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UE : le camouflet.

Le Non irlandais est venu apporter aux eurocrates et européistes un camouflet.

Les responsables politiques et les commentateurs favorables à « la belle aventure européenne » sont vert (irlandais) de rage.

Selon les dirigeants européens et quelques euro béats, moins de 1% de la population de l’UE bloquerait les 99% restants par une décision égoïste… En vérité, le vrai scandale est que seul le peuple irlandais ait eu la faculté de voter, les 490 millions d’autres citoyens d’Europe étant ostensiblement privés de référendum, par crainte d’un vote négatif !

Dès avant le début du sommet de Bruxelles - le premier depuis la gifle qu’a constituée le non irlandais au référendum du 12 juin - plusieurs dirigeants, à commencer par la chancelière allemande Angela Merkel, avaient pourtant expliqué que l’UE devait éviter de replonger dans une "période de réflexion", comme celle qui avait été fatale à la Constitution européenne au lendemain des "Non" français et néerlandais de 2005. Cela a le mérite d’être claire, la réflexion nuit à l’Union Européenne.

L’assemblée européenne n’est pas en reste. Marianne Mikko, députée socialiste estonnienne, auteure d’un rapport sur le net, veut mettre les blogueurs à la botte de l’union : « Certains blogueurs tiennent un journal de leurs pensées et des évènements de leur vie. D’autres défendent ouvertement un programme politique ou bien…moins ouvertement ! », dit-elle au parlement. Selon elle, il est très difficile de savoir quel blog correspond à quoi et à qui : « la confusion est immense », ajoute-t-elle.

Même son de cloche chez l’Allemand Jorgo Chatzimarkakis (Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe), qui a donné l’opinion de la commission Affaires économiques et monétaires à ce sujet : « Les blogs sont des outils puissants qui peuvent représenter une forme avancée de lobbysme : imaginez les groupes de pression, les intérêts professionnels ou autres groupes utilisant les blogs pour faire passer leur message ! Si cela n’est pas surveillé, cela peut menacer le pluralisme des médias ». Le pluralisme des médias, cela peut prêter à sourire.

"Une forme avancée de lobbying"… Traduite en langage compréhensible, cette formule absconde du député européen veut dire l’expression d’une opinion différente de celle communément admise par la Commission ou par un autre organisme européen. On le voit, la liberté guide le parlement de Strasbourg. Lorsqu’il s’agit des lobbyistes entretenus par les grands groupes industriels et financiers à Bruxelles, évidemment ceux là peuvent dormie sur leurs deux oreilles.

En France, les dirigeants de l’UMP et ceux du PS se tordent de lamentations. Ce qui est normal pour ces deux partis ayant comptés dans leur courant d’idées les précurseurs del’idée suprationale. Rappelons pour mémoire, Aristide Briand, Léon Blum, Marceau Pivert, Jean Monnet, Robert Schuman, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Delors…

D’autres dirigeants, notamment à la LCR de Besancenot et au PCF de Marie Georges Buffet, se félicitent plutôt du Non, mais c’est pour fonder le Non des irlandais, comme ceux avant eux des français est des hollandais, comme l’expression du désir d’une autre Europe. Hors, la question n’a jamais été posée. Ces dirigeants posséderaient-ils des dons de clairvoyance ? A la lecture de leurs résultats électoraux récents, personne ne s’en était aperçu. Cette persévérance dans le mythe d’une Europe sociale, démocratique, féministe, écologique bute, pour le moins, sur le rapport de force politique en Europe, sur l’Union Européenne et son fonctionnement. Elle relève d’une formule incantatoire repoussant à une échéance très lointaine l’amélioration sociale de la très grande majorité des personnes habitantes à l’intérieur de l’Union Européenne.

Une Union Européenne (qui n’est pas l’Europe, manquent la Norvège, la Suisse et la Russie notamment, excusez du peu…) avec une autre constitution à visage humain fait, tout simplement, diversion. En effet, elle laisse entendre que l’échelle supranationale est indépassable, qu’il vaut mieux une constitution que pas de constitution du tout. Ce faisant, cette manière de faire vise à insinuer des doutes, elle devient ainsi l’allié objectif des technocrates de Bruxelles et du capitalisme lié à Washington et à l’OTAN.

Contrairement à ce qu’affirment ses nombreux thuriféraires, les peuples n’aiment pas l’Union Européenne car elle est pour eux synonyme d’asservissement et de régression. Le taux de participation aux élections européenne montre la confiance qu’ils ont dans cette structure. Que nous le voulions ou non, le national reste encore le cadre où les convergences des luttes sont le plus efficaces. Comme disait Gramsci, « le point de départ est toujours national ». En effet, lutter contre la fermeture d’une classe de maternelle ou pour l’augmentation des salaires chez Peugeot ou à la Poste a valeur universelle et est le premier moyen pour s’opposer aux directives européenne.

Dans l’UE, des personnes privées de souveraineté ne peuvent coopérer, mais seulement se concurrencer et la mise en concurrence des peuples d’Europe ne peut aboutir qu’à de réelles tensions entre ces peuples. Ce n’est pas les délocalisations en Roumanie ou en Estonie qui pourront le contredire. Evidemment, il est toujours possible de décrire un peuple d’Europe, sauf qu’il n’existe nul part. Et l’histoire a fait que des affinités peuvent, par exemple, être plus importantes entre des habitants du sud de l’Europe et des habitant du nord de l’Afrique qu’entre ceux du sud et du nord de l’Europe.

L’Union Européenne a été créé pour mieux répondre aux exigences du patronat, des fonds de pension et du capitalisme. Aujourd’hui, après le Non irlandais, la question de sortir de ce carcan ne devrait plus être tabou. En effet, rompre avec l’UE, reste la seule possibilité pour bâtir un projet de coopération entre tous les peuples, pas seulement européens, sur la base d’intérêts communs et le respect de l’indépendance des femmes et des hommes à choisir leurs destins.

Serge Portejoie

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