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Video : La gauche radicale et ses tabous : Entretien avec Aurélien Bernier

Dans cet entretien, Aurélien Bernier part d’un constat douloureux mais irréfutable : malgré le succès de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2012, c’est bien le Front National qui réussit le mieux aujourd’hui à capter le mécontentement populaire. Comme dans la plupart des pays d’Europe, la crise du capitalisme profite moins à la gauche radicale qu’à une mouvance nationaliste favorable au capitalisme. C’est ce paradoxe qui est analysé par l’auteur.

Paralysé par la peur de "dire la même chose que Le Pen", le Front de gauche s’enferme dans trois contradictions. Il veut restaurer la souveraineté populaire mais ne défend plus la Nation, seule espace possible pour une réelle démocratie. Il lutte pour "une autre Europe", sociale et solidaire, mais n’assume pas la nécessaire rupture avec l’ordre juridique et monétaire européen. Il est anticapitaliste mais renonce au protectionnisme contre le libre échange mondialisé qui brise toutes les résistances.

Souveraineté populaire et nationale, désobéissance européenne et protectionnisme : tels sont les trois sujets tabous dont la gauche radicale doit se ressaisir, au lieu de les abandonner au Front National qui a beau jeu de se présenter comme le seul protecteur du peuple français. Ce même Front National qui, dans les années 80, chantaient les louanges de Ronald Reagan et de l’ultralibéralisme...

Aurélien Bernier, ancien dirigeant d’Attac et proche du Front de Gauche, collabore régulièrement au Monde Diplomatique. Il a notamment publié Le Climat, otage de la finance (2008), Désobéissons à l’Union européenne ! (2011) et Comment la mondialisation a tué l’écologie (2012), aux éditions Mille et Une Nuits.

 http://www.lesmutins.org/La-gauche-radicale-et-ses-tabous
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COMMENTAIRES  

20/06/2014 13:00 par Romane

Bonjour,

la vidéo s’arrête de manière incessante et il est impossible de la regarder sans avoir à la réactiviter fréquemment.
Une solution ?

20/06/2014 13:12 par legrandsoir

Cela arrive lorsque votre navigateur télécharge la vidéo à une vitesse inférieure à la vitesse de lecture (par exemple, lorsqu’il lui faut plus de 3 minutes pour télécharger les 3 premières minutes...). La lecture avance en saccades au fur et à mesure qu’il récupère la partie manquante. Solution : Cliquez sur "lecture" puis sur "pause" et attendez que votre navigateur télécharge le reste (observez la barre de progression qui avance). Lorsque votre navigateur aura téléchargé une bonne partie ou même la totalité de la vidéo, re-cliquez sur la lecture. Ca devrait passer.

20/06/2014 15:27 par CN46400

Le pb de A Bernier, et de quelques autres, est surtout de connaitre, sinon d’étudier, le marxisme. Ils comprendraient alors que le capitalisme, pour étendre son exploitation, ses profits, doit, sans cesse agrandir son aire d’activité. C’est d’ailleurs en vertu des cette obligation qu’on est passé des provinces à la nation. Et c’est pour cela que les capitalistes européens, et occidentaux abolissent maintenant les frontières nationales que dans une période encore récente (un demi siècle environ) ils défendaient bec et ongles.

En fait le capitalisme a, toujours, besoin d’un état qui "gère ses affaires courantes de la bourgeoisie". La construction européenne n’est rien de plus, ni rien de moins que l’état européen, qui, comme l’état nation, devra passer de la gestion des intérêts du capital, à la gestion des intérêts des prolos. L’équation reste la même sur le fond, seules les conditions de la lutte changent avec les adaptations politiques et matérielles qui s’imposent.

On peut toujours essayer d’imposer le socialisme dans l’hexagone tricolore, mais les prolos qui bossent dans la taule du quartier, fabriquant 4 jours sur 5 des produits exportés en Europe, payés comme les intrants, avec des € stables, ne veulent pas voir leur situation dégénérer. Le capitalisme nationaliste, dont parle le FN, n’existe plus. Il est aussi illusoire de vouloir le rétablir que de revenir à celui d’avant Louis 14. La capitalisme qu’il faut dépasser n’est ni celui d’hier, ni celui d’avant hier, c’est celui d’aujourd’hui qui, toujours aussi sûr de lui, polarise les pouvoirs et la richesse issue du travail de "l’immense majorité" prolétarienne du monde dans toujours moins de mains bourgeoises.
Le capitalisme, au fil de toutes ses évolutions, n’a jamais élargi sa base sociale. Tout au plus a-t-il réussi, par la division des prolos, à maintenir assez de valets dans son entourage pour survivre encore.

20/06/2014 16:22 par Dwaabala

Une belle intervention de @ CN46400.
Le fait que le PCF ait eu entièrement raison dans ses analyses d’avant Maastricht ne peut entraîner que l’on doive revenir à l’avant-Maastricht. La situation est entièrement nouvelle.
La démagogie du FN, qui fait baver d’envie devant ses résultats électoraux, a du succès précisément parce que ses électeurs ne sont pas aussi idiots qu’on le pense, mais sont profondément de droite. C’est une illusion de penser que le même discours tenu à gauche aurait le même succès car l’électeur moyen, donc de droite, flairerait non sans raison que son application mènerait à l’aventure dont il ne veut à aucun prix.

20/06/2014 16:56 par Dwaabala

@ CN46400
... enfin, d’accord mais pas tout à fait.

Le capitalisme, au fil de toutes ses évolutions, n’a jamais élargi sa base sociale.

Toute l’histoire prouve le contraire : dans ce régime, le classe dominante a su s’attacher la majorité de la population.

20/06/2014 17:48 par gérard

@ CN46400
« La construction européenne n’est rien de plus, ni rien de moins que l’état européen »
Rien n’est moins faux !
Un État sous entend la cohésion d’un ensemble de populations sous de nombreux critères, historiques, linguistiques, culturels etc, ET économiques. TOUT sépare à priori les différents composants d’un éventuel "État" européen, et il est bien là le problème...
Je parle en connaissance de cause, par exemple la concurrence fait rage entre "prolos" français secteur du bâtiment, qui se retrouvent hors circuit, cause salaires trop élevés face aux "détachés" venant de nombreux coins de l’Europe, c’est une Réalité.
« En fait le capitalisme a, toujours, besoin d’un état »
Rien n’est moins faux encore !
Ce n’est pas d’un "État", enfin tel qu’on le conçoit, soit politiquement et économiquement fort que le Système a besoin (si tant est d’ailleurs qu’il ait besoin de quoi que ce soit, mais admettons) mais uniquement d’administrations-larbins et de préférence corruptibles, ce qui n’a, vous l’admettrez, strictement rien à voir...
Cela ne le gêne absolument pas de faire produire au plus faible coût social possible, dans des pays où justement l’État, tel qu’on peut, tel qu’on doit le concevoir, n’existe pas...C’est un rêve pour lui !
Question @ CN46400 Quelles solutions envisageables pour réunir des travailleurs que tout oppose puisqu’ils sont morcelés du fait même que leur travail soit mis en concurrence par le Système ?
La seule solution que je vois, c’est de l’affaiblir le Système, en faisant comme lui, en le morcelant.
Il faut être bien conscient que l’Économie passe bien au-dessus de la politique :«  donnez moi le pouvoir de créer la monnaie (donc de contrôler l’économie), et je me moque de qui fait les lois » (Rothschild)
@ Aurélien Bernier, excellente analyse.
Mais où sont donc passés Jacques Généreux et ses propositions, car lui aussi il prônait comme toutes premières mesures à prendre, celles, entre autres de désobéir aux traités européens et de reprendre le pouvoir de la création monétaire ?

20/06/2014 20:13 par Christian D

Le Front de gauche en défense du peuple-classe français et de l’humanité-classe !

A propos d’un récent article d’Aurélien Bernier (1),

ancien membre d’ATTAC France auteur de « Front de gauche : changer ou disparaître » (1)

Sur Médiapart :

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/090614/le-front-de-gauche-en-defense-du-peuple-classe-francais-et-de-lhumanite-classe

20/06/2014 20:27 par CN46400

@gérard

Le capitalisme a besoin d’un état, ne serait-ce que pour régler les rapports internes à la classe bourgeoise tout en encadrant l’exploitation pour garantir sa domination sur les prolétaires. Le but des capitalistes est évidemment de payer au minimum la force de travail dont ils ont besoin. Il suffit de visiter l’histoire de France pour constater que ce n’est que l’histoire de l’évolution du prix de la force de travail, résultat, à tout moment du rapport de force entre les prolos qui vendent leur travail et les bourgeois qui l’achètent. "L’histoire, jusqu’à nos jours, n’est que l’histoire de la lutte des classes" (K Marx), nous en sommes toujours là, avec ou sans "l’Europe".
Pour deux raisons, le séjour du "plombier polonais" en France est limité. Soit la France, ruinée, ne pourra plus l’embaucher, soit il sera capable de faire payer sa force de travail suffisamment en Pologne pour n’avoir plus besoin de venir travailler en France....
@Dawaala
La base sociale de la bourgeoisie continue de s’étioler au fur et à mesure que des bourgeois deviennent plus immensément riches au détriment de ceux qui doivent travailler pour vivre, et deviennent donc des prolos. Ce qui ne veut évidemment pas dire qu’il en irait de même pour sa base politique qui, elle, ne dépend pas que de la position sociale. Combien de cadres, prolétaires tergalisés, soutiennent mordicus la bourgoisie ?...Tout comme des ouvriers ou employés !

21/06/2014 07:08 par Aris

Pour ajouter au débat qu’apporte A. Bernier au Front de Gauche, voici une excellente intervention de Frédéric Lordon face à des arguments type "4ème internationale" soutenu eux par T. Coutrot (Attac France) :
Frédéric Lordon, "Que faire de l’euro ? que faire de l’Europe ?"
Assez jubilatoire !

http://www.dailymotion.com/video/x1t73kk_frederic-lordon-que-faire-de-l-euro-que-faire-de-l-europe_webcam

Dans le même esprit : Faut-il faire sauter Bruxelles ?
Jacques Généreux, Emmanuel Todd et François Ruffin.

http://www.dailymotion.com/video/x1uf0pk_faut-il-faire-sauter-bruxelles_webcam

21/06/2014 08:16 par Cunégonde Godot

Comme les mafias et les religions, le capitalisme n’a jamais défendu les frontières, bien au contraire. Ou alors des frontières artificielles qu’il organise en marchés : le football, la musique rock, le droitdel’hommisme béat, l’ "art" conceptuel, le droit d’ingérence, les marques commerciales, les sectes, les religions, les corporatismes, p.ex.
Le capitalisme n’a jamais défendu que la possibilité de dégager une plus-value maximale. Libre-échangisme (son idéologie) = suppression totale de toute frontière.
Pour autant, il peut lui être utile de profiter de frontières mal définies ou mal entretenues pour y faire ses ravages (comme le renard pénétrant sous le grillage d’un poulailler mal fabriqué), et par-là momentanément (capitalisme pseudo-nationaliste) les revendiquer en toute mauvaise foi.

Wikipedia : Un État-nation est un concept théorique, politique et historique, désignant la juxtaposition d’un État, en tant qu’organisation politique, à une nation, c’est-à-dire des individus qui se considèrent comme liés et appartenant à un même groupe. C’est donc la coïncidence entre une notion d’ordre identitaire, l’appartenance à un groupe, la nation, et une notion d’ordre juridique, l’existence d’une forme de souveraineté et d’institutions politiques et administratives qui l’exercent, l’État. Sans cette coïncidence, on parlera plutôt d’un État multinational.

Jusqu’à plus ample informé, seul l’Etat-nation a permis et permet encore de lutter avec quelque réel succès contre la prédation capitaliste, car d’abord création humaine. Et l’Europe n’est pas un Etat-nation, justement. L’ "Europe" est une création (une créature) du capitalisme : Etat minimal entièrement sous la relation corrupteurs/corruptibles (lobbying industriel et commercial) et négation de toute identité nationale en substituant à celle-ci la ferblanterie ethnique et pseudo-culturelle (féodalisme séparatiste, langues régionales, communautarisme religieux, de marque commerciale, écologie de "terroirs", etc.) apte à flatter le cerveau reptilien des faux humanistes de la gauche si radicale. Avec son prolongement, le Traité transatlantique, l’ "Union" européenne deviendrait la zone de libre-échange par excellence. L’ "Union" européenne = triomphe du capitalisme.

CN46400 : « Pour deux raisons, le séjour du "plombier polonais" en France est limité. Soit la France, ruinée, ne pourra plus l’embaucher, soit il sera capable de faire payer sa force de travail suffisamment en Pologne pour n’avoir plus besoin de venir travailler en France…. »


Attendons donc que la France soit ruinée... dans l’ "Union" et le partage, bien évidemment…

21/06/2014 09:25 par CN46400

"Comme les mafias et les religions, le capitalisme n’a jamais défendu les frontières"
A quoi donc ont servi la plupart des guerres "portées par les nuées (Jaures)" depuis plusieurs siècles ?
Depuis des décennies le prix de la force de travail "lowcost" (Est, Chine..etc) ne cesse de monter. Pas plus que les maçons espagnols, algériens, italiens ou portugais n’ont ruinés les maçons français, le plombier polonais, pourvu que les règles de concurrence, qui existent, soient appliquées (inspection du travail renforcée...), ne ruinera pas le plombier français.

21/06/2014 09:50 par gérard

@ Cunégonde Godot
Pas le temps de développer, mais je peux déjà dire que là, on se rejoint sur pas mal de points.
Je pense qu’il ne faut pas trop frapper sur la "Gauche de la Gauche", elle fait ce qu’elle peut la pauvre dans le...bordel actuel !
Il faut lui conserver le droit à l’erreur...
Et ce "droit à l’erreur", le seul du "monde politique" à ma connaissance qui l’ait pour ainsi dire revendiqué, c’est Jean Luc Mélenchon.
Petite citation que l’on pourrait qualifier de "simpliste" ou de "rigolote", mais ça fait du bien par moment de sortir du sérieux/sérieux, quoique...
Karl W. Deutsch : "Une nation [...] est un groupe de personnes unie par une erreur commune sur leurs ancêtres, et une aversion commune envers leurs voisins".

21/06/2014 10:01 par Sam

Le capitalisme n’a pas besoin d’états, sinon pour justifier la répression contre les soulèvements qu’il suscite.
Toutes les autres dimensions de l’état se fondent dans un impérium bancaire dont personne n’est issu d’un quelconque scrutin. C’est aussi pour ca que l’horizon du capitalisme est le fascisme, et des idéaux nationaux transcendant mais irréels.
C’est pourquoi il faut vraiment sortir de l’UE, revenir vers la nation, mais pas la nation des idéalistes exaltés, celle de gauche, celle à même de pouvoir défendre ses citoyens et la chose publique.

21/06/2014 12:58 par Dwaabala

L’UE est le triomphe du capital et l’abstention aux européennes celui du peuple.

21/06/2014 13:07 par Cunégonde Godot

Sam : « Le capitalisme n’a pas besoin d’états, sinon pour justifier la répression contre les soulèvements qu’il suscite.
Toutes les autres dimensions de l’état se fondent dans un impérium bancaire dont personne n’est issu d’un quelconque scrutin. C’est aussi pour ca que l’horizon du capitalisme est le fascisme, et des idéaux nationaux transcendant mais irréels.

C’est pourquoi il faut vraiment sortir de l’UE, revenir vers la nation, mais pas la nation des idéalistes exaltés, celle de gauche, celle à même de pouvoir défendre ses citoyens et la chose publique. »

Le capitalisme a quand même besoin d’Etat, mais à sa botte. La jungle ne lui convient pas. Elle ne convient à personne car dans celle-ci personne ne domine.

Il n’y a pas de nation qui serait de gauche, et par-là serait la meilleure. C’est faux. Au regard de l’Histoire et aujourd’hui. Comme le dit M. Bernier (je n’ai pas regardé la vidéo car je n’ai pas le temps, mais le tabou de "national" à gauche est bien réel, et plus que cela : suicidaire !).

L’idéalisme national "exalté" relève du XIXe siècle. Il a aujourd’hui quasiment disparu. Complètement démonétisé, son moment historique est dépassé. Comme l’islam n’a pas d’autre choix que la sécularisation (comme toutes les autres religions) La nation est un moyen (ne fût-ce que de vivre ensemble p.ex.), il n’est pas, ou plus, une fin. Les communistes d’autrefois l’avaient bien compris.

21/06/2014 15:16 par Autrement

Cunégonde Godot : "Seul l’Etat-nation a permis et permet encore de lutter avec quelque réel succès contre la prédation capitaliste ".
Je me demande si Cunégonde a jamais réfléchi tant soit peu à ce qu’est le capitalisme, malgré ses tirades exécratoires ! Non, ce n’est pas l’Etat-nation qui a jamais lutté si peu que ce soit contre le capitalisme, mais, à l’intérieur de chaque Etat-nation et contre l’Etat lui-même, la classe ouvrière et ses alliés, selon la formule bien connue (au moins de ceux qui ont vraiment réfléchi à ce qu’est le capitalisme). l’Etat est le moyen de domination d’une classe sur une autre, c’est bien connu aussi. Et si l’Etat bourgeois n’a pas ménagé ses efforts pour réprimer, détourner, dévoyer, diviser et affaiblir ces luttes, par tous les moyens et combines politiciennes, administratives et communicationnelles dont ils dispose, comme on le voit aujourd’hui, cela n’empêche pas que ces luttes, - sociales, politiques et idéologiques - sont les seules, à l’intérieur de chaque pays d’Europe, qui puissent permettre de venir à bout du monstre tant "national" que mondialisé.Travailleurs de tous les pays, unissez-vous ! Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup d’internationalisme y ramène !
Cunégonde, tu t’obstine à rester complètement à côté de la plaque...

21/06/2014 15:54 par Autrement

Ajout à mon message précédent, qui n’était pas parti au bon moment (internet parfois capricieux). Entendons-nous bien. S’il s’agit d’opposer l’Etat-nation à la réforme régionale actuellement cuisinée par notre gouvernement eurolâtre, qui a pour but d’éloigner encore des citoyens les pouvoirs de décision, alors oui (Gérard) l’Etat-nation reste le meilleur cadre pour lutter contre le capitalisme national, et (de façon internationaliste, en soutenant par exemple les Etats d’Amérique latine qui luttent contre les agressions multiformes des USA) contre le capitalisme européen et mondial.
Mais l’Etat-nation lui-même ne pourra lutter effectivement contre le capitalisme qu’APRÈS la révolution pour laquelle nous luttons (nous la gauche radicale), révolution qui consistera à porter au pouvoir les citoyens eux-mêmes, le peuple tout entier, de façon à LÉGIFÉRER contre les pratiques et l’idéologie capitalistes, c’est-à-dire contre la privatisation des services publics, contre la propriété privée des moyens de production, d’échange et de communication, contre le productivisme et la dévastation écologique, et pour les droits sociaux et politiques et les libertés citoyennes, y compris à l’entreprise. Les luttes actuelles des cheminots et des intermittents du spectacle, mais aussi des universitaires qui contestent violemment la politique de l’enseignement et de la recherche, méritent donc tout notre soutien. Que l’alliance des ouvriers, employés et travailleurs intellectuels se ressoude, que les syndicats redeviennent complètement des syndicats de classe, que les citoyens se réveillent et participent à l’élaboration d’une Constituante pour une VIe République, et tout ira déjà mieux pour notre pays dont les institutions pourries ont montré jusqu’au bout de leur nocivité intrinsèque, érigeant le mensonge permanent en mode de gouvernement.

21/06/2014 18:23 par gérard

@ Autrement
« Travailleurs de tous les pays, unissez-vous ! »
C’est un "vœu pieux", il faut vraiment y croire...
Depuis le temps que ce vœu est invoqué, il devrait pourtant commencer à se réaliser, non ?
Et apparemment c’est loin d’être le cas...
C’est ce slogan qui a fait et qui fait toujours en partie le malheur de la Gauche, la vraie.
Il serait trop long dans un simple commentaire d’en faire la démonstration, et inutile d’ailleurs, car Aurélien Bernier l’a très bien développée.

21/06/2014 20:05 par Aris

@Cunégonde Godot
@gérard
Bon je vais pas vous raconter de connerie, mais j’ai vu vos post depuis qq mois et je me sens plutôt en phase avec vous.
@scalpel me plait bien aussi !
Dans un autre vie j’aurais choisi les Staliniens aux trotskistes ! (comme mon grand père)
Les trostkistes sont des jeunes bourgeois branleurs, à 30ans ils sont des petits chefs au "service du personnel" mais surtout au service du plus fort !
C’est un atavisme familiale mais on aime pas la 4ème internationale et ses bourgeois qui se recasent toujours.
Mon grand-père est mort en 1979 avec la photo de Staline dans sa poche de veste.
Il était orphelin (assistance plublic) , il s’appellait Albert comme moi (45ans après moi).
Mon grand père était un homme très dur. Il était communiste, bolchevick. Il était né d’une fille mère belge/française on ne sais pas, engrossé par un patron peut-être !
Toute sa vie "pépére" Albert fût un cadre sup dans l’agro ( Athis de l’orne laitage 1942/70 avant de devenir lactalis 1980/90) fromager beurrier comme il a former tous ses fils (13 enfants) et des centaines de gars !
Pépère était un sans famillle communiste acharné et mémére était une catholique petite bourgeoise (elle a tjrs voulu devenir nonne !) . Le mariage de la carpe et du lapin, le communisme eut 13 enfant, l’action française aussi... bref un histoire bien française...)
.
Mes oncles ont toujours fait le meilleur camenber de Normandie avant de périr par trop de contrainte européenne dans les années 80/90. Mes oncles et mon père étais fières de leur savoir faire d’artisan ; de beurrier, de fromager, d’hommes de savoir faire.
Il ne fut plus possible de faire du camenbert fin 1980.
Nous n’étions pas dans une industrie, juste dans un artisanat de subsistance et de peitt commerce.
J’ai bien senti que mes oncles socialistes béats de la fin des années 70 devinrent des très hostiles à "M’itrand’ fin
80 !
je leur en ai voulu, je les ai trouvé beauf, con, bas du plafond.
je les ai snobé parce que j’allais a l’Unversité de Caen !!!!
Pfffff....
Aujourd’hui, je pense qu’on pourrait avoir encore 2/3 Maitre fromager sérieux qui savent faire du camenbert au lait cru.
Des calandos qui supportent pas la semaine de conservation, mais qui vivent une semaine ou 10 jours de produit vivant !!!!
Les réglementations européenne furent les 1ère a tuer les fromages de "tonton"
Je me souviens encore des ’vieux" qui couraient après la camionnette de mon Oncle Alain, ils voulaient tous leur camenbert. Ils stockaient, ils surgelaient...
Je comprends maintenant leur panique à conserver un peu du goût de leur jeunesse.
j’ai du mal moi-meme a m’en souvenir..

21/06/2014 21:45 par mandrin

Au niveau local aussi sa capitalise sans retenu, les gens du cru possédant qui souvent use de l’expression "tout il est mien" occupe les emplois communaux tout azimut ,communauté de commune, pont et chaussé,conseil régional...etc, et bien entendu sujet a la rente sans compter la délation qui vise le précaire bien souvent.

Se bon français considéré comme le brave gens, capot du système est un obstacle non négligeable a la réforme du partage.

On peu renverser un gouvernement, mais la mentalité d’une société complice du capital, est une toute autre affaire.

22/06/2014 07:51 par CN46400

@gérard
"prolétaires unissez-vous"

J’explique plus haut que la base sociale du capital (propriétaire et détenteur des pouvoirs sur l’appareil de production) ne cesse de s’étioler. Si ces gens ont encore l’essentiel du pouvoir, c’est parce qu’à travers divers artifices (Médias, prébendes diverses et variées ; ; ;etc) cette minorité toujours plus infime qui vit du travail d’autrui, parvient à diviser ceux, la majorité toujours plus immense, qui doivent travailler pour vivre. Dès que les prolos seront unis contre le capital, les jours de celui-ci seront comptés. C’est le sens réel du commandement de Marx ; l’union est la condition siné qua non de la victoire du prolétariat. Mais jusqu’à aujourd’hui la bourgeoisie a mieux compris cela que les prolos....

22/06/2014 08:32 par Cunégonde Godot

Autrement : « Je me demande si Cunégonde a jamais réfléchi tant soit peu à ce qu’est le capitalisme, malgré ses tirades exécratoires ! Non, ce n’est pas l’Etat-nation qui a jamais lutté si peu que ce soit contre le capitalisme, mais, à l’intérieur de chaque Etat-nation et contre l’Etat lui-même, la classe ouvrière et ses alliés, selon la formule bien connue (au moins de ceux qui ont vraiment réfléchi à ce qu’est le capitalisme). l’Etat est le moyen de domination d’une classe sur une autre, c’est bien connu aussi. Et si l’Etat bourgeois n’a pas ménagé ses efforts pour réprimer, détourner, dévoyer, diviser et affaiblir ces luttes, par tous les moyens et combines politiciennes, administratives et communicationnelles dont ils dispose, comme on le voit aujourd’hui, cela n’empêche pas que ces luttes, - sociales, politiques et idéologiques - sont les seules, à l’intérieur de chaque pays d’Europe, qui puissent permettre de venir à bout du monstre tant "national" que mondialisé.Travailleurs de tous les pays, unissez-vous ! Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup d’internationalisme y ramène !
Cunégonde, tu t’obstine à rester complètement à côté de la plaque... »

L’Etat-nation démocratique n’est pas le meilleur moyen de "lutter si peu que ce soit contre le capitalisme", il est le seul. Jusqu’à maintenant le seul. Voilà les faits. Quand bien même le capitalisme et toutes les forces antidémocratiques et antirépublicaines restent et resteront toujours dans la possibilité de le circonvenir et/ou le subvertir.

Encore une fois, l’Etat-nation n’est pas une fin en soi, même s’il peut le devenir. Il n’est qu’un moyen, pas une idéologie, ce qui le rend à la fois fort et faible. L’Etat-nation, comme l’Homme, est ambivalent. Son obsolescence peut-être est-elle programmée (peut-être seulement). Mais aujourd’hui, c’est loin d’être le cas. On reconnaît les forces antidémocratiques au fait qu’elles ont toujours cherché au cours de l’Histoire à abattre l’Etat-nation. C’est une lutte à mort, permanente qui peut prendre des formes multiples. La dernière tentative (et la plus puissante) en date, nous la vivons aujourd’hui : l’ "Union eurtopéenne", et son prolongement le Traité transatlantique, en passe non seulement de nous asservir mais de nous effacer du cours de l’Histoire.

Et comme par hasard, faits vérifiables, toutes les forces antidémocratiques sont, ensemble, derrière l’ "Union européenne" : les religions, les mafias, les sectes, le grand patronat (le lobby militaro-industriel et commercial), la plupart des partis politiques ayant pignon sur rue, les clercs de tout poil, les fanatiques de toute obédience, l’affairisme en général de droite comme de gauche, etc. Ça fait du monde...

22/06/2014 10:10 par Autrement

@ gérard (que j’approuve souvent par ailleurs ; j’aime bien aussi le fromage façon Aris...) : je ne suis ni -iste, ni -iste ! "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous", n’est pas un slogan mais un bon conseil, et il ne suffit pas d’y croire, il faut le rendre effectif. Si les prolétaires ne s’unissent pas, ils se divisent. Résultat : les ouvriers Français la fleur au fusil partant massacrer les ouvriers Allemands et réciproquement. Ah, Jaurès ! Ou bien c’est la haine des Maghrébins et la chasse aux Roms, remplaçant la compréhension véritable du "système". Ou bien c’est les pauvres usagers détestant les pauvres cheminots, alors que les uns comme les autres ont les mêmes intérêts NATIONAUX : refuser la "réforme" made in Bruxelles et agir ensemble pour un service public des transports digne de ce nom, etc. etc. Quelle meilleure défense de la nation (la nation nationale, et non pas ethnique) qu’un appel au réveil énergique et à la prise en main de leurs affaires par les citoyens eux-mêmes ? Tous à la Bastille ! Aurélien Bernier a raison quand il défend cette idée, il a raison aussi d’insister pour que la reprennent plus nettement ceux qui, dans la gauche radicale, la mettent en sourdine, mais ce n’est pas le cas de tous ! (Et vive le camembert d’origine, je suis pour moi aussi !)

22/06/2014 11:17 par Cunégonde Godot

CN 46400 : « J’explique plus haut que la base sociale du capital (propriétaire et détenteur des pouvoirs sur l’appareil de production) ne cesse de s’étioler. Si ces gens ont encore l’essentiel du pouvoir, c’est parce qu’à travers divers artifices (Médias, prébendes diverses et variées ; ; ;etc) cette minorité toujours plus infime qui vit du travail d’autrui, parvient à diviser ceux, la majorité toujours plus immense, qui doivent travailler pour vivre. Dès que les prolos seront unis contre le capital, les jours de celui-ci seront comptés. C’est le sens réel du commandement de Marx ; l’union est la condition siné qua non de la victoire du prolétariat. Mais jusqu’à aujourd’hui la bourgeoisie a mieux compris cela que les prolos.... »

Où commence le statut de bourgeois – ou celui de petit-bourgeois ? Dès qu’on gagne un peu plus que le voisin qui lui-même gagne plus que son cousin qui...
Les bourgeois ne sont pas plus unis que les prolétaires. Ils se bouffent entre eux avec gourmandise. La solidarité de classe est subie, pas éprouvée "naturellement", elle surgit dans les moments de contradiction exacerbée (aujourd’hui p.ex.). Mais il existe d’autres solidarités de fait, agonistes ou antagonistes : culturelles, transcendantes, religieuses, nationales, etc. Toutes, appréhendées dans leur moment historique, ressortissent à la Nécessité. L’Etat-nation restant aujourd’hui nécessaire, il peut ne pas disparaître car même la petite-bourgeoisie de la gauche-de-la-gauche (la base du moins) commence à s’apercevoir de ce qu’elle perd en ne le défendant pas.

Pour simplifier au maximum : la disparition de l’Etat-nation créerait un vide abyssal ; pas celle de la Religion qui n’occasionnerait qu’un léger malaise à la civilisation.

Au reste, l’Etat-nation démocratique et laïque reste le modèle de toutes les entités émergentes dans le monde. Qu’on démontre le contraire...

22/06/2014 12:08 par CN46400

Pour un marxiste, les bourgeois sont ceux qui, grâce à la propriété des moyens de production, vivent de la production de ces moyens. Lesquels sont animés par des prolétaires qui doivent travailler pour obtenir un revenu (salaire ou autre...) suffisant pour pouvoir revenir, en bonne condition physique et mentale, au turbin le jour, la semaine, le mois, l’année suivante.... Le prolétaire vend de la force de travail, le bourgeois revend des produits, l’exploitation gît dans cette transmutation !

22/06/2014 14:54 par Dwaabala

@ Cunégonde Godot
Pour la bourgeoisie nationale, l’État -nation a été la forme de compromis la plus apte à assurer sa paix sociale à l’intérieur, son armement, la garantie de ses frontières, la lutte concurrentielle avec les bourgeoisies étrangères, la conquête et l’exploitation coloniale.
L’intérêt national de la bourgeoisie s’est considérablement amoindri.
La paix sociale a été obtenue par le clientélisme, pour ne pas dire la corruption de larges fractions de la population, elle n’a plus de frontières à garantir du côté de ses voisins immédiats, la circulation des capitaux entraîne qu’il n’y a pratiquement plus d’industrie qui puisse être qualifiée de française, sauf si l’on ne s’attache qu’à son implantation géographique, l’exploitation des territoires étrangers revêt de nouvelles formes concurrentielles entre capitaux.
L’État-nation que vous revendiquez ne pourrait donc être que prolétarien au lieu de bourgeois.
Il ne semble pas que les forces de l’histoire agissent dans cette direction.

22/06/2014 15:03 par CN46400

@cunegonde

A propos de divisions de classe. Si la division des prolos abouti souvent à constater qu’une partie, non négligeable, d’entre-eux soutient, politiquement, les intérêts de la bourgeoisie, l’inverse n’arrive quasiment jamais. Par contre Lénine avec la NEP et surtout Teng Xiao Ping sont parvenus à diviser les capitalistes en attirant à eux la partie, sans doute la plus cupide, de la bourgeoisie mondiale, toujours avide de profits, soit sur le "farwest" soviètique des années 20, ou sur le gisement colossal de main d’oeuvre chinois à partir de 1980. Ce faisant, on peut noter que l’impérialisme US, militairement ou économiquement, se trouve partiellement paralysé contre la Chine.
Dans les années 30, la bourgeoisie a minutieusement préparé l’invasion de l’URSS autarcirque de Staline qu’elle a réalisée en 41. Force est de constater que si la Chine actuelle échappe à une telle menace c’est, pour l’essentiel, du à la présence , en Chine, de capitalistes qui ne veulent pas voir leurs installations, éminemment profitables, partir en fumée.

22/06/2014 16:20 par Cunégonde Godot

Dwaabala : Pour la bourgeoisie nationale, l’État -nation a été la forme de compromis la plus apte à assurer sa paix sociale à l’intérieur, son armement, la garantie de ses frontières, la lutte concurrentielle avec les bourgeoisies étrangères, la conquête et l’exploitation coloniale.
L’intérêt national de la bourgeoisie s’est considérablement amoindri.
La paix sociale a été obtenue par le clientélisme, pour ne pas dire la corruption de larges fractions de la population, elle n’a plus de frontières à garantir du côté de ses voisins immédiats, la circulation des capitaux entraîne qu’il n’y a pratiquement plus d’industrie qui puisse être qualifiée de française, sauf si l’on ne s’attache qu’à son implantation géographique, l’exploitation des territoires étrangers revêt de nouvelles formes concurrentielles entre capitaux.
L’État-nation que vous revendiquez ne pourrait donc être que prolétarien au lieu de bourgeois.
Il ne semble pas que les forces de l’histoire agissent dans cette direction.

En France, la bourgeoisie (ce qu’il est coutume de nommer la grande bourgeoisie, celle qui détient les moyens de production, donc la richesse réelle) n’a jamais été "nationale" par conviction, toujours par intérêt . Même (et peut-être surtout) du temps de l’Ancien Régime (les guerres de religions étaient une guerre économique dans laquelle une partie des féodaux de l’époque s’étaient acoquinés avec le "parti de l’étranger"). C’est avant tout De Gaulle et les communistes qui, d’une main de fer bien qu’évidemment pas toujours pour les même raisons, ont obligé la bourgeoisie à faire coïncider leurs intérêts avec ceux de la France dès 1945, jusqu’à... la mort de De Gaulle où, immédiatement, les intérêts de la grande bourgeoisie, par essence apatride, recommença à liquider la France, travail qu’elle avait entrepris avant la deuxième guerre mondiale (voir travaux de Mme Lacroix-Riz). Au reste, on peut voir sur les graphiques que la désindustrialisation de notre pays a commencé dès ce moment et se poursuit depuis lors sans discontinuer avec une pointe de privatisations sous un gouvernement "socialistes" (Jospin). Ceci pour dire que la bourgeoisie n’a jamais complètement gagné d’avance.
Las ! Aujourd’hui, il n’existe plus qu’une poignée de vrais gaullistes, et pas davantage d’authentiques communistes. C’est ainsi...

22/06/2014 20:29 par Dwaabala

@ Cunégonde Godot

la bourgeoisie (ce qu’il est coutume de nommer la grande bourgeoisie, celle qui détient les moyens de production, donc la richesse réelle) n’a jamais été "nationale" par conviction, toujours par intérêt .

Vous confondez les faits avec les idées ou les sentiments.

23/06/2014 08:29 par Cunégonde Godot

Dwaabala : « La paix sociale a été obtenue par le clientélisme, pour ne pas dire la corruption de larges fractions de la population, elle n’a plus de frontières à garantir du côté de ses voisins immédiats, la circulation des capitaux entraîne qu’il n’y a pratiquement plus d’industrie qui puisse être qualifiée de française »

C’est vous, européen convaincu, qui confondez les faits avec les idées ou les sentiments. Le Capital n’a jamais garanti aucune frontière. C’est la puissance publique (l’Etat-nation) qui s’en est toujours chargé. Le Capital n’a jamais fait que les instrumentaliser momentanément, au gré de ses intérêts qui sont et restent apatrides.

Le Capital est mondialiste par essence. Mais les frontières – la souveraineté – restent une des armes à la disposition d’un Etat-nation (du peuple) pour défendre ses intérêts propres.

L’ "Europe", en zappant l’Etat-nation, ne fait pas que libérer les capitaux, elle libère aussi le marché du travail, ce qui revient à livrer les travailleurs à la prédation capitaliste. Les faits parlent d’eux-mêmes, comme l’a rappelé Gérard plus haut. Par la même occasion, les peuples souverains, réduits au statut de travailleurs-consommateurs, sont sans cesse incités aux pseudo-solidarités de terroir, au tribalisme des marques commerciales, au communautarisme-régionalisme de toute espèce, j’en passe et de meilleures. Le "nationalisme" n’est utilisé qu’à des fins inoffensives dès lors qu’il coïncide avec les intérêts des grandes marques commerciales apatrides. Le football en est le parfait exemple.

L’URSS a pu écraser le nazisme parce qu’elle était restée d’une certaine façon la Russie "éternelle". Une des raisons de l’échec du communisme en URSS après la guerre : elle était devenue un empire ne reconnaissant pas les Etats-nations qu’elle avait reçus en partage. Une leçon que les "européens convaincus" devraient méditer (Poutine l’a certainement toujours en tête, lui).

Mais tout cela, vous le savez déjà, n’est-ce pas ?...

23/06/2014 10:12 par Dwaabala

@ Cunégonde Godot
Vous pouvez répéter cent fois État-nation, État-nation, cela ne change rien à la réalité de classe de cet État qui est la machine de la domination bourgeoise et de son administration de la société. La forme historiquement trouvée dans laquelle les conflits de classe ne se sont pas réduits à des épisodes d’affrontements sanglants à l’intérieur ; et celle de l’exercice de l’impérialisme à l’extérieur avec, lui, ses guerres mondiales.
La construction de l’UE est un autre stade de cette domination bourgeoise.

23/06/2014 11:08 par Sam

Finalement, la bourgeoisie déteste l’état mais s’en sert pour légitimer sa domination et utiliser les moyens de répression que cet état lui fournit. Elle n’a donc pas besoin de l’état en tant que tel, mais bien de sa structure répressive, et du vernis démocratique. Choses dont elle sait tout autant se passer, si le besoin s’en fait sentir (et qu’il y a des bénéfices à la clé).
Ne vouloir voir de l’état que ce que la bourgeoisie y trouve, c’est un peu réducteur (bien que très marxiste), et occulte que c’est en restaurant les prérogatives de l’état que l’Amérique latine est sur le chemin de l’émancipation.
Persister à vouloir nier l’état nation c’est offrir à l’extrême droite le thème de la souveraineté, qui est pourtant primordial. Et ne voir dans l’extrême droite que la montée du racisme et de la xénophobie, c’est justement ne pas reconnaitre que ce qui fait sa force en ce moment, c’est l’opportunité que lui laisse la gauche de rassembler tous les mécontents et nier la responsabilité de cette même gauche (et je ne parle pas du PS).

23/06/2014 11:58 par Dwaabala

@ Sam
Ce n’est pas en se souciant des résultats électoraux du FN que l’on fait de la théorie.
Les marxistes ne sont pas réducteurs au sujet de l’État, et si des pays d’Amérique latine parviennent à transformer cette machine en instrument de la dictature du prolétariat (exercée sur les classes privilégiée) ce ne peut être qu’un grand progrès, mais maintenant et ici il ne semble pas que cela en prenne le chemin.

23/06/2014 12:08 par Cunégonde Godot

Sam : « Finalement, la bourgeoisie déteste l’état mais s’en sert pour légitimer sa domination et utiliser les moyens de répression que cet état lui fournit. Elle n’a donc pas besoin de l’état en tant que tel, mais bien de sa structure répressive, et du vernis démocratique. Choses dont elle sait tout autant se passer, si le besoin s’en fait sentir (et qu’il y a des bénéfices à la clé).
Ne vouloir voir de l’état que ce que la bourgeoisie y trouve, c’est un peu réducteur (bien que très marxiste), et occulte que c’est en restaurant les prérogatives de l’état que l’Amérique latine est sur le chemin de l’émancipation.
Persister à vouloir nier l’état nation c’est offrir à l’extrême droite le thème de la souveraineté, qui est pourtant primordial. Et ne voir dans l’extrême droite que la montée du racisme et de la xénophobie, c’est justement ne pas reconnaitre que ce qui fait sa force en ce moment, c’est l’opportunité que lui laisse la gauche de rassembler tous les mécontents et nier la responsabilité de cette même gauche (et je ne parle pas du PS). »

Pleinement d’accord avec vous, bien sûr.

« C’est en restaurant les prérogatives de l’état que l’Amérique latine est sur le chemin de l’émancipation. » Non seulement en Amérique latine, mais partout ailleurs sur la planète : déni schizophrénique de tous les mondialistes, de droite comme de gauche.

Un point cependant : la bourgeoisie ne déteste pas l’Etat en tant qu’il est une organisation politique et juridique qu’elle peut contrôler, car elle fait d’abord son miel de sa rationalité (le bourgeois Montesquieu l’avait bien analysé). Un État fasciste peut mieux lui convenir qu’un État-nation démocratique laïc et social pour les raisons que l’on devine, mais les jeux ne sont jamais faits définitivement. L’Histoire est une dynamique.

23/06/2014 17:57 par Dominique

Le capitalisme a développé dés Christophe Colomb un système global de domination, de destruction et de mort qui ne contrôle pas seulement la terre, le travail et les ressources mais a aussi colonisé l’information. Ceci montre qu’il y a 3 aspects à la lutte à mener : le matérialisme, le capitalisme et l’impérialisme. Le marxisme est une théorie matérialiste qui n’abordent habituellement que les deux derniers aspects et laissent de côté la lutte contre le matérialisme, ce qui en soi n’a rien d’étonnant pour une théorie matérialiste.

Pour résoudre cela, il faut être conscient que tout ce que permet de faire le marxisme est d’analyser des situations concrètes, mais qu’il laisse la ou les solutions à la liberté des analystes. La marxisme, comme théorie matérialiste, convient particulièrement bien pour analyser les situations matérialistes comme celles induites par notre société capitaliste. C’est donc au moment de la prise de décision que la lutte contre le matérialisme doit être intégrée. Ainsi qu’au niveau de l’information : Christophe Colomb n’a rien découvert, au contraire il a initié une société basée sur un génocide global et constant des populations locales et sur la mise en esclavage des survivants. Et aujourd’hui ce n’est guère différent, avec des armes comme celles à l’uranium appauvri il n’y a même plus besoin de chambres à gaz.

Le matérialisme est né dans l’hémisphère nord car ses habitants doivent lutter entre eux pour leur survie, alors que dans des latitudes plus clémentes, les hommes ont réussis à développer des civilisations brillantes sans avoir besoin pour cela de lutter pour la terre, celle-ci étant à tout le monde. Les religions dites modernes, toutes occidentales, ont inventé le racisme institutionnalisé, pour preuve elles prétendent toutes détenir la seule vérité, ce rejet de l’autre est leur seule universalité, et le capitalisme n’a fait que reprendre a son compte cette notion pour la développer avec les colonisations en un véritable business basé sur le suprématisme blanc sur le reste du monde, catholique d’abord avec les espagnols et les portugais, puis systématisé et industrialisé avec les protestants hollandais puis anglais, tous financés par les banquiers juif, tandis que les musulmans servaient d’hommes de main locaux. Les 3 religions "modernes" sont donc impliquées dés le premier jour dans l’holocauste capitaliste et il est dés lors difficile ou plutôt suicidaire de considérer que la disparition de la religion ne créera qu’un petit malaise à la civilisation.

La religion a toujours été et est toujours la clé de voute de l’idéologie bourgeoise, de l’idéologie dominante. Et elle est comme une hydre à 100 têtes, supprimez lui l’inquisition et son cortège de suppliciés et elle renaît sous la forme du fascisme et du nazisme. Tous ces suprématismes, qu’ils soient au nom de la religion, de la civilisation ou de la démocratie ont toujours justifié des guerres et des esclavages réalisés pour des motifs bassement mercantiles et matérialistes, que ce soit en Afrique, dans le reste du monde, ou en Europe même avant que celle-ci ne se lance à la conquête et au pillage du reste du monde, ou plus récemment avec Hitler d’abord, puis avec les guerres récentes et leur droit d’ingérence "humanitaire".

Le FN et avec lui tous les autres partis fascistes ne renient pas ce suprématisme et toute sa propagande, et en plus de la lutte sur les 3 points relevés dans cet article, la gauche doit proposer une alternative crédible à ce suprématisme. La science a prouvé qu’il y a une seule race humaine sur la planète aujourd’hui : homo sapiens, que l’homme africain est son père et la femme africaine est sa mère, et que les innombrables nuances de couleur de peau ne sont que des adaptations aux conditions de vie locales. Au lieu de combattre ce suprématisme qui a toujours servi de justification a des mobiles bassement mercantiles et matérialistes, le socio-traître/pate Hollande est tout autant impétueux, psychopathe et dénué de tout sens moral que son prédécesseur de droite pour faire la guerre aux peuples qu’il veut violer et voler, et les gauchistes qui s’insurgent contre la poursuite de cette politique génocidaire sont généralement totalement absent des médias.

Ce qui nous donne un 5ème point : la gauche (pas les sociotraîtres) doit se doter de moyens d’information modernes et adaptés à notre époque.

23/06/2014 19:40 par Sam

Mais qui parle encore d’instaurer la dictature du prolétariat ? Cette formule poussiéreuse est d’un autre siècle, et ce qui est la force de l’Amérique latine c’est justement d’avoir su faire évoluer les idées et les adapter au monde moderne. Le chavisme est un socialisme qui se revendique du marxisme, mais aussi du christianisme, et des luttes d’émancipation nationales. Rester campés sur des idéaux théoriques invraisemblables et irréalistes n’est certainement pas la solution. Il y a mieux à retenir de Marx que cette idée loufoque de dictature du prolétariat. Qui serait le dictateur ? Tous les prolétaires, collectivement ? Un homme providentiel qui les incarnerait tous ?
Peut être que demain, les lendemains chanteront, et nous vivrons tous heureux dans un monde sans frontières. Mais hélas, aujourd’hui, le pays est un horizon que nous ne sommes encore pas prêts de dépasser, avec ses corolaires la patrie et la nation. Laissons ces thèmes à l’extrême droite, c’est encore mieux que de voter pour eux.

"Ce n’est pas en se souciant des résultats électoraux du FN que l’on fait de la théorie."
Et je ne vois dans ces résultats que ce qu’ils me semblent être : un rejet massif de l’Europe, et non pas une quelconque xénophobie rampante de la société. Il y a fort à parier que si quelqu’un à gauche avait su incarner ce rejet de l’Europe, il aurait aussi rassemblé.

23/06/2014 20:46 par Dwaabala

Pour Marx et Engels, la dictature du prolétariat s’identifie exactement à la démocratie révolutionnaire. Cependant, cette démocratie n’exclut ni la puissance économique, ni la force militaire de l’État .

24/06/2014 07:57 par CN46400

@Sam
La dictature du prolétariat n’est rien de plus, ni rien de moins que l"antithèse de la dictature de la bourgeoisie qui s’exerce en permanence dans toutes les contrées que le capitalisme domine. Et où on constate que, dans la poursuite du dieu profit, elle peut prendre diverses formes. La dictature de la bourgeoisie c’est la primauté systématique des intérêts des bourgeois (infime minorité) sur ceux des prolos (immense majorité), la dictature du prolétariat n’est que l’inverse.

Assimiler la dictature du prolétariat au régime de Staline est aussi ridicule que d’assimiler systématiquement la dictature de la bourgeoisie à tous les régimes autoritaires, ou libéraux, qui existent ou ont existé dans les contrées dominées par les bourgeoisies locales.

Quand il adopte cette formule (Le programme de Gotha), Marx veut surtout insister, d’où le mot "dictature" (qui ne dit pas exactement la même chose qu’aujourd’hui), sur l’obligation, pour le parti SPD, de ne jamais perdre de vue les intérêts fondamentaux du prolétariat.

24/06/2014 13:47 par Dominique

Un des problèmes de la gauche est l’opportunisme politique, que l’on peut aussi appeler sectarisme. La dictature du prolétariat implique que tous et chacun puissent s’exprimer sans être brimer parce que son opinion diffère de celle des autres. Cela implique de développer une structure participative à la base de la société, une structure horizontale de pouvoir. Le problème avec l’opportunisme politique, lequel va généralement de pair avec le sectarisme, est qu’une partie des militants s’érige en chefs auto-proclamés qui monopolisent le pouvoir. C’est ce qui s’est passé en Russie dés que Lénine eut, au nom de son économie de guerre, privé les soviets du pouvoir pour le remettre au parti, lequel n’allait plus le lâcher. Staline n’est donc pas tombé du ciel comme certains à gauche voudraient nous le faire croire, et il n’est que le fruit de l’opportunisme de parti mis en place par Lénine.

À l’opposé à Cuba, ils sont partis d’une régime parlementaire à l’occidentale, régime qui a été progressivement réformé en développant tout une série d’associations de masse et en supprimant tous les partis à l’exception du parti communiste. Mais contrairement au communisme soviétique ou chinois, le parti n’a le droit ni de proposer des candidats ni de prendre parti sur les candidats aux élections. Ce sont les citoyens dans leur quartiers et dans leurs entreprises qui, lors de réunions publiques, proposent les candidats et se mettent d’accord sur quels candidats proposer à l’élection. L’élection devient ainsi un simple plébiscite des décisions déjà prise. De plus, ces comités peuvent limoger en tout temps tout élu qui ne tiendrait pas ses promesses ou ne donnerait pas satisfaction.

Le rôle du parti communiste à Cuba est de servir de guide, ceci avant tout en donnant une structure capable de réunir l’ensemble de la population autour des grands débats de société. Ainsi, les réformes économiques en cours adoptées par le dernier congrès du PCC firent l’objet, avant leur adoption, de plus d’une année et demi de discussion dans toutes les couches de la population, chacun ayant pu participer à l’ajout, à la modification ou à la suppression des propositions de réformes. Par rapport au projet initial, ce débat à permis de nombreuses modifications des réformes.

Nous voyons ainsi que même si Cuba a un parti unique, les élus ne sont pas nommés par ce parti mais par les citoyens dans leur proximité, et que malgré le blocus et la politique d’agression des USA envers Cuba, ils ont réussi à développer un système politique où les citoyens ont plus de pouvoir sur les décisions politiques (et sur les élus qu’ils peuvent limoger) que dans bien des pays dits démocratiques. Après, c’est sur que chez nous, la plupart des politiciens tiennent à garder leur monopole de la politique, et que jamais ils ne voudront abandonner la moindre parcelle de leur pouvoir aux citoyens. Il ne faut pas chercher plus loin pourquoi même des communistes auto-proclamés qualifient Cuba de dictature, ceci sans jamais préciser que c’est aujourd’hui ce qui se rapproche le plus d’une dictature du prolétariat.

Au Venezuela, ils ont une approche différente. Dans un contexte où leur démocratie est encore de type bourgeoise, ils appellent à la création d’une cinquième internationale basée sur le modèle qui leur a permis de prendre le contrôle de cette démocratie bourgeoise : une large coalition de la base de la société basée sur un consensus pratique. La cinquième internationale, si elle reconnaît l’importance de la théorie, affirme que le plus important est de la mettre en pratique et que pour cela, il faut se mettre d’accord sur des projets et des actions concrètes.

Une des caractéristique des religions en Amérique latine et le syncrétisme, cette capacité qu’elles ont à incorporer les croyances d’autres religions. De même en politique ils sont capables de mélanger les pensées des penseurs occidentaux comme Jean-Jaques Rousseau et Karl Marx avec les idées des penseurs locaux comme José Marti et Simon Bolivar. Avec l’accent majeur que de plus en plus de pays d’Amérique latine mettent sur la formation de leurs populations avec la construction massive de nouvelles écoles et d’universités, ils n’ont sans doute pas fini de nous étonner.

24/06/2014 15:22 par Aris

@ mandrin
Ou voulez-vous en venir avec :
"Se bon français considéré comme le brave gens, capot du système est un obstacle non négligeable a la réforme du partage."
Pensez-vous vraiment que les artisans français ou plus généralement les français sont les gardiens d’auschwitz ou du mondialisme ?
Est-ce le qualificatif français qui vous pose problème ?
Le qualificatif cubain, vénézuélien ou russe vous pose t’il aussi un problème ?
Qu’entendez-vous par braves gens ?
Qu’entendez-vous par capot du système ?
Pourquoi les "braves gens" sont-ils les "capots du système" ? Comment ?
Les "brave gens" sont contre " la réforme du partage" ? Pourquoi ? Comment ?

Le bac de philo est certes passé, mais vos 20 mots, alignés en affirmation, demandent une argumentation solide.
Je ne vois que de la propagande et aucune intelligence.

24/06/2014 19:06 par Aris

@mandrin

"Au niveau local aussi sa capitalise sans retenu, les gens du cru possédant qui souvent use de l’expression "tout il est mien" occupe les emplois communaux tout azimut ,communauté de commune, pont et chaussé,conseil régional...etc, et bien entendu sujet a la rente sans compter la délation qui vise le précaire bien souvent."
Les "gens du cru possédant -....- les emplois communaux". Faut-il donner ces emplois en priorité aux zimbabwéens ou israéliens de passage ?
Les israéliens et zimbabwéens seraient-ils heureux de voir les emplois leur pays tenu par des étrangers de passage ?

@Mandrin vous dites :
" les gens du cru possédant qui souvent use de l’expression "tout il est mien" "
C’est de notoriété publique que la France appartient à ces petits "possédants" du cru qui tiennent à la gorge la France entière !!
Nous prenez-vous @Mandrin pour des lapins de 6 semaines ?
Le grand capital international et mondialiste n’a rien à voir...
Pendons les paysans enrichis qui tiennent la finance internationale !

@mandrin vous dites encore :
"les gens du cru (...) sujet a la rente sans compter la délation qui vise le précaire bien souvent."
Je dois dire les bras m’en tombe !
Vous exprimez le fait que tous les locaux vivent de leur capital et qu’ils dénoncent à la police, aux services sociaux les moins riches, les plus faibles !!
Ou vivez-vous @mandrin ? Dans quel fiction ou science fiction ?
Nous ne vivons pas dans le même pays..

Quel est donc cette volonté de faire passer les français d’hier et d’aujourd’hui pour des monstres infames ??
Quel est votre objectif ?
Pour qui travaillez-vous ?

Je ne comprends pas cette volonté de faire passer les "petites gens" pour des monstres collaborationnistes, négationnistes, capitalistes, militaristes, et à la soif du sang des autres !

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