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Jean-Luc Mélenchon, oui ; mais pas jusqu’au bout.
Mauris DWAABALA

Je lis le blog de Jean-Luc Mélenchon. Il dénonce avec beaucoup de vérité les agissements de la BCE, en avant-garde, puis de la Commission européenne, et de l'Eurogroupe (la réunion de ministres des finances), alignés derrière l'Allemagne de Mme Merkel, incarnant « l'Europe » avec l'appui de la France contre le gouvernement que la Grèce s'est donné. La justesse de ses propos ne devrait pas empêcher quelques objections.

Ceci, qui revient chaque fois dans son analyse sans que change un iota :

Le nombre de ceux qui m’objectent que « le problème ce n’est pas l’Allemagne c’est le capitalisme » me consterne. Revoilà la caverne de Platon de retour où les catégories idéelles précédent le réel ! Pour quelle raison l’Allemagne est-elle aujourd’hui collée à l’intérêt du capital transnational en Europe dont elle est le chien de garde zélé ? Pour les raisons liées à sa démographie, à ses rapports de domination de ses voisins de l’est, et à sa dépendance aux États-Unis depuis 1945. L’existence détermine la conscience collective. En Allemagne, la conscience collective comme partout ailleurs se construit autour du modèle et des préférences du noyau central qui domine la société : les vieux retraités par capitalisation et les suivants de la classe moyenne et moyenne supérieure. C’est eux qu’il faut convaincre ou contraindre.

Une première remarque : la France n’est-elle pas tout autant « collée à l’intérêt du capital transnational » ? N’y a-t-il pas chez nous, comme ailleurs, une population « qu’il faut convaincre ou contraindre » ? Que la population allemande soit plus âgée et par conséquent plus « rentière », ne change pas grand chose à la structure, qui se trouve escamotée par cette présentation. Cette première remarque n’est pas vaine dans la mesure où elle induira la conclusion.

Deuxième remarque : le « noyau central qui domine la société », serait ainsi « les vieux retraités par capitalisation et les suivants de la classe moyenne et moyenne supérieure ».

Dans cette vision de l’Allemagne (et de l’Allemagne seule), où sont donc passés les grands groupes industriels ? Les grandes banques, où est passé le capital financier ? Voici l’Allemagne réduite à sa population de « vieux retraités par capitalisation, de classe moyenne et moyenne supérieure », et à Mme Merkel.

Ne serait-il pas plus juste de voir dans ces couches sociales plutôt la clientèle, le soutien du grand capital au lieu du « noyau dur » de la société ?

Troisième remarque, conséquence immédiate des précédentes et avancée à titre de thèse : en Allemagne, comme ailleurs, le véritable « noyau dur » de la société est le grand capital, dont la représentation politique est actuellement incarnée par la Chancelière, Mme Merkel, et son gouvernement qui jouent le rôle d’intermédiaire avec les couches sociales dont il a besoin pour gouverner.

Certes, aux yeux des populations concernées Mme Merkel les représente, elles s’identifient à elle ; ce qui n’empêche que dans la réalité elle est la détachée du grand capital en politique dont, en dernière analyse, elle défend les intérêts.

Pour appuyer cette thèse, quitte à prendre un exemple des plus déplaisants, le « noyau dur » de la société nazie était-il le Peuple, ou le Travailleur, ou le Soldat ? N’était-il pas plutôt, derrière et avec le Fürher auquel s’identifiaient les précédents, les grands groupes, Krupp, IG Farben, etc. ?

Bref, et pour parler au philosophe, il faut se garder de l’allégorie platonicienne qui se révèle être ici à double tranchant, ou encore ne pas prendre l’apparence du phénomène pour son essence.

Appliqué au cas de la France, ce type de confusion mène au Mouvement pour la 6e République, contre lequel je n’ai absolument rien (sauf que je ne signe pas) bien qu’il repose lui aussi sur cette même opération de mise de cul par-dessus tête.

Oublions un instant, le temps de recueillir les 100 000 signatures (pourquoi ce chiffre ? parce qu’il semble impossible à atteindre ?) la réalité des forces qui nous gouvernent, pour changer les institutions.

Ici, ce n’est plus à François Hollande (à la place de Mme Merkel et de son Allemagne de vieux) qu’il faut s’en prendre ; c’est carrément le trône sur lequel il est installé qu"il faut renverser. D’ailleurs l’affaire serait déjà en marche avec la constitution de l’assemblée représentative de ses 78 000 soutiens.

Je demande pardon de ce qui va suivre aux fervents partisans qui ne manqueront pas d’arguments, ce qui allège le poids sur ma conscience, mais, à mes yeux, c’est mettre la charrue avant les bœufs.

Être capable de se faire élire d’abord, et obtenir une large majorité dans la Ve, comme SYRIZA en Grèce avec sa Constitution : c’est à cela que se reconnaîtrait une aspiration populaire. Dans cette éventualité, tout résiderait dans la manière de faire fonctionner les institutions. Sans l’article 49.3 pour ne prendre qu’un exemple, mais brûlant.

Ou alors avoir la puissance de renverser le pouvoir par d’autres moyens que légaux.

La situation actuelle est loin de l’une comme de l’autre de ces possibilités alors, dans l’impuissance, il s’agit de passer le temps.

En résumé, JL Mélenchon dit que la politique allemande est menée par et pour « le noyau central » de la société : les vieux retraités par capitalisation et les suivants de la classe moyenne et moyenne supérieure.

Alors que « le noyau central » de la société allemande est, en dernière instance, le grand capital représenté politiquement par le gouvernement de Mme Merkel qui le sert en s’appuyant sur les couches sociales évoquées et en les arrosant. Ce n’est pas de l’Allemagne, c’est du grand capital de l’Allemagne qu’il s’agit.

Cette différence d’appréciation (l’une, celle J-L M qui se réclame pourtant de la politique n’est au fond que sociologique) est à mes yeux essentielle car, mutatis mutandis, appliquée à la France, elle détermine la ligne de front de la lutte des classes.

Mauris DWAABALA

 
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