RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Commentaire
A l’aune du nombre d’articles à travers le monde, la Grèce est plus grande que l’Australie
La carpe, le lapin, la couleuvre et le boa constrictor
GRISOU

Après la victoire de Syriza en Grèce il y a quelques jours, de nombreuses questions ont émergé, sur ce site ou ailleurs, sur la capacité du nouveau gouvernement grec à faire face aux diktats de la Troïka et de l’Union Européenne en matière de finances, d’économie, de relations internationales (en particulier avec la Russie), et d’une manière générale, à remettre à flot le pays dont la souveraineté a été complètement bafouée ces dernières années. On a critiqué l’alliance du parti vainqueur des élections avec le parti de droite des Grecs Indépendants, parlant d’un mariage du type de « la carpe et du lapin », forcément odieuse et vouée à l’échec.

Répondant à ces critiques, d’autres articles, suivis de nombreux commentaires, on mis en avant le caractère inévitable d’une telle manœuvre, quitte à trahir ses discours de campagne (c’est tellement courant qu’il est difficile de s’en formaliser) et ses alliés d’un moment pour faire, enfin, l’indispensable virage à gauche que tout le monde attend. Ainsi, un nouveau gouvernement démocratiquement élu pourra faire les choix qui lui conviennent, pour le bien de son peuple, dans ses relations financières, économiques et politiques avec le reste de la communauté mondiale.

Seulement voilà. Cette « communauté » mondiale est tout sauf une communauté. On ne peut trouver plus grande distorsion sémantique que d’appeler « communauté » ce véritable chaudron de l’enfer, cette foire d’empoigne où l’emporte le plus fort, le plus retord, aux coups les plus bas, dans un système en banqueroute, où le pourcentage de l’économie « réelle » se réduit comme une peau de chagrin, embarqué dans une fuite en avant délirante qui broie tout sur son passage, du pauvre travailleur qui n’a rien demandé à personne, à part vivre dignement, à la petite nation qui aimerait bien décider toute seule de son avenir, justement – sans parler de la planète elle-même.

Cette petite nation pense en avoir le droit, puisque son gouvernement est arrivé au pouvoir démocratiquement par les urnes...

Alors, sitôt ce nouveau gouvernement – démocratiquement arrivé au pouvoir par les urnes– inscrit sur les tablettes de la « communauté » internationale (puisqu’il faut bien montrer quelques apparences), la foire d’empoigne recommence. Et les coups bas, foireux, retords, mensongers (voyez le dictionnaire des synonymes) recommencent leur travail de destruction, avec un ennemi de plus, cet aimable petit pays qui aimerait bien décider lui-même de son avenir et de la marche à suivre de ses finances et de son économie...

Il y a quelques jours est paru sur ce site un texte dont une phrase m’a particulièrement frappé (1). Ce texte n’apportait pas de grandes réflexions, mais un état des lieux des élections qui avaient eu lieu en Amérique Latine en 2014, avec la victoire de forces progressistes dans la majorité des cas.

Voici cette phrase :

« Les peuples de la région ont conquis des gouvernements progressistes, mais s’ils ont pris le pouvoir, remporté des élections, il n’ont pas fait de révolution ; ils ont défait le néolibéralisme dans les urnes, mais il reste hégémonique dans la société ».

Comment peut-on défaire le néolibéralisme dans les urnes, et que celui-ci reste hégémonique dans la société ? Parce que s’ils ont pris le pouvoir ; remporté des élections, il n’ont pas fait de révolution.

(Notons que l’auteur de cet article parle du Venezuela, de la Bolivie, de l’Équateur...)

Cela me fait penser à un commentaire de Maxime Vivas, administrateur du Grand soir, en réponse à un autre commentaire critique sur Syriza (2), où il écrivait : « Le premier devoir d’un révolutionnaire, c’est d’arriver au pouvoir. Le second, c’est de révolutionner ».

C’est formidable. Sauf que ça n’est JAMAIS arrivé.

PS : l’auteur de ce petit billet est plutôt pessimiste sur la capacité des dirigeants de fait de la « communauté » internationale à accepter à long terme des gouvernances autonomes (si le long terme a encore valeur dans le monde tel que nous le connaissons en ce début de 2015). Il soutient inconditionnellement, toutefois, toutes les tentatives en ce sens, quelques soient les grands écarts auxquels cela peut mener (comme dans le cas du Brésil actuellement, ou question mariage de la carpe et du lapin... Il semblerait que ce ne soient pas des couleuvres qu’avalent ces temps-ci les électeurs de la présidente au pouvoir, mais de véritables boas constrictors...).

Grisou

(1) http://www.legrandsoir.info/avancees-et-perils-en-amerique-latine-blog-do-miro.html

(2)http://www.legrandsoir.info/syriza-une-breche-dans-l-europe-neoliberale.html#reactions


LGS : Voir aussi : http://www.legrandsoir.info/a-ceux-qui-crient-au-loup-brun-contre-le-gouvernement-de-tsipras.html

 
COMMENT AMADOUER LES MODERATEURS : Les lecteurs sont priés de poster des commentaires succincts, constructifs, informatifs, polis, utiles, éventuellement drôles, élogieux (tant qu'à faire). Les modérateurs sont parfois sympas mais souvent grognons. Sachez les apprivoiser.
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Ajouter un document

  • Merci de limiter le nombre de vos interventions
  • Merci de ne pas dévier du sujet
  • Merci d'éviter les commentaires totalement anonymes...
  • Merci d'éviter les empoignades stériles
  • Merci d'éviter le prosélytisme
  • Souriez ! Vous êtes filmés lus par des milliers d'internautes.
COMMENTAIRES
MODE D'EMPLOI
Les commentaires sont modérés.
Votre adresse IP est automatiquement enregistrée avec votre commentaire (mais ne sera pas divulguée). L'adresse IP sera supprimée au bout de 2 mois.

Merci de préciser votre nom (ou un pseudo). Ca facilite les échanges éventuels.

Notez que les commentaires anonymes ou sous pseudo, ainsi que les utilisateurs de proxy et autres "anonymiseurs", sont plus sévèrement filtrés que les autres. Mais n'oubliez pas aussi qu'un commentaire posté sous un vrai nom laisse des traces sur Internet...

Merci aussi de surveiller le ton et le style de votre intervention.

Ne soyez pas impatients si vous ne voyez pas apparaître votre commentaire, les modérateurs ne sont pas toujours devant un écran. Plusieurs heures peuvent donc s'écouler (ou pas) avant sa publication (ou pas).

Si votre commentaire n'apparaît toujours pas après un "certain temps", vérifiez s'il ne rentre pas par hasard dans une des catégories énumérées ci-dessous...


NE SERONT PAS PUBLIES :

  • les racistes, xénophobes, sionistes, etc,
    (la liste habituelle quoi)

  • les adeptes du copier/coller.
    Des extraits et un lien devraient suffire.

  • les "réactionnaires" visiblement à côté de la plaque.
    Certain(e)s prennent le temps d'écrire. Ayez la gentillesse de prendre le temps de lire - avant de réagir.

  • les représentants de commerce.
    Le Grand Soir ne roule pour (ni contre) aucun groupe ou organisation particuliers. Si vous avez quelque chose à vendre, attendez le prochain Salon.

  • les Trolls
    (qui se reconnaîtront)

NE SERONT PAS PUBLIES NON PLUS :

  • les propos insultants, méprisants, etc à l'égard des contributeurs du site.
    Un minimum de respect s'impose.

  • les rapporteurs des clichés habituels véhiculés par les médias dominants
    Le Grand Soir n'a pas pour vocation de servir de relais aux discours dominants. Si vous ne supportez que le politiquement correct, adressez-vous à France-Inter.

  • les attaques contre les pays en état de résistance.
    "Des Révolutions et des révolutionnaires : il faut les examiner de très près et les critiquer de très loin." Simon Bolivar

  • les réglements de compte au sein de la gauche.
    Apportez vos convictions et laissez vos certitudes au vestiaire. Si l'un d'entre vous avait totalement raison, ça se saurait... Précision : le PS, jusqu'à preuve du contraire, ne fait pas partie de la gauche.

  • les "droits de réponse" à la noix.
    Ceux qui occupent déjà 90% de l'espace médiatique aimeraient bien occuper les 10% qui restent au nom de leur liberté d'expression. Leurs droits de réponse seront publiés chez nous lorsqu'ils nous accorderont un droit de parole chez eux.

  • les "appels aux armes" et autres provocations.
    Vous voulez réellement monter une guérilla dans la forêt de Fontainebleau ?

SERONT SYSTEMATIQUEMENT PUBLIES :

  • les compliments
  • les encouragements
  • les lettres d'amour
  • etc.