La scène est surréaliste est pourtant elle est bien réelle, dans un pays se targuant d’être garant des libertés syndicales et de la démocratie sociale voilà comment les personnes engagées sont traitées.
Ce n’est pas le premier exemple de discrimination syndicale dans ce pays, des discriminations qui ne font que s’accroître depuis quelque temps, à l’heure justement où nous avons le plus besoin de nos camarades syndicalistes pour faire valoir nos droits.
Il faut rappeler que le nombre de syndiqués ne cessent de diminuer depuis des années. Est-ce la cause d’un affaiblissement de l’engagement ou d’une baisse de la volonté d’une plus grande justice sociale ? Est-ce parce que les salariés sont tant résignés que cela qu’ils préfèrent subir la loi des patrons et des actionnaires sans se défendre ?
La réponse est évidemment non, mais il faut en revanche chercher les causes d’une telle diminution des effectifs.
Lorsque j’avais commencé a écrire ce blog, j’avais rédigé un bref article à propos de la baisse du nombre de syndiqués en France. En fait l’analyse n’a pas changée, la discrimination étant toujours l’une des causes principale de la diminution du nombre de syndiqués.
Que ce soit celle de l’état, et donc du gouvernement, comme ces arrestations viennent de le démontrer.
Ou que ce soit celle au sein de l’entreprise, celle qu’exercent les patrons au quotidien contre les militants syndicalistes. Ceci pouvant également expliquer le faible nombre de participants lors des mobilisations et des journées interprofessionnels.
Le chômage est par ailleurs un excellent argument donné au patronat pour faire pression sur ceux qui auraient l’intention de s’engager. Il est en effet facile de déclarer que des millions d’autres chômeurs attendent une place qui se libère, et qui seraient prêt à travailler pour moins que ça, pour décourager un salarié de s’engager et surtout pour faire en sorte que les revendications deviennent de plus en plus rares
Revenons à présent sur le traitement médiatique de cette affaire de la "chemise". Le déferlement de haine envers les salariés d’Air France a, à lui seul, suffit à résumer la pensée globale des médias et des élites envers la classe ouvrière. Comme tant d’autres camarades je ne condamne pas les ouvriers, je condamne ceux et celles qui vivent du travail et de la sueur des millions de personnes et qui se permettent, parce qu’ils estiment ne pas assez faire de profits, de licencier à tour de bras parfois- souvent- sans justification.
Aucun grand média ou presque pour évoquer la violence du patronat et du capital qui conduit chaque mois des milliers de personnes au chômage, à la misère et à tout ce que cela implique. La perte d’un statut social, parfois le divorce, parfois le suicide. Oui il y a des morts ouvriers mais ceux la personne n’en parle, aucune des personnes qui, au bout des pressions et des menaces, se donnent la mort ne sont jamais évoquer par les mêmes qui sont choquer d’une simple chemise arrachée.
Le gouvernement est en grande partie responsable de ce climat, à force de cadeaux aux patronats, et pourtant il continue à jouer son rôle de protecteur du MEDEF, lorsque par exemple ce mercredi 14 octobre Ségolène Royal déclarait sur BFM/TV qu’elle regrettait qu’un syndicaliste CGT ait refusé de serrer la main au Président. Au cours de cette même interview, elle n’a eu aucun mot sur la violence sociale envers les salariés d’Air France, et ceux des autres entreprises en luttes, qui vont être licenciés parce que les actionnaires ont besoin de plus de dividendes.
En ce qui concerne nos camarades d’Air France, nous avons appris qu’ils seraient jugés en correctionnel le 2 décembre 2015. C’est non seulement un scandale, parce que ces personnes risquent des peines sévères, mais c’est également indicatif de l’état de notre justice. Jamais Sarkozy où Cahuzac n’ont été réveillés à 6h du matin et arrêtés au petit matin devant leurs familles.
Et pourtant, malgré toutes ces discriminations et ces pressions, les salariés d’Air France restent dignes et courageux. En témoigne l’appel du délégué syndical CGT, Michel Fortea qui a déclaré : "Nous demandons la reprise des négociations lors d’une réunion tripartite".
Notons également la rapidité de l’exécution de l’affaire, qui est beaucoup plus lente lorsque ce sont des élites qui sont inculpées.
De plus, jamais nous avons entendu le premier ministre traiter de voyou Jérôme Cahuzac, les Balkany où Jean-François Copé pourtant tous lourdement soupçonnés, au contraire des salariés d’Air France.
La lutte continue donc, elle n’est pas prête de s’arrêter et elle ne s’arrêtera pas tant que la victoire ne sera pas acquise.