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Premiers commentaires du secrétariat politique du PRCF sur la prestation télévisuelle de Sarkozy

Il y aurait beaucoup de choses à dire sur l’intervention de Sarkozy sur les principales chaînes privées et publiques aux ordres et devant des journalistes qui lui servaient la soupe, ce jeudi soir. Il faudrait d’abord s’étonner que ce chef de parti (il continue d’assister aux réunions publiques de l’UMP et se permet d’y annoncer que « les grèves sont devenues invisibles en France ») puisse ainsi monopoliser les moyens d’expression public sans véritable droit de réponse des opposants.

Mais pour en venir au fond, il faut surtout constater que le chef de l’exécutif a tout bonnement confirmé avec arrogance sa politique comme si les 2 millions de manifestants qui l’ont conspué le 29 janvier n’étaient qu’une vue de l’esprit. En effet, sur tous les points, il persiste et signe :

- maintien du plan dit de relance, entièrement conçu pour assurer les dividendes et la survie du grand capital, sans rien pour la consommation des ménages… alors que des millions de travailleurs, pas seulement « les plus démunis », « n’y arrivent plus ». L’élément le plus scandaleux de ce plan reste que l’argent public volé aux dépenses sociales futures a été avancé aux banques à l’aveugle, l’Etat ne faisant rien pour contraindre les banques à financer les PME et les dépenses des particuliers. Il est d’ailleurs tout à fait mensonger que cet argent reviendra dans les caisses de l’Etat avec intérêt : personne n’en sait rien et si le système connaît à tel ou tel moment le K.O. technique (rien n’est exclu), les contribuables danseront sur leurs créances… et sur leurs économies !

- rien sur l’augmentation des salaires : le réactionnaire de l’Elysée nous explique à demi-mots que les Français sont d’affreux dépensiers qui iraient tout claquer immédiatement en achetant des portables japonais : alors que la cause profonde de la crise, dans le monde et en France, c’est la surexploitation capitaliste du travail (stagnation des salaires, envol de la productivité, destruction des acquis, privatisation et renchérissement des services publics jadis gratuits) ; depuis une trentaine d’années, la surexploitation du travail a étouffé la consommation populaire, y compris sur des biens vitaux ; elle a en revanche engraissé formidablement la consommation-gaspillage des milliardaires (l’entreprise du CAC 40 qui s’en sort le mieux est LVMH, chef de file mondial du luxe !), et favorisé démesurément les crédits malsains et le surendettement général !

- rien sur la revendication majeure du 29 janvier : l’interdiction complète des licenciements et des délocalisations, que préparent en réalité les actionnaires de Peugeot et Renault en étranglant les dizaines de sous-traitants équipementiers ; rien sur la suppression massive des postes dans la fonction publique, écoles, lycées, hôpitaux, ATOSS des universités à la mode Pecresse : à ce niveau là , l’Etat-Sarko donne le pire exemple en étant LE PLUS GROS LICENCIEUR DE France !

Et quel mépris de classe porte ce grand bourgeois de Neuilly quand il affirme que les SMICARDS sont les « nouvelles couches moyennes inférieures » !

- Sarko accèlère les « réformes » voulues par Mme Parisot, dictées par Bruxelles et aggravées par la droite la plus revancharde depuis monsieur Thiers : privatisation des centrales nucléaires (la prochaine devrait être confiée à Suez-GDF) privatisation de la poste, casse massive des hôpitaux publics, destruction de la SNCF transformée en usine à profits au détriment du service public, contre-réforme universitaire dont le but est de compléter la LRU en détruisant le statut des enseignants-chercheurs et dans la foulée, l’agrégation et le CAPES, loi en préparation de démantèlement total de la Sécu, destruction en vue du CNRS, mise à mort des départements, de l’Etat nation et des communes au profit des euro-régions, sans parler de la pluie de lois liberticides (juge d’instruction supprimé, médias et parlement muselé, contournement du Non souverain contre la constitution européenne par le traité de Lisbonne) … Bref, plus Sarko est contesté, plus il plonge dans les sondages et plus il accentue sa rupture euro-thatchérienne avec les acquis de 1945 et même, avec les principes issus de la Révolution française (graves mesures en cours contre la séparation de l’Eglise et de l’Etat).

- enfin, comme si deux millions de PDG, et non deux millions d’ouvriers, d’employés, de cadres moyens, d’enseignants, d’étudiants, d’artisans, avaient défilé le 29 janvier, Sa Majesté annonce, avant toute consultation du parlement, des maires de France et du gouvernement, la suppression imminente de la taxe professionnelle : un coup dur pour les communes, notamment pour les mairies ouvrières et qui forcément annonce de nouveaux impôts locaux (les contribuables devront compenser ce que les patrons ne paieront plus) et un cadeau en or pour les seuls « Français » (tellement « français » d’ailleurs que le mot d’ordre de l’actuel congrès du MEDEF est « ready for the future » !) qui intéressent Sarko : les PDG !

Bref, c’est peu dire que Sarkozy n’a pas entendu les salariés en colère : non seulement il leur adresse un bras d’honneur en forme de « cassez-vous pauvres esclaves ! », mais il profite de leur mouvement pour faire un nouveau cadeau au grand patronat : et celui-ci le « mérite » bien puisque le déficit commercial de la France n’a jamais été si élevé : et pour cause, ces messieurs gavés de cadeaux fiscaux et de spéculations n’investissent plus chez nous, délocalisent la production, ré-importent massivement à l’abri du libre-échangisme euro-mondialisé ; un libre-échangisme ravageur et déséquilibré (Bush vient par ex. de conclure sa présidence en multipliant par 5 les taxes sur le Roquefort !) qui ne laissera bientôt en place plus une usine, plus un service public et plus une seule spécificité nationale progressiste, de la langue de Voltaire à la laïcité républicaine !!

Décidément les dirigeants syndicaux affiliés à la CES, les Chérèque, Mailly, Thibault, Aschiéri, qui voulaient « attendre l’allocution présidentielle » parce que « la balle était, soi-disant, dans le camp du président » (Maryse Dumas) ont bonne mine. Ils seront franchement ridicules s’ils « attendent sagement », en bons élèves de la Confédération européenne des syndicats (pro-Maastricht) le rendez-vous présidentiel du 18 février (et pourquoi pas la Saint-Glinglin ?) dont ne sortiront au mieux que quelques mesurettes permettant au pouvoir de gagner du temps.

C’est pourquoi le PRCF dit clairement :la responsabilité des directions syndicales est engagée. Vont-elles laisser l’illusionniste de l’Elysée reprendre l’initiative ? Vont-elles une nouvelle fois gaspiller la mobilisation et provoquer le découragement des salariés ? Alors aucune confiance dans les états-majors qui nous tant de fois conduits à la défaite depuis 2003 ! Salariés, étudiants, bougeons et débattons dans nos boîtes et sur nos campus ! Saisissons-nous de l’appel au tous ensemble lancé par le Front syndical de classe et exigeons sans attendre le 18 février un calendrier national de lutte pour GAGNER, pas seulement pour « montrer les muscles » !.

« La CGT n’a pas vocation à bloquer le pays », osait dire en 2003 Thibault, au mépris des immenses acquis que la CGT de Frachon et Séguy a obtenue par la lutte en 36 et en 68. Mais c’est le capitalisme qui bloque le pays, c’est l’Europe et Sarkozy qui bloquent et détruisent à vitesse V la nation républicaine, car les travailleurs ne demandent qu’à travailler TOUS pour des salaires permettant de VIVRE, et non de survivre !

Alors n’hésitons pas : prenons appui sur la magnifique mobilisation de nos compatriotes de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane !

Faisons nôtre l’expérience des salariés de St-Nazaire ou du Havre qui ont bloqué le transport des marchandises sur leurs ports respectifs, avec l’assentiment de la majorité des salariés !

Ne nous laissons plus faire, n’ « attendons » plus ! Portons au présent les grandes traditions de lutte, du peuple qui fit 1789, la Commune, 1936, 1944, 1968, 1995 !

Dès maintenant partout où c’est possible et tous ensemble, donnons rapidement une suite au 29 janvier engageons nous dans la lutte !

6 février 2008

Le secrétariat politique du PRCF

www.prcf.fr

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