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Sanofi : un scandale sans perquisition

30 000 enfants seraient nés autistes à cause de la Depakine, ce médicament prescrit auprès des personnes souffrant d’épilepsie mais formellement interdit aux femmes enceintes. Sanofi le savait, semble-t-il depuis les années 80, mais n’a rien fait pour empêcher sa distribution auprès des femmes enceintes. Et aujourd’hui, les familles réclament justice.

C’est ce qu’a mis en exergue François Ruffin lors des derniers jours, après avoir été à la rencontre de personnes victimes de la Depakine. Son livre, écrit avec Cyril Pocréaux, un député et son collaborateur chez Big Pharma, traite longuement de cette question et permet d’y voir plus clair dans une affaire qui mériterait un meilleur et un plus ample traitement médiatique.

En 2017 Sanofi a versé 3,5 milliards d’euros à ses actionnaires, tout en supprimant 6 200 postes entre 2009 et 2015. Mais les pouvoirs publics ne réagissent pas. Pire, lors d’un d’un débat à l’Assemblée nationale, en octobre 2017, suite à une question de François Ruffin, le premier ministre rétorquait :

« Vous êtes en train de considérer qu’il serait normal pour la représentation nationale, normal pour le chef du gouvernement de ce pays, dans toute la mesure du possible, de dénigrer une entreprise française, une entreprise qui fonctionne bien ».

Voilà la réelle problématique de ce gouvernement. Les victimes des agissements de Sanofi ne pourront obtenir réparation tant qu’un gouvernement allié de la finance officiera en France. Emmanuel Macron ne se cache d’ailleurs pas de sa proximité avec ces financiers. Sinon comment expliquer autrement la suppression de l’ISF ? Comment expliquer la mollesse de ce gouvernement dans la lutte contre l’évasion fiscale ?

Et tandis qu’une partie de l’opposition se fait perquisitionner simultanément, sur des bases douteuses, et avec certains vices de procédures révélés (pourquoi Jean-Luc Mélenchon a-t-il été perquisitionné ?), dirigeants et actionnaires d’entreprises coupables peuvent continuer leurs magouilles en toute impunité.

Les nombreuses victimes ont trouvé en François Ruffin un porte parole idéal, certes. Mais ce qui est inquiétant c’est que sans ses révélations, et son enquête, qui aurait parlé de tels agissements ? Les journaux tenus par les propriétaires de ces grands groupes financiers ? Ou les chaînes de télévisions soumises aux mêmes personnes ?

Beaucoup de choses restent à faire en la matière. Quasiment tout en fait, tant ces grands groupes bénéficient d’une quasi totale impunité malgré leurs agissements. Sanofi n’est ni le premier, ni le dernier scandale que connaîtra le pays. Mais le fait que ce soit cette entreprise qui produit des médicaments pour notre santé pose un sérieux problème. Qui de notre santé ou de leurs profits sont leur priorité ? La réponse se trouve sans doute dans le nombre de personnes licenciées entre 2009 et 2015 où, sur les 6 200 personnes ayant perdu leur emploi, 4 000 étaient des chercheurs.

Pour approfondir la question voir l’interview de François Ruffin dans Libération (“ Avec Sanofi, le scandale est sous nos yeux ”.

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