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Afrique : Du devoir des Africains de redresser un continent entièrement chamboulé.
Komla KPOGLI

Reconfigurés* progressivement par les divers peuples qui les ont dominés depuis l’Egypte pharaonique, les Africains sont engagés dans la voie du non-retour du renoncement à soi au VIIème siècle avec l’islamisation avancée de leurs terres. Avec l’avènement des razzias négrières transatlantiques au XVème siècle, les Africains avaient touché le fond du renoncement à soi.

Du matriarcat, la société africaine est devenue patriarcale. Du pouvoir fondé sur des chartes sociales en étroite liaison avec les ancêtres et les problèmes à résoudre dans le présent et dans l’avenir, l’Afrique est passée à une nouvelle légitimité calquée sur l’absolutisme royaliste du type occidental. D’une terre non commercialisable vouée une agriculture orientée vers les besoins intérieurs, l’Afrique est passée prioritairement aux cultures intensives d’exportation. Transformés en collaborateurs et en messager-consommateurs par leurs différents conquérants, les Africains sont pourvus de nouvelles religions, d’une nouvelle morale, de nouvelles institutions, de nouvelles langues... Ainsi, renoncent-ils lentement mais sûrement à leur propre génie linguistique qui se trouve relégué au rang de vernaculaires incapables d’être modernisées, et donc condamnées à une mort lente. Pour preuve, les parents africains laminés et refaits eux-mêmes, brillent de fierté de savoir et de faire savoir que leurs enfants, ignorant leurs langues maternelles, ne parlent plus que l’arabe, le français, l’anglais, l’espagnol, le portugais, plus actuellement le chinois.

Habillés par l’industrie étrangère, beaucoup d’Africains ne s’estiment « grand quelqu’un » qu’en costume-cravaté. Aussi bien la fameuse élite au sommet que le petit paysan qui, le dimanche, assiste à la messe dans son costume acquis dans la friperie à un prix mille fois moindre qu’une tenue localement confectionnée, chacun érode petit à petit jusqu’aux spécificités vestimentaires, ne serait-ce qu’en tenant compte du climat tropical.

Inscrits de force dans un premier temps, puis de leur plein gré à l’école coloniale d’où beaucoup sortent « bardés de diplômes », les Africains jouent parfaitement leur partition dans la consolidation de l’occidentalisation du monde. Devenus l’élite, construite de l’extérieur pour remplacer la gouvernance authentiquement africaine qui a fait ses preuves dans les phases historiques les plus brillantes de l’Afrique, ces nouveaux Africains moulés à l’aune du projet colonial global vont constamment violer la société africaine pour l’obliger à se débarrasser davantage de sa personnalité. Cette élite a ainsi le fondement de son pouvoir dans l’entreprise de démolition de la société africaine engagée directement par les maîtres eux-mêmes dont elle est la continuité. En travaillant activement à effacer les traces des ancêtres africains, cette élite fabriquée de toutes pièces a égaré le peuple noir à qui il ne reste donc plus qu’à imiter platement les autres jusqu’à en devenir les instruments dans leurs desseins.
C’est l’Afrique entière qui se trouve chamboulée dans sa conception des choses. Ainsi, est-elle passée d’une civilisation qui doit, comme toute autre voulant maîtriser ses pas, Etre avant d’Avoir, à une civilisation qui veut Avoir avant d’Etre.

Ceux qui veulent que les choses changent, si c’est vraiment leur désir, ne peuvent plus continuer à vouloir avoir raison les uns contre les autres dans une ambiance de détestation cordiale ou d’indifférence généralisée. Dénoncer, chacun dans son coin, ne suffit et ne suffira jamais. C’est pourquoi, nous sommes obligés de réunir les énergies disposées à aller dans le même sens sous un leadership nouveau et responsable pour engager la lutte pour la reconquête de notre espace confisqué et détourné vers la satisfaction des besoins et projets qui, non seulement ne sont pas les nôtres, mais qui sont surtout contre notre progrès collectif.

Nous l’avons dit et redit : les grands changements historiques, avant d’être l’affaire de la masse, sont l’œuvre d’un noyau d’individus à l’esprit vif et actif. C’est ce noyau qui, par sa force de conviction et d’entraînement, vulgarise les solutions mûrement réfléchies et théorisées, et pilote la lutte jusqu’à sa phase finale de la reconstruction, tout en s’assurant d’avoir suffisamment préparé de nouvelles générations aptes à continuer et à perfectionner, si besoin, le projet. Ce travail, comme on peut le voir, est des plus compliquées des entreprises. C’est pourquoi, il ne peut être laissé dans n’importe quelle main qui va le couler dans la légèreté et l’immobilisme. Il s’agit de remettre l’Afrique à l’endroit, de la remettre sur sa voie naturelle de progrès d’où les africains ont été détournés, de faire asseoir sa modernisation sur ses valeurs culturelles préalablement tamisées, de lui construire des digues pouvant recueillir tous les flots continus venant de l’extérieur et d’en opérer un tri pour ne retenir que le positif pour répondre à ses propres intérêts.

Il s’agit de lancer résolument l’Afrique vers la grandeur dont elle a toutes les potentialités. Ce n’est pas en cherchant continuellement à se rogner les pieds pour les faire entrer de force dans les chaussures qui leur sont taillées de l’extérieur que les africains redeviendront des acteurs de leur histoire. Au contraire, en agissant ainsi, l’on se prive de ses propres capacités créatrices intrinsèques et au bout de cette démarche, c’est la défaite assurée.

En janvier 2012, nous écrivions qu’avec un leadership éclairé et courageux, les peuples les plus médiocres ont pu faire des bonds dans l’histoire, que nous devons abandonner l’attitude typiquement négro-africaine qui nous pousse à haïr, à détester et à isoler celles et ceux de nos enfants qui sont lucides et capables d’imprimer un rythme de marche adapté, et qu’il faut renoncer à la conviction que l’homme noir n’a pas d’ennemis, malgré les faits historiques évidents prouvant que les africains n’ont ni amis ni alliés dans le monde, et qu’enfin les africains doivent cesser de croire de toute leur force dans les religions d’autrui et dans un humanisme internationaliste qui combat les mêmes prédateurs à leurs côtés. » Nous confirmons ces propos.

Pour conclure, gardons les deux clés essentielles à l’esprit : prendre conscience de la gravité de la situation et organiser la lutte à mener sous un leadership radicalement nouveau et n’obéissant pas aux critères de l’extérieur. Le MOLTRA est dans cette perspective.

* La reconfiguration est la réorganisation des connexions entre les unités d’un système fonctionnel complexe, lorsque certaines sont supprimées et que de nouvelles unités apparaissent.

5 avril 2015
KPOGLI Komla
SG du MOLTRA
Web : http://lajuda.blogspot.com

 
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