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Terrorisme islamiste – La double peine subie par les minorités musulmanes

Soyons clairs : ni Paris, ni Washington, ni Londres, ni, Moscou,..., individuellement, ni tous réunis, ne pourront éradiquer tous seuls le terrorisme islamiste car, la question est, essentiellement, arabe et islamique, qui plus est, c’est une question de croyance religieuse et sociétale, puisque l’essence du problème réside dans le programme des islamistes de tous bords – présents dans tous les pays à majorité ou à minorité musulmane, officiellement ou clandestinement - programme dont la « solution finale » est de nous ramener, religieusement et socialement, quatorze siècles avant.

Bien que la force des armes soit nécessaire pour essayer de contenir la sauvagerie des plus barbares parmi les islamistes, les solutions d’ordre militaire ne peuvent pas résoudre définitivement un problème d’origine religieuse et sociétale qui requiert une combinaison de solutions dont la plus importante réside en une révolution politico-cultuelle, culturelle et éducative dans les pays musulmans dont le socle doit être basé sur le triptyque de la laïcité à la française :

1. Liberté de conscience ;
2. Égalité des droits de tous les citoyens, quelles que soient leurs convictions spirituelles ;
3. Fondation des lois sur le seul intérêt général commun à tous.

Pour les plus empressés parmi les islamistes – qui sont les plus radicalisés, comme Al Qaïda et son rejeton Daech, qui ont trahi Dieu en le prenant en otage, Dieu dont ils ont écrit le nom sur leur sinistre drapeau noir, et, le comble, Dieu qu’ils agrandissent chaque fois qu’ils commettent une atrocité ou massacrent ses créatures, en criant أللهُ أَكْبَرُ ( = Allahou Akbar = Dieu est [le] plus grand), ceux-là mêmes qui ont inventé des dogmes, des lois et des règles barbares qu’ils ont proclamés l’Islam authentique, et, pour eux, tout le reste est hérésie et mécréance, ceux-là mêmes dont la haine à l’encontre de la vie, avec sa joie, sa beauté et ses petits bonheurs, est à la hauteur de leur pratique de la mort par attentats-suicides et assassinats et dont les recrues sont attirées par des espèces sonnantes et trébuchantes, sentant les hydrocarbures qatariens et saoudiens, et leurrées par des promesses de privilèges, de pouvoir, d’aventures et, au bout, d’une septantaine de houris, vierges pour l’éternité ! – pour les plus empressés parmi eux, dis-je, la planète toute entière est un champ de guerre sans aucune limite, dans la barbarie et l’horreur, quant à la façon de la conduire. On assassine, sauvagement, à l’aveuglette, on exécute les récalcitrants et les prisonniers, on réduit leurs femmes et leurs enfants à l’esclavage, on diffuse les traitements insoutenables réservés aux ennemis et tout lieu, sans distinction, est un champ propice à leurs massacres : les rues, les marchés, les lieux de loisir et de culture, les lieux de culte, y compris islamiques,....Tout cela a été théorisé par Abu Bakr Naji, grand dignitaire d’Al Qaïda, dans un manuel en langue arabe, qui est devenu la Bible des djihadistes et qu’ils lisent plus que le Coran, intitulé إدارة التوحش [= la Gestion (ou l’administration) de la barbarie], diffusé sur le net, en 2004, et traduit, depuis, en plusieurs langues dont le français [1]. Pour comprendre la folie meurtrière de Daech et ses semblables et d’Abu Bakr Naji et ses semblables, il faut avoir présent à l’esprit les trois axiomes sur lesquels ils fondent leur Khalifat, à savoir :

1. Tout musulman est, à priori, sujet du Khalifat ;
2. Tout non-musulman est, à priori, ennemi du Khalifat ;
3. Tout être humain, musulman ou non, qui n’adhère pas à 1. et à 2. ci-dessus est, à priori, passible de la peine de mort.

Quand ces fous de Dieu et de mort perpétuent leurs douloureux attentats, de haine et de barbarie, dans les pays à minorité musulmane, ils font payer aux membres de cette minorité le prix fort de la double peine. La première peine c’est le risque de mourir dans ces attentats, comme tous les autres citoyens. Quant à la seconde, en plus de ce risque de peine capitale, c’est le risque d’une peine sociale, et, par suite, économique, qui pourrait toucher, sans distinction, tous les citoyens de ladite minorité, puisque ces attentats portent atteinte à leur image dans la société où ils vivent, ce qui les exposerait à une dure épreuve dans leur vie de tous les jours en contribuant à alimenter les discours fascisants et xénophobes et les pousserait - d’après ces fous de Dieu et de mort - à se communautariser et à se radicaliser. Et, c’est, effectivement, le schéma imaginé par leurs théoriciens, car :

La stratégie que leurs gourous ont arrêtée
Est de monter les tensions entre communautés
Dans les pays où l’Islam est en minorité
Croire qu’ils pourraient y arriver, c’est ne pas compter
Avec l’intelligence des peuples et leur lucidité [2]

Enfin, je termine par une proposition de réflexion à l’attention de ceux qui croient encore que, contre Daech, l’Islamisme modéré [3] est la solution :

Soutenir les islamistes se disant modérés pour vaincre Daech, c’est comme se mettre à fumer pour vaincre son cancer des poumons !

[1] Abu Bakr Naji, Gestion de la barbarie (Éditions de Paris, 2007).
[2] Extrait de mon poème intitulé « Je suis Paname ! », en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre à Paris, paru ici.

[3] « La caractéristique de l’islamisme qui se dit light, qui se déclare modéré, réside dans le fait que la méthode qu’il suit, pour atteindre ce but [ = la disparition de l’État civil par l’instauration d’une théocratie islamiste], est plus politiquement correcte, plus patiente, plus longue dans le temps, plus perverse, plus machiavélique, dominée par la duplicité et le double discours. En Tunisie, [le parti islamiste] Ennahdha a essayé les quatre stratégies, mais, sans succès définitif, jusqu’à ce jour, et, après chaque échec, ses gourous ne cessent de répéter à leurs ouailles que ce n’est que partie remise »*.

* Extrait de mon billet intitulé « Monde musulman - "Le Fléau permanent" », paru ici.

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