et que là, on gagnait dans un fauteuil (avec la même illégitimité que la victoire de Macron, mais sans le capital derrière nous !). Or le début de cette stratégie, c’est d’abord être souverainistes nous-mêmes sans ambigüité, cibler nos campagnes sur la sortie de l’UE, et peut-être même cesser d’utiliser des mots tarabiscotés genre "souverainisme", que j’utilise moi-même, et oser des mots simples comme "patriotisme" et savoir les marier avec internationalisme et socialisme, ce dont le PCF d’autrefois, celui d’avant l’effondrement, était capable. C’est juste le début, la suite est un combat difficile et long.

27/08/2017 16:46 par Roger

@LGS

Simple test. A voir si on garde le principe ou pas.

A mon avis , il faut poursuivre : ça évite de marquer son approbation par un commentaire redondant qui n’enrichit pas réellement le débat.

27/08/2017 17:47 par legrandsoir

Oui, mais il a été constaté que les notations des commentaires ont été "trollés" par des esprits chagrins qui ne jouent pas le jeu... On enlève.

27/08/2017 18:36 par Assimbonanga

Ouais, vous avez raison, on n’est pas à l’école des fans ni sur tripadvisor. Fi des notations, surtout que c’était pas net de savoir combien avaient voté 1 étoile, ou 2, ou 3.
Je me demande si LGS, tel un Maduro pris d’assaut par des interventions pas toutes de bonne foi , n’aurait pas dû fermer les commentaires à partir de la centaine... Ça trolle dur-dur. Et ça devient incompréhensible.

28/08/2017 02:35 par Xiao Pignouf

M. Leblanc me fait dire ce que je n’ai pas dit : donc, pour être parfaitement clair, je préfère (et de loin) un facho qui vote FI qu’un communiste qui vote FN.

28/08/2017 11:39 par Rey

Je n’ ai pas vérifié à la source les déclarations de Clémentine Autain, je me suis contenté de les lire sur le site du GS. Si elles sont rapportées fidèlement, elles me paraissent difficiles à qualifier autrement qu’ un soutien, hypocrite bien sûr (*), aux Etats-Unis et à l’ extrême-droite vénézuelienne. (*) Pour l’ instant, une "femme de gauche" ne peut soutenir ouvertement les fascistes vénézuéliens. Il faudra attendre un peu, après que Maduro ait subi le sort d’ Allende. (Je conseille à Cl.Autain et à ceux qui ne voient dans ses déclarations aucun "soutien hypocrite aux E.U.A." de préparer quelques belles formules, comme "soutien critique et vigilant à la nouvelle démocratie vénézuelienne").

28/08/2017 15:20 par Salvador

@Assimbonanga.

@Salvador, ce genre d’alignements vous voyez. Hé bien non, je ne vois pas... Je préfère l’énoncé de faits à des insinuations sordides./quote>

Eh sérieux, pour qui vous me prenez, un infiltré frontiste ? Que vous ne compreniez rien à ce que je raconte, je veux bien, vous venez encore d’en faire la démonstration, mais que vous me preniez pour ce que je ne suis pas, c’est autre chose. Gardez bien vos certitudes, et VOS insinuations. "Insinuations sordides"... non mais franchement ! Faut que vous arrêtiez ! (quelle insinuation sordide, que de dire que nombre de citoyens ont épousé les thèses consistant à étendre la loi de la laïcité ! Ouah ! Eh bien moi, je dirais plutôt que j’enfonce des portes ouvertes.) Énoncé de faits : la crèche baby loup, dernièrement sur les plages en Corse et ailleurs, une députée de gauche avec un voile qui pose problème, poser la question de la compatibilité des valeurs, l’assimilation des musulmans aux terroristes, les agressions de femmes voilées, le fichage S des individus fréquentant des mosquées etc. etc. etc. Je ne crois pas fabuler quand je prétends que les thèses frontistes sont de plus en plus répandues. Mais on ne se comprend pas, et croyez-moi, vos interventions m’ont bien fait passer l’envie de discuter avec vous.

Je ne trouve pas non plus que le fait de s’intéresser à des sujets comme LGBT soit en "effondrement idéologique".

Très honnêtement : Vous avez dernièrement remarqué, de façon fort discourtoise d’ailleurs, que vous ne compreniez rien à ce que je raconte, ni à mes questions. Un conseil : réapprenez à lire, et à réfléchir avant de répondre. Vous parvenez à peu près à chaque fois à me faire dire à peu près le contraire de ce que je cherche à dire. C’est fort. (Sujet secondaire, comme les LGBT, voilà à quoi se limitait la comparaison).

Pour finir, inutile d’être condescendant. Ce n’est pas parce que votre interlocuteur se questionne qu’il joue le jeu de vos adversaires, qu’il faut vous sentir obligé de l’instruire comme un enfant, ou de le mépriser parce que ses dites interrogations ne sont selon vous pas dignes d’intérêt. (et si mon premier message vous était adressé, c’est parce que vous aviez posé à Cunégonde Godot la même question que moi. En quoi consiste l’attirance supposée de la gauche à l’islam. La boucle est bouclée).

28/08/2017 15:40 par legrandsoir

Il est possible d’argumenter librement ici en évitant des choses comme "Un conseil : réapprenez à lire, et à réfléchir avant de répondre..." qui ne sont pas les bienvenues et qui n’ajoutent rien au débat.

28/08/2017 17:19 par Salvador

@lgs Je vous entends parfaitement. Assimbonanga a concédé parfois lire un peu vite (il est en effet plus actif que moi, ceci est peut-être lié). Je lui conseille ainsi de réapprendre à lire, non pas au sens premier du terme, nous tous savons lire, mais en prenant le temps. Je crois qu’assez rapidement, il s’est fait une étrange opinion à mon sujet (j’étais journaliste dans un premier temps, puis j’ai muté en une sorte de bête hybride communo-frontiste). J’ajoute que lorsqu’on prétend ne rien comprendre à ce que j’écris, et qu’à plusieurs reprises on répond de façon tout à fait hors de propos en insinuant que mes idées sont tendancieuses, ça va...
Mais je n’aime pas les embrouilles, et j’ai mon compte.
Bien à vous.

28/08/2017 19:39 par Assimbonanga

« Eh sérieux, pour qui vous me prenez, un infiltré frontiste ? »
Ben... oui !
Je ne serai pas discourtoise ni condescendante et donc je ne vous ferai pas la leçon pour savoir comment ce malentendu a pu se produire.

30/08/2017 00:04 par François
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