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Les conséquences des déséquilibres de RSF, par Numancia Martà­nez Poggi.
Numancia Martinez Poggi




Guy-Christian Mavioga






Samedi 6 octobre 2007.


L’affaire RCTV avait en mai 2007 mobilisé RSF, conférences de presse à Caracas, à grand renfort de pub par les transnationales médiatiques, etc. La chaîne privée oligarchique Radio Caracas Télévision (RCTV), née sous la féroce dictature de Marcos Pérez Jiménez, avait en effet en mai 2007 dû libérer une fréquence hertzienne, fréquence hertzienne qui appartient au peuple vénézuélien. La même chaîne privée RCTV a ensuite diffusé à partir des réseaux câblés sans la moindre encombre. Il n’en demeure pas moins que grâce à RSF, et d’autres certes, une bonne partie de l’opinion publique mondiale croit que le président Hugo Chávez a fermé une chaîne de télévision. La seule alternative pour échapper à cette accusation serait donc de conserver éternellement les concessions hertziennes des individus qui ont un beau jour été triés sur la volet par les régimes dictatoriaux pro-états-uniens.

RSF reconnaît d’ailleurs quelques mois plus tard que : « écartée du réseau hertzien le 27 mai 2007, la chaîne RCTV, devenue RCTV Internacional, a recommencé à diffuser ses programmes via le câble et le satellite, le 16 juillet dernier. » Ces presque deux mois de non diffusion n’ont absolument rien à voir avec l’État vénézuélien. Chávez avait publiquement annoncé en décembre 2006 que la concession de RCTV ne serait pas renouvelée en mai 2007. La direction de la chaîne avait fait le choix de jouer la tension et de provoquer une crise, espérant étrangement soulever les étudiants contre la mesure anti-oligarchique et capitaliser politiquement l’émotion internationale entretenue en sa faveur. Pari perdu, pour RCTV, et pour RSF.

RSF part du principe que la liberté de presse est en danger au Venezuela, ce qui est vraiment hilarant pour toute personne ayant passé deux minutes devant un kiosque vénézuélien. Chávez n’a jamais arrêté un journaliste, n’a jamais fermé un journal, et RSF fait donc feu de tout bois pour apporter sa fougueuse contribution à la campagne impérialiste contre le mouvement de libération nationale latino-américain dont le coeur bat au nord des Andes. Ainsi quand un élu local chaviste cesse de donner de la publicité officielle à un journal local, RSF se fend d’un grave communiqué : l’élu local chaviste menace gravement la liberté de la presse quand il cesse de financer la presse oligarchique. On ne sait que dire. A ce jeu le MEDEF, bien plus prospère qu’un maire chaviste de province, devrait être accusé de menacer le pluralisme de la presse, puisqu’il refuse de financer le quotidien L’Humanité et l’hebdomadaire Rouge.

Tout cela est d’autant plus étrange que RSF fait parfois preuve d’une réserve diplomatique assez déconcertante. Il y a quelques semaines, un vrai dictateur, au pouvoir depuis à peine 40 ans certes, a arrêté un directeur de journal et fermé le journal. RSF a fait mine de ne rien savoir.

Le dictateur n’est pas un militant anti-impérialiste - « admirateur de Fidel Castro » de surcroît - c’est un pilier de la Françafrique. Le directeur du journal n’est pas un descendant de grande famille oligarchique, c’est un naïf militant de la vérité, vaillant et besogneux. Le dictateur s’appelle Omar Bongo, le directeur du journal Guy-Christian Mavioga, le journal L’Espoir et l’agence qui s’est tue RSF.

Mavioga n’est pourtant pas un opposant exalté. Ainsi s’exprime-t-il après un mois de prison : « ""J’ai été jeté en prison non par le président Omar Bongo Ondimba mais par ces bras cassés de la République, qui n’ont plus rien à proposer au chef de l’État et veulent ternir coûte que coûte l’image de marque de notre si grand patriarche’’, a-t-il poursuivi, refusant de citer des noms. M. Mavioga avait été écroué le 5 juillet après avoir signé dans L’Espoir un éditorial intitulé ""Les derniers temps de Bongo’’, dans lequel il critiquait de façon virulente le régime du président gabonais, au pouvoir depuis 1967, et appelait les Gabonais à ""barrer la route à ceux qui se moquent de nous’’ ».

Mavioga, dont le parti appartient à la majorité présidentielle, déclare avoir été torturé. Imaginons comment sont traités, au Gabon, province de la Françafrique, les journalistes qui répugnent à la flagornerie... Pendant ce temps-là l’agence de pub RSF est occupée à s’indigner publiquement quand un maire chaviste cesse de faire paraître de la publicité dans la presse anti-chaviste. Signalons que RSF est une agence de pub française. Sa responsabilité est donc majeure là ses dénonciations pourraient avoir de l’effet. Comme le signalerait Noam Chomsky, les dénonciations de RSF concernant le Pakistan n’ont aucune importance. Par contre les dénonciations que pourrait faire l’agence de pub à propos des pays de l’arrière-cour françafricaine auraient de fortes chances d’être lourdes de conséquences. Le silence est donc, en l’occurrence, d’autant plus regrettable. Si un dixième de l’énergie et des ressources que RSF consacre à Cuba et au Venezuela était consacré au Gabon, si le Gabon était dans le collimateur de l’agence de pub, Mavioga n’aurait probablement jamais été arrêté, et torturé.

Numancia Martà­nez Poggi




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