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Notes sur le destin de Julian Assange

19 avril 2019 – Julian Assange se trouve donc dans les geôles de Sa Très-Gracieuse Majesté, et qui plus est dans la plus terrible d’entre elles, celle qu’on réserve aux ennemis-publics-N°1, aux Jack-l’Eéventreur, aux Saddam Hussein et autres Kadhafi. Il y est traité aussi mal qu’on peut l’être, entre humiliation, isolement, absence de soins, éventuellement quelques mauvais traitements, etc.

Assange est traité selon l’habitude désormais établi de l’infamie pénitencière dans les pays libéraux des droits de l’homme, anglo-saxons surtout et du bloc-BAO en général. Cela (le sort d’Assange), comme bien d’autres cas, ne déchaîne pas les passions libératrices et moralisatrices de la cohorte de nos intellectuels-Zombie inféodés jusqu’aux os et jusqu’à la lie au Système. La façon dont ces démocraties occidentales se sont transformées en régime totalitaires habillés d’un simulacre démocratique, totalement infectés de ce totalitarisme au niveau de la communication, de la bienpensance, de la justice, des régimes pénitenciers, spécialement contre les antiSystème et les citoyens réclamant leurs droits élémentaires, – cette façon est sans exemple dans l’histoire dans sa rapidité, son efficacité, et surtout sa furtivité (comme dit “stealth” pour la technologie) derrière un simulacre qui est bien plus élégant qu’un écran de fumée.

Destination, “l’Alcatraz des Rocheuses”

Dans The Inercept, Charles Glass, qui a visité plusieurs fois Assange à l’ambassade d’Equateur, rapporte les conditions très dures dans lesquelles Assange a vécu durant ses sept années d’enfermement, et devenues épouvantables à l’égal d’une prison avec un personnel hostile et tourmenteur depuis le changement de présidence équatorienne et les accords plus ou moins secrets qui ont été passés entre l’Equateur et les USA pour la liquidation du cas Assange. 

Glass estime qu’Assange sera effectivement extradé aux USA, qu’il y sera jugé en deux étapes, pour finir à être jugé pour trahison et être condamné sans doute à l’emprisonnement à vie. Glass estime qu’Assange sera alors transféré dans la plus terrible prison du Goulag américaniste, officiellement désignée comme une ADMAX, et surnommée “The Alcatraz of the Rockies”, dans l’État du Colorado.

« Sa destination la plus probable est l’“Alcatraz des Rocheuses”, aussi connu sous le nom de United States Penitentiary Administrative Maximum Facility, ou ADMAX, à Florence, Colorado. Parmi ses 400 détenus figurent le fameux “terroriste” dit-Unabomber, Ted Kaczynski, Dzhokhar Tsarnaev, terroriste du marathon de Boston, Robert Hanssen, agent du FBI devenu espion russe, et Terry Nichols, co-auteur de l’attentat d’Oklahoma City. Le régime de la prison est aussi impitoyable que ses prisonniers : 23 heures d’enfermement quotidien dans une cellule en béton avec une fenêtre de 12 centimètres de large, six contrôles des lits par jour avec un septième le week-end, une heure d’exercice dans une cage extérieure, des douches en jets d’une minute et des fouilles corporelles au gré du personnel. »

Notre totalitarisme exemplaire

Les conditions générales de détention et des accusations contre Assange sont décrites par l’ancien ambassadeur britannique Craig Murray, qui démissionna de cette fonction qu’il occupait en Ouzbékistan parce que son gouvernement avait refusé de protester contre les pratiques de torture qui y étaient coutumières. On ne serait pas loin de dire que Murray retrouve, avec le cas Assange, le modèle Ouzbek qui semble une sorte d’inspirateur pour la conduite du Royaume-Uni et des USA, et ces USA comme exemple extraordinaire d’un État-voyou emporté dans la déraison d’une pathologie extrêmement diversifiée de la psychologie, avec la dimension narcissique comme cerise sur le gâteau (celle que le juge-Système anglais a reproché à Assange, dans un bel exemple d’objectivité et d’absence de parti-pris, avant de lui infliger sa première condamnation après sa sortie de sa prison-refuge diplomatique).

Murray observe justement que les actuelles circonstances ont complètement fait tomber les masques, et qu’il s’agit bien, dans le chef de la puissance totalitaire américaniste, de “récupérer” Assange pour lui infliger le traitement le plus cruel, par simple esprit de vengeance. Murray, qui fait partie de l’équipe juridique de WikiLeaks qui s’occupe d’Assange, assure que ces diverses circonstances, loin de freiner l’activisme du groupe (et d’Assange lui-même), l’encourage au contraire à redoubler. WikiLeaks, comme son leader emprisonné, est désormais sur un mode sacrificiel de révolte antiSystème, dans cette sorte d’occurrence paroxystique où le sacrifice est plus signe d’espoir que de désespoir à cause de l’infamie extraordinaire de la chose qu’on combat.

« Je fais partie de l’équipe médiatique et juridique de Wikileaks et toute l’équipe, y compris Julian, est renforcée dans son énergie plutôt que découragée [par les événements]. Enfin, les prétendus libéraux ont été obligés de sortir du bois et ne se dissimulent plus derrière les arguments ridicules des allégations venues de Suède ou des arguments concernant les conditions qu’a observées Julian Assange durant sa liberté sous caution. Le véritable motif, – la vengeance US suivant les révélations de Chelsea Manning relayées par WikiLeaks, – est à présent totalement connu de tous.

 » Soutenir la persécution d’Assange dans ces circonstances, c’est soutenir la censure absolue de l’État sur Internet. C’est soutenir l’idée que tout journaliste qui reçoit et publie des documents officiels indiquant des actes répréhensibles de la part du gouvernement américain, peut être puni pour cette publication. Qui plus est, cette revendication américaine implique une affirmation extravagante de la compétence universelle de l’autorité US. Assange n’était pas du tout proche ou aux États-Unis lorsqu’il a publié les documents, mais les tribunaux américains sont néanmoins prêts à se déclarer compétents. C’est une menace pour la liberté de la presse et de l’Internet partout dans le monde.

 » C’est une période effrayante. Mais c’est peut-être aussi la période la plus inspirante. »

Assange en Prix Nobel de la Paix

Parallèlement, Assange reçoit un prix de journalisme, de liberté de la presse, etc., pour sa pratique et sa défense de la liberté d’expression, de la liberté tout court. Ce prix est décerné annuellement depuis 2018 par le groupe des “Verts” du Parlement européen, ce qui implique une certaine reconnaissance d’une partie de l’Europe officielle, – laquelle “Europe officielle”, le reste disons, est par ailleurs marquée dans le cas Assange par une couardise infinie face au groupe pathologique de crime organisé que constitue l’administration Trump, soutenue par un Congrès qui ne lui rend rien en matière de pathologie psychologique et de crime organisé, l’ensemble étant sous l’empire absolu de la corruption, notamment venu du système lobbystique de Washington. Dans cette couardise européenne, la France a une place à part, elle se distingue, elle qui se prétend la mère nourricière et la matrice de tant de vertus laïques et républicaines ayant toutes à voir avec la liberté, et notamment la liberté d’expression : malgré quelques appels notables dans ce sens, la France, qu’elle soit de Hollande ou de Macron, n’a jamais envisagé une seconde d’offrir l’asile politique à Assange et de faire ainsi acte d’indépendance de l’ogre américaniste, et de sécession de sa condition de servitude. Tout cela est habillé de l’habituel discours de l’“intelligence ” française sur le réalisme politique, là où il n’y a que couardise et lâcheté.

(Ne disons pas un mot sur la couardise et la lâcheté, agrémenté de veulerie, du gouvernement du pays d’origine de Assange, l’Australie, totalement alignée comme le sont des moutons qui se prennent pour des bœufs, sur Washington dans cette affaire. La cause est entendue.)

Donc, les “Verts“, eux, ont transgressé cette servitude pour le cas d’Assange. Inutile de se faire d’illusion pour le reste, mais pour ce cas l’attitude doit être saluée. Julian Assange a donc reçu le prix “Thruth Matters !” du groupe confédéral de la gauche unitaire européenne, ou “Gauche verte”, un prix « récompens[ant] les journalistes et lanceurs d’alerte qui défendent le droit à l’information ». Dans le cadre du cette initiative, la Prix Nobel de la Paix 2016 Mairead Maguire a fait un plaidoyer passionné en faveur d’Assange, dans une interview sur RT.com : elle avait rendu visite à Assange, à l’ambassade de l’Equateur, à deux reprises, et elle a proposé ce même Assange pour le Prix Nobel de la Paix 2019. Elle entend, malgré les si faiblisssimes possibilités d’aboutir, poursuivre ses pressions dans ce sens, avec un groupe d’intellectuels et de relais politiques. Il est vrai qu’un Prix de Nobel de la Paix 2019 rentrant dans une cellule de confinement de “l’Alcatraz des Rocheuses”, cela vous aurait fière allure pour la gloire de la démocratie-bouffe… Peut-être Trump trouvera-t-il cela Great Again.

Assange et le Guardian

Bien entendu, cette attitude contraste d’une façon étonnante par sa radicalité avec l’attitude de la presseSystème, essentiellement anglo-saxonne (UK, USA), qui a pourtant été la première à profiter d’un point de vue journalistique, – et donc professionnellement et commercialement, – des révélations d’Assange et de WikiLeaks. Un cas comme celui du Guardian est surprenant par l’extraordinaire ingratitude, la trahison complète, la félonie de ce journal qui a accueilli et exploité pour son plus grand bénéfice les informations d’Assange, comme celles de Snowden d’ailleurs, pour aujourd’hui se trouver résolument en tête de la croisade de la presseSystème pour avoir sa tête (celle d’Assange – et celle de Snowden si l’occasion se présentait). Charles Glass termine son article sur ce constat amer et attristant : « Assange attend donc de savoir s’il sera à nouveau libre, tandis que les journalistes qui ont publié ses documents divulgués continuent à travailler sans crainte de poursuites et, dans certains cas, brandissent leurs prix de journalisme en dénonçant l’homme qui les a rendus possibles. »

Ce jugement reste encore très modéré et ne rend pas compte de la haine pure et sans retenue que les journalistes anglo-saxons, essentiellement US, montrent à l’encontre d’Assange, y compris effectivement dans des journaux qui ont bénéficié en priorité de ses fuites (comme le New York Times et le Washington Post, comme dans le cas du Guardian pour les Britanniques, sans nul doute). Cette haine est assez bien restituée, dans tous les cas elle est explicitement mentionnée dans l’article qu’André Damon, de WSWS.org, a consacré à ce point particulier.

« Rôle des médias dans la persécution d’Assange »

« L’arrestation, la semaine dernière, de Julian Assange, éditeur de WikiLeaks, a reçu l’approbation universelle de la presse écrite et audiovisuelle américaine. Le New York Times, le Washington Post et le Wall Street Journal, les trois principaux journaux américains, ont tous approuvé avec enthousiasme l’arrestation et la probabilité d’extradition d’Assange aux États-Unis. L’approbation enthousiaste de ces journaux pour la restitution effective d’un journaliste, avec la menace de torture, d’emprisonnement indéfini et d’exécution possible, résume leur attitude à l’égard des libertés d’expression et de la presse consacrées par le Premier amendement : ils s’y opposent. […]

 » Le Washington Post de Jeff Bezos était le moins prudent, déclarant qu’Assange a “beaucoup de retard, depuis longtemps, pour répondre de sa responsabilité personnelle”, et se réjouissant de son potentiel de “conversion en témoin coopérant”. En référence à un pays comme les États-Unis, qui ne reconnaît pas les accords internationaux de base en matière de droits de l’homme, le fait d’obtenir la “coopération” d’un témoin est un euphémisme pour désigner la torture.

 » Mais ces éditoriaux froids et d’une cruauté calculée constituent, si cela est possible, la partie la moins dégradée de la réponse médiatique à l’emprisonnement d’Assange, qui a été traitée par la presse écrite, les journaux télévisés et, ce qui est peut-être le pire, les talk-shows de fin de soirée, comme une occasion de proférer des insultes grossières contre un journaliste persécuté qui ne peut se défendre.

 » Dans la rubrique “nouvelles” des journaux, la ligne de démarcation entre le reportage, l’opinion, les ragots, la calomnie et la diffamation a été totalement effacée. “Même les amis de M. Assange l’ont décrit comme un narcissique avec une vision démesurée de son importance et peu d’intérêt pour les questions intimes comme l’hygiène personnelle”, ont écrit Scott Shane et Steven Erlanger, des sténographes expérimentés du Pentagone au New York Times, dans un article en première page, sans prendre la peine de nous expliquer qui sont ses amis ou les raisons qui les font parler comme Mike Pompeo.

 » Au son des “rires en boîte”, l’animateur du ‘Daily Show’ Trevor Noah a proclamé qu’Assange a “finalement été arrêté” pour avoir laissé son chat “chier partout dans l’ambassade”. Jimmy Fallon, l’animateur de ‘Tonight Show’, a observé qu’Assange, dont l’isolement cellulaire a brisé sa santé, ressemblait à ‘Dumbledore’, un personnage âgé de la série Harry Potter de J. K. Rowling.

 » La liste est longue. Seth Meyers, animateur de l’émission ‘Late Night’ de NBC, a trouvé hilarant qu’Assange “traîné hors de l’ambassade équatorienne”, ressemblât au “Père Noël avec un manifeste politique”. ‘Saturday Night Live’ a parodié l’emprisonnement d’Assange avec un Michael Keaton barbu dans ce rôle, se proclamant comme “la terreur du personnel de nettoyage de l’ambassade”.

 » Cette jubilation dégoûtante et honteuse ne ressemble à rien d’autre qu’un pilori ou un lynchage, où la lie de la société est invitée à lancer des insultes et des ordures à une victime impuissante. Mais contrairement à ce qui se passe dans le Londres de Dickens, ces liesses sociales ne se trouvent pas au bas de l’échelle, mais au sommet de la société : ce sont des multimillionnaires qui travaillent pour les médias, l’industrie du divertissement et les grands partis d’affaires.

 » Bien sûr, il y a une raison et une logique politique à cette effusion de vitriol. L’objectif est de fabriquer l’opinion publique : faire du journaliste héroïque une non-personne, dépouillé de tous ses droits, un exclu, pour justifier la persécution de l’Etat américain. Mais cette nécessité politique ne peut expliquer les profondeurs dégradantes dans lesquelles les médias ont plongé pour déshumaniser Assange, répétant, en gros titres, des rumeurs calomnieuses sur son comportement personnel comme autant de vérités incontestées.

 » Les gens qui écrivent de telles choses ne font pas seulement le sale boulot de la classe dirigeante pour un salaire. Ils détestent Assange, parce qu’ils voient en lui un défi à l’ordre naturel des choses, dans lequel les médias publient ce que le gouvernement dit, et le peuple croit ce que les médias publient. Ce sentiment a été le mieux résumé par le site d’information satirique The Onion dans une citation qu’il a attribuée au Washington Post : “Nous dénonçons Julian Assange dans les termes les plus fermes possibles pour sa négligence à démontrer publiquement le genre de travail que les journalistes pourraient faire pour enquêter sur les malversations du gouvernement et tenir les puissants responsables de leurs actes”.

 » Mais la haine va plus loin. Quiconque lit attentivement les sections d’opinion des grands journaux ne peut qu’en arriver à la conclusion qu’il embauche [également…] …des gens, pour dire les choses franchement, qui sont émotionnellement instables. C’est la combinaison de tous ces attributs qui produit un article comme celui publié par Kathleen Parker du Washington Post, intitulé “Julian Assange n’est pas un journaliste ou un Daniel Ellsberg. C’est juste un ‘cypherpunk’.” […] »

Psychanalyse de la haine contre Assange

… Bien entendu, Assange a le soutien complet d’Ellsberg. D’une façon générale, précise l’article, les réactions des lecteurs aux articles défavorables et insultants pour Assange sont très extrêmes, contre cette activité pseudo-journalistique. Le Washington Post a fait un de ses sondages sur les réactions aux talk-shows diffamatoires pour Assange, donnant 80% de commentaires favorables pour Assange et très sévères pour les journalistes, les présentateurs et les médias.

Ce comportement des journalistes anglo-saxons est très caractéristique et remarquable, essentiellement comme le note l’article ci-dessus par l’intensité de l’hostilité, de la rancœur, de la haine contre un homme avec qui ils ont beaucoup travaillé et qui les a beaucoup alimentés en informations dont ils ont fait leur profit. Depuis cette époque, – notamment depuis la crise ukrainienne, – l’atmosphère s’est fortement resserrée, notamment avec les hystéries antirussistes diverses, avec les tensions autour de Trump, etc., et le durcissement général de toutes les pulsions bellicistes et impérialistes des USA. On peut aisément imaginer qu’Assange est devenu, pour nombre de ces journalistes, à la fois la représentation de l’adversaire général qu’impose le nouveau simulacre né avec la crise ukrainienne, le Russiagate, etc., complice de l’ennemi et traître à la fois ; on peut ajouter qu’il est aussi et surtout leur remord difficilement supportable et sans doute repoussé vers l’inconscient, puisqu’Assange fut un temps leur fournisseur d’informations qu’ils savaient véridiques alors qu’ils sont conduits à le conchier pour suivre la logique du Système qui est leur façon d’être… Qu’en plus d’être la représentation du simulacre ennemi, Assange soit la cause de leur remord de ce qu’ils ont été et qu’ils ne sont plus, renforce et démultiplie cette haine qui constitue également une tentative de sauvegarder ce qui leur reste de bonne conscience, ou disons leur simulacre de bonne conscience.

Nous proposerions donc une séance de thérapie générale et collective… 

Parcellisation de la crise Assange

Ce qui nous semble remarquable à ce stade de l’évolution des événements, c’est que l’arrestation d’Assange, au lieu d’être une action rapide et concluante est, comme dans la plupart des cas crisiques aujourd’hui, en train de devenir une crise à multiples facettes, et ces facettes séparées les unes des autres, dans une sorte de mouvement de parcellisation comme on en voit souvent aujourd’hui dans les tourbillons crisiques. Ainsi rencontre-t-on des situations aussi paradoxales qu’un homme traité comme un paria et promis à la torture, conchié par ses collègues qu’il alimenta abondamment en nouvelles de première importance et valeur, et le même homme recevant un prix pour sa vertu journalistique et son respect de la vérité, émanant d’une structure aussi honorable (aussi bien aux yeux du Système) que le parti des “Verts” européens. Jusqu’ici, ces choses évoluent sans s’entrechoquer ni s’entremêler, mais elles peuvent arriver à un point où de tels chocs sont possibles.

Il est vrai qu’Assange est un personnage international, à l’extrême notoriété, qui bénéficie d’un soutien important de personnalités et de réseaux qui peuvent susciter, dans certaines circonstances, des effets particulièrement significatifs. Les Anglo-Saxons en général, et le parti américaniste en particulier, font montre dans cette sorte d’affaires d’une finesse assez médiocre et d’un flair assez faible pour déceler les risques de confrontation dans les domaines de la communication, de l’humanitaire, des pressions par des réseaux sociétaux, etc.

Il semble assuré que l’équipe juridique d’Assange va jouer le plus possible sur la prolongation des divers processus de prolongation, de délais, etc. dans ce domaine, pour donner l’occasion aux pressions publiques et des milieux semi-officiels d’influence d’éventuellement se faire sentir. Ainsi pourrait-on penser que l’affaire Assange, devenue une crise en l’occurrence, pourrait connaître une phase nouvelle avec la possibilité de rebondissements.

Qui plus est, il existe de très fortes rumeurs, et cela depuis des années, d’une menace que pourrait faire planer Wikileaks d’une diffusion massive de documents extrêmement importants et compromettants en cas d’impasse totale sur le sort d’Assange, et de l’orientation de son destin vers un emprisonnement à vie sinon une disparition d’une façon ou l’autre. Jusqu’ici, il n’y a rien eu de décisif, ni même d’important, venant de Wikileaks, ce qui pourrait être une indication selon laquelle son équipe juridique estime qu’il y a encore de l’espace et du temps pour manœuvrer.

Dans tous les cas, jamais la confrontation à visage découvert avec le Système, ainsi que la mise à nu de tous ses procédés les plus arbitraires et les plus cruels, n’a été aussi fortement perçue. Jamais le caractère irrémédiablement prédateur, illégal, et d’entropisation du Système ne s’est aussi nettement dessiné. La dictature totalitaire du Système se déchaîne contre lui, à visage découvert, et nul ne peut plus douter du caractère catastrophique du Système, et de la nécessité de le détruire par tous les moyens possibles.

Philippe GRASSET

»» http://www.dedefensa.org/article/notes-sur-le-destin-de-julianassange
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