Le président d’Équateur, Rafaël Correa, a dit ce mercredi que son pays pourrait reconnaître les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) comme force belligérante mais que pour atteindre ce statut « ils devront renoncer à ces pratiques qui vont contre les codes de guerre comme les kidnappings, attentats qui peuvent être qualifiés de terroristes, bombardements, etc... ».
Dans une entrevue accordée à Venezolana de Televisión, il a ajouté que « si les FARC abandonnent ces pratiques et remplissent les conditions pour être traitées comme une force belligérante, évidemment que nous devrons les reconnaître comme tel et les transformer en interlocuteurs valables pour que, par voie diplomatique, on essaye d’atteindre la paix ».
Pour le président, ces conditions sont réunies pour que la plus grande guérilla de Colombie qui « contrôle un territoire, qui a une Force Armée organisée, puisse respecter les codes de guerre et le Traité de Genève ».
Mais le plus urgent, c’est que les FARC renoncent « à ces pratiques qui portent atteinte aux droits humains et libérent inconditionnellement leurs otages ».
Correa a souligné que la campagne de discrédit entreprise par le gouvernement colombien contre son administration, « en Amérique latine celà n’a pas de conséquence parce que le Gouvernement Uribe est totalement discrédité et manque de crédibilité. A un tel point que nous ne répondrons plus à de futurs communiqués ».
Le chef d’État a déclaré qu’au mois de mai il entamera une tournée sur le continent européen, puisque la campagne provenant de la Colombie a en effet causé des dommages dans cette région.
« Le problème s’appelle la Colombie et le président Uribe, c’est lui qui a un problème de trafic de drogues, des guérillas, des paramilitaires, la culture de drogues. Nous n’avons rien de cela, nous sommes des victimes de problèmes que ne peut pas contrôler Uribe », a t-il souligné.
L’ Équateur ne sera pas intégré au Plan Colombie
D’autre part Correa a insisté sur le fait que l’ Équateur ne sera pas associé au Plan Colombie « mais c’est vrai, nous allons nous défendre contre toute force irrégulière ou régulière qui viendrait sur le territoire ».
Il a indiqué que durant les deux dernières années, uniquement parmi les forces de sécurité, 13 vies ont été perdues , et cela sans comtper les paysans qui meurent dans des bombardements, les tirs croisés, etc. « tout cela est le coût d’une guerre fratricide qui n’est pas la nôtre, dont nous sommes les victimes et qui est aggravée par la politique militariste du président Uribe ».
En rappelant l’incursion de l’Armée colombienne en territoire équatorien le 1er mars dernier, Rafaël Correa a considéré que l’objectif était nettement « politicien, au niveau interne et externe. Pour Uribe, c’était le fait de pouvoir ramener une trophée à la maison, la tête de Raúl Reyes et ainsi augmenter sa popularité ».
« La meilleure affaire pour le Gouvernement d’Uribe c’est cette guerre. D’abord elle lui donne la popularité interne et deuxièment ce sont les milliards qu’il reçoit annuellement de Washington pour son Plan Colombie et qui sauvent l’économie. C’est pourquoi le dernier qui veut la paix avec les FARC s’appelle à lvaro Uribe Vélez », a t-il fait valoir.
De la même manière, il a signalé que la politique d’Uribe est en relation étroite avec la politique de guerre préventive des Etats-Unis car jusqu’à présent, « même la Colombie ne défendait pas cette position à l’OEA et les Etats-Unis continuent de la défendre ».
« L’aspiration du Gouvernement d’Uribe a été celle de certains apprentis impérialistes qui voulaient imposer ce principe en Amérique latine, mais ne s’attendaient pas à une réaction comme celle qui a eu lieu du côté de l’Équateur et des présidents latino-américains », a conclu le président Correa.
TeleSUR - Vtv/in - SB