Comme un écrivain que j’aime particulièrement et qui se fantasmait en joyeux vicaire écrivant des poèmes à l’ombre de son noyer, j’aurais tant aimé que mon blog (*), mes écrits de retraité de l’Éducation nationale fussent consacrés à la culture et aux choses de la vie ! Malheureusement, en 2007, une calamité (je propose ce mot calmement) s’est abattue sur mon pays : l’élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République française.
Sarkozy, c’est la fin de notre République, c’est le triomphe des milliardaires réunis autour d’un Pacte signé au Fouquet’s (imaginons De Gaulle fêtant sa réélection en 1965 chez un casinotier en compagnie de Fernandel et du vieux Dassault !), c’est la haine de la culture, le mépris des pauvres tel qu’on le cultive à Neuilly. C’est aussi - et ce n’est pas une attaque personnelle - un homme qui se trouve trop petit. C’est pourquoi je l’ai souvent dénommé « kleiner Mann ».
En tant que professeur honoraire des universités, en tant que vieux militant syndicaliste (43 ans de carte à l’UNEF, à la FEN et à la FSU), mais aussi en tant que citoyen, j’ai été horrifié par le vote, à la hussarde, de la loi LRU qui vise à privatiser, à financiariser l’université française et à sortir ses personnels de la fonction publique. J’ai été atterré par l’attitude moutonnière de quantité de collègues (de gauche comme de droite) qui ont courbé l’échine quand ils n’ont pas accompagné le forfait en offrant aux maîtres du moment, qui ne sont rien d’autre que les serviteurs zélés du capitalisme financier, leurs compétences, « techniques », bien sûr. Comme si la politique de la gestion n’était pas encore plus idéologique que toutes les autres idéologies.
Depuis deux ans, j’ai publié dans mon blog plus de 130 notes consacrées à la LRU et à ses ravages. J’ai proposé quelques dizaines d’entre elles au Grand Soir, qui a bien voulu m’accompagner dans ce travail militant, ce dont je le remercie vivement. On lira dans ce qui suit un florilège des notes publiées dans le blog (environ 80). Je le propose comme un témoignage de l’air bien sombre du temps.
Ma chronique « Les ravages de la LRU » est, malheureusement, évolutive. Je crains que les enseignants, les étudiants et les personnels administratifs et techniques n’aient pas fini de souffrir.
Bernard Gensane
décembre 2009
(*) http://blogbernardgensane.blogs.nouvelobs.com
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