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Le nationalisme : Une maladie mentale ?

Le militant anticolonialiste Robert Louzon écrivait en 1922 : « Il n’y a pas d’équivalence entre le nationalisme d’un peuple oppresseur dont le nationalisme consiste à opprimer un autre peuple, et le nationalisme d’un peuple opprimé dont le nationalisme ne tend qu’à se débarrasser du peuple oppresseur. » [1]

Plus récemment, Maxime Rodinson se félicitait d’avoir « soutenu des nationalismes lorsqu’ils défendaient les droits de populations exploitées ou opprimées » en tenant toutefois à préciser que lorsqu’il dépasse « le stade de la défense » le nationalisme devient aisément « un narcissisme collectif », « un mépris des autres parfaitement écoeurant ». [2]

Il ajoutait : « Le nationalisme est une maladie mentale, peut-être nécessaire dans certaines situations, mais dont il faut se débarrasser au plus vite ».

En Europe, le nationalisme est né avec la création des États-nations qui a accompagné l’accès au pouvoir des bourgeoisies durant tout le 19ème siècle. Il a trouvé son expression la plus emblématique lorsque les peuples du continent sont entrés en lutte pour se libérer de l’oppression politique et culturelle des vieux empires monarchiques austro-hongrois, russe et ottoman. Les révolutions de 1848, qualifiées de « printemps des peuples », ont témoigné de sa vigueur.

En ce sens, le nationalisme de cette époque peut être qualifié de progressiste.

Mais, à partir des années 1870, tout change. Comme le souligne l’historien Eric Hobsbawm, le thème de la nation, de la patrie, du drapeau subit un glissement politique « vers la droite ».

C’est une époque où le capitalisme le plus avancé d’Europe doit s’approprier de nouvelles ressources naturelles et trouver des débouchés géographiques à ses excédents de capitaux. Pour justifier l’impérialisme colonial auquel elles vont avoir recours, les classes dirigeantes mobilisent alors le nationalisme et le patriotisme en leur donnant un sens belliqueux, voire raciste.

Toutes les institutions culturelles (presse, édition, écoles, universités, etc.) sont mises à contribution pour imposer une idéologie qui ferait de l’humanité une communauté divisée en races supérieures et races inférieures, en hommes blancs et en peuples de couleur...

Comme l’observe Eric Hobsbawm, quand il s’agit de pays impérialistes, « les liens entre racisme et nationalisme sont évidents ».

En France, ce nationalisme agressif et dominateur n’a pas pris fin avec la décolonisation qui est intervenue dans les années 1960. On le constate chaque fois que le gouvernement de notre République bourgeoise décide d’une nouvelle aventure guerrière contre un peuple d’Afrique ou d’Asie, comme récemment en Libye, en Côte d’Ivoire ou au Mali.

Selon un scénario bien rodé, la propagande se charge de réanimer cette perversion en glorifiant l’action de l’armée ou en faisant appel au sentiment frelaté de l’unité nationale.

â— â— â—

[1] Robert Louzon, La Honte. Article paru dans le Bulletin communiste : organe du Comité de la Troisième Internationale, Paris.

[2] Maxime Rodinson, Peuple juif ou problème juif, Ed. La Découverte, 1981. Maxime Rodinson était directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études.

lepetitblanquiste.com

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Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum.

Ibrahim
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

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