Oscar Niemeyer, dont la carrière a démarré en 1935 pour ne s’arrêter qu’à sa mort, est "l’une des grandes figures de l’architecture du XXe siècle, avec Frank Lloyd Wright, Mies van der Rohe et Le Corbusier notamment", déclare à l’AFP Francis Rambert, directeur de l’Institut Français de l’Architecture (IFA) à Paris.
Oscar Niemeyer s’est distingué par la liberté de ses formes, dessinées d’un trait linéaire. Il a exalté la courbe, "libre et sensuelle", celle qu’il disait rencontrer dans les montagnes du Brésil, ses rivières, ses plages et "le corps de la femme". L’angle droit ne l’attirait pas, pas plus que "la ligne droite, dure, inflexible, inventée par l’homme", selon lui. Un point de litige avec Le Corbusier, avec lequel il avait travaillé dans sa jeunesse et dont il avait reconnu l’influence sur lui. "Je l’ai influencé aussi", tenait-il à souligner.
"Au sein des modernes, Niemeyer est assez atypique. Son architecture n’est pas savante mais très intuitive", relève l’architecte français Jacques Ripault. "Il dessinait rapidement à partir du paysage, esquissait une silhouette. Et le projet devait se plier à ce dessin", ajoute l’architecte qui a construit notamment le musée d’art contemporain Mac/Val, en région parisienne. L’excellence des ingénieurs brésiliens qui entouraient Niemeyer permettait au bâtiment de béton de prendre la forme voulue par le maître. Une prouesse technique à l’époque. "Son architecture a un côté héroïque", "généreux", estime M. Rambert, qui précise que certains ont pu la trouver parfois un peu mégalomaniaque. "
Oscar Niemeyer restera une grande fierté pour son pays. Il a su "capturer l’essence du Brésil avec son architecture. Ses bâtiments distillent les couleurs, la lumière et l’image sensuelle de son pays natal", soulignait en 1988 le jury du prix Pritzker en lui décernant la plus haute récompense mondiale dans le domaine de l’architecture.
Vers une des journées portes-ouvertes du siège du PCF
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a rendu hommage dès ce jeudi matin à l’architecte, qui a construit notamment le siège du Parti communiste à Paris. "C’était un homme extraordinaire qui a su allier le geste créatif et son engagement communiste toute sa vie, il est resté fidèle à ses idées jusqu’au bout et il a travaillé très tard dans sa vie", a dit le sénateur PCF sur Radio Classique-Public Sénat. "Nous allons lui rendre un hommage tout particulier au siège", a-t-il annoncé, précisant que le PCF allait organiser des "journées portes ouvertes. Le meilleur hommage que nous pouvons lui rendre c’est de pemettre aux Français et aux Parisiens de venir découvrir une de ses oeuvres qu’est le siège du Parti communiste."
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