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Clément Méric comptait sincèrement sur l’intelligence du discours pour faire avancer ses idées
L'Humanité

6 Juin 2013
Ce jeudi soir, un hommage a été rendu à Clément Méric à Brest, ville d’origine de l’étudiant et militant antifasciste, tué par un skinhead d’extrême-droite à Paris mercredi soir.

Reportage.

Près de mille personnes de tous âges sont venues rendre hommage à Clément Méric place de la Liberté à Brest jeudi soir. Olivier Cuzon, porte-parole de Sud Education a pris la parole pour dénoncer « une nouvelle démonstration de violence de l’extrême droite, intolérable ». Derrière lui, les militants brestois de la CNT ont déplié des banderoles pour saluer celui qui militait à leur côté jusqu’à ce qu’il quitte Brest pour intégrer Sciences Po à Paris.

Militant intelligent

Pourtant, aucun ne souhaite parler de Clément : « Nous nous sommes mis d’accord, aucun de nous ne parlera aux journalistes. Si vous voulez savoir qui il était, demandez à sa famille. » Des jeunes pleurent. Tous dénoncent la violence dont il a été victime et ne comprennent pas comment lui, « qui avaient un vrai talent pour exprimer ses idées, a pu susciter une telle violence. ». Une étudiante craint que ses propos soient déformés et redoute une récupération politique du drame : « Alors qu’il était juste un militant intelligent, fermement engagé contre le fascisme et les discriminations, mais qui montrait toujours beaucoup de respect pour ses interlocuteurs. » La récupération politique effraye beaucoup de ceux qui sont venus. Les quelques élus socialistes présents en font les frais quand des voix s’élèvent dans la foule et leur demandent de partir, car leur parti n’a rien fait « pour stopper la violence dont fait preuve une nouvelle fois l’extrême droite. »
Etat de sidération
Jean-Paul Goarzin, professeur de chinois au collège-lycée de l’Harteloire a connu Clément comme élève pendant 4 ans. Il se souvient de cet élève brillant à la personnalité affirmée : « C’était un garçon intéressant, fin et pertinent et on le remarquait immédiatement pour ces qualités. Il savait écouter les autres et comptait sincèrement sur l’intelligence du discours pour faire avancer ses idées ». Bouleversé, le professeur pense aux parents de Clément mais aussi à tous les élèves du lycée qui l’ont connu et qui sont aujourd’hui « plongés dans un état de sidération qu’il va falloir les aider à dépasser. »

Agression de Clément Méric : "Les agresseurs ont arrêté de courir. Ils se sont serré la main"
Des "crânes rasés" qui auraient délibérément attendu Clément Méric à la sortie d’un magasin : voici les premiers témoignages sur l’agression de ce jeune étudiant, militant de gauche.
"Je sortais du boulot quand j’ai assisté à la fin de la bagarre. Beaucoup de gens couraient dans tous les sens et alors que les jeunes au crâne rasé semblaient partir, ils sont revenus et soudain un coup de poing est parti et le jeune a valsé contre le poteau" a raconté à l’AFP une jeune femme, témoin de l’agression qui a eu lieu hier soir à l’angle de la rue Joubert et de la rue Caumartin, dans le 9e arrondissement de Paris. "Les hommes avaient des crânes rasés avec des vestes en cuir et des tatouages dans le cou. Après je me suis occupée de la victime qui avait du sang sortant de son oreille et du nez" a ajouté ce témoin de la scène.
Clément Méric, accompagné de trois de ses camarades aurait croisé trois militants d’extrême droite, dont une femme, lors d’une vente privé de vêtement Fred Perry, marque très prisée de la communauté skin et par les militants d’extrême droite. Après une altercation houleuse, les skinheads seraient sortis du magasin pour appeler des renforts et en découdre avec les jeunes de gauche. C’est à ce moment que la bagarre aurait éclaté, "très probablement pour des raisons d’ordre politique", a précisé le ministre de l’intérieur Manuel Valls.

"Ils étaient souriants"

Naema, 22 ans, raconte avoir vu "les agresseurs détaler juste après l’agression". "Quand ils ont vu qu’ils n’étaient pas suivis, ils ont arrêté de courir. Ils se sont serré la main comme on serre la main d’un ami qui vient d’obtenir un diplôme (...) Ils étaient souriants".
Ces témoignages mettent à mal la version des faits de Serge Ayoub, leader des Jeunesses nationalistes révolutionnaires, groupuscule néo-nazi, qui joue la version totalement inverse. "C’est absolument faux", a-t-il affirmé ce matin à l’AFP. Selon lui, les jeunes militants d’extrême droite "ont [eu] le malheur d’avoir les cheveux trop courts et une marque de blouson qui déplait à d’autres". C’est pourquoi ils auraient été "pris à partie par cinq militants d’extrême gauche qui leur ont promis de les massacrer à la sortie" de la vente privée.

 
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