RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Y trouveront-ils la justice ?

Le 30 janvier, les avocats qui représentent les 5 Héros cubains ont présenté à la Cour Suprême de Justice des Etats-Unis une demande pour que leur cas soit examiné par cette même instance du système judiciaire de cette nation. Il est bien connu que cette institution n’accepte approximativement qu’un pour cent des demandes, en fonction des raisons qui motiveraient leur évaluation. Des spécialistes et des experts du monde entier reconnaissent que la cause des cinq héros cubains, René, Ramón, Antonio, Fernando et Gerardo, injustement détenus aux Etats-Unis depuis plus de dix ans, possède les éléments suffisants pour être prise en compte et que, finalement, si la Cour s’en tenait à des principes et à des normes juridiques impartiaux , elle devrait accepter la demande de la Défense ainsi que, en juste conséquence, l’annulation des sentences disproportionnées et la remise en liberté des accusés.

Nous en sommes donc au même point que lorsque Gerardo affirmait devant le tribunal de Miami : « J’ai la certitude que si ce n’est pas [dans cette instance], à un autre niveau du système la raison et la justice prévaudront au-delà des préjugés politiques et des désirs de vengeance… »

Les points fondamentaux sur lesquels les avocats de la Défense se sont judicieusement appuyés pour convaincre la Cour Suprême de traiter cette affaire sont nombreux. Ils ont sollicité que toutes les condamnations en relation avec le refus de la Cour d’Appel d’Atlanta d’accorder un changement de siège, avec la mauvaise conduite du Parquet et avec la sélection incorrecte et discriminatoire des jurés soient révisées par la Cour Suprême.

A cela il faut ajouter qu’une cause qui a obtenu l’appui de la Commission sur les Détentions Arbitraires de la Commission des Droits de l’Homme à l’ONU ; une cause dans laquelle les 5 accusés sont des Héros de la République de Cuba pour leur lutte antiterroriste au sein de groupes catalogués comme terroristes par les autorités nord-américaines et même par la premier panel de trois juges ; une cause dans laquelle les accusés, de par les valeurs intrinsèques de leurs personnalités, de leurs actes et de leurs idées, ont été proposés et nominés pour le Prix Nobel de la Paix ; des accusés qui ont mérité le Prix International Benito Juarez ; des accusés qui ont éveillé la solidarité à travers des centaines de comités organisés dans pratiquement tous les pays du monde et qui regroupent des milliers de personnes qui s’activent de façon désintéressée pour leur libération et qui divulguent les éléments du procès et des arguments liés à cette affaire à travers des milliers de pages web spécifiques à ces comités ou dans des revues d’information digitales dans des dizaines de langues ; une cause dans laquelle le traitement infligé à ces accusés et à leurs familles a généré, durant ces dix longues années, une violation flagrante des droits de l’Homme et du droit humanitaire ; une cause dans laquelle lorsqu’on analyse toutes les composantes des faits, les circonstances, les conditions des détentions, le siège du procès, les sessions, les violations du processus juridique, le rôle joué par le Procureur, par les membres du jury, par la juge, le harcèlement par la presse et la campagne médiatique, les condamnations et leurs considérations, les contradictions dans les rapports de la Cour d’Appel d’Atlanta, etc., tout reflète l’énorme injustice et l’impudence des différents niveaux de justice qui sont intervenus jusqu’à présent, mis à part quelques moments du procès que l’on peut saluer pour leur dignité comme [la décision] du premier panel des trois juges et les avis personnels de deux des juges du deuxième panel. Pour tout cela, et pour beaucoup d’autres raisons, ceci n’est pas qu’une affaire de plus qui arrive sur le seuil de la Cour Suprême. C’est sans l’ombre d’un doute l’affaire la plus transcendante qui aura été débattue [dans ces dernières années], peut-être même dans tout le siècle, si nous prenons en compte les valeurs juridiques pour ce qui a trait aux nobles intentions qui ont motivé les actes des accusés et à la réelle présomption d’innocence en ce qui concerne les délits qui leur sont imputés.

[Cette affaire] se distingue à cause de tous les éléments dans lesquels sont implicites les actions de deux Etats qui, à l’origine de cette affaire, ont impliqué les plus hauts représentants du gouvernement des Etats-Unis et de Cuba et les autorités policières des deux pays. Elle se démarque par le fait que, dans une époque marquée par la lutte contre le terrorisme, les actions des accusés étaient indiscutablement antiterroristes et leur arrestation ainsi que leur détention s’inscrivit, une fois de plus, dans l’objectif de protéger et de stimuler les groupes et les mafias terroristes installés à Miami et dans d’autre lieux des Etats-Unis.

Enfin, l’appel interjeté a frappé à la porte étroite, à peine un interstice, de la Cour Suprême des Etats-Unis. Y aura-t-il à l’intérieur une justice aveugle et sourde ? Espérons que non. Que cette fois s’ouvrent les portes et que nous y trouvions la véritable justice avec sa balance symbolique, prête à écouter les vérités qui méritent d’être entendues, et à voir objectivement les faits tels qu’ils sont, une justice disposée à agir avec sagesse, honnêteté, noblesse et raison. Si la Cour Suprême des Etats-Unis agissait ainsi, la vérité et la justice, quoique bien tard, resplendiraient.

Nota : la libre reproduction de ce texte est autorisée, et qu’elle arrive, si c’est possible, là où demeure la justice.

Wilkie Delgado Correa

(Trad A. Arroyo)

URL de cet article 8094
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Cinq Cubains à Miami
Maurice LEMOINE
6 octobre 1976, La Barbade : un attentat détruit en vol un DC-8 de la Cubana de Aviación (soixante-treize morts). 12 avril au 4 septembre 1997 : une série d’explosions frappe les hôtels de La Havane. A l’origine de ces actions terroristes qui, depuis 1959, ont fait plus de 3 400 morts à Cuba : Miami ; la très honorable « Fondation » ; quelques personnages ténébreux : Luis Posaril, Pepper Nández, Jorge Maskano, le docteur Orlando… Une même obsession les habite : en finir avec le régime et faire la peau (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Julian Assange, à qui l’on doit plus d’articles importants que l’ensemble de ses journalistes-critiques, a 50 ans aujourd’hui - en prison. Il est en prison pour une raison : l’administration Biden et la plupart des médias commerciaux ne se soucient pas de la liberté de la presse, mais font semblant de s’en soucier quand ça les arrange.

Glenn Greenwald

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.