Voici les peuples du Moyen-Orient qui mériteraient le titre "peuples de l’année" :
Le peuple de Gaza qui désespère de faire prendre conscience au monde que deux ans après la fin de la guerre de 2008-2009, le cruel embargo sur son territoire persiste ; le pays subit toujours un siège maritime, aérien et terrien ; et ses misérables habitants sont toujours prisonniers dans leur propre pays.
Les Shiites du Berain, la majorité indigente marginalisée de l’île, contrôlée par la riche famille royale sunnite al-Khanlifa qui ordonne chaque jour à ses services de sécurité importés d’arrêter et de torturer les militants pour la démocratie et les droits de l’homme. Exclus du gouvernement, du secteur public et des professions de Loi par une discrimination rampante, ils ont risqué cette année leur vie pour protester contre le fait qu’ils soient privés de droit de vote.
Les égyptiens qui suffoquent sous un régime répressif soutenu par les USA à qui les Lois d’Urgence tiennent lieu de gouvernement depuis 30 ans et qui viole la liberté d’expression, la liberté de se réunir et la liberté de la presse. Cette année des élections truquées les ont empêché de remplacer leurs représentants parlementaires et cela nous rappelle cruellement que le "statu quo" est le seul candidat pour lequel il leur soit possible de voter.
Les Irakiens, qui vivent sous occupation depuis 7 ans, qui n’ont que quelques heures d’électricité par jour dans un pays brûlé par un soleil aussi implacable que les explosions et les bombes suicides qui détruisent les villes et tuent des milliers de personnes. Les plus simples actions, comme de faire une promenade, d’aller au marché, de conduire ses enfants à l’école ou de participer aux prières du vendredi deviennent des actes de bravoure qui devraient faire honte aux dirigeants irakiens uniquement préoccupés de garder leurs postes.
Les musulmans Ismaéliens, Shiites et Soufis d’Arabie Saoudite, persécutés, arrêtés et emprisonnés pour avoir pratiqué leur religion ou demandé de pouvoir le faire. Les portes de leurs mosquées ont été scellées par le Ministre de l’Intérieur tout autant que la probabilité d’un progrès civil et socio-économique. Ils sont des "apostats" et les droits élémentaires des autres citoyens leur sont déniés.
Les Yéménites du gouvernorat de Saada qui sont devenus les "réfugiés internes" affamés d’une longue guerre civile. Pris entre les bombardements saoudiens au nord et les bombardements de l’armée yéménite au sud, ils vivent, dans la famine et les ruines, une catastrophe humanitaire ignorée par la communauté internationale.
Les peuples de l’année 2010 du Moyen-Orient ? Les opprimés.
Rannie Amiri et un commentateur indépendant du Moyen-Orient.
Pour consulter l’original : http://www.counterpunch.org/amiri12242010.html
Traduction : D. Muselet