RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Commentaire
Cinq de Miami. Lettre du Mois

Monsieur l’Attorney General Michael B. Mukasey
U.S. Department of Justice
950 Pennsylvania Avenue, N.W
Washington, D. C 20530-0001
Monsieur l’Attorney General,

Jamais je n’aurais pensé, Monsieur, devoir vous écrire pour la dixième année d’emprisonnement des cinq antiterroristes cubains Fernando Gonzalez, Antonio Guerrero, Gerardo Hernà ndez, Ramò n Labañino et René Gonzalez. Le 9 août 2005, j’ai cru à un sursaut de dignité de votre Justice, quand les trois juges de la cour d’appel d’Atlanta unanimes, ont annulé les sentences des Cinq. Estimant le procès de Miami non équitable, ils ont alors demandé un nouveau procès hors de cette ville.

Hélas, force est de constater que ce procès est un règlement de comptes contre Cuba, un procès bassement politique.

Si on remonte dix années en arrière, déjà toutes les cartes sont biseautées. Une délégation du FBI est venue à La Havane les 16 et 17 juin 1998 à l’invitation des autorités Cubaines. Celles-ci lui ont remis un impressionnant dossier de 230 pages dactylographiées, 5 vidéos cassettes et 8 cassettes audio, concernant les activités terroristes contre Cuba. Il s’agissait, entre autres, d’empêcher des sabotages d’avions sur des lignes desservant Cuba. La délégation du FBI a promis sa collaboration contre les attentats et souhaité poursuivre le contact avec Cuba. Deux mois plus tard, la réponse a été l’arrestation de ceux-là mêmes qui avaient permis la constitution d’un tel dossier.
Une fois arrêtés, les Cubains ont été confinés dans des cellules d’isolement de la prison de Miami. Dix-sept mois d’enfer où rien ne leur fut épargné. Cette période douloureuse est en contradiction avec votre propre règlement qui fixe à 60 jours maximum le temps d’enfermement dans ces cellules, et encore, pour des cas disciplinaires. Les Cubains ont vécu cette longue période sans le moindre objet personnel, pas même un papier et un crayon. C’est sans conteste une forme de torture.

Vient ensuite le procès, une parodie de procès, indigne d’une grande puissance. Votre règlement (6ième amendement) impose un jury impartial. C’est mission impossible à Miami, particulièrement dans le contexte de l’affaire du petit Elian. La peur d’une réaction violente de la part de l’exil Cubain en cas de relaxe des Cinq amène plusieurs jurés à refuser leur mission, comme le souligne le Nuevo Herald du 2 décembre 2000. Avant de siéger au jury, un des jurés a déclaré : « …Je crois que oui, j’ai peur pour ma propre sécurité si je ne reviens pas avec un verdict conforme à celui souhaité par la communauté Cubaine ». Comment s’étonner , dans de telles conditions, de la lourdeur des peines octroyées, alors que ces hommes auraient dû être tous libérés ?
Et je ne parle pas de la façon cavalière dont l’accusation de Gerardo d’assassinat est venue s’ajouter des mois après de façon complètement irrégulière.

Depuis, le procès s’éternise, d’appel en appel. Là aussi, votre gouvernement s’est mis en travers de la Justice. Quand les Cinq devaient préparer leur appel, ils ont été à nouveau envoyés au trou, du 28 février au 30 mars 2003, et dans quelles conditions ! Gerardo a reçu pendant presque toute cette période sur la tête, les eaux usées provenant de la cellule au-dessus de la sienne. Après moult demandes, il a fini par obtenir du papier et un stylo pour écrire à son avocat. Il a dû confectionner lui- même l’enveloppe, son dentifrice faisant office de colle.

Après le verdict de l’appel dont j’ai parlé plus haut, votre gouvernement est encore intervenu pour contrecarrer la décision des juges.

Quand l’un des trois juges de la cour d’appel d’Atlanta en charge du dossier des Cinq a pris sa retraite, c’est votre Président en personne qui a fait nommer le juge Pryor pour le remplacer, il ne fallait pas que se renouvelle un résultat d’appel comme celui de 2005 !
Comme s’il ne vous suffisait pas de garder ces cinq Cubains innocents en prison, vous leur infligez la peine supplémentaire de donner les visas des familles au compte-gouttes, quand ils ne sont pas carrément refusés, comme c’est le cas pour les épouses de René et Gerardo.

Dans le monde entier, la protestation monte contre cette énorme injustice envers les cinq Cubains. J’ai même appris récemment que leur cas figurait au programme de droit d’une université d’Argentine.

Tandis que ces hommes sont emprisonnés, il est révoltant de voir que votre gouvernement protège de vrais terroristes comme Luis Posada Carriles, pour ne citer que lui.

Espérant voir enfin ces hommes libres, croyez, Monsieur l’Attorney General, à mes sentiments humanistes les plus sincères.

Vendredi 5 septembre 2008

JacquelineRoussie
xxxx
(France)

Copies à  : Monsieur le Président Bush, Mesdames Condoleezza Rice, Nancy Pelosi, Messieurs Harry Reid, William Delahunt et L’ambassadeur des USA en France

 
COMMENT AMADOUER LES MODERATEURS : Les lecteurs sont priés de poster des commentaires succincts, constructifs, informatifs, polis, utiles, éventuellement drôles, élogieux (tant qu'à faire). Les modérateurs sont parfois sympas mais souvent grognons. Sachez les apprivoiser.
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Ajouter un document

  • Merci de limiter le nombre de vos interventions
  • Merci de ne pas dévier du sujet
  • Merci d'éviter les commentaires totalement anonymes...
  • Merci d'éviter les empoignades stériles
  • Merci d'éviter le prosélytisme
  • Souriez ! Vous êtes filmés lus par des milliers d'internautes.
COMMENTAIRES
MODE D'EMPLOI
Les commentaires sont modérés.
Votre adresse IP est automatiquement enregistrée avec votre commentaire (mais ne sera pas divulguée). L'adresse IP sera supprimée au bout de 2 mois.

Merci de préciser votre nom (ou un pseudo). Ca facilite les échanges éventuels.

Notez que les commentaires anonymes ou sous pseudo, ainsi que les utilisateurs de proxy et autres "anonymiseurs", sont plus sévèrement filtrés que les autres. Mais n'oubliez pas aussi qu'un commentaire posté sous un vrai nom laisse des traces sur Internet...

Merci aussi de surveiller le ton et le style de votre intervention.

Ne soyez pas impatients si vous ne voyez pas apparaître votre commentaire, les modérateurs ne sont pas toujours devant un écran. Plusieurs heures peuvent donc s'écouler (ou pas) avant sa publication (ou pas).

Si votre commentaire n'apparaît toujours pas après un "certain temps", vérifiez s'il ne rentre pas par hasard dans une des catégories énumérées ci-dessous...


NE SERONT PAS PUBLIES :

  • les racistes, xénophobes, sionistes, etc,
    (la liste habituelle quoi)

  • les adeptes du copier/coller.
    Des extraits et un lien devraient suffire.

  • les "réactionnaires" visiblement à côté de la plaque.
    Certain(e)s prennent le temps d'écrire. Ayez la gentillesse de prendre le temps de lire - avant de réagir.

  • les représentants de commerce.
    Le Grand Soir ne roule pour (ni contre) aucun groupe ou organisation particuliers. Si vous avez quelque chose à vendre, attendez le prochain Salon.

  • les Trolls
    (qui se reconnaîtront)

NE SERONT PAS PUBLIES NON PLUS :

  • les propos insultants, méprisants, etc à l'égard des contributeurs du site.
    Un minimum de respect s'impose.

  • les rapporteurs des clichés habituels véhiculés par les médias dominants
    Le Grand Soir n'a pas pour vocation de servir de relais aux discours dominants. Si vous ne supportez que le politiquement correct, adressez-vous à France-Inter.

  • les attaques contre les pays en état de résistance.
    "Des Révolutions et des révolutionnaires : il faut les examiner de très près et les critiquer de très loin." Simon Bolivar

  • les réglements de compte au sein de la gauche.
    Apportez vos convictions et laissez vos certitudes au vestiaire. Si l'un d'entre vous avait totalement raison, ça se saurait... Précision : le PS, jusqu'à preuve du contraire, ne fait pas partie de la gauche.

  • les "droits de réponse" à la noix.
    Ceux qui occupent déjà 90% de l'espace médiatique aimeraient bien occuper les 10% qui restent au nom de leur liberté d'expression. Leurs droits de réponse seront publiés chez nous lorsqu'ils nous accorderont un droit de parole chez eux.

  • les "appels aux armes" et autres provocations.
    Vous voulez réellement monter une guérilla dans la forêt de Fontainebleau ?

SERONT SYSTEMATIQUEMENT PUBLIES :

  • les compliments
  • les encouragements
  • les lettres d'amour
  • etc.