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Le gouvernement cherche 10 milliards ?

Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a annoncé dimanche 18 février 2024 une réduction des dépenses de 10 milliards d’euros pour faire face à une croissance plus faible que prévue. Bruno Lemaire, c’est celui qui nous avait dit qu’il allait mettre l’économie russe à genoux en 15 jours et qui après avoir estimé des prévisions de croissance de 1,4 % doit maintenant les revoir à la baisse sûrement sous les 1%. C’est-à-dire que deux mois à peine après son adoption, le budget 2024 est déjà obsolète. Par contre le « génie » de l’économie et des prévisions est toujours à son poste ! En France la méritocratie ne s’applique pas à tout le monde, sinon il n’y aurait plus personne au gouvernement et le siège de l’Élysée serait en liquidation ! Pour finir, notre super ministre a précisé que la moitié de cet « effort » sur le budget de fonctionnement de l’État sera « équitablement réparti » entre tous les ministères. On lui fait confiance !

Passons sur le fait que quelques jours auparavant, Macron, avait généreusement accordé 3 milliards à l’Ukraine suite à un accord de sécurité faisant fi de la Constitution qui précise dans son article 53 : « Les traités de paix, les traités de commerce, les traités ou accords relatifs à l’organisation internationale, ceux qui engagent les finances de l’État, ceux qui modifient des dispositions de nature législative, ceux qui sont relatifs à l’état des personnes, ceux qui comportent cession, échange ou adjonction de territoire, ne peuvent être ratifiés ou approuvés qu’en vertu d’une loi. Ils ne prennent effet qu’après avoir été ratifiés ou approuvés. Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n’est valable sans le consentement des populations intéressées ». « Jupiter » n’est que Président de La République Française et il n’est peut-être pas au courant de toutes ses lois. Mais s’il ne s’était pas engagé sur ces 3 milliards, il n’en resterait que 7 milliards à trouver.

Soyons sympa, aidons Lemaire à trouver 10 milliards. Passons sur les « délires » des partis de droite qui comme d’hab’ veulent faire des économies sur tout ce qui est social et fonction publique. Faut pas leur en vouloir, c’est leur fond de commerce et ça permet de donner des preuves de leur allégeances à nos milliardaires. Non, soyons sérieux, il existe des pistes autrement plus profitables. Je ne vais pas vous énumérer toutes les possibilités, je crois que trois suffiront :

En numéro 1, le fameux CICE, imaginé dès 2012 par un Emmanuel Macron alors conseiller de François Hollande à l’Élysée, le Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi, c’est environ 22 milliards offerts chaque année, en particulier aux plus grosses entreprises, comme Auchan. Sans embaucher en contrepartie, assurent deux rapports de France Stratégie, organisme rattaché à Matignon : 100 000 emplois au grand maximum, voire aucun. Une fois élu en 2017, Emmanuel Macron le transforme en baisse de cotisations. Double effet : le cumul des mesures a coûté 20 milliards à l’État en 2020, et la transformation coûtera 4,6 milliards de plus, dès 2019. Coût du cadeau : 25 milliards. (1)

En numéro deux, les aides publiques aux entreprises privées. C’est un secret bien gardé à Bercy : le montant des aides publiques dont bénéficient les entreprises. En mai 2018, Gérald Darmanin, alors ministre de l’action et des comptes publics du gouvernement d’Édouard Philippe, avait certes évoqué le chiffre de 140 milliards d’euros par an. Un montant impressionnant qui ferait des aides aux entreprises le premier poste du budget de l’État. En 2022, des chercheurs lillois chiffrent à au moins 157 milliards d’euros par an les aides publiques à destination des entreprises, ce qui en fait le premier poste du budget de l’État. On peut donc chiffrer ces cadeaux à 150 milliards. (2)

Enfin, en numéro trois, les niches fiscales. La Cour des comptes s’en prend, dans une note publiée le vendredi 7 juillet 2023, aux lourdes dépenses (presque 100 milliards d’euros) que sont les niches fiscales accordées aux entreprises sans condition ni contrôle. Celles-ci ont coûté pas moins de 94,2 milliards d’euros à l’État en 2022. Les deux tiers de ce montant colossal ont été captés par les grandes entreprises. Donc, a minima, des cadeaux de l’ordre de 90 milliards d’euros. (3)

Donc en quelques minutes de recherche sur internet j’ai trouvé grosso-modo plus de 260 milliards de cadeaux, principalement aux grosses entreprises, celles qui distribuent des milliards de dividendes chaque année. Si on réfléchit deux secondes, on peut dire que c’est l’ensemble des français qui payent les dividendes de quelques privilégiés. Alors foutez la paix aux prestataires des aides sociales et aux fonctionnaires, et prenez-vous en aux vrais responsables. Ou Bruno Lemaire et ses copains sont complètement stupides ou ils nous prennent pour des cons. C’est vous qui voyez ! L’ironie, c’est que les cadeaux que l’on fait aux plus riches ne sont jamais remis en cause, ils sont inscrit dans le marbre, et n’ont pas de date de péremption, ceux que l’on fait au reste de la population sont sans cesse montré du doigt comme des avantages démesurés, alors qu’il s’agit de sommes 15 à 20 fois moins importantes pour une population de 65 millions de personnes !

Sources :

(1) Fakir, le 09/01/2024 : « Bruno Le Maire cherche 12 milliards ? Fakir lui en trouve 163 ! »

(2) Médiapart, le 11/10/2022 : « 160 milliards d’aides publiques par an : un « pognon de dingue » pour les entreprises ».

(3) L’Humanité, le 07/07/2023 : « Budget : 60 milliards à trouver d’ici 2027, la Cour des comptes crie haro sur les niches fiscales ».

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Les États-Unis mènent ce qu’on appelle une « guerre de faible intensité ». C’est la doctrine officielle. Mais les définitions du conflit de faible intensité et celles du terrorisme sont presque semblables. Le terrorisme est l’utilisation de moyens coercitifs dirigés contre des populations civiles dans l’intention d’atteindre des visées politiques, religieuses ou autres. Le terrorisme n’est donc qu’une composante de l’action des États, c’est la doctrine officielle, et pas seulement celle des (…)
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« Je pense que l’un des grands défis des Occidentaux, c’est d’être capables de mettre le curseur sur des forces politiques que l’on va considérer comme fréquentables, ou dont on va accepter qu’elles font partie de ce lot de forces politiques parmi lesquelles les Syriennes et les Syriens choisiront, le jour venu. Et je pense que oui, l’ex-Front al-Nosra [Al-Qaeda en Syrie - NDR] devrait faire partie des forces politiques considérées comme fréquentables »

François Burgat sur RFI le 9 août 2016.

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