RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Municipales : le grand rejet !

Macron l’avait rêvé : la pandémie le sortirait de son isolement et le placerait en pôle position pour attaquer la campagne présidentielle sous les habits de "sauveur de la nation", les municipales lui offrant quantité d’édiles prêts à lui servir la soupe. Le monarque en fut pour ses frais. Les électeurs lui ont expédié un message clair et simple : dégagez ! L’élection du premier ministre au Havre ne peut camoufler la déconfiture du mouvement "en marche". La macronie subit une bérézina dont la défaite humiliante de Mme Buzin à Paris en est emblématique. Nous ne pouvons qu’en apprécier l’ampleur et la promesse pour d’autres échéances.

L’essentiel n’est pas dans la branlée que le pouvoir vient de recevoir. Le fait le plus marquant de cette consultation électorale c’est la non participation massive, surprenante, tenace des électeurs. Dans les scrutins antérieurs, législatifs, régionaux, européens, l’abstention suivait une croissance constante. L’élection du maire, au contraire, entraînait toujours un engouement des populations, une participation record pour décider et choisir son premier magistrat. La monarchie présidentielle lui porte un coup de grâce. Les causes en sont multiples : réductions des dotations de fonctionnement, affaiblissement des pouvoirs avec la métropolisation et les communautés de communes, politiques d’austérité démantelant les services publics, désindustrialisations et délocalisations d’entreprises, destruction des commerces et de l’artisanat au profit de la grande distribution etc....

Finalement près de 7 électeurs sur 10 boudent les urnes et font la "grève civique". Les élus ne sont plus représentatifs et perdent leur légitimité. Le système de représentation, pourtant indispensable à la bonne marche de la démocratie, se grippe, se bloque créant des conditions explosives et dangereuses. Qu’en disent les citoyens ? Qu’ils ne sont pas entendus, que l’offre politique ne leur convient pas, qu’on ne tient pas compte de leur avis, qu’ils sont abandonnés et plus grave qu’on leur raconte des histoires et des mensonges. La crise sociale subie les confine et les contraint au repli sur eux-mêmes. Les dégâts sont incommensurables. Dégâts sociaux mais aussi idéologiques et moraux.

Cette situation nous interroge et appelle le changement complet. L’abstention montre un désarroi réel mais aussi une espérance forte quelquefois irrationnelle. Une abstention politisée. Nous devons y répondre. Ne cherchons pas dans les recettes d’antan, ça ne fonctionne pas. Feu l’union de la gauche montre son incapacité à rassembler des majorités. Même des listes élues au premier tour comme à Montreuil 93 (où figure un large éventail politique du PCF au Centristes ) peinent à obtenir 2 électeurs sur 10. C’est dire le mal profond et les et les incantations inutiles. La société a besoin de tout refondre : la République et la démocratie.

URL de cet article 36284
   
La Désobéissance éthique, par Élisabeth Weissman
Bernard GENSANE
Le livre d’Élisabeth Weissman fait partie de ces ouvrages dont on redoute de poursuivre la lecture : chaque page annonce une horreur, une bonne raison de désespérer, même si, de ci delà , l’auteur nous concède une ou deux flammèches d’espoir. Un livre de plus qui nous explique magistralement, avec rigueur et humanité, pourquoi et comment la classe dominante française met à mort l’État, les valeurs républicaines, la citoyenneté, la solidarité, la société au sens classique du terme. (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le succès ou l’échec d’une révolution peut toujours être mesuré par l’ampleur avec lequel le statut de la femme a rapidement évolué dans un sens progressiste.

Angela Davis

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.