Danielle Mitterrand s’est éteinte aujourd’hui, c’est une grande dame qui
nous quitte. Les grandes luttes qu’elle a menées, notamment contre le
sida, contre l’oppression de Cuba par les Etats-Unis et, plus
généralement, pour soutenir la résistance des peuples et des individus
opprimés dans leurs libertés, ont marqué plusieurs générations. C’est au
travers de sa plus récente grande cause que je l’ai connue plus
particulièrement, la reconnaissance de l’accès à l’eau potable comme un
droit inaliénable, comme un bien commun de l’humanité.

A ses côtés, mon ami Michel Partage, alors maire de Varages et moi-même
avons acquis la certitude, s’il fallait, que notre détermination à 
défendre le droit à l’eau potable était un combat aussi parfaitement
fondé, ici, en France, que partout ailleurs dans le monde. Danielle
Mitterrand a été d’un soutien riche en expérience, en ténacité et en
fiabilité dans ce combat pour ramener, voire conserver la distribution
de l’eau potable dans le service public français.

La grande majorité des médias ont essayé d’ignorer la constance de
« l’épouse du chef de l’Etat », comme elle se définissait, trop prompte,
certainement, à refuser le protocole exigé de la « première dame de
France », à dénoncer le système capitaliste, trop déterminée,
certainement, à conserver ses idéaux généreux face aux limites des
pouvoirs, tous présidentiels soient-ils. Cette dame si souvent
diplomatiquement incorrecte est toujours restée dans la juste raison de
la dignité humaine, au risque d’être sauvagement détractée et isolée.
Cette dame qui confiait, en 2005, « la démocratie n’existe ni aux
Etats-Unis ni en France » est restée fidèle à elle-même jusqu’au bout de
sa vie, jusqu’au bout de sa vie, elle a été consciente que « les grands
médias sont dirigés par de puissants capitalistes ». Jusqu’au bout de sa
vie, elle est demeurée aux côtés des peuples et des individus opprimés
dans leurs libertés.

René BALME,
maire de Grigny (Rhône)
le 22 novembre 2011