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Chili : 40 ans après le coup d’État de Pinochet – La nouvelle route de la servitude
Derien AURAN

Le lundi 20 août 1973, les États-Unis décidèrent de donner un nouveau million de dollars aux partis d’opposition et aux grévistes chiliens. Le Comité qui prit la décision se nommait "Comité quarante" et se dédiait à la lutte anticommuniste en liaison avec le Pentagone et la CIA. Le Comité était présidé par Henry Kissinger (EL SEMENAL. Especial : los 22 dias que sacudieron a Chile. Dimanche 8 septembre 2013).

La lutte anticommuniste est, en soi, une pantalonnade puisque les États-Unis ont toujours financé et aidé la Russie bolchévique. La banque anglo-saxonne, depuis le XIXème siècle, est la cause de toutes les guerres, de tous les crimes de guerre. Elle est la source de l’inhumanité. Et elle continue... Lorsqu’on peut acheter le monde avec des dollars qui ne coûtent rien à produire, et que les benêts ainsi soudoyés sont contents : pourquoi changer ? Si personne ne l’empêche de nuire, jamais elle ne s’arrêtera...

Assassiner ceux qui donnent l’exemple de l’indépendance

Le 11 septembre 1973, la cause réelle du coup d’État contre Salvador Allende mêlait deux facteurs : l’intérêt matériel et l’exemple. Le chapitre des intérêts matériels est toujours fondamental chez les bêtes "enférocées" par l’idée que la richesse est preuve d’élection divine. Or, le gouvernement Allende avait exproprié la multinationale ITT qui, comme toutes les multinationales anglo-saxonnes, ne se limitait pas à faire des affaires mais intervenait dans la vie du pays en finançant la propagande en faveur de la finance anglo-saxonne, et tout ce qui pouvait détruire Allende. Celui-ci nationalisa aussi le cuivre, en 1971, principale activité minière du Chili. Cela rendait possible, à long terme, le financement d’un programme socio-économique qui aurait pu donner des idées à d’autres élites. Or, pour les financiers "globalitaires", aucun salut ne doit se rencontrer hors de la monopolisation des richesses.

Le mauvais exemple que pouvait donner le Chili à l’Italie et à la France de 1973, préoccupait Kissinger qui, comme tout parrain, établissait surtout des relations verticales du type maître/esclave entre lui et la valetaille européenne corrompue , au détriment des relations horizontales, celles que souhaitent tresser entre elles les victimes de la tyrannie. Le Chili, regroupant tous les partis de gauche, pour une gestion au service du peuple, était un mauvais exemple qui ne devait pas réussir.

Quarante ans plus tard : apologie du trafic avec les propriétaires de l’occident

Le Chili de 2013 va sortir d’une Présidence administrée par un homme d’affaires, sur le modèle de la plupart des pays dominés par la supra classe mondiale. L’individu, un dénommé Piñera, aura passé quatre ans à la tête de l’État et, selon les lois en vigueur, ne peut être réélu de suite. Il s’était vanté d’avoir été un opposant à Pinochet, au cours des dernières années du régime. La farce se joue ici comme dans tout le reste du monde. Piñera, l’un des hommes les plus riches du pays, n’a de cesse de trafiquer avec les États-Unis, qui paient tout le monde, et s’efforcent avec succès de faire oublier qu’ils sont la racine de toutes les horreurs passées, présentes et à venir.

Pour bien prouver sa servilité, ce Président a pris comme ministre de l’intérieur, nommé ensuite ministre de la défense, Rodrigo Hinzpeter, dont la tâche consiste à reproduire au Chili ce qui a été mis en place en Colombie sous la férule d’Álvaro Uribe. Les Forces Armées doivent se mêler de la sécurité intérieure, combattre la délinquance, le crime organisé et, surtout, les groupes subversifs. Ce plan Colombia permet aux États-Unis de démolir la guérilla et de contrôler les militaires. L’obsession actuelle des néantologues consiste à vouloir utiliser les armées des divers pays comme des milices pour faire régner la terreur sur les populations "esclavisées". La stratégie est cachée, plus ou moins maladroitement, sous l’appellation de lutte contre les nouvelles menaces. La réalité concrète de ces errements est déjà sous nos yeux, aux États-Unis, au Mexique et en Colombie. La corruption entrera dans l’armée qui sera plus facilement manipulable et contrôlable.

Aux réunions de la Conférence des Ministres de la défense des Amériques, les États-Unis n’ont de cesse de déblatérer sur le groupe UNASUR qui a refusé jusqu’à présent l’assistance humanitaire sous contrôle militaire qu’ils souhaitent installer. Sur ce point aussi, Chili et Colombia se montrent les petits roquets dociles de l’Empire. Il faut enfin signaler que les pillards "globalitaires" ont installé une base dans la ville de Concón, près de Valparaiso, où est incrusté un commando spécialisé dans les opérations militaires en territoires urbains (El Ciudadano, nº136, segunda quincena, noviembre 2012). L’installation permanente et systématique de régimes totalitaires qui sacralisent les partisans de la globalisation ne prend plus directement la forme du coup d’Etat de Pinochet mais celle des trafiquants du type Piñera. Le résultat sera le même.

Le futur proche : entre deux femmes

Quelques pantins, voulant copier une technique très prisée en Europe, vocifèrent le mot mémoire pour salir Pinochet. Selon la pratique habituelle des anglo-saxons, les étatsuniens voudraient faire oublier leurs crimes et renverser l’accusation. Il semble toutefois que cela n’ait pas autant de succès qu’en Europe. Le mot ne fait pas s’aplatir tout le pays, et les Chiliens refusent de pratiquer entre eux la haine. Quelques groupes plus honnêtes et courageux font même remarquer qu’à l’époque de Pinochet, la "tyase globalitaire" a profité de l’inculture des casernes pour faire assassiner les patriotes des pays où régnait le talon de fer des soldats. Car la globalisation, on ne le répètera jamais assez, hait les patriotes. Sous Pinochet, Kissinger et Cie ont fait passer les patriotes pour des opposants qu’il fallait éradiquer, ce qui fut fait...Le même plan a été repris en Colombie et voudrait s’imposer au Chili puis dans toute l’Amérique latine.

Pour succéder à Piñera, deux femmes se présentent : Michelle Bachelet, qui fut déjà Présidente avant Piñera, au moment du grave tremblement de terre dont souffrit le pays en 2010 et Evelyn Matthei. Les deux candidates refusent une montée aux extrêmes de la diabolisation réciproque mais aucune ne va remettre en cause la servilité à l’égard de la supra classe "globalitaire". Le Chili est mûr pour les nouveaux Pinochet déguisés en hommes ou femmes d’affaires au service des nababs autoproclamés race supérieure.

Auran Derien le 22/09/2013.

 
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