C.S.P.B. - Communiqué de presse - Paris, le 25/09/2008
Rafles et interdiction de partis politiques au sud et au nord du Pays basque
UN DÉFI A TOUS LES DÉMOCRATES
Les États espagnol et français viennent de franchir un nouvel échelon dans le viol des libertés démocratiques au Pays basque.
La semaine dernière, les tribunaux d’exception de la monarchie post-franquiste ont déclaré hors-la-loi deux partis politiques de la gauche indépendantiste, EHAK et EAE-ANV, dont l’un avait obtenu 13 % des voix lors des élections autonomiques en 2005, et l’autre plus de 20 % aux élections municipales de 2007. Cette interdiction se fonde sur la « Loi des partis » promulguée en 2002, qui permet en pratique de rendre illégal tout parti indépendantiste au Pays basque. Le mouvement de solidarité avec les prisonniers politiques (plus nombreux aujourd’hui qu’à la mort de Franco) est également interdit, et plusieurs de ses militants emprisonnés.
Cette semaine, l’État français lui emboîte le pas, en arrêtant quatorze membres dirigeants de Batasuna, parti politique interdit en Espagne en application de cette loi anti-démocratique, mais parfaitement légal en France et intégré dans la vie politique et électorale au nord du Pays basque. Ces arrestations font suite à d’autres rafles et agressions policières qui montrent une volonté évidente de criminaliser la revendication indépendantiste de ce côté-ci de la frontière également.
Le Comité de solidarité avec le peuple basque à Paris appelle tous et toutes à manifester leur opposition à ces graves atteintes à la démocratie. Laisser les libertés publiques et les droits civiques être remis en cause au Pays basque, c’est accepter de les voir disparaître partout ailleurs.
Face à la revendication indépendantiste, portée depuis plusieurs générations par un mouvement populaire et social dynamique, inventif et multiformes, le gouvernement espagnol persiste à choisir une voie sans issue : celle d’une répression accrue et élargie, d’un usage répandu de la torture, d’une politique pénitentiaire cruelle et d’un arsenal de lois liberticides. Le gouvernement français, en apportant sa collaboration active à cette politique et en continuant à nier toute existence politique au peuple basque, est engagé dans la même impasse.
La seule solution pour mettre un terme au conflit basque est celle proposée par l’ensemble de la gauche indépendantiste : l’option démocratique, fondée sur la reconnaissance du droit à l’autodétermination et garantie par un statut d’autonomie qui permette à toute la population basque, sans exclusive, de décider librement de son avenir.
Comité de solidarité avec le peuple basque,
21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris
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