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« We came, we saw, he died » (Hillary Clinton à propos de la mort de Khaddafi).

Suite à la mort du dirigeant libyen et en guise de conclusion au conflit, Hillary Clinton a voulu s’approprier la fameuse formule de l’empereur Jules César « Veni, Vedi, Vici » (« Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu »), en déclarant le 20 octobre dernier lors d’une interview à la chaine américaine CBS : « We came, we saw, he died » (« Nous sommes venus, nous avons vus, il est mort »). (1)

La formule originale ne convenait évidemment pas à la secrétaire d’Etat américaine puisqu’elle remettrait en question la stratégie de communication du gouvernement américain tout au long de cette guerre en Libye : nous n’intervenons en Libye que pour protéger les civils en créant une zone d’exclusion aérienne. Force est de constater aujourd’hui que l’objectif réel était évidemment tout autre…

Car en effet, si les américains sont bien venus en Libye, et c’est bien la seule partie incontestable de la formule de Mme Clinton (bien que ce soient surtout les forces britanniques et françaises de l’OTAN qui aient été envoyé sur place), le reste de la formule ne sert qu’à réaffirmer une stratégie de communication concernant l’intervention américaine mise à mal par les évènements. « We saw » signifierait que les forces US, en compagnie de l’OTAN, ne seraient venues que pour assister aux évènements et veiller à ce que la tyrannie Jamahirienne épargne les civils, et cela en vertu de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU. Ce qui est pur mensonge puisque le rôle de l’OTAN a été incontestablement plus intrusif. Les évènements ayant débouché sur la capture de Khaddafi, nottament l’attaque du convoi le transportant hors de Syrte, en sont la preuve la plus récente.

Mais bien avant cet épisode, l’atrocité de la prise de Tripoli par les rebelles en aout dernier, et les mensonges qui l’ont accompagné, avait déjà bien entamé la stratégie de communication officielle du gouvernement US. Il est plus que probable que la capitale libyenne n’aurait jamais été aux mains des rebelles sans l’intensification des bombardements de la part de l’OTAN qui a en réalité fait une grande majorité du travail, permettant ensuite aux médias internationaux de montrer en boucle les images des rebelles défilant dans les rues de Tripoli, et notamment sur la Place Verte et à Bab El Azizia, résidence du colonel Khaddafi. Ces deux lieux majeurs de la capitale dont les décors ont d’ailleurs été reconstitués en carton mâché, selon Thierry Meyssan (2), par l’émir du Qatar à Doha. Ce qui explique probablement le fait que certaines images, émanant notamment de la chaine d’information Al Jazeera, et montrant la place Verte investie par une foule en liesse, alors même que la capitale n’était pas encore aux mains des rebelles. Sans parler de l’arrestation annoncée au même moment de Seif Al-Islam Khaddafi, numéro deux de la Jamahiria libyenne et fils du colonel défunt, et démentie en personne quelques heures plus tard.

Des mensonges donc qui non-seulement trahissent la version selon laquelle l’objectif des Etats-Unis et de leurs alliés n’est autre que la protection des civils, mais mettent en évidence le vrai rôle des forces de l’OTAN dans le renversement du dirigeant libyen.

Voilà surement pourquoi il était si important pour Hillary Clinton de remplacer la partie « Nous avons vaincu » par « Il est mort » dans sa formule, ceci afin de réaffirmer la ligne de communication de son gouvernement et de délester ce dernier de sa responsabilité dans la chute du régime libyen.

Lahcen SENHAJI.

Notes : (1) http://www.cbsnews.com/8301-503544_162-20123348-503544.html

(2) http://www.voltairenet.org/Washington-planifie-une-occupation

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