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Patrice Lumumba : devoir de mémoire, droit à la vérité et soif de justice !

Compte-rendu de la conférence de presse de ce mardi 22 juin 2010.

François Lumumba, fils aîné de Patrice, dépose plainte contre douze Belges
impliqués dans l’enlèvement, la torture et l’assassinat de son père, Patrice
Lumumba.

C’est en présence de Guy, le fils cadet de Patrice Lumumba, né après
l’assassinat de son père que Christophe Marchand, avocat et Ludo De Witte,
expert, ont présenté et éclairé le contexte de la plainte qui sera déposée
en octobre prochain.

La conférence de presse s’es tenue dans les locaux de la Ligue belge
(francophone) des Droits de l’Homme. Son président, Benoît Van der
Meerschen, a déclaré que, pour pouvoir faire la morale aux gouvernements
africains sur les questions des droits de l’Homme, il convenait de balayer
d’abord devant sa propre porte.

Ludo De Witte a rappelé l’implication belge directe dans le morcellement du
Congo à la fin de l’année 1960. Le gouvernement belge de l’époque a soutenu
activement, sur le plan politique et militaire, les sécessions des provinces
du Kasaï et du Katanga dans le but de renverser le gouvernement central,
démocratiquement élu, de Patrice Lumumba. Le dossier complet constitué par
Ludo De Witte peut être consulté (en néerlandais) sur le site www.apache.be
).

Maîtres Christophe Marchand et Annemie Schaus (également professeur à l’ULB)
se sont basés sur les conclusions de la commission parlementaire belge de
2001 qui avait établi que des militaires belges étaient présents sur le
tarmac et dans l’avion où Patrice Lumumba a été torturé avant d’être livré
aux bourreaux qui l’assassineront. Lors de la tenue de la commission
parlementaire en 2001, Louis Michel avait promis la constitution d’un Fonds
Patrice Lumumba mais cette promesse n’a pas été tenue.

D’un point de vue juridique, les douze Belges présents à l’époque et
toujours vivants à l’heure actuelle peuvent être poursuivis pénalement pour
participation à des crimes de guerre (transfert illégal, torture, n’avoir
rien entrepris pour empêcher un assassinat). Selon une loi récente, les
crimes de guerre sont imprescriptibles. Pour Maître Marchand, il s’agit d’un
devoir de mémoire et il doit être accompli précisément en ce moment de
commémoration des 50 ans de l’indépendance du Congo.

Aujourd’hui la famille entend se battre pour son droit à la vérité et
étancher enfin sa soif de justice. Des associations et des militants
congolais présents à la conférence de presse ont assuré la famille et les
avocats de leur soutien.

ÉGALITÉ se joint à ces exigences de mémoire, de vérité et de justice et
apportera tout le soutien possible à cette cause urgente. ÉGALITÉ rappelle à 
cette occasion que son programme réclame l’enseignement de l’histoire de la
colonisation et de l’immigration à l’école. Le discours de Patrice Lumuba,
qui signa son arrêt de mort, doit être étudié par la jeunesse de notre pays.

Nadine Rosa-Rosso

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