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Sortir de la crise alimentaire.

Dessin : Erreur fatale par Delize.

Si les commentaires ont été nombreux sur les émeutes qui ont éclaté un peu partout dans le monde du fait de la crise alimentaire mondiale, peu d’attention a été accordée aux mesures à prendre dans l’immédiat. La solution passe par une réduction radicale du pouvoir des institutions financières et des agences de développement internationales de façon à ce que les petits agriculteurs, qui assurent encore la production de la plus grande partie des denrées alimentaires consommées dans le monde, puissent définir les politiques agricoles. Il faut pour cela s’attaquer à trois domaines étroitement liés : l’accès à la terre, les marchés et le mode de production agricole lui-même. (...)

GRAIN, 3 juin 2008.

Les agriculteurs thaïlandais sont abasourdis. L’année dernière, ils obtenaient 10 000 bahts (308 dollars US) par tonne de riz livrée à l’usine. Aujourd’hui ils sont payés 9 600 bahts (296 dollars US), alors que le prix du riz a triplé pour les consommateurs ! [2] Le dollar américain (qui sert encore de devise mondiale pour le commerce des denrées alimentaires) a plongé, tandis que le prix du pétrole (dont dépend la production alimentaire industrielle) a crevé tous les plafonds. En conséquence, les gouvernements ont commencé à retirer les produits alimentaires du marché parce qu’ils ne font tout simplement plus confiance à la manière dont sa valeur est fixée. Le gouvernement de Malaisie, par exemple, a annoncé qu’il allait troquer de façon bilatérale de l’huile de palme contre du riz avec tout pays prêt à accepter cet échange, et plusieurs autres pays ont interdit l’exportation des denrées alimentaires. [3]

Dans ce climat de faillite des idées et des systèmes, il n’y a pas d’autre manière crédible d’avancer que de tout reconstruire de fond en comble. Ce qui veut dire qu’il faut complètement renverser la perspective : les petits agriculteurs, qui assurent encore la plupart de la production alimentaire, doivent pouvoir définir les politiques agricoles à la place de l’OMC, du FMI, de la Banque mondiale et des gouvernements. Les organisations paysannes et leurs alliés ont des idées claires et viables sur la façon d’organiser la production et les services, et de gérer les marchés et même le commerce régional et international. Même chose pour les syndicats ouvriers et les populations urbaines pauvres qui ont un rôle important à jouer dans la définition des politiques alimentaires. De nombreux groupes, comme l’Union nationale des fermiers au Canada, la Confédération paysanne en France, ROPPA en Afrique de l’Ouest, Monlar au Sri Lanka et le Mouvement des sans-terre au Brésil, ont lancé des appels pressants à une refonte des politiques et des marchés agricoles. Des organisations internationales, comme Via Campesina et l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation, sont également prêtes à jouer un rôle. (...)

Les profits spectaculaires que les poids lourds de l’industrie agro-alimentaire et les spéculateurs ont pu réaliser grâce au marché représentent l’un des aspects les plus obscènes de la crise alimentaire. Contrairement à l’impression donnée par certains médias, peu d’agriculteurs retirent un quelconque bénéfice des flambées des prix. Nous avons déjà cité l’exemple des fermiers thaïlandais qui retirent maintenant moins d’argent de leur riz alors que les consommateurs paient trois fois plus. Les agriculteurs du Honduras, un pays autrefois considéré comme le grenier de l’Amérique centrale, ne peuvent plus se permettre d’acheter des semences et des engrais puisque les prix de ces intrants se sont envolés. [7] En revanche, les grandes sociétés engrangent des profits records à tous les maillons de la chaîne alimentaire, depuis les engrais et les semences jusqu’au transport et au négoce agricole. Au début de l’année, GRAIN a donné des informations détaillées sur l’augmentation des profits des plus grandes entreprises d’agro-alimentaire et d’engrais en 2007. [8] Au premier trimestre 2008, alors que des populations souffraient déjà de la faim et se voyaient obligées de réduire encore les repas, ces entreprises annonçaient des profits encore plus spectaculaires. [9] (...)

Lire l’ article http://www.grain.org/nfg/?id=578

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Eugenio Balari
in Medea Benjamin, "Soul Searching," NACLA Report on the Americas 24, 2 (August 1990) : 23-31.

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