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Le Hamas met Israël en garde : les Gazaouis n’ont "rien à perdre" (Al Monitor)
Adnan Abu Amer

Le Hamas a donné à contre-coeur son accord à un nouveau cessez-le-feu de 72 heures proposé par l’Egypte à partir du 11 août, après l’expiration, le 8 août au matin, de la première trêve, mais cela a suscité la colère de la base du Hamas pour qui la priorité est de faire cesser le siège de Gaza.

Izzat al-Rishq, un membre du bureau politique du Hamas qui a participé aux pourparlers, a dit à Al-Monitor au téléphone : “La délégation palestinienne a accepté une nouvelle trêve quand les médiateurs égyptiens lui ont dit qu’Israël l’avait acceptée pour reprendre les négociations. La délégation israélienne est arrivée au Caire sans conditions préalables — [à la différence] de ce qu’ils avaient toujours fait auparavant — pour discuter des demandes de notre peuple que les Egyptiens leur avaient transmises. Mais Israël fait semblant de discuter ,pour gagner du temps et échapper à ses responsabilités. C’est à cause d’eux qu’aucun accord n’a encore été conclu."

Un officiel du Hamas a dit à Al-Monitor : “Le mouvement a beaucoup d’autres alternatives que de prolonger la trêve ou de recommencer à se battre avec Israël. Après avoir refusé l’extension du cessez-le-feu, nous avons lancé moins de roquettes sur Israël que pendant la guerre. Les Brigades Al-Qassam ne sont intervenues qu’à la dernière minute pendant que les autres factions continuaient de tirer des roquettes de temps en temps, parce que le Hamas souhaitait le "succès" des négociations".

Malgré le cessez-le-feu, les négociations n’ont pas l’air d’avancer, a confié un membre de la délégation de l’OLP à Al-Monitor pendant le week-end. Selon Mousa Abu Marzouk, un leader du Hamas qui participe aux pourparlers, les négociation échouent parce qu’Israël refuse de répondre favorablement aux demande humanitaires des Palestiniens. “Les Palestiniens n’ont rien à perdre,” a dit Marzouk. “Ils savent que de toutes façons ils vont mourir que ce soit sous le siège ou sous les bombes israéliennes. La délégation n’a pas eu l’impression qu’Israël prenait les négociations au sérieux car ils continuent à refuser de prendre en compte les demandes palestiniennes.”

Al-Monitor a appris que la délégation palestinienne était restée au Caire pour participer à une réunion des délégués permanents de la Ligue Arabe, organisée en urgence le 11 août dans la capitale égyptienne pour tenter de mettre fin à la guerre à Gaza.

Un officiel égyptien qui participe activement aux négociations a dit à Al-Monitor : “L’Egypte ne peut pas se permettre de ne pas réussir à obtenir un cessez-le-feu permanent, malgré les nombreux problèmes qui restent à résoudre car, sinon, le bain de sang recommencera à Gaza. La diplomatie égyptienne essaie de convaincre les deux camps de baisser leurs prétentions pour pouvoir parvenir à un accord de cessez-le-feu, consciente que si les Israéliens et les Palestiniens continuent tous les deux de refuser d’accéder aux demandes de l’autre camp, cela sonnera le glas des négociations.

Mais le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a confirmé que le mouvement ne ferait pas de compromis : “Il n’est pas question de retourner en arrière. La résistance va continuer sans faiblir. Soit nos demandes sont acceptées soit nous reprenons les armes.”

L’adjoint au Secrétaire Général du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine et membre de la délégation palestinienne, Qais Abdul Karim, a déclaré dans une conférence de presse : “Israël n’a pas donné de réponse convaincante aux exigences palestiniennes. IIs n’ont pas cessé d’atermoyer en proposant d’accommoder le siège contre Gaza au lieu de le lever. Israël se moque de nous. Ils ramènent sans cesse sur le tapis de questions vraiment secondaires pour nous actuellement, comme les postes [frontières].”

Il faut noter la déclaration tout à faire remarquable du porte-parole des Brigades Izz ad-Din al-Qassam, Abu Obeida, jeudi 7 août au soir, sur leur détermination à “ne pas renoncer au combat avant d’avoir obtenu la levée du siège et la construction d’un port.” Il a ajouté que la délégation ne devait pas "accepter la prolongation du cessez-le-feu tant qu’Israël n’aurait pas approuvé la construction d’un port, sinon nous mettrons Israël en face de ses responsabilités par une longue guerre d’usure dans laquelle nous tuerons des milliers de gens et ferons des centaines de prisonniers.”

Mais selon un officiel palestinien de l’Organisation pour la Libération de la Palestine, (OLP) qui fait partie de la délégation du Caire, “Les négociations sont compliquées et difficiles. C’est pourquoi il est important de ne pas décider par avance de ce qui déterminera leur succès ou leur échec, y compris les questions du port ou de l’aéroport, tant que nous n’avons pas abouti sur la levée du siège de Gaza. Les négociateurs peuvent résoudre ce problème s’il n’y a pas de conditions spécifiques qui feraient échouer les négociations si elles n’étaient pas remplies.”

En Egypte, on pense que les négociations réussiront malgré leur complexité. Mais Israël a expliqué pourquoi il rejetait les trois exigences palestiniennes — le port maritime, l’aéroport et le passage entre Gaza et la Cisjordanie — en disant qu’il voulait empêcher certaines factions de passer des armes en contrebande et que le port et l’aéroport menaceraient sa sécurité. Dans sa réponse Israël ne mentionne même pas le siège. Il s’agit de déclarations vides qui ne répondent pas aux demandes des Palestiniens.

Un membre de la délégation de l’OLP a confié à Al-Monitor, “Il y a de légers progrès dans les négociations avec Israël concernant l’ouverture des points de passage avec Gaza.” Il a aussi mentionné que la délégation palestinienne avait tenu un meeting exceptionnel dimanche 10 août, “pour discuter des mécanismes opérationnels de l’accord espéré. Les discussions devaient traiter de l’organisation du gouvernement de consensus qui aura pour rôle de discuter du futur des points de passage et des frontières, ainsi que de leur gestion sur le territoire de l’Autorité Palestinienne. C’est à cette seule condition que l’Egypte et Israël donneront leur accord.”

Sue le terrain, à Gaza, le Hamas n’a pas vraiment bien accueilli la nouvelle trêve. Al-Monitor a interrogé des chefs de groupe du Hamas et beaucoup ont exprimé leur inquiétude que "l’extension de la trêve humanitaire aie pour but de calmer la situation pour que les combattants se relâchent. Suite à quoi, on enterrera les demandes des Palestiniens dans des négociations interminables qui priveront la résistance de son influence politique.”

Un leader du Hamas, membre de la délégation du Caire a dit à Al-Monitor : “Cette seconde trêve avec Israël sera la dernière. Personne ne nous forcera à la prolonger. A la fin de cette trêve de 3 jours, si nous n’avons pas accompli des progrès politiques honorables pour notre peuple, nous fermerons la page des négociations et nous nous tournerons vers d’autres moyens d’action à la fois politiques et militaires.”

Traduction : Dominique Muselet

 
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