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« Classe politique » ou « Politique de classe » ?
Fabrice AUBERT

PRESENTATION : Je remercie les médias « Main-stream » de l’annonce faite de la mort de François Chéréque « le syndicaliste salué par la Classe Politique  » [1], non que je me réjouisse de sa mort, ça n’a aucun sens, mais l’annonce faite me permet ainsi de « discuter  » de « la classe médiatique », véritable écho en retour, du fonctionnement de la « cour d’ancien régime ». Les médias ont titrés sur « l’hommage de la classe politique  ». D’où cette question saugrenue : Qu’est-ce que la « classe politique » ?

LA CLASSE POLITIQUE ? Dans notre Pays ayant connu le plus de révolutions au monde (1789, 1830, 1848, 1871, 1944) et de révoltes sociales (1906, 1936, 1968, 1995) il y aurait donc encore une « classe politique », c’est à dire pour se faire comprendre, une « caste  » au-dessus du peuple et dont l’avis serait de ce fait, de « droit divin », habitant châteaux et autres palais (Elysée). Vous voyez donc sous nos yeux ébahis de citoyens, « sans culottes » ce retour « d’ancien régime  », que pourtant l’on peut regarder, tous les jours, « s’afficher » sans vergogne, et ce, sans que cela nous « émeute  » [2]...

QUI APPARTIENT A LA CLASSE POLITIQUE ? C’est facile, tous ceux qui ânonnent avec le « marché libre et non faussé  » sont des « actionnaires » de plein exercice, de la « classe politique ». Et là, comme à la cour d’ancien régime, où le mimétisme était Roi, la « classe médiatique » est plein de ce genre de typographes dont l’avenir ne dépend pas de leurs neurones en actions, mais des dividendes perçus de leur obédience.

QUI ETAIT FRANCOIS CHEREQUE ? Il fut le secrétaire général de la CFDT, pendant 10 ans, et matérialisa l’opération « recentrage » de la CFDT débouchant sur l’accord de 2003 sur les retraites, prolongeant ainsi les durées de cotisations pour toutes et tous, à 40 annuités, anticipant les 42 annuités actuelles, sans aucunement régler, la question des besoins de financement, au vu de ce qui nous est encore promis (Fillon ou pire...), ni non plus celle du chômage qui s’est aggravé. On observe donc, que les « négociations sociales » ne sont là, que pour entériner les « reculs sociaux ». Et c’est parce qu’il fut, un négociateur des « reculs sociaux », qu’il a donc droit à l’Hommage de la « Classe Politique ».

LES BOURSES EN RUT  : On comprends mieux ainsi, l’Hommage de la « classe politique » à ce dirigeant syndical, qui aura permis par ses positions d’introduire l’idéologie du «  retour en arrière  » vers Néandertal, comme étant le substrat du progrès social, en ce début de 21ème siècle, d’un avenir promis sous la forme numérique (« Révolution Numérique ») et « d’ubérisation sociale concordante ». Car il ne peut y avoir « d’ubérisation sociale », que si et seulement si, la société se couche devant les exigences de profit, à court terme au sens du marché (rencontre entre une offre et une demande instantanée fixant un prix) tel qu’exigé, dans le cadre du « capitalisme mondialisé  », par les bourses en rut...

UNE EJACULATION IMPUISSANTE : Telle est la conséquence effective du capitalisme financier. Le capitalisme avait des contraintes de type physique qui, pour sa course au profit, nécessitait de passer par des investissements préalables de long terme à la rentabilité beaucoup plus faible et aléatoire [3] que les « coups boursiers » actuels, qui génèrent les crises financières successives et de plus en plus profondes. La « financiarisation de l’activité » impose un taux de profit, avant même d’avoir commencé à produire. C’est cette inversion dialectique du, « profit avant investissement », permis par la « Révolution Informationnelle » et le « libre échange  » qui génère les crises et planifie le chômage de masse, les précarités et la pauvreté. Dès lors, que l’on fait du profit une donnée fixée ex-anté, la variable d’ajustement ne peut être que la société, expliquant le développement sans fin, des précarités sociales. Observons dès lors, que « l’éjaculation précoce » du profit est « impuissante  », au sens primate du terme, c’est à dire qu’elle ne produit rien pour la société, à moins de considérer que « chômage de masse, précarités sociales et pauvreté » sont des productions utiles. A l’opposé, les dividendes se développent sur cette « éjaculation impuissante ».

LES PRECARITES ET LA PAUVRETE CONDITION DES DIVIDENDES  : Si l’analyse du renversement dialectique du profit est juste, alors, il faut aussi appliquer cette méthode, sur les souffrances sociales, souvent perçues et analysées comme conséquences malheureuses, mais inévitables du « capitalisme de marché », d’où la nécessité des « politiques sociales d’accompagnement ». Dès lors, que l’on accepte, à l’image de Galilée, de chercher à inverser le regard, on débouche sur l’idée qu’en définitive, « le chômage de masse, les précarités et la pauvreté », ne sont pas conséquences, mais conditions préalables, de la réalisation effective des dividendes [4]. En termes économiques, « le chômage de masse, les précarités et la pauvreté  » sont des « inputs » au même titre que les machines. Dis autrement, un trader pourrait en une phrase expliquer son rôle dans la financiarisation : « Dites-moi combien vous voulez de dividendes et je vous donnerai le taux de chômage de précarités et de pauvreté nécessaire à sa réalisation  ». La planification du profit, repose sur un système qui fait du « chômage de masse, des précarités sociales et de la pauvreté  », les conditions préalables à sa réalisation effective. Heureusement, qu’il y a les « médias libres », bien en cour, c’est à dire inféodé au système de la « classe politique » pour nous masquer cette réalité.

LE REVENU UNIVERSEL, MASQUE DE CARNAVAL ? Que de déclamations à « gôche » pour promouvoir le « revenu universel  », véritable « masque de carnaval ». C’est pour masquer, que l’objectif et la volonté politique de s’attaquer au marché dominant, destructeur des relations sociales sont abandonnés, que la « gôche » de notre chère « classe politique  » propose un dispositif, qui de fait, accompagne les pauvretés et les précarités de masse. Au même titre qu’en 1983, la création des « restaurants du cœur  » a accompagné la mise en place de la mondialisation comme système économique, fondé sur « libéralisations, privatisations et « libre échange ». Observons, en cette année de « consultation royale  » planifiée par la « classe politique » pour que rien ne bouge, que Mélenchon est philosophiquement opposé au « revenu universel ». Porteur de l’Insoumission, il ne fait pas dans la facilité des apparences, car lui, fonde la politique, non sur une adaptation aux exigences du « marché libre et non faussé », mais vise bien à refonder une industrie créative et productrice, générant effectivement des revenus salariaux d’une activité économique effective (Energie, Economie de la mer, Agriculture paysanne etc.). C’est ce point de vue radical, qui explique en retour, son positionnement [5] à vouloir sortir des accords de « libre échange » esclavagiste (TAFTA-CETA).

LE CAPITALISME A CLIQUET  : Au-delà de la planification du profit, nous subissons un « Capitalisme à cliquet  » qui peut se définir tel que suit. Chaque « recul social  » entériné socialement, par insuffisance de luttes sociales (rôle des syndicats réformistes), et validé par la « classe politique », via les directives Européennes [6], sert de base à un nouveau lobbying patronal (MEDEF) [7], visant à aller encore plus loin, dans la recherche du « profit d’abord, la société après » [8]. C’est cette philosophie, d’acceptation du « moindre mal  », imposé par le capitalisme financier qui nécessite, de ce fait, le besoin apparent d’un « revenu universel  ». Comme quoi, le « revenu universel » n’est que la contrepartie du « capitalisme à cliquet  ». A moins que la « lutte des classes » revienne nous hanter, tel le Spectre….

OUVERTURE : Nous étions partis de l’hommage de la « classe politique », à un mort et nous voici, cheminement faisant, venu rendre vie à la « lutte des classes », toujours enterré et qui tel le « spectre » [9], nous revient « plus vivant que jamais ». Il nous faut donc bien comprendre, en ce centenaire de la Révolution de 1917, que l’existence médiatisé d’une « classe politique » n’a pas d’autres justifications que celle d’imposer au peuple, via la « classe médiatique » une « politique de classe » ... CQFD

Fabrice AUBERT

Le 5 Janvier 2016

 
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